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Agota Kristof: Le grand cahier

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Agota Kristof Le grand cahier

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Arrivés de la Grande Ville avec leur mère, Claus et Lucas ne vont rester que tous les deux chez leur grand-mère pendant la guerre. Cette dernière est une femme sale, méchante, radine, analphabète et meurtrière; les jumeaux vont alors entreprendre seuls une étrange éducation. D'un côté ils s'entraînent à s'endurcir, à ne pas s'apitoyer sur la douleur d'autrui et à tuer, et de l'autre, ils écrivent la liste des tâches effectuées dans un grand cahier. Mais, à la suite d'un certain nombre d'événements, les deux frères vont se retrouver séparés, le premier dans ce même pays totalitaire, le deuxième de l'autre côté de la frontière… Dans la Grande Ville qu’occupent les Armées étrangères, la disette menace. Une mère conduit donc ses enfants à la campagne, chez leur grand-mère. Analphabète, avare, méchante et même meurtrière, celle-ci mène la vie dure aux jumeaux. Loin de se laisser abattre, ceux-ci apprennent seuls les lois de la vie, de l’écriture et de la cruauté. Abandonnés à eux-mêmes, dénués du moindre sens moral, ils s’appliquent à dresser, chaque jour, dans un grand cahier, le bilan de leurs progrès et la liste de leurs forfaits. Le Grand Cahier nous livre une fable incisive sur les malheurs de la guerre et du totalitarisme, mais aussi un véritable roman d’apprentissage dominé par l’humour noir.

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Dans cette langue inconnue, Grand-Mère se pose des questions et elle y répond. Elle rit parfois, ou bien elle se fâche et elle crie. A la fin, presque toujours, elle se met à pleurer, elle va dans sa chambre en titubant, elle tombe sur son lit et nous l'entendons sangloter longuement dans la nuit.

Les travaux

Nous sommes obligés de faire certains travaux pour Grand-Mère, sans quoi elle ne nous donne rien à manger et nous laisse passer la nuit dehors.

Au début, nous refusons de lui obéir. Nous dormons dans le jardin, nous mangeons des fruits et des légumes crus.

Le matin, avant le lever du soleil, nous voyons Grand-Mère sortir de la maison. Elle ne nous parle pas. Elle va nourrir les animaux, elle trait les chèvres, puis elle les conduit au bord de la rivière où elle les attache à un arbre. Ensuite elle arrose le jardin et cueille des légumes et des fruits qu'elle charge sur sa brouette. Elle y met aussi un panier plein d'œufs, une petite cage avec un lapin et un poulet ou un canard aux pattes attachées.

Elle s'en va au marché, poussant sa brouette dont la sangle, passée sur son cou maigre, lui fait baisser la tête. Elle titube sous le poids. Les bosses du chemin et les pierres la déséquilibrent, mais elle marche, les pieds en dedans, comme les canards. Elle marche vers la ville, jusqu'au marché, sans s'arrêter, sans avoir posé sa brouette une seule fois.

En rentrant du marché, elle fait une soupe avec les légumes qu'elle n'a pas vendus et des confitures avec les fruits. Elle mange, elle va faire la sieste dans sa vigne, elle dort une heure, puis elle s'occupe de la vigne ou, s'il n'y a rien à y faire, elle revient à la maison, elle coupe du bois, elle nourrit de nouveau les animaux, elle ramène les chèvres, elle les trait, elle va dans la forêt, en rapporte des champignons et du bois sec, elle fait des fromages, elle sèche des champignons et des haricots, elle fait des bocaux d'autres légumes, arrose de nouveau le jardin, range des choses à la cave, et ainsi de suite jusqu'à la nuit tombée.

Le sixième matin, quand elle sort de la maison, nous avons déjà arrosé le jardin. Nous lui prenons des mains les seaux lourds de la nourriture des cochons, nous conduisons les chèvres au bord de la rivière, nous l'aidons à charger la brouette. Quand elle rentre du marché, nous sommes en train de scier du bois

Au repas, Grand-Mère dit:

– Vous avez compris. Le toit et la nourriture, il faut les mériter.

Nous disons:

– Ce n'est pas cela. Le travail est pénible, mais regarder, sans rien faire, quelqu'un qui travaille, c'est encore plus pénible, surtout si c'est quelqu'un de vieux.

Grand-Mère ricane:

– Fils de chienne! Vous voulez dire que vous avez eu pitié de moi?

– Non, Grand-Mère. Nous avons seulement eu honte de nous-mêmes.

L'après-midi, nous allons chercher du bois dans la forêt.

Désormais nous faisons tous les travaux que nous sommes capables de faire.

La forêt et la rivière

La forêt est très grande, la rivière est toute petite. Pour aller dans la forêt, il faut traverser la rivière. Quand il y a peu d'eau, nous pouvons la traverser en sautant d'une pierre à l'autre. Mais parfois, quand il a beaucoup plu, l'eau nous arrive à la taille, et cette eau est froide et boueuse. Nous décidons de construire un pont avec les briques et les planches que nous trouvons autour des maisons détruites par les bombardements.

Notre pont est solide. Nous le montrons à Grand-Mère. Elle l'essaie, elle dit:

– Très bien. Mais n'allez pas trop loin dans la forêt. La frontière est proche, les militaires vont vous tirer dessus. Et surtout, ne vous perdez pas. Je ne viendrais pas vous chercher.

En construisant le pont, nous avons vu des poissons. Ils se cachent sous les grosses pierres ou dans l'ombre des buissons et des arbres dont les branches se rejoignent par endroits au-dessus de la rivière. Nous choisissons les poissons les plus grands, nous les attrapons et nous les mettons dans l’arrosoir rempli d'eau. Le soir, quand nous les rapportons à la maison, Grand-Mère dit

– Fils de chienne! Comment les avez-vous attrapés?

– Avec les mains. C'est facile. Il faut simplement rester immobile et attendre.

– Alors, attrapez-en beaucoup. Le plus que vous pourrez.

Le lendemain, Grand-Mère charge l'arrosoir sur sa brouette et elle vend nos poissons au marché.

Nous allons souvent dans la forêt, nous ne nous perdons jamais, nous savons de quel côté se trouve la frontière. Bientôt, les sentinelles nous connaissent. Elles ne nous tirent jamais dessus. Grand-Mère nous apprend à distinguer les champignons comestibles de ceux qui sont vénéneux.

De la forêt, nous rapportons des fagots de bois sur le dos, des champignons et des marrons dans des paniers. Nous entassons le bois bien en ordre contre les murs de la maison sous l'auvent et nous grillons des marrons sur le fourneau si Grand-Mère n'est pas là.

Une fois, loin dans la forêt, au bord d'un grand trou fait par une bombe, nous trouvons un soldat mort. Il est encore entier, seuls les yeux lui manquent à cause des corbeaux. Nous prenons son fusil, ses cartouches, ses grenades: le fusil caché, dans un fagot, les cartouches et les grenades dans nos paniers, sous les champignons.

Arrivés chez Grand-Mère, nous emballons soigheusement ces objets dans de la paille et dans des sacs à pommes de terre, et nous les enterrons sous le banc devant la fenêtre de l'officier.

La saleté

Chez nous, à la Grande Ville, notre Mère nous lavait souvent. Sous la douche ou dans la baignoire. Elle nous mettait des habits propres, elle nous coupait les ongles. Pour couper nos cheveux, elle nous accompagnait chez le coiffeur. Nous nous brossions les dents après chaque repas.

Chez Grand-Mère, il est impossible de se laver. Il n'y a pas de salle de bains, il n'y a même pas l'eau courante. Il faut aller pomper l'eau du puits dans la cour, et la porter dans un seau. Il n'y a pas de savon dans la maison, ni de dentifrice, ni de produit pour la lessive.

Tout est sale dans la cuisine. Le carrelage rouge, irrégulier, colle sous les pieds, la grande table colle sous les mains et sous les coudes. Le fourneau est complètement noir de graisse, les murs aussi tout autour à cause de la suie. Bien que Grand-Mère fasse la vaisselle, les assiettes, les cuillers, les couteaux ne sont jamais tout à fait propres, et les casseroles sont couvertes d'une épaisse couche de crasse. Les torchons sont grisâtres et sentent mauvais.

Au début, nous n'avons même pas envie de manger, surtout quand nous voyons comment Grand-Mèrè prépare les repas, sans se laver les mains et en se mouchant dans sa manche. Plus tard, nous n'y faisons plus attention.

Quand il fait chaud, nous allons nous baigner dans la rivière, nous nous lavons le visage et les dents au puits. Quand il fait froid, il est impossible de se laver complètement. Il n'existe aucun récipient assez grand dans la maison. Nos draps, nos couvertures, nos linges de bain ont disparu. Nous n'avons plus jamais revu le grand carton dans lequel notre Mère les a apportés.

Grand-Mère a tout vendu.

Nous devenons de plus en plus sales, nos habits aussi.

Nous prenons des habits propres dans nos valises sous le banc, mais bientôt il n'y a plus d'habits propres. Ceux que nous portons se déchirent, nos chaussures s'usent, se trouent. Quand c'est possible, nous marchons nu-pieds et ne portons qu'un caleçon ou un pantalon. La plante de nos pieds durcit, nous ne sentons plus les épines ni les pierres. Notre peau brunit, nos jambes et nos bras sont couverts d'écorchures, de coupures, de croûtes, de piqûres d'insecte. Nos ongles, jamais coupés, se cassent, nos cheveux, presque blancs à cause du soleil, nous arrivent aux épaules.

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