Bénoit Duteurtre - Drôle de temps

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Un jeune cadre dynamique bloqué dans une sanisette: un souvenir d'enfance au bord de la mer: un acteur de théâtre reconverti dans les sitcoms; deux filles saoules à cent soixante à l'heure sur l'autoroute; les conversations d'une vache et d'un Parisien… D'aventure en mésaventure, un personnage se métamorphose: la bizarrerie involontaire des situations d'époque et des décors quotidiens provoque le rire avant de glisser, parfois, vers le cauchemar. Entre humour, poésie et fiction, le livre singulier d'un écrivain de trente-cinq ans, salué par Milan Kundera pour son "sens aigu du réel".

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Au début, la promenade paraît monotone et fastidieuse. Mais avec l'habitude, je finis par la trouver amusante. Pour la vingtième fois, j'arpente la même allée où je reconnais un ancien, que je salue d'un sourire complice. Un éphèbe blond, le regard vaporeux, me jette une oeillade lasse, et poursuit son itinéraire. Soudain, dans le couloir situé près des toilettes, surgit une chaise roulante а moteur qui transporte un handicapé, tout nu. Torse musclé, jambes chétives, il porte, comme les autres, une serviette blanche négligemment posée sur le pubis. Affalé dans son engin mécanique, la main gauche crispée sur ses commandes, il appuie sur un bouton pour accélérer sa machine, а la poursuite d'un corps excitant. La chaise amorce un virage et disparaît dans le couloir.

Vers dix-sept heures, une voix retentit dans les haut-parleurs. Le speaker annonce:

– La pizza est servie. Vous pouvez venir au guichet. N'oubliez pas vos assiettes en carton.

Aussitôt dit, aussitôt fait. La plupart des clients retournent dans leur cabine d'où ils ressonent munis de leur récipient. Puis ils se rassemblent а l'emplacement prévu pour la collation incluse dans le prix du ticket. Debout l'un derrière l'autre, longue file de corps nus, serviettes nouées autour de la taille, ils échangent des impressions, se relâchent. L'un après l'autre, ils tendent leur assiette. Le bras d'un employé apparaît et disparaît par une ouverture dans le mur et sert, а chacun, sa part de pizza chaude. Après quoi les corps nus vont s'asseoir près de la piscine et dégustent lentement la nourriture avant de reprendre leur chasse.

(SOIRÉE DE GALA)

En tenue de gala, je cours jusqu'а l'avenue Victor-Hugo où commence, dans une demi-heure, la réception de la fondation Richelieu. La soirée s'ouvre par un petit concert dont j'ai établi le programme (je suis «conseiller artistique» de la fondation). Ce soir, un duo piano violon joue la Première sonate de Prokofiev.

La fête se déroule entre cour et jardin, dans le vieil hôtel particulier où la princesse de Richelieu organisait, au début du siècle, ses «lundis poétiques». J'entre dans le hall, grimpe le large escalier de marbre puis me dirige vers la salle de réception où résonnent des accords de piano. Les musiciens finissent de répéter. Je les salue, m'assure que tout va bien. Nous discutons sous les dorures quand surgit la secrétaire de la fondation, furieuse:

– Ne restez pas comme ça. Les invités vont arriver. Partez! Partez!

Telle une intendante d'autrefois, elle envoie sans ménagement le pianiste et le violoniste enfiler leur frac, tandis que j'élève la voix:

– Vous parlez а de grands artistes. Un peu de respect, quand même!

A vingt heures trente, les premiers invités graviissent péniblement l'escalier de marbre. Très âgés pour la plupart, ils s'arrêtent а mi-pente et reprennent leur souffle, en évaluant le nombre de marches jusqu'au premier étage. Ambassadeurs en retraite, membres de l'Institut, commandeurs de la Légion d'honneur, cardinaux seniles forment l'ordinaire de la fondation Richelieu. Des princes cacochymes tiennent par le bras des duchesses gâteuses. Quelques comtesses liftées, entre deux âges, portent des robes de grands couturiers trop jeunes pour elles, des jupes noires échancrées au-dessus des genoux qui font ressortir la flétrissure de leurs corps. Les notables sont placés aux rangs réservés; la secrétaire les installe avec dévotion. Les invités occasionnels sans titre ni particule se serrent sur des chaises au fond de la salle. Excités par le vieux spectacle des privilèges, ils observent les rituels de la maison.

Le président de la fondation entre le dernier. Ancien ministre hautain, il s'avance, léger sourire radical-socialiste. Il est accompagné d'une vedette du pétit écran, animatrice de débats télévisés. Plusieurs duchesses ont un mouvement du cou. L'une d'elles hurle а l'oreille sa voisine:

– Qui c'est, celle-lа?

Je grimpe sur scène pour présenter le programme. Un peu gêné par le smoking trop ample et les chaussures vernies empruntés pour l'occasion, je tapote sur le micro. Le silence se fait dans la salle et j'accomplis mon devoir, en m'efforçant de bien prononcer. Une anecdote sur les manies de Prokofiev me vaut les sourires d'un membre de l'académie des Sciences, а longue chevelure blanche. La bonne humeur se répand et je souhaite а tous une bonne soirée avant de regagner ma place.

Les artistes entrent sous les applaudissements. La musique commence. Dès les premières mesures, plusieurs vieillards s'endorment dans leur fauteuil. Un égyptologue centenaire semble déjа momifié. D'autres, seulement évanouis, aspirent faiblement l'air par la bouche, comme des poissons malades а la surface de l'eau. Des sonotones sifflent par intermittence. Les fresques, au plafond, représentent la princesse de Richelieu au milieu d'une forêt enchantée: lianes, lions, singes… Réveillé par le second mouvement – Allegro brusco -, un sénateur se dresse dans un demi-coma et pose des questions а voix haute а son épouse qui n'entend pas. Des ombres s'agitent dans l'obscurité. Au milieu du silence recueilli de l’ Adagio , une dame agite longuement ses bracelets. Elle s'ennuie. Il fait chaud.

Entre les mouvements, puis а la fin du morceau, le public applaudit longuement. Ma voisine trouve Prokofiev trop «moderne»; elle préfère Chopin. Ce salon n'est plus d'avant-garde. Les artistes saluent. Tout au fond, les invirés occasionnels tendent la tête pour apercevoir quelque chose. Puis, soudain, comme une bourrasque, le public se lève, se précipite en masse vers le buffet afin de boire du champagne en dévorant les petits-fours. Les duchesses sont les plus rapides et bloquent bientôt toutes les tables. Elles se savent а pleines mains de toasts au foie gras, de petits pains tièdes, de tartelettes salées.

Dans l’euphorie générale de la beuverie chic, quelques convives me félicitent pour l’organisation. Errant dans la foule, je tombe face à une amie d’enfance, invitée par sa tante qui connaît un membre de l’Institut. Cadre commercial dans une boîte de cosmétiques, chrétienne et célibataire, elle me parle longuement de l’animatrice de télé présente ce soir. Elles viennent de bavarder ensemble, quelques minutes:

– C’est une femme vraiment simple, très sympa, en fait…

Un monsieur chic en veste blanche, noeud papillon, la soixantaine, se tourne vers nous, sa coupe à la main. Il sourit largement et approuve en affirmant, telle une vérité scientifique:

– C’est l’une des deux ou trois plus belles femmes de Paris.

Content de son analyse, il dirige son regard vers son épouse qui a un grand nez et répète:

– L’une des deux ou trois plus belles femmes de Paris.

(DANS LE SOUTERRAIN)

Les murs sont couverts de tags. Trois jeunes zonards boivent sur un banc de plastique, cheveux colorés, teint livide, complètement ivres dans la fausse lumière du sous-sol. Deux vigiles blacks arpentent le quai; leurs chiens-loups portent des muselières. L’agent de surface arabe, qui balaie calmement la station, fait presque figure de privilégié.

Gare du Nord. RER. Ambiance de crépuscule, ambiance de n’importe où. Je lis le journal en attendant le train. Une rame s’arrête. Des policiers descendent, entraînant un Africain sans ménagement. J’entre dans le wagon. Deux filles blanches, assises sur la banquette, commentent le coin:

– Avant, à La Défense, c’était pire que ça. Maintenant, à la Défense, ça craint plus. Sauf au niveau du cinéma…

Avant que le train ne reparte, les deux filles regardent les vigiles qui leur font des sourires en arpentant le quai. Ils s’arrêtent devant la rame entreouverte. Les filles s’adressent à eux, leur parlent en plaisantant, recontent qu’elles sortent le samedi soir dans une boîte de Saint-Cloud. Les Blacks ont l’air contents; ils répètent le nom du night-club. Les filles leur donnent l’adresse. Deux midinettes, dans le RER, invitent en se moquant deux vigiles accompagnés de chiens-loups:

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