Amélie Nothomb - Stupeur et tremblements

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Grand prix du roman de l'Académie française
Amélie, une jeune femme belge, vient de terminer ses études universitaires. Sa connaissance parfaite du japonais, langue qu'elle maîtrise pour y avoir vécu dans son enfance, lui permet de décrocher un contrat d'un an dans une prestigieuse entreprise de l'empire du soleil levant, la compagnie Yumimoto. Amélie espère réussir dans ce pays qui la fascine tant. Fascinée par la hiérarchie d'entreprise japonaise, précise et méthodique, la jeune femme l'est d'autant plus par sa supérieure directe, l'intrigante et fière Mademoiselle Mori. Ses débuts sont déconcertants. Monsieur Saito lui fait rédiger une lettre, réponse à une invitation pour une partie de golf. A peine le courrier est-il terminé que Saito le déchire et ordonne à Amélie de recommencer. La jeune fille va rapidement déchanter à la découverte d'une culture qu'elle ne connaît absolument pas. Ses fréquentes initiatives sont régulièrement sujettes aux réprobations de ses supérieurs. Les humiliations et les vexations se succèdent et la soumission s'installe. Face à cet acharnement, la jeune femme se plie à leurs exigences. Amélie pensait être traductrice, elle finira dame pipi dans les toilettes de l'entreprise.
«Monsieur Haneda était le supérieur de monsieur Omochi, qui était le supérieur de monsieur Saito, qui était le supérieur de mademoiselle Mori, qui était ma supérieure. Et moi, je n'étais la supérieure de personne. On pourrait dire les choses autrement. J'étais aux ordres de mademoiselle Mori, qui était aux ordres de monsieur Saito, et ainsi de suite, avec cette précision que les ordres pouvaient, en aval, sauter les échelons hiérarchiques. Donc, dans la compagnie Yumimoto, j'étais aux ordres de tout le monde.»

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Pour respecter la tradition, je devais présenter ma démission à chaque échelon hiérarchique, c'est-à-dire quatre fois, en commençant par le bas de la pyramide: d'abord à Fubuki, ensuite à monsieur Saito, puis à monsieur Omochi, enfin à monsieur Haneda.

Je me préparai mentalement à cet office. Il allait de soi que j'observerais la grande règle: ne pas me plaindre.

Par ailleurs, j'avais reçu une consigne paternelle: il ne fallait en aucun cas que cette affaire ternisse les bonnes relations entre la Belgique et le pays du Soleil-Levant. Il ne fallait donc pas laisser entendre qu'un Nippon de l'entreprise s'était mal conduit envers moi. Les seuls motifs que j'aurais le droit d'invoquer – car j'aurais à expliquer les raisons pour lesquelles je quittais un poste aussi avantageux – seraient des arguments énoncés à la première personne du singulier.

Sous l'angle de la pure logique, cela ne me laissait pas l'embarras du choix: cela signifiait que je devais prendre tous les torts sur moi. Une telle attitude ne manquerait pas d'être risible mais je partais du principe que les salariés de Yumimoto seraient reconnaissants de me voir l'adopter pour les aider à ne pas perdre la face et m'interrompraient en protestant: «Ne dites pas de mal de vous, vous êtes quelqu'un de très bien!»

Je sollicitai une entrevue avec ma supérieure. Elle me donna rendez-vous en fin d'après-midi dans un bureau vide. Au moment de la rejoindre, un démon murmura dans ma tête: «Dis-lui que, comme madame Pipi, tu peux jgagner plus ailleurs.» J'eus beaucoup de peine à museler ce diable et j'étais déjà au bord du fou rire quand je m'assis en face de la belle.

Le démon choisit cet instant pour me chuchoter cette suggestion: «Dis-lui que tu restes seulement si on met aux chiottes une assiette où chaque usager déposera cinquante yens.»

Je mordis l'intérieur de mes joues pour garder mon sérieux. C'était si difficile que je ne parvenais pas à parler.

Fubuki soupira:

– Eh bien? Vous aviez quelque chose à me dire?

Afin de cacher ma bouche qui se tordait, je baissai la tête autant que possible, ce qui me conféra une apparence d'humilité dont ma supérieure dut être satisfaite.

– Nous approchons du terme de mon contrat et je voulais vous annoncer, avec tous les regrets dont je suis capable, que je ne pourrai le reconduire.

Ma voix était celle, soumise et craintive, de l'inférieure archétypale.

– Ah? Et pourquoi? me demanda-t-elle sèchement.

Quelle question formidable! Je n'étais donc pas la seule à jouer la comédie. Je lui emboîtai le pas avec cette caricature de réponse:

– La compagnie Yumimoto m'a donné de grandes et multiples occasions de faire mes preuves. Je lui en serai éternellement reconnaissante. Hélas, je n'ai pas pu me montrer à la hauteur de l'honneur qui m'était accordé.

Je dus m'arrêter pour me mordre à nouveau l'intérieur des joues, tant ce que je racontais me paraissait comique. Fubuki, elle, ne semblait pas trouver cela drôle, puisqu'elle dit:

– C'est exact. Selon vous, pourquoi n'étiez-vous pas à la hauteur?

Je ne pus m'empêcher de relever la tête pour la regarder avec stupéfaction: était-il possible qu'elle me demande pourquoi je n'étais pas à la hauteur des chiottes de l'entreprise? Son besoin de m'humilier était-il si démesuré? Et s'il en était ainsi, quelle pouvait donc être la nature véritable de ses sentiments à mon égard?

Les yeux dans les siens, pour ne pas rater sa réaction, je prononçai l'énormité suivante:

– Parce que je n'en avais pas les capacités intellectuelles.

Il m'importait moins de savoir quelles capacités intellectuelles étaient nécessaires pour nettoyer une cuvette souillée que de voir si une aussi grotesque preuve de soumission serait du goût de ma tortionnaire.

Son visage de Japonaise bien élevée demeura immobile et inexpressif, et il me fallut l'observer au sismographe, pour détecter la légère crispation de ses mâchoires provoquée par ma réponse: elle jouissait.

Elle n'allait pas s'arrêter en si bon chemin sur la route du plaisir. Elle continua:

– Je le pense aussi. Quelle est, d'après vous, l'origine de cette incapacité?

La réponse coulait de source. Je m'amusais beaucoup:

– C'est l'infériorité du cerveau occidental par rapport au cerveau nippon.

Enchantée de ma docilité face à ses désirs, Fubuki trouva une repartie équitable:

– Il y a certainement de cela. Cependant, il ne faut pas exagérer l'infériorité du cerveau occidental moyen. Ne croyez-vous pas que cette incapacité provient surtout d'une déficience propre à votre cerveau à vous?

– Sûrement.

– Au début, je pensais que vous aviez le désir de saboter Yumimoto. Jurez-moi que vous ne faisiez pas exprès d'être stupide.

– Je le jure.

– Êtes-vous consciente de votre handicap?

– Oui. La compagnie Yumimoto m'a aidée à m'en apercevoir.

Le visage de ma supérieure demeurait impassible mais je sentais à sa voix que sa bouche se desséchait. J'étais heureuse de lui fournir enfin un moment det volupté.

– L'entreprise vous a donc rendu un grand service.

– Je lui en serai pleine de gratitude pour l'éternité.

J'adorais le tour surréaliste que prenait cet échange qui hissait Fubuki versi un septième ciel inattendu. Au fond, c'était un moment très émouvant.

«Chère tempête de neige, si je puis, à si peu de frais, être l'instrument de ta jouissance, ne te gêne surtout pas, assaille-moi de tes flocons âpres et durs, de tes grêlons taillés comme des silex, tes nuages sont si lourds de rage, j'accepte d'être la mortelle perdue dans la montagne sur laquelle ils déchargent leur colère, je reçois en pleine figure leurs mille postillons glacés, il ne m'en coûte guère et c'est un beau spectacle que ton besoin d'entailler ma peau à coups d'insultes, tu tires à blanc, chère tempête de neige, j'ai refusé que l'on me bande les yeux face à ton peloton d'exécution, car il y a si longtemps que j'attendais de voir du plaisir dans ton regard.»

Je crus qu'elle avait atteint l'assouvissement car elle me posa cette question qui me parut de simple forme:

– Et ensuite, que comptez-vous faire?

Je n'avais pas l'intention de lui parler des manuscrits que j'écrivais. Je m'en tirai avec une banalité:

– Je pourrais peut-être enseigner le français.

Ma supérieure éclata d'un rire méprisant.

– Enseigner! Vous! Vous vous croyez capable d'enseigner!

Sacrée tempête de neige, jamais à court de munitions!

Je compris qu'elle en redemandait. Je n'allais donc pas sottement lui répondre que j'avais un diplôme de professeur.

Je baissai la tête.

– Vous avez raison, je ne suis pas encore assez consciente de mes limites.

– En effet. Franchement, quel métier pourriez-vous exercer?

Il fallait que je lui donne accès au paroxysme de l'extase.

Dans l'ancien protocole impérial nippon, il est stipulé que l'on s'adressera à l'Empereur avec «stupeur et tremblements». J'ai toujours adoré cette formule qui correspond si bien au jeu des acteurs dans les films de samouraïs, quand ils s'adressent à leur chef, la voix traumatisée par un respect surhumain.

Je pris donc le masque de la stupeur et je commençai à trembler. Je plongeai un regard plein d effroi dans celui de la jeune femme et je bégayai:

– Croyez-vous que l'on voudra de moi au ramassage des ordures?

– Oui! dit-elle avec un peu trop d'enthousiasme.

Elle respira un grand coup. J'avais réussi.

Il fallut ensuite que je présente ma démission à monsieur Saito. Il me donna lui aussi rendez-vous dans un bureau vide mais, à la différence de Fubuki, il semblait mal à l'aise quand je m'assis en face de lui.

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