Romain Gary - La promesse de l’aube

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De la Pologne ou même plus loin, une mère célibataire pousse son fils sur les voies de l’honneur et de la gloire. Programmé héros, Romain se doit de ne pas décevoir sa mère aimante mais un peu envahissante.
Comme prévu et malgré des prédispositions peu évidentes il parviendra a ramener son étoffe de gloire grâce à son engagement dans la France libre.
Le narrateur nous raconte son histoire avec un détachement divin et parvient à nous faire ressentir la force de cet amour maternel incroyable.
De la Pologne à la côte d’Azur, de Londres aux plages du Pacifique, le héros raconte son odyssée comme une réponse pleine de tendresse à sa mère.
Romain Gary écrit ici encore un roman très juste et très émouvant que je ne saurai trop vous recommander.
– Tu seras un héros, tu seras général, Gabriele D'Annunzio, Ambassadeur de France – tous ces voyous ne savent pas qui tu es ! Je crois que jamais un fils n'a haï sa mère autant que moi, à ce moment-là. Mais alors que j'essayais de lui expliquer dans un murmure rageur qu'elle me compromettait aux yeux de l'Armée de l'Air, et que je faisais un nouvel effort pour la pousser derrière le taxi, son visage prit une expression désemparée, ses lèvres se mirent à trembler, et j'entendis une fois de plus la formule intolérable, devenue depuis longtemps classique dans nos rapports : – Alors, tu as honte de ta vieille mère ?

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Il m'apparut enfin que les Français n'étaient pas d'une race à part, qu'ils ne m'étaient pas supérieurs, qu'ils pouvaient, eux aussi, être bêtes et ridicules – bref, que nous étions frères, incontestablement.

Je compris enfin que la France était faite de mille visages, qu'il y en avait de beaux et de laids, de nobles et de hideux, et que je devais choisir celui qui me paraissait le plus ressemblant. Je me forçai, sans y réussir tout à fait, à devenir un animal politique. Je pris parti, choisis mes allégeances, mes fidélités, ne me laissai plus aveugler par le drapeau, mais cherchai à reconnaître le visage de celui qui le portait.

Il restait ma mère.

Je ne me décidais pas à lui annoncer la nouvelle de mon échec. J'avais beau me répéter qu'elle avait l'habitude de recevoir des coups de pied dans la figure, je cherchais tout de même comment lui donner un tel coup de pied avec ménagement. Nous avions huit jours de congé avant de rejoindre nos garnisons respectives et je montai dans le train sans avoir pris de décision. En arrivant à Marseille, j'eus envie de quitter le train, de déserter, de m'engager sur un cargo, à la Légion, de disparaître à tout jamais. L'idée de ce visage usé et ridé, levant vers moi ses grands yeux frappés de consternation et d'incompréhension, était quelque chose que je ne pouvais tolérer. Je fus pris de vomissements et c'est tout juste si je pus me traîner aux toilettes. Je passai tout le parcours entre Marseille et Cannes à vomir comme un chien. Ce fut seulement à dix minutes de l'entrée en gare de Nice que j'eus soudain une véritable inspiration. Ce qu'il fallait épargner à tout prix, c'était l'image de la France «patrie de toutes les justices et de toutes les beautés», dans l'esprit de ma mère. Cela, j'étais absolument décidé à le faire, et à n'importe quel prix. La France devait être mise hors de coup, – ma mère ne pourrait pas supporter une telle déception. La connaissant comme je la connaissais, j'eus l'idée d'un mensonge très simple, très plausible et qui allait non seulement la consoler, mais la confirmer dans la haute idée qu'elle se faisait de moi.

En arrivant dans la rue Dante, je vis un drapeau tricolore flotter sur la façade fraîchement repeinte de l'Hôtel-Pension Mermonts. Ce n'était pourtant pas un jour de fête nationale: un coup d'œil sur les façades nues des maisons voisines me le confirma aussitôt.

Brusquement, je compris ce que ce drapeau voulait dire: ma mère avait pavoisé en l'honneur du retour à la maison de son fils, fraîchement promu au grade de sous-lieutenant de l'Armée de l'Air.

J'arrêtai le taxi. Je l'eus à peine payé, que je fus malade à nouveau. Je fis le reste du chemin à pied, les jambes molles, respirant profondément.

Ma mère m'attendait dans le vestibule de l'hôtel, derrière le petit comptoir dans le fond.

Un coup d'oeil sur mon uniforme de simple soldat, avec le galon rouge de caporal fraîchement cousu sur la manche, et sa bouche s'ouvrit et ce regard animal de muette incompréhension que je n'ai jamais pu tolérer chez homme, bête ou enfant se leva vers moi… J'avais rabattu ma casquette sur l'œil, pris mon air dur, je souris mystérieusement et, prenant à peine le temps de l'embrasser, je lui dis:

– Viens. C'est assez marrant, ce qui m'arrive. Mais il ne faut pas qu'on nous entende.

Je l'entraînai dans le restaurant, dans notre coin.

– J'ai pas été nommé sous-lieutenant. Seul sur trois cents, j'ai pas été nommé. Mesure disciplinaire et provisoire…

Son pauvre visage attendait, confiant, prêt à croire, à approuver…

– Mesure disciplinaire. Je dois attendre six mois. Vois-tu…

Un coup d'oeil pour voir si on n'écoutait pas.

– J'ai séduit la femme du Commandant de l'École. Pas pu m'empêcher. L'ordonnance nous a dénoncés. Le mari a exigé des sanctions…

Il y eut, sur le pauvre visage, un instant d'hésitation. Et puis le vieil instinct romantique et le souvenir d'Anna Karénine l'emportèrent sur tout le reste. Un sourire s'esquissa sur ses lèvres, une expression de profonde curiosité.

– Elle était belle?

– Tu peux pas t'imaginer, lui dis-je, simplement. Je savais ce que je risquais. Mais j'ai pas hésité un moment.

– Tu as une photo?

Non, je n'avais pas de photo.

– Elle va m'en envoyer une.

Ma mère me regardait avec une fierté inouïe.

– Don Juan! s'exclama-t-elle. Casanova! Je l'ai toujours dit!

Je souris, modestement.

– Le mari aurait pu te tuerl Je haussai les épaules.

– Elle t'aime d'amour?

– D'amour.

– Et toi?

– Oh! tu sais, lui dis-je, avec mon air vache.

– Il ne faut pas être comme ça, dit ma mère, sans aucune conviction. Promets-moi de lui écrire.

– Oh! je lui écrirai.

Ma mère réfléchit un moment. Une nouvelle idée lui traversa l'esprit.

– Sur trois cents, le seul à ne pas avoir été nommé sous-lieutenant! dit-elle, avec une admiration et une fierté sans bornes.

Elle courut chercher le thé, les confitures, les sandwiches, les gâteaux et les fruits. Elle s'assit à la table et renifla profondément, avec une satisfaction intense.

– Raconte-moi tout, m'ordonna-t-elle. Elle aimait les jolies histoires, ma mère. Je lui en ai raconté beaucoup.

CHAPITRE XXIX

Ayant ainsi paré habilement au plus pressé, c'est-à-dire ayant sauvé la France de quelque affreux écroulement aux yeux de ma mère, et explique à celle-ci mon échec avec une délicatesse d homme du monde, j'affrontai l'épreuve suivante à laquelle je me trouvais beaucoup mieux préparé.

Quatre mois auparavant, au moment de mon appel sous les drapeaux, j'avais été incorporé à Salon-de-Provence avec le titre d'élève-officier, ce qui me mettait dans une catégorie privilégiée: les sous-offs n'avaient pas d'autorité sur moi, et les soldats me regardaient avec un certain respect. Je revenais à présent parmi eux comme simple caporal.

On imagine ce que fut mon sort, et ce que j’eus à avaler comme sarcasmes, corvées, brimades diverses, quolibets et subtiles ironies. Les sous-offs de ma compagnie ne m'appelaient jamais autrement que «lieutenant de mes deux», ou, plus gracieusement encore, «lieutenant cul et lavement». C’était une époque où l'armée se décomposait lentement dans le confort et les délices de l'ordure, cette ordure qui finit par se glisser jusque dans les âmes de certains futurs vaincus de 1940. Ma tâche principale, au cours des semaines qui suivirent mon retour à balon, fut d'être préposé en permanence à l'inspection des latrines, mais j'avoue que les latrines me changeaient agréablement de la contemplation de certains visages d'adjudants et sergents autour de moi. A côté de ce que je ressentis lorsqu'il me fallut revenir chez ma mère sans mon galon de sous-lieutenant, les brimades et vexations diverses dont j'étais l'objet étaient fort peu de chose et me distrayaient plutôt. Et il me suffisait de sortir du camp pour me trouver dans la campagne provençale, cette campagne un peu funéraire dans sa beauté, où les pierres dispersées parmi les cyprès évoquent quelque mystérieuse ruine du ciel.

Je n'étais pas malheureux.

Je me fis des amitiés dans la population civile.

J'allais aux Baux, et, installé sur la grande falaise, je passais des heures à regarder la mer des oliviers.

Je fis du tir au pistolet et une cinquantaine d'heures de pilotage au-dessus des Alpilles, grâce à l'amitié de deux camarades, le sergent Christ et le sergent Blaise. Finalement, quelqu'un, quelque part, s'aperçut que j'avais un brevet de navigant et je fus nommé instructeur de tir aérien. La guerre me surprit là, avec mes mitrailleuses prêtes, braquées vers le ciel. L'idée que cette guerre, la France pouvait la perdre, ne m'était jamais venue à l'esprit. La vie de ma mère ne pouvait finir sur une telle défaite. Ce raisonnement très logique m'inspirait plus de confiance dans la victoire de l'armée française que toutes les lignes Maginot et tous les discours claironnants de nos chefs bien-aimés. Mon chef bien-aimé à moi ne pouvait perdre la guerre, et j'étais sûr que le destin lui réservait la victoire comme une chose qui, après tant de luttes, tant de sacrifices, tant d'héroïsme, allait de soi.

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