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Agota Kristof: Le grand cahier

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Agota Kristof Le grand cahier

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Arrivés de la Grande Ville avec leur mère, Claus et Lucas ne vont rester que tous les deux chez leur grand-mère pendant la guerre. Cette dernière est une femme sale, méchante, radine, analphabète et meurtrière; les jumeaux vont alors entreprendre seuls une étrange éducation. D'un côté ils s'entraînent à s'endurcir, à ne pas s'apitoyer sur la douleur d'autrui et à tuer, et de l'autre, ils écrivent la liste des tâches effectuées dans un grand cahier. Mais, à la suite d'un certain nombre d'événements, les deux frères vont se retrouver séparés, le premier dans ce même pays totalitaire, le deuxième de l'autre côté de la frontière… Dans la Grande Ville qu’occupent les Armées étrangères, la disette menace. Une mère conduit donc ses enfants à la campagne, chez leur grand-mère. Analphabète, avare, méchante et même meurtrière, celle-ci mène la vie dure aux jumeaux. Loin de se laisser abattre, ceux-ci apprennent seuls les lois de la vie, de l’écriture et de la cruauté. Abandonnés à eux-mêmes, dénués du moindre sens moral, ils s’appliquent à dresser, chaque jour, dans un grand cahier, le bilan de leurs progrès et la liste de leurs forfaits. Le Grand Cahier nous livre une fable incisive sur les malheurs de la guerre et du totalitarisme, mais aussi un véritable roman d’apprentissage dominé par l’humour noir.

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Un des garçons lui court après, l'attrape par le bras, et crache dans le seau.

Bec-de-Lièvre dit:

– Arrêtez, enfin! Je dois rapporter de l'eau propre et potable.

Le garçon dit:

– Mais c'est de l'eau propre. J'ai seulement craché dedans. Tu ne vas pas prétendre que mon crachat es sale! Mon crachat est plus propre que tout ce qui es chez vous.

Bec-de-Lièvre vide son seau, elle pleure.

Le garçon ouvre sa braguette et dit:

– Suce! Si tu me la suces, on te laissera remplir ton seau.

Bec-de-Lièvre s'accroupit Le garçon recule:

– Tu crois que je vais mettre ma bite dans ta bouche dégueulasse? Salope!

Il donne un coup de pied dans la poitrine de Bec-de-Lièvre et referme sa braguette.

Nous approchons. Nous relevons Bec-de-Lièvre, nous prenons le seau, nous le rinçons bien et nous le posons sous le goulot de la fontaine.

Un des garçons dit aux deux autres:

– Venez, on va s'amuser ailleurs.

Un autre dit:

– Tu es fou? C'est maintenant qu'on va commencer à rigoler.

Le premier dit:

– Laisse tomber! Je les connais. Ils sont dangereux.

– Dangereux? Ces petits connards? Je vais me les faire, moi. Vous allez voir!

Il vient vers nous, veut cracher dans le seau, mais l'un de nous lui fait un croche-pied, l'autre le frappe à la tête avec un sac de sable. Le garçon tombe. Il reste à terre, assommé. Les. deux autres nous regardent. L'un d'eux fait un pas vers nous. L'autre dit:

– Fais gaffe! Ces petits salopards sont capables de tout. Une fois, ils m'ont fendu la tempe avec une pierre. Ils ont aussi un rasoir et ils n'hésitent pas à s'en servir. Ils t'égorgeraient sans scrupules. Ils sont complètement fous.

Les garçons s'en vont.

Nous tendons le seau rempli à Bec-de-Lièvre. Elle nous demande:

– Pourquoi ne m' avez-vous pas aidée tout de suite?

– On voulait voir comment tu te défendais.

– Qu'est-ce que j'aurais pu faire contre trois grands?

– Leur jeter ton seau à la tête, leur griffer le visage, leur donner des coups de pied dans les couilles, crier, hurler. Ou bien t'enfuir et revenir plus tard.

L'hiver

Il fait de plus en plus froid. Nous fouillons dans nos valises et nous mettons sur nous presque tout ce que nous y trouvons: plusieurs pull-overs, plusieurs pantalons. Mais nous ne pouvons pas mettre une seconde paire de chaussures sur nos souliers de ville usés et troués. Nous n'en avons d'ailleurs pas d'autres. Nous n'avons ni gants ni bonnet non plus. Nos mains et nos pieds sont couverts d'engelures.

Le ciel est gris foncé, les rues de la ville sont vides, la rivière est gelée, la forêt est couverte de neige. Nous ne pouvons plus y aller. Or nous allons bientôt manquer de bois.

Nous disons à Grand-Mère:

– Il nous faudrait deux paires de bottes en caoutchouc.

Elle répond:

– Et quoi encore? Où voulez-vous que je trouve l’argent?

– Grand-Mère, il n'y a presque plus de bois.

– Il n'y a qu'à l'économiser!

Nous ne sortons plus. Nous faisons toutes sortes d'exercices, nous taillons des objets dans du bois, des cuillers, des planches à pain et nous étudions tard dans la nuit. Grand-Mère reste presque tout le temps dans son lit. Elle ne vient que rarement à la cuisine. Nous sommes tranquilles.

Nous mangeons mal, il n'y a plus ni légumes ni fruits, les poules ne pondent plus. Grand-Mère monte tous les jours un peu de haricots secs et quelques pommes de terre de la cave qui est pourtant remplie de viandes fumées et de bocaux de confitures.

Le facteur vient parfois. Il fait tinter la sonnette de sa bicyclette jusqu'à ce que Grand-Mère sorte de la maison. Alors le facteur mouille son crayon, écrit quelque chose sur un bout de papier, tend le crayon et le papier à Grand-Mère qui trace une croix au bas du papier. Le facteur lui donne l'argent, un paquet ou une lettre, et il repart vers la ville en sifflotant.

Grand-Mère s'enferme dans sa chambre avec le paquet ou avec l'argent. S'il y a une lettre, elle la jette dans le feu.

Nous demandons:

– Grand-Mère, pourquoi jetez-vous la lettre sans la lire?

Elle répond:

– Je ne sais pas lire. Je ne suis jamais allée à l'école, je n'ai rien fait d'autre que travailler. Je n'ai pas été gâtée comme vous.

– Nous pourrions vous lire les lettres que vous recevez.

– Personne ne doit lire les lettres que je reçois.

Nous demandons:

– Qui envoie de l'argent? Qui envoie des paquets? Qui envoie des lettres?

Elle ne répond pas.

Le lendemain, pendant qu'elle est à la cave, nous fouillons sa chambre. Sous son lit, nous trouvons un paquet ouvert. Il y a des pull-overs, des écharpes, des bonnets, des gants. Nous ne disons rien à Grand-Mère, car elle comprendrait que nous avons une clé ouvrant sa chambre.

Après le repas du soir, nous attendons. Grand-Mère boit son eau-de-vie puis, titubante, va ouvrir la porte de sa chambre avec la clé accrochée à sa ceinture. Nous la suivons, la poussons dans le dos. Elle tombe sur son lit. Nous faisons semblant de chercher et de trouver le paquet.

Nous disons:

– Ce n'est pas gentil, ça, Grand-Mère. Nous avons froid, nous manquons d'habits chauds, nous ne pouvons plus sortir et vous voulez vendre tout ce que notre Mère a tricoté et envoyé pour nous.

Grand-Mere ne repond pas, elle pleure.

Nous disons encore:

– C'est notre Mère qui envoie de l'argent, c'est notre Mère qui vous écrit des lettres.

Grand-Mèrè dit:

– Ce n'est pas à moi qu'elle écrit. Elle sait bien que je ne sais pas lire. Elle ne m'avait jainais écrit auparavant. Maintenant que vous êtes là, elle écrit. Mais je n'ai pas besoin de ses lettres! Je n’ai besoin de rien qui vienne d'elle!

Le facteur

Désormais nous attendons le facteur devant la porte du jardin. C'est un vieillard avec une casquette. Il a une bicyclette avec deux sacoches de cuir accrochées au porte-bagages.

Quand il arrive, nous ne lui laissons pas le temps de sonner: très vite, nous dévissons sa sonnette.

Il dit:

– Où est votre grand-mère?

Nous disons:

– Ne vous occupez pas d'elle. Donnez-nous ce que vous avez apporté.

Il dit:

– Il n'y a rien.

Il veut repartir, mais nous le bousculons. Il tombe dans la neige. Son vélo tombe sur lui. Il jure.

Nous fouillons ses sacoches, nous trouvons une lettre et un mandat. Nous prenons la lettre, nous disons:

– Donnez l'argent!

Il dit:

– Non. C'est adressé à votre grand-mère.

Nous disons.:

– Mais ça nous est destiné à nous. C'est notre Mère qui nous l'envoie. Si vous ne nous le donnez pas, nous vous empêcherons de vous lever jusqu'à ce que vous soyez mort de froid.

Il dit:

– D'accord, d'accord. Aidez-moi à me relever, j'ai une jambe écrasée sous le vélo.

Nous relevons la bicyclette et nous aidons le facteur à se relever. Il est très maigre, très léger.

Il sort l'argent d'une de ses poches et nous le donne.

Nous demandons:

– Vous voulez une signature ou une croix?

Il dit:

– Ça va, la croix. Une croix en vaut bien une autre.

Il ajoute:

– Vous avez raison de vous défendre. Tout le monde connaît votre grand-mère. Il n’y a pas plus avare qu'elle. Alors c'est votre maman qui vous envoie tout ça? Elle est bien gentille. Je l'ai connue toute petite. Elle a bien fait de partir, Elle n'aurait jamais pu se marier ici. Avec tous ces racontars…

Nous demandons:

– Quels racontars?

– Comme quoi elle aurait empoisonné son mart. Je veux dire, votre grand-mère a empoisonné votre grand-père. C’est une vieille histoire. De là vient qu'on l’appelle la Sorcière.

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