Romain Gary - La promesse de l’aube

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De la Pologne ou même plus loin, une mère célibataire pousse son fils sur les voies de l’honneur et de la gloire. Programmé héros, Romain se doit de ne pas décevoir sa mère aimante mais un peu envahissante.
Comme prévu et malgré des prédispositions peu évidentes il parviendra a ramener son étoffe de gloire grâce à son engagement dans la France libre.
Le narrateur nous raconte son histoire avec un détachement divin et parvient à nous faire ressentir la force de cet amour maternel incroyable.
De la Pologne à la côte d’Azur, de Londres aux plages du Pacifique, le héros raconte son odyssée comme une réponse pleine de tendresse à sa mère.
Romain Gary écrit ici encore un roman très juste et très émouvant que je ne saurai trop vous recommander.
– Tu seras un héros, tu seras général, Gabriele D'Annunzio, Ambassadeur de France – tous ces voyous ne savent pas qui tu es ! Je crois que jamais un fils n'a haï sa mère autant que moi, à ce moment-là. Mais alors que j'essayais de lui expliquer dans un murmure rageur qu'elle me compromettait aux yeux de l'Armée de l'Air, et que je faisais un nouvel effort pour la pousser derrière le taxi, son visage prit une expression désemparée, ses lèvres se mirent à trembler, et j'entendis une fois de plus la formule intolérable, devenue depuis longtemps classique dans nos rapports : – Alors, tu as honte de ta vieille mère ?

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Ma mère, cependant, m'accueillit d'une manière fort étrange. Certes, je m'attendais à quelques bonnes larmes, à des embrassades sans fin, à des reniflements à la fois émus et satisfaits. Mais pas à ces sanglots, à ces regards désespérés qui ressemblaient à des adieux- elle restait un moment à pleurer et à trembler dans mes bras, s'écartant parfois un peu pour mieux voir mon visage, puis se jetait vers moi avec des transports nouveaux. Je fus pris d'inquiétude, je m'enquis anxieusement de sa santé, mais non, elle paraissait aller bien, et les affaires allaient bien aussi – oui, tout allait bien – là-dessus, c'était une nouvelle explosion de larmes et de sanglots étouffés. Finalement, elle parvint à se calmer et, prenant un air mystérieux, elle me saisit par la main et m'entraîna dans le restaurant vide; nous nous installâmes à notre table habituelle, dans un coin, et là, elle m'informa sans plus attendre du projet qu'elle avait formé pour moi. C'était très simple: je devais me rendre à Berlin et sauver la France, et incidemment le monde, en assassinant Hitler. Elle avait tout prévu, y compris mon salut ultime, car, à supposer que je fusse pris – mais là, elle me connaissait assez pour savoir que j'étais capable de tuer Hitler sans me laisser prendre- à supposer, toutefois, que je fusse pris, il était parfaitement évident que les grandes puissances, la France, l'Angleterre, l'Amérique, allaient présenter un ultimatum pour exiger ma libération.

J'avoue que j'eus un moment d'hésitation. Je venais de me battre sur plusieurs fronts, j'avais fait dix métiers divers et souvent déplaisants et donné généreusement, sur le papier et dans la vie, le meilleur de moi-même. L'idée de courir immédiatement à Berlin, en troisième classe, bien entendu, pour tuer Hitler en pleine canicule, avec tout ce que cela supposait d'énervement, de fatigue et de préparatifs, ne me souriait guère. J'avais envie de rester un peu au bord de la Méditerranée – je n'ai jamais bien supporté nos séparations. J'aurais préféré de loin aller tuer le Fùhrer à la rentrée d'octobre. Je contemplais sans enthousiasme la nuit d'insomnie sur la banquette dure du compartiment, dans des wagons bondés, sans parler des heures d'ennui qu'il allait falloir passer à bâiller dans les rues de Berlin, en attendant qu'Hitler voulût bien se présenter. Bref, je manquais d'entrain. Mais enfin, il n'était pas question de me dérober. Je fis donc mes préparatifs. J'étais très bon tireur au pistolet, et, malgré un certain manque de pratique, l'entraînement que j'avais reçu au gymnase du lieutenant Sverdlovski me permettait encore de briller dans les tirs forains. Je descendis dans la cave, pris mon revolver, que j'avais laissé dans le coffre familial, et allai m'occuper de mon billet. Je me sentis un peu mieux en apprenant par les journaux qu'Hitler était à Berchtesgaden, car je préférais respirer l'air des forêts des Alpes Bavaroises plutôt que celui d'une ville en pleine chaleur de juillet. Je mis aussi mes manuscrits en ordre: je n'étais pas du tout sûr, malgré l'optimisme de ma mère, que j'allais m'en tirer vivant. J'écrivis quelques lettres, huilai mon parabellum, et empruntai une veste à un ami plus gros que moi afin de pouvoir dissimuler mon arme plus confortablement. J'étais assez irrité et de fort mauvaise humeur, d'autant plus que l'été était exceptionnellement chaud, la Méditerranée, après des mois de séparation, ne m'avait jamais paru plus désirable, et la plage de la «Grande Bleue» était, comme par hasard, pleine de Suédoises intelligentes et cultivées. Pendant ce temps-là ma mère ne me quitta pas d'une semelle. Son regard de fierté et d'admiration me suivait partout. Je pris mon billet de train et fus assez épaté de voir que les chemins de fer allemands me faisaient trente pour cent de réduction – ils offraient des conditions spéciales pour les voyages de vacances. Au cours des dernières quarante-huit heures qui précédèrent mon départ, je limitai prudemment ma consommation de concombres salés pour éviter tout contretemps intestinal, lequel eût risqué d'être fort mal interprété par ma mère. Enfin, la veille du grand jour, j'allai prendre mon dernier bain à la «Grande Bleue», et regardai ma dernière Suédoise avec émotion. Ce fut à mon retour de la plage que je trouvai ma grande artiste dramatique écroulée dans un fauteuil du salon. A peine me vit-elle que ses lèvres firent une grimace enfantine, elle joignit les mains, et, avant que j'eusse le temps d'esquisser un geste, elle était déjà à genoux, le visage ruisselant de larmes:

– Je t'en supplie, ne le fais pas! Renonce à ton projet héroïque 1 Fais-le pour ta pauvre vieille maman – ils n'ont pas le droit de demander ça à un fils unique! J'ai tellement lutté pour t'élever, pour faire de toi un homme, et maintenant… Oh, mon Dieu!

Les yeux étaient agrandis par la peur, le visage bouleversé, les mains jointes.

Je n'étais pas étonné. Il y avait si longtemps que j'étais «conditionné»! Il y avait si longtemps que je la connaissais et je la comprenais si entièrement.

Je lui pris la main.

– Mais les billets sont déjà payés, lui dis-je. Une expression de résolution farouche balaya toute trace de peur et de désespoir de son visage.

– Ils les rembourseront! proclama-t-elle, en saisissant sa canne.

Je n'avais pas le moindre doute là-dessus. C'est ainsi que je n'ai pas tué Hitler. Il s'en est fallu de peu, comme on voit.

CHAPITRE XXVIII

Quelques semaines à peine séparaient à présent ma mère de mon galon de sous-lieutenant et on imagine avec quelle impatience nous attendions tous les deux notre appel sous les drapeaux. Nous étions pressés: son diabète s'aggravait et, malgré les divers régimes alimentaires que les médecins essayaient, le degré de sucre dans son sang montait parfois dangereusement. Elle fit une nouvelle crise de coma insulinique en plein marché de la Buffa et ne reprit connaissance sur le comptoir aux légumes de M. Pantaleoni que grâce à la rapidité avec laquelle celui-ci lui versa de l'eau sucrée dans la bouche. Ma course contre la montre commençait à prendre un caractère désespéré et ma littérature s'en ressentait. Dans ma volonté de donner quelque coup de gong prodigieux qui laisserait le monde bouche bée d'admiration, je forçais ma voix au-dessus de mes moyens; visant à la grandeur, je succombais au grincement et à l'enflure; me dressant sur la pointe des pieds pour révéler à tous ma stature, je ne donnais la mesure que de mes prétentions; décidé à faire dans le génie, je n'arrivais qu'à manquer de talent. Il est difficile, lorsqu'on se sent le couteau sur la gorge, de chanter juste. Roger Martin du Gard, invité, au cours de la guerre, à porter un jugement sur un de mes manuscrits, alors qu'on me croyait mort, parla avec raison de «mouton enragé». Ma mère devinait sans doute le caractère angoissé de ma lutte et faisait tout ce qu'elle pouvait pour m'aider. Pendant que je polissais mes phrases, elle se battait avec le personnel, les agences, les guides, faisait face aux clients capricieux; pendant que je sommais l'inspiration de se manifester en moi par quelque sujet étourdissant de profondeur et d'originalité, elle veillait jalousement à ce que rien ne vînt me troubler dans mes élans créateurs. J'écris ces lignes sans honte et sans remords, sans nulle haine de moi-même: je ne faisais que m'incliner devant son rêve, devant ce qui était son unique raison de vivre et de lutter. Elle voulait être une grande artiste et je faisais tout ce que je pouvais. Dans ma hâte de la rassurer et de lui prouver ma valeur, mais surtout, peut-être, pour me rassurer moi-même et échapper à la panique qui s'emparait de moi, je descendais parfois aux cuisines, où je survenais en général à temps pour interrompre quelque querelle violente avec le chef, et lui donnais séance tenante lecture d'un passage encore tout chaud et qui me paraissait particulièrement bien venu. Sa colère s'apaisait instantanément, elle invitait d'un geste souverain le chef au silence et à l'attention, et m'écoutait avec une intense satisfaction. Ses cuisses étaient criblées de piqûres. Deux fois par jour, elle s'asseyait dans un coin, une cigarette aux lèvres, les jambes croisées, saisissait la seringue d'insuline et plantait l'aiguille dans sa chair, tout en continuant à donner des ordres au personnel. Elle veillait avec son énergie habituelle à la bonne marche de l'affaire, n'admettait aucun relâchement dans le service et s'efforçait d'apprendre l'anglais afin d'être à même de s'orienter plus facilement dans les désirs, phobies, lubies et caprices de la clientèle d'Outre-Manche. Les efforts qu'elle faisait pour être aimable, souriante et toujours d'accord avec les touristes de tout poil allaient directement à l'encontre de sa nature ouverte et impulsive et aggravaient encore davantage son état nerveux. Elle fumait trois paquets de gauloises par jour. Il est vrai qu'elle ne terminait jamais une cigarette, l'écrasant à peine entamée, pour en allumer aussitôt une autre. Elle avait découpé dans une revue la photo d'un défilé militaire et la montrait aux clients et surtout aux clientes, leur faisant admirer le bel uniforme qui allait être mien dans quelques mois. J'avais beaucoup de peine à obtenir la permission de l'aider au restaurant, de servir à table, de porter le matin dans les chambres le petit déjeuner, comme je le faisais auparavant: elle trouvait une telle activité incompatible avec mon rang d'officier. Souvent, elle saisissait elle-même la valise d'un client et essayait de me repousser lorsque je tentais de l'aider. Il était évident, cependant, à une certaine allégresse nouvelle qui lui venait à présent, au sourire comme victorieux avec lequel elle me regardait parfois, qu'elle avait le sentiment de toucher au but, et qu'elle n'imaginait pas de plus beau jour dans sa vie que celui où j'allais revenir à l'Hôtel-Pension Mermonts revêtu de mon uniforme prestigieux.

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