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Agota Kristof: Le grand cahier

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Agota Kristof Le grand cahier

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Arrivés de la Grande Ville avec leur mère, Claus et Lucas ne vont rester que tous les deux chez leur grand-mère pendant la guerre. Cette dernière est une femme sale, méchante, radine, analphabète et meurtrière; les jumeaux vont alors entreprendre seuls une étrange éducation. D'un côté ils s'entraînent à s'endurcir, à ne pas s'apitoyer sur la douleur d'autrui et à tuer, et de l'autre, ils écrivent la liste des tâches effectuées dans un grand cahier. Mais, à la suite d'un certain nombre d'événements, les deux frères vont se retrouver séparés, le premier dans ce même pays totalitaire, le deuxième de l'autre côté de la frontière… Dans la Grande Ville qu’occupent les Armées étrangères, la disette menace. Une mère conduit donc ses enfants à la campagne, chez leur grand-mère. Analphabète, avare, méchante et même meurtrière, celle-ci mène la vie dure aux jumeaux. Loin de se laisser abattre, ceux-ci apprennent seuls les lois de la vie, de l’écriture et de la cruauté. Abandonnés à eux-mêmes, dénués du moindre sens moral, ils s’appliquent à dresser, chaque jour, dans un grand cahier, le bilan de leurs progrès et la liste de leurs forfaits. Le Grand Cahier nous livre une fable incisive sur les malheurs de la guerre et du totalitarisme, mais aussi un véritable roman d’apprentissage dominé par l’humour noir.

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Les toilettes sont au fond du jardin. Il n'y a jamais de papier. Nous nous torchons avec les feuilles les plus grandes de certaines plantes.

Nous avons une odeur mêlée de fumier, de poisson, d'herbe, de champignon, de fumée, de lait, de fromage, de boue, de vase, de terre, de transpiration, d'urine, de moisissure.

Nous sentons mauvais comme Grand-Mère.

Exercice d'endurcissement du corps

Grand-Mère nous frappe souvent, avec ses mains osseuses, avec un balai ou un torchon mouillé. Elle nous tire par les oreilles, elle nous empoigne par les cheveux.

D'autres gens nous donnent aussi des gifles et des coups de pied, nous ne savons même pas pourquoi.

Les coups font mal, ils nous font pleurer.

Les chutes, les écorchures, les coupures, le travail, le froid et la chaleur sont également causes de souffrances.

Nous décidons d'endurcir notre corps pour pouvoir supporter la douleur sans pleurer.

Nous commençons par nous donner l'un à l'autre des gifles, puis des coups de poing. Voyant notre visage tuméfié, Grand-Mère demande:

– Qui vous a fait ça?

– Nous-mêmes, Grand-Mère.

– Vous vous êtes battus? Pourquoi?

– Pour rien, Grand-Mère. Ne vous inquiétez pas, ce n'est qu'un exercice.

– Un exercice? Vous êtes complètement cinglés! Enfin, si ça vous amuse…

Nous sommes nus. Nous nous frappons l'un l'autre avec une ceinture. Nous disons à chaque coup:

– Ça ne fait pas mal.

Nous frappons plus fort, de plus en plus fort. Nous passons nos mains au-dessus d'une flamme.

Nous entaillons notre cuisse, notre bras, notre poitrine avec un couteau et nous versons de l'alcool sur nos blessures. Nous disons chaque fois:

– Ça ne fait pas mal.

Au bout d'un certain temps, nous ne sentons effectivement plus rien. C'est quelqu'un d'autre qui a mal, c'est quelqu'un d'autre qui se brûle, qui se coupe, qui souffre.

Nous ne pleurons plus.

Quand Grand-Mère est fâchée et qu'elle crie, nous lui disons:

– Cessez de crier, Grand-Mère, frappez plutôt. Quand elle nous frappe, nous lui disons:

– Encore, Grand-Mère! Regardez, nous tendons l'autre joue, comme c'est écrit dans la Bible. Frappez aussi l'autre joue, Grand-Mère.

Elle répond:

– Que le diable vous emporte avec votre Bible et avec vos joues!

L'ordonnance

Nous sommes couchés sur le banc d'angle de la cuisine. Nos têtes se touchent. Nous ne dormons pas encore, mais nos yeux sont fermés. Quelqu'un pousse la porte. Nous ouvrons les yeux. La lumière d'une lampe de poche nous aveugle. Nous demandons:

– Qui est là?

Une voix d'homme répond:

– Pas peur. Vous pas peur. Deux vous êtes ou moi trop boire?

Il rit, il allume la lampe à pétrole sur la table et éteint sa lampe de poche. Nous le voyons bien maintenant. C'est un militaire étranger, sans grade. Il dit:

– Moi être ordonnance du capitaine. Vous faire quoi, là?

Nous disons:

– Nous habitons ici. Chez notre Grand-Mère.

– Vous petits-fils de Sorcière? Moi jamais vu encore vous. Vous être ici depuis quand?

– Depuis deux semaines.

– Ah! Moi être parti permission chez moi, dans mon village. Bien rigolé.

Nous demandons:

– Comment se fait-il que vous parliez notre langue?

Il dit:

– Ma mère naître ici, dans votre pays. Venir travailler chez nous, serveuse dans bistrot. Connaître mon père, se marier avec. Quand moi être petit, ma mère me parler votre langue. Votre pays et mon pays, être pays amis. Combattre l'ennemi ensemble. Vous deux venir de où?

– De la Grande Ville.

– Grande Ville, beaucoup danger. Boum! Boum!

– Oui, et plus rien à manger.

– Ici, bien pour manger. Pommes, cochons, poulets, tout. Vous restez longtemps? Ou seulement vacances?

– Nous resterons jusqu'à la fin de la guerre.

– Guerre bientôt finie. Vous dormir là? Banc nu, dur, froid. Sorcière pas vouloir prendre vous dans chambre?

– Nous ne voulons pas dormir dans la chambre de Grand-Mère. Elle ronfle et elle sent mauvais. Nous avions des couvertures et des draps, mais elle les a vendus.

L'ordonnance prend de l'eau,chaude dans le chaudron sur le fourneau et dit:

– Moi devoir nettoyer chambre. Capitaine aussi revenir permission ce soir ou demain matin.

Il sort. Quelques minutes plus tard, il revient. Il nous apporte deux. couvertures militaires grises.

– Pas vendre ça, vieille Sorcière. Si elle être trop méchante, vous me dire. Moi, poum, poum, je tue.

Il rit encore. Il nous couvre, éteint la lampe et s'en va.

Pendant la journée nous cachons les couvertures dans le galetas.

Exercice d'endurcissement de l'esprit

Grand-Mère nous dit:

– Fils de chienne!

Les gens nous disent:

– Fils de Sorcière! Fils de pute!

D'autres disent:

– Imbéciles! Voyous! Morveux! Ânes! Gorets! Pourceaux! Canailles! Charognes! Petits merdeux! Gibier de potence! Graines d'assassin!

Quand nous entendons ces mots, notre visage devient rouge, nos oreilles bourdonnent, nos yeux piquent, nos genoux tremblent.

Nous ne voulons plus rougir ni trembler, nous voulons nous habituer aux injures, aux mots qui blessent.

Nous nous installons à la table de la cuisine l'un en face de l’autre, et, en nous regardant dans les yeux, nous disons des mots de plus en plus atroces.

L'un:

– Fumier! Trou du cul!

L'autre:

– Enculé! Salopard!

Nous continuons ainsi jusqu'à ce que les mots n'entrent plus dans notre cerveau, n'entrent même plus dans nos oreilles.

Nous nous exerçons de cette façon une demi-heure environ par jour, puis nous allons nous promener dans les rues.

Nous nous arrangeons pour que les gens nous insultent, et nous constatons qu'enfin nous réussissons à rester indifférents.

Mais il y a aussi les mots anciens.

Notre Mère nous disait:

– Mes chéris! Mes amours! Mon bonheur! Mes petits bébés adorés!

Quand nous nous rappelons ces mots, nos yeux se remplissent de larmes.

Ces mots, nous devons les oublier, parce que, à présent, personne ne nous dit des mots semblables et parce que le souvenir que nous en avons est une charge trop lourde à porter.

Alors, nous recommençons notre exercice d'une autre façon.

Nous disons:

– Mes chéris! Mes amours! Je vous aime… Je ne vous quitterai jamais… Je n'aimerai que vous… Toujours… Vous êtes toute ma vie…

A force d'être répétés, les mots perdent peu à peu leur signification et la douleur qu'ils portent en eux s'atténue.

L'école

Ceci s'est passé il y a trois ans.

C'est le soir. Nos parents croient que nous dormons.

Dans l'autre chambre, ils parlent de nous.

Notre Mère dit:

– Ils ne supporteront pas d'être séparés.

Notre Père dit:

– Ils ne seront séparés que pendant les heures d'école.

Notre Mère dit:

– Ils ne le supporteront pas.

– Il le faudra bien. C'est nécessaire pour eux. Tout le monde le dit. Les instituteurs, les psychologues. Au début, ce sera difficile, mais ils s'y habitueront.

Notre Mère dit:

– Non, jamais. Je le sais. Je les connais. Ils ne font qu'une seule et même personne.

Notre Père élève la voix:

– Justement, ce n'est pas normal. Ils pensent ensemble, ils agissent ensemble. Ils vivent dans un monde à part. Dans un monde à eux. Tout cela n'est pàs très sain. C'est même inquiétant. Oui, ils m'inquiètent. Ils sont bizarres. On ne sait jamais ce qu'ils peuvent penser. Ils sont trop avancés pour lèur âge. Ils savent trop de choses.

Notre Mère rit:

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