Romain Gary - La promesse de l’aube

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De la Pologne ou même plus loin, une mère célibataire pousse son fils sur les voies de l’honneur et de la gloire. Programmé héros, Romain se doit de ne pas décevoir sa mère aimante mais un peu envahissante.
Comme prévu et malgré des prédispositions peu évidentes il parviendra a ramener son étoffe de gloire grâce à son engagement dans la France libre.
Le narrateur nous raconte son histoire avec un détachement divin et parvient à nous faire ressentir la force de cet amour maternel incroyable.
De la Pologne à la côte d’Azur, de Londres aux plages du Pacifique, le héros raconte son odyssée comme une réponse pleine de tendresse à sa mère.
Romain Gary écrit ici encore un roman très juste et très émouvant que je ne saurai trop vous recommander.
– Tu seras un héros, tu seras général, Gabriele D'Annunzio, Ambassadeur de France – tous ces voyous ne savent pas qui tu es ! Je crois que jamais un fils n'a haï sa mère autant que moi, à ce moment-là. Mais alors que j'essayais de lui expliquer dans un murmure rageur qu'elle me compromettait aux yeux de l'Armée de l'Air, et que je faisais un nouvel effort pour la pousser derrière le taxi, son visage prit une expression désemparée, ses lèvres se mirent à trembler, et j'entendis une fois de plus la formule intolérable, devenue depuis longtemps classique dans nos rapports : – Alors, tu as honte de ta vieille mère ?

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Ma mère vint me dire adieu à Salon-de-Provence, dans le vieux taxi Renault déjà mentionné. Elle vint les bras chargés de victuailles, de jambons, de conserves, de pots de confitures, de cigarettes, tout ce dont le soldat peut rêver à l'heure du besoin.

Il se révéla cependant que les paquets ne m'étaient pas destinés. Le visage de ma mère exprima une grande ruse lorsqu'elle me tendit les paquets, en me disant, sur un mode confidentiel:

– Pour tes officiers.

Je demeurai confondu. Dans un éclair, je vis les têtes que feraient le capitaine de Longevialle, le capitaine Moulignat, le capitaine Turben, en voyant un caporal entrer dans le bureau pour leur remettre, de la part de sa mère, ce tribut de saucisson, de jambon, de cognac et de confiserie, destiné à lui gagner leurs faveurs. Je ne sais si elle s'imaginait que ce genre de bakhchich était de rigueur dans l'armée française, comme ce fut peut-être le cas dans les garnisons de province en Russie, un siècle auparavant, mais j'eus bien garde de me lancer dans des explications ou de protester. Elle était parfaitement capable de saisir les «cadeaux» et d'aller les porter elle-même aux intéressés, accompagnés d'une de ses tirades patriotiques à faire rougir Déroulède lui-même.

Je parvins à grand-peine à soustraire ma mère, ses effusions et ses paquets, à la curiosité des troufions vautrés à la terrasse du café, et l'entraînai du côté de la piste, parmi les avions. Elle marcha dans l'herbe, appuyée sur sa canne, passant gravement l'inspection de notre matériel aérien. Trois ans plus tard, je devais assister une autre grande dame lorsqu'elle passerait en revue nos équipages sur un terrain du Kent. C'était la reine Elizabeth d'Angleterre, et je dois dire que Sa Majesté était loin d'avoir cet air de propriétaire avec lequel ma mère marchait devant nos Morane-315, sur le terrain de Salon. Ayant ainsi inspecté l'état de notre matériel volant, ma mère se sentit un peu fatiguée et nous nous assîmes dans l'herbe, en bordure de la piste. Elle alluma une cigarette et son visage prit un air méditatif. Les sourcils froncés, elle pensait à quelque chose avec préoccupation. J'attendis. Elle me confia le fond de sa pensée avec franchise.

– Il faut attaquer tout de suite, me dit-elle. Je dus paraître un peu surpris, parce qu'elle précisa:

– Il faut marcher tout droit sur Berlin.

Elle disait en russe: Nado iti na Bierlinn avec une conviction profonde et une sorte de certitude inspirée.

J'ai toujours regretté, depuis, qu'à défaut du général de Gaulle, le commandement de l'armée française ne fût pas confié à ma mère. Je crois que l'état-major de la percée de Sedan eût trouvé là à qui parler. Elle avait au plus haut point le sens de l'offensive, et ce don très rare d'inculquer son énergie et son esprit d'initiative à ceux-là même qui en étaient le plus dépourvus. Qu'on veuille bien me croire lorsque je dis que ma mère n'était pas femme à demeurer inactive derrière la ligne Maginot, avec son flanc gauche complètement exposé.

Je lui promis de faire de mon mieux. Elle parut satisfaite et l'expression rêveuse revint sur son visage.

– Tous ces avions sont découverts, remarqua-t-elle. Tu as toujours eu la gorge sensible.

Je ne pus m'empêcher de lui faire remarquer que si tout ce que je risquais d'attraper avec la Luftwaffe était une angine, j'aurais vraiment de la veine. Elle eut un petit sourire protecteur et m'observa avec ironie.

– Il ne t'arrivera rien, dit-elle tranquillement.

Son visage avait une expression de confiance absolue, de certitude. On aurait dit qu'elle savait, qu'elle avait conclu un pacte avec le destin, et qu'en échange de sa vie manquée, on lui avait offert certaines garanties, fait certaines promesses. J'en étais moi-même convaincu, mais comme cette connaissance secrète, en supprimant le risque, m'ôtait toute possibilité de caracoler héroïquement au milieu des périls, qu'elle me désamorçait, en quelque sorte, en même temps que le danger, je me sentis irrité et indigné.

– Il n'y a pas un aviateur sur dix qui finira cette guerre, lui dis-je.

Elle me regarda un instant avec une incompréhension effrayée et puis ses lèvres frémirent et elle se mit à pleurer. Je saisis sa main. Je faisais rarement ce geste avec elle: je pouvais le faire seulement avec les femmes.

– Il ne t'arrivera rien, dit-elle, cette fois sur un ton suppliant.

– Il ne m'arrivera rien, maman. Je te le promets.

Elle hésita. Un combat intérieur se livrait en elle et se refléta sur son visage. Puis elle fit une concession.

– Tu seras peut-être blessé à la jambe, dit-elle.

Elle essayait de s'arranger. Pourtant, sous ce ciel funéraire des cyprès et des pierres blanches, il était difficile de ne pas sentir la présence du plus vieux destin de l'homme, celui qui ne prend pas part à sa tragédie. Mais en voyant ce visage anxieux, en écoutant cette pauvre femme qui essayait de marchander avec les dieux, il m'était encore plus difficile de croire que ceux-ci pussent être moins accessibles à la pitié que le chauffeur Rinaldi, moins compréhensifs que les marchands d'ail et de pissaladière du marché de la Buffa, qu'ils ne fussent pas un peu méditerranéens, eux aussi. Quelque part, autour de nous, une main honnête devait tenir la balance, et la mesure finale ne pouvait être que juste, les dieux ne jouaient pas le cœur des mères avec des dés pipés. Toute cette terre provençale se mit à chanter soudain autour de moi de sa voix de cigale et ce fut sans trace de doute que je dis:

– T'en fais pas, maman. C'est entendu. Il ne m'arrivera rien.

La malchance voulut qu'au moment où nous approchions du taxi, nous croisions le chef de la division du Pilotage, le capitaine Moulignat. Je le saluai, expliquant à ma mère qu'il commandait mon unité. Imprudent que j'étais! En une seconde, ma mère avait ouvert la portière et, saisissant un jambon, une bouteille, et deux salamis, avant que j'eusse le temps de faire un geste, elle avait déjà rejoint le capitaine, lui offrant en tribut ces estimables victuailles, avec quelques mots appropriés. Je crus mourir de honte, va sans dire que j'avais alors beaucoup d'illusions, car si on pouvait mourir de honte, il y a longtemps que l'humanité ne serait plus là. Le capitaine me lança un coup d'oeil étonné et je répondis par une expression d'une telle éloquence que l'officier, en vrai Saint-Cyrien, n'hésita pas. Il remercia ma mère courtoisement, et comme celle-ci, après m'avoir jeté un regard écrasant, se dirigeait vers le taxi, il l'aida à monter et la salua. Ma mère remercia gravement, d'un geste royal de la tête, et s'installa triomphalement sur les coussins; et j'étais sûr qu'elle reniflait bruyamment, avec satisfaction, ayant fait preuve une fois de plus de ce savoir-vivre que moi, son fils, j'avais la prétention de mettre parfois en doute. Le taxi se mit en route et son visage changea; il parut soudain faire naufrage; collé à la vitre, il se tourna vers moi avec anxiété, elle essayait de me crier quelque chose que je ne pus saisir et, finalement, ne sachant comment me faire comprendre à distance'ce qu'elle voulait exprimer, elle fit vers moi le signe de la croix.

Il me faut mentionner ici un épisode important dans ma vie que j'ai omis à dessein, rusant naïvement avec moi-même. Voilà un bon moment que j'essaye de sauter par-dessus sans y toucher, parce que ça fait encore très mal: vingt ans à peine se sont écoulés depuis. Quelques mois avant la guerre, je tombai amoureux d'une jeune Hongroise qui habitait l'Hôtel-Pension Mermonts. Nous devions nous marier. Ilona avait des cheveux noirs et de grands yeux gris, pour en dire quelque chose. Elle partit voir sa famille à Budapest, la guerre nous sépara, ce fut une défaite de plus, et voilà tout. Je sais que je manque à toutes les règles du genre en ne donnant pas à cet épisode la place qu'il mérite, mais c'est encore beaucoup trop récent et, même pour écrire ces lignes, je dus saisir l'occasion d'une otite dont je suis atteint en ce moment couché dans ma chambre d'hôtel à Mexico, profitant d'une souffrance pénible, mais heureusement purement physique, qui me sert d'anesthésique et me permet de toucher à la plaie.

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