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Agota Kristof: Le grand cahier

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Agota Kristof Le grand cahier

Le grand cahier: краткое содержание, описание и аннотация

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Arrivés de la Grande Ville avec leur mère, Claus et Lucas ne vont rester que tous les deux chez leur grand-mère pendant la guerre. Cette dernière est une femme sale, méchante, radine, analphabète et meurtrière; les jumeaux vont alors entreprendre seuls une étrange éducation. D'un côté ils s'entraînent à s'endurcir, à ne pas s'apitoyer sur la douleur d'autrui et à tuer, et de l'autre, ils écrivent la liste des tâches effectuées dans un grand cahier. Mais, à la suite d'un certain nombre d'événements, les deux frères vont se retrouver séparés, le premier dans ce même pays totalitaire, le deuxième de l'autre côté de la frontière… Dans la Grande Ville qu’occupent les Armées étrangères, la disette menace. Une mère conduit donc ses enfants à la campagne, chez leur grand-mère. Analphabète, avare, méchante et même meurtrière, celle-ci mène la vie dure aux jumeaux. Loin de se laisser abattre, ceux-ci apprennent seuls les lois de la vie, de l’écriture et de la cruauté. Abandonnés à eux-mêmes, dénués du moindre sens moral, ils s’appliquent à dresser, chaque jour, dans un grand cahier, le bilan de leurs progrès et la liste de leurs forfaits. Le Grand Cahier nous livre une fable incisive sur les malheurs de la guerre et du totalitarisme, mais aussi un véritable roman d’apprentissage dominé par l’humour noir.

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Nous nous donnons la main, nous allons nous promener pendant les alertes, quand les gens se cachent dans les caves et que les rues sont désertes.

Le sourd décrit ce qu'il voit:

– La rue est droite et longue. Elle est bordée de maisons basses, sans étage. Elles sont de couleurs blanche, grise, rose, jaune et bleue. Au bout de la rue, on voit un parc avec des arbres et une fontaine. Le ciel est bleu, avec quelques nuages blancs. On voit des avions. Cinq bombardiers. Ils volent bas.

L'aveugle parle lentement pour que le sourd puisse lire sur ses lèvres:

– J'entends les avions. Ils produisent un bruit saccadé et profond. Leur moteur peine. Ils sont chargés de bombes. Maintenant, ils sont passés. J'entends de nouveau les oiseaux. Sinon, tout est silencieux.

Le sourd lit sur les lèvres de l'aveugle et répond:

– Oui, la rue est vide.

L'aveugle dit:

– Pas pour longtemps,. J'entends des pas approcher dans la rue latérale, à gauche!

Le sourd dit:

– Tu as raison. Le voilà, c'est un homme.

L'aveugle demande:

– Comment est-il?

Le sourd répond:

– Comme ils sont tous. Pauvre, vieux.

L'aveugle dit:

– Je le sais. Je reconnais le pas des vieux. J'entends aussi qu'il est pieds nus, donc il est pauvre.

Le sourd dit:

– Il est chauve. Ila une vieille veste de l'armée. Il a des pantalons trop courts. Ses pieds sont sales.

– Ses yeux?

– Je ne les vois pas. Il regarde par terre.

– Sa bouche?

– Lèvres trop rentrées. Il ne doit plus avoir de dents.

– Ses mains?

– Dans les poches. Les poches sont énormes et remplies de quelque chose. De pommes de terre, ou de noix, ça fait de petites bosses. Il lève la tête, il nous regarde. Mais je ne peux pas distinguer la couleur de ses yeux.

– Tu ne vois rien d'autre?

– Des rides, profondes comme des cicatrices, sur son visage.

L'aveugle dit:

– J'entends les sirènes. C'est la fin de l'alerte. Rentrons.

Plus tard, avec le temps, nous n'avons plus besoin de fichu pour les yeux ni d'herbe pour les oreilles. Celui qui a fait l'aveugle tourne simplement son regard vers l'intérieur, le sourd ferme ses oreilles à tous les bruits.

Le déserteur

Nous trouvons un homme dans la forêt. Un homme vivant, un homme jeune, sans uniforme. Il est couché derrière un buisson. Il nous regarde sans bouger.

Nous lui demandons:

– Pourquoi restez-vous là, couché?

Il répond:

– Je ne peux plus marcher. Je viens de l'autre côté de la frontière. Je marche depuis deux semaines. Jour et nuit. Surtout la nuit. Je suis trop faible maintenant. J'ai faim. Je n'ai rien mangé depuis trois jours.

Nous demandons:

– Pourquoi n'avez-vous pas d'uniforme? Tous les hommes jeunes ont un uniforme. Ils sont tous soldats. Il dit:

– Je ne veux plus être soldat.

– Vous ne voulez plus combattre l'ennemi?

– Je ne veux combattre personne. Je n'ai pas d'ennemis. Je veux rentrer chez moi.

– Où est-ce, chez vous?

– C'est encore loin. Je n'y arriverai pas si je ne trouve rien à manger.

Nous demandons:

– Pourquoi n'allez-vous pas acheter quelque chose à manger? Vous n'avez pas d'argent?

– Non, je n'ai pas d'argent et je ne peux pas me montrer. Je dois me cacher. Il ne faut pas qu'on me voie.

– Pourquoi?

– J'ai quitté mon régiment sans permission. J'ai fui. Je suis un déserteur. Si on me retrouvait, je serais fusillé ou pendu.

Nous demandons:

– Comme un assassin?

– Oui, exactement comme un assassin.

– Et pourtant, vous ne voulez tuer personne. Vous voulez seulement rentrer chez vous.

– Oui, seulement rentrer chez moi.

Nous demandons:

– Que voulez-vous que nous vous apportions à manger?

– N'importe quoi.

– Du lait de chèvre, des œufs durs, du pain, des fruits?

– Oui, oui, n'importe quoi.

Nous demandons:

– Et une couverture? Les nuits sont froides et il pleut souvent.

Il dit:

– Oui, mais il ne faut pas qu'on vous voie. Et vous ne direz rien à personne, n'est-ce pas? Pas même à votre mère.

Nous répondons:

– On ne nous verra pas, nous ne disons jamais rien à personne et nous n'avons pas de mère.

Quand nous revenons avec la nourriture et la couverture, il dit:

– Vous êtes gentils.

Nous disons:

– Nous ne voulions pas être gentils. Nous vous avons apporté ces objets car vous en aviez absolument besoin. C'est tout.

Il dit encore:

– Je ne sais comment vous remercier. Je ne vous oublierai jamais.

Ses yeux se mouillent de larmes.

Nous disons:

– Vous savez pleurer ne sert à rien. Nous ne pleurons jamais. Pourtant nous ne sommes pas encore des hommes comme vous.

Il sourit et dit:

– Vous avez raison. Excusez-moi, je ne le ferai plus. C'était seulement à cause de l'épuisement.

Exercice de jeûne

Nous annonçons à Grand-Mère:

– Aujourd'hui et demain, nous ne mangerons pas. Nous boirons seulement de l'eau.

Elle hausse les épaules:

– Je m'en fous. Mais vous travaillerez comme d'habitude.

– Naturellement, Grand-Mère.

Le premier jour, elle tue un poulet et le rôtit au four.

A midi, elle nous appelle:

– Venez manger!

Nous allons à la cuisine, ça sent très bon. Nous avons un peu faim, mais pas trop. Nous regardons Grand-Mère découper le poulet.

Elle dit:

– Comme ça sent bon. Vous sentez comme ça sent bon? Vous voulez une cuisse chacun?

– Nous ne voulons rien, Grand-Mère.

– C'est dommage parce que c'est vraiment très bon.

Elle mange avec les mains, se léchant les doigts, les essuyant dans son tablier. Elle ronge et suce les os.

Elle dit:

– Très tendre, ce jeune poulet. Je ne peux rien imaginer de meilleur.

Nous disons:

– Grand-Mère, depuis que nous sommes chez vous, vous n'avez encore jamais cuit de poulet pour nous.

Elle dit:

– J'en ai cuit un aujourd'hui. Vous n'avez qu'à manger.

– Vous saviez que nous ne voulions rien manger aujourd'hui, ni demain.

– Ce n'est pas ma faute. C'est de nouveau une de vos conneries.

– C'est un de nos exercices. Pour nous habituer à supporter la faim.

– Alors, habituez-vous. Personne ne vous en empêche.

Nous sortons de la cuisine, nous allons faire des travaux dans le jardin. Vers la fin de la journée, nous avonsi vraiment très faim. Nous buvons beaucoup d'eau. Le soir, nous avons du mal à nous endormir. Nous rêvons de nourriture.

Le lendemain à midi, Grand-Mère finit le poulet. Nous la regardons manger dans une espèce de brouillard. Nous n'avons plus faim. Nous avons le vertige.

Le soir, Grand-Mère fait des crêpes à la confiture et au fromage blanc. Nous avons la nausée et des crampes d'estomac mais, une fois couchés, nous tombons dans un sommeil profond. Quand nous nous levons, Grand-Mère est déjà partie au marché. Nous voulons prendre notre petit déjeuner mais il n'y a rien à manger à la cuisine. Ni pain, ni lait, ni fromage. Grand-Mère a tout enfermé à la cave. Nous pourrions l'ouvrir, mais nous décidons de ne toucher à rien. Nous mangeons des tomates et des concombres crus avec du sel.

Grand-Mère revient du marché, elle dit:

– Vous n'avez pas fait votre travail ce matin.

– Vous auriez dû nous réveiller, Grand-Mère.

– Vous n'aviez qu'à vous réveiller tout seuls. Mais, exceptionnellement, je vous donne quand même à manger.

Elle nous fait une souper aux légumes avec les restes du marché, comme d'habitude. Nous mangeons peu. Après le repas, Grand-Mère dit:

– C'est un exercice stupide. Et mauvais pour la santé.

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