• Пожаловаться

Agota Kristof: Le grand cahier

Здесь есть возможность читать онлайн «Agota Kristof: Le grand cahier» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию). В некоторых случаях присутствует краткое содержание. категория: Современная проза / на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале. Библиотека «Либ Кат» — LibCat.ru создана для любителей полистать хорошую книжку и предлагает широкий выбор жанров:

любовные романы фантастика и фэнтези приключения детективы и триллеры эротика документальные научные юмористические анекдоты о бизнесе проза детские сказки о религиии новинки православные старинные про компьютеры программирование на английском домоводство поэзия

Выбрав категорию по душе Вы сможете найти действительно стоящие книги и насладиться погружением в мир воображения, прочувствовать переживания героев или узнать для себя что-то новое, совершить внутреннее открытие. Подробная информация для ознакомления по текущему запросу представлена ниже:

Agota Kristof Le grand cahier

Le grand cahier: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Le grand cahier»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Arrivés de la Grande Ville avec leur mère, Claus et Lucas ne vont rester que tous les deux chez leur grand-mère pendant la guerre. Cette dernière est une femme sale, méchante, radine, analphabète et meurtrière; les jumeaux vont alors entreprendre seuls une étrange éducation. D'un côté ils s'entraînent à s'endurcir, à ne pas s'apitoyer sur la douleur d'autrui et à tuer, et de l'autre, ils écrivent la liste des tâches effectuées dans un grand cahier. Mais, à la suite d'un certain nombre d'événements, les deux frères vont se retrouver séparés, le premier dans ce même pays totalitaire, le deuxième de l'autre côté de la frontière… Dans la Grande Ville qu’occupent les Armées étrangères, la disette menace. Une mère conduit donc ses enfants à la campagne, chez leur grand-mère. Analphabète, avare, méchante et même meurtrière, celle-ci mène la vie dure aux jumeaux. Loin de se laisser abattre, ceux-ci apprennent seuls les lois de la vie, de l’écriture et de la cruauté. Abandonnés à eux-mêmes, dénués du moindre sens moral, ils s’appliquent à dresser, chaque jour, dans un grand cahier, le bilan de leurs progrès et la liste de leurs forfaits. Le Grand Cahier nous livre une fable incisive sur les malheurs de la guerre et du totalitarisme, mais aussi un véritable roman d’apprentissage dominé par l’humour noir.

Agota Kristof: другие книги автора


Кто написал Le grand cahier? Узнайте фамилию, как зовут автора книги и список всех его произведений по сериям.

Le grand cahier — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Le grand cahier», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема

Шрифт:

Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

La tombe de Grand-Père

Un jour, nous voyons Grand-Mère sortir de la maison; avec son arrosoir et ses outils de jardin. Mais au lieu d'aller dans sa vigne, elle prend une autre direction. Nous la suivons de loin pour savoir où elle va.

Elle entre dans le cimetière. Elle s'arrête devant une tombe, elle pose ses outils. Le cimetière est désert, il n'y a que Grand-Mère et nous.

En nous cachant derrière les buissons et les monuments funéraires, nous nous approchons de plus en plus. Grand-Mère a la vue basse et l'ouïe faible. Nous pouvons l'observer sans qu'elle s'en doute.

Elle arrache les mauvaises herbes de la tombe, creuse avec une pelle, ratisse la terre, plante des fleurs, va chercher de l'eau dans le puits, revient arroser la tombe.

Quand elle a fini son travail, elle range ses outils, puis s'agenouille devant la croix de bois, mais en s'asseyant sur ses talons. Elle joint ses mains sur son ventre comme pour dire une prière, mais nous entendons surtout des injures:

– Fumier… salopard… cochon… pourri… maudit…

Quand Grand-Mère s'en va, nous allons voir la tombe: elle est très bien entretenue. Nous regardons la croix: le nom qui est écrit dessus est celui de notre Grand-Mère, c'est aussi le nom de jeune fille de notre Mère. Le prénom est double avec un trait d'union et ces deux prénoms sont nos propres prénoms.

Sur la croix, il y a aussi des dates de naissance et de décès. Nous calculons que notre Grand-Père est mort à l'âge de quarante-quatre ans, il y a de cela vingt-trois ans.

Le soir, nous demandons à Grand-Mère:

– Il était comment, notre Grand-Père?

Elle dit:

– Comment? Quoi? Vous n'avez pas de Grand-Père.

– Mais nous en avions un autrefois.

– Non, jamais. Quand vous êtes nés, il était déjà mort. Alors vous n'avez jamais eu de Grand-Père.

Nous demandons:

– Pourquoi l'avez-vous empoisonné?

Elle demande:

– Qu'est-ce que c'est que ces histoires?

– Les gens racontent que vous avez empoisonné Grand-Père.

– Les gens racontent… les gens racontent… Laissez-les raconter.

– Vous ne l'avez pas empoisonné?

– Foutez-moi la paix, fils de chienne! Rien n'a été prouvé! Les gens racontent n'importe quoi.

Nous disons encore:

– Nous savons que vous n'aimiez pas Grand-Père. Alors pourquoi soignez-vous sa tombe?

– Justement pour ça! A cause de ce que les gens racontent. Pour qu'ils arrêtent de raconter et de raconter! Et comment savez-vous que je soigne sa tombe, hein? Vous m'avez espionnée, fils de chienne, vous m’avez encore espionnée! Que le diable vous emporte!

Exercice de cruauté

C'est dimanche. Nous attrapons un poulet et nous lui coupons la gorge comme nous avons vu Grand-Mère le faire. Nous apportons le poulet à la cuisine et nous disons:

– Il faut le cuire, Grand-Mère.

Elle se met à crier:

– Qui vous a permis? Vous n'en avez pas le droit. C'est moi qui commande ici, espèce de petits merdeux! Je ne le cuirai pas! Je préfère crever!

Nous disons:

– C'est égal. Nous le cuirons nous-mêmes.

Nous commençons à plumer le poulet, mais Grand-Mère nous l'arrache des mains:

– Vous ne savez pas vous y prendre! Petits saligauds, misère de ma vie, la punition du bon Dieu, voilà ce qui vous êtes!

Pendant que le poulet cuit, Grand-Mère pleure:

– C'était le plus beau. Ils ont pris exprès le plus beau. Il était juste prêt pour le marché de mardi.

En mangeant le poulet, nous disons:

– Il est très bon, ce poulet. Nous en mangerons tous les dimanches.

– Tous les dimanches? Vous êtes fous! Vous voulez ma ruine?

– Nous mangerons un poulet tous les dimanches, que vous le vouliez ou non.

Grand-Mère se remet à pleurer:

– Mais qu'est-ce que je leur ai fait? Misère de misère! Ils veulent ma mort. Une pauvre vieille femme sans défense. Je n'ai pas mérité ça. Moi qui suis si bonne pour eux!

– Oui, Grand-Mère, vous êtes bonne, très bonne. Aussi, c'est par bonté que vous nous cuirez un poulet tous les dimanches.

Quand elle s'est un peu calmée, nous lui disons encore:

– Quand il y aura quelque chose à tuer, il faudra nous appeler. C'est nous qui le ferons.

Elle dit:

– Vous aimez bien ça, hein?

– Non, Grand-Mère, justement, nous n'aimons pas ça. C'est pour cette raison que nous devons nous y habituer.

Elle dit:

– Je vois. C'est un nouvel exercice. Vous avez raison. Il faut savoir tuer quand c'est nécessaire.

Nous commençons par les poissons. Nous les prenons par la queue et nous frappons leur tête contre une pierre. Nous nous habituons vite à tuer les animaux destinés à être mangés: poules, lapins, canards. Plus tard, nous tuons des animaux qu'il ne serait pas nécessaire de tuer. Nous attrapons des grenouilles nous les clouons sur une planche et nous leur ouvrons le ventre.

Nous attrapons aussi des papillons, nous les épinglons sur un carton. Bientôt, nous avons une belle collection.

Un jour, nous pendons à la branche d'un arbre notre chat, un mâle roux. Pendu, le chat s'allonge, devient enorme. Il a des soubresauts, des convulsions. Quand il ne bouge plus, nous le dépendons. Il reste étalé sur l'herbe, immobile, puis, brusquement, se relève et s'enfuit.

Depuis, nous l'apercevons parfois de loin, mais il ne s'approche plus de la maison. Il ne vient même pas boire le lait que nous mettons devant la porte dans une petite assiette.

Grand-Mère nous dit:

– Ce chat devient de plus en plus sauvage.

Nous disons:

– Ne vous en faites pas, Grand-Mère, nous nous occupons des souris.

Nous fabriquons des trappes, et les souris qui s'y laissent prendre nous les noyons dans de l'eau bouillante.

Les autres enfants

Nous rencontrons d'autres enfants dans la Petite Ville. Comme l'école est fermée, ils sont toute la journée dehors. Il y en a des grands et des petits. Certains ont leur maison et leur mère ici, d'autres viennent d'ailleurs, comme nous. Surtout de la Grande Ville.

Beaucoup de ces enfants sont placés chez des gens qu'ils ne connaissaient pas auparavant. Ils doivent travailler dans les champs et dans les vignes; les gens qui les gardent ne sont pas toujours gentils avec eux.

Les grands enfants attaquent souvent les plus petits. Ils leur prennent tout ce qu'ils ont dans les poches et parfois même leurs vêtements. Ils les battent aussi, surtout ceux qui viennent d'ailleurs. Les petits d'ici sont protégés par leur mère et ne sortent jamais seuls.

Nous ne sommes protégés par personne. Aussi nous apprenons à nous défendre contre les grands.

Nous fabriquons des armes: nous aiguisons des pierres, nous remplissons des chaussettes de sable et de gravier. Nous avons aussi un rasoir, trouvé dans le coffre du galetas, à côté de la Bible. Il nous suffit de sortir notre rasoir pour que les grands s'enfuient.

Un jour de chaleur, nous sommes assis a côté de la fontaine où les gens qui n'ont pas de puits viennent chercher de l'eau. Tout près, des garçons plus grands que nous sont couchés dans l'herbe. Il fait frais ici, sous les arbres, près de l'eau qui coule sans arrêt.

Bec-de-Lièvre arrive avec un seau qu'elle pose sous le goulot qui débite un mince filet d'eau. Elle attend que son seau soit rempli.

Quand le seau est plein, un des garçons se lève et va cracher dedans. Bec-de-Lièvre vide le seau, le rince et le remet sous le goulot.

Le seau est de nouveau plein, un autre garçon se lève et crache dedans. Bec-de-Lièvre remet le seau rincé sous le goulot. Elle n'attend plus que le seau soit plein, elle ne le remplit qu'à moitié et, vite, elle essaie de s'enfuir.

Читать дальше
Тёмная тема

Шрифт:

Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Le grand cahier»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Le grand cahier» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё не прочитанные произведения.


Отзывы о книге «Le grand cahier»

Обсуждение, отзывы о книге «Le grand cahier» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.