Tonino Benacquista - Quelqu'un d'autre

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Quelqu'un d'autre: краткое содержание, описание и аннотация

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Qui n'a jamais eu envie de devenir « quelqu'un d'autre » ? Celui que l'on a toujours voulu être ? Celui qui n'aurait pas abandonné, en cours de route, ses rêves et ses désirs ? Un soir, dans un bar, deux inconnus se lancent un pari. Ils se donnent trois ans, pas un jour de plus, pour devenir cet « autre ».
Mais on ne devient pas quelqu'un d'autre impunément. On risque, pour le pire et le meilleur, de se trouver soi-même. Un chassé-croisé palpitant qui conjugue humour et suspense. Grand-Prix RTL—
2002

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— Qui ?

Rodier sortit de sa serviette en cuir râpé la photocopie d’un cliché où un jeune homme de moins de vingt ans souriait à l’objectif en tournant le dos à la mer.

— C’est la photo la plus récente qu’avaient ses parents. Il s’appelle Thomas et vit dans une chambre de bonne. Il ne va plus à ses cours et ne donne plus signe de vie. Ses parents sont persuadés qu’il est entré dans une secte, ou qu’il est homosexuel, ce qui pour eux semble être la même chose… Ils veulent savoir qui il fréquente, ce qu’il fait de ses journées.

— On est sûrs qu’il est là-haut ?

— Non. La surveillance commence officiellement à 7 h 30 et s’arrêtera à 10 heures s’il est clairement établi qu’il a passé la nuit ailleurs. Nous recommencerons demain après accord du père ; n’oubliez jamais que les horaires sont toujours à déterminer avec le client afin qu’il ne perde pas son argent et vous votre temps. Si, en revanche, nous le voyons sortir, nous le suivons, toute la journée au besoin, et peut-être une partie de la nuit. Je prends trois cents francs par heure de filature.

Thierry hésita à saisir son carnet de notes de peur de passer pour un stagiaire qui voudrait marquer des points. Rodier sortit un petit classeur carré contenant des C.D.

— J’aime plutôt la musique classique, ça aide. Je crois que c’est une bonne heure pour Vivaldi.

Le jour se levait en effet. Des petits vieux sortaient leur chien, on levait quelques rideaux de fer, les réverbères s’éteignirent et la lumière passa tout à coup du rouge au bleu. Blin chercha son regard dans le rétroviseur extérieur et y vit une tête de conspirateur, le cou dans les épaules. Depuis qu’il était assis dans cette voiture, il ne voyait plus les gens de la même manière, tous avaient quelque chose à cacher, à commencer par cette dame qui passait devant eux en traînant un Caddie bien avant l’ouverture des magasins. Le monde était-il le même, dix minutes plus tôt ?

— Comment suit-on quelqu’un ?

— C’est simple et très complexe à la fois, c’est comme tout, seule la pratique et une longue expérience nous en donnent les moyens. Quand j’ai commencé mes premières filatures, j’avais une peur bleue d’être repéré, j’avais malgré moi une tête de gendarme ou une tête de voleur. Aujourd’hui, tout ça est dépassionné, je pars travailler en traînant des pieds, et l’avantage, c’est que je ne ressemble plus à rien. Je suis devenu invisible, ou mieux, transparent, l’homme de la rue, le quidam, couleur muraille. Je ne suis personne. Si le type que je file entre dans un café, il m’arrive de prendre un demi au comptoir juste à côté de lui sans qu’il s’aperçoive de rien. On m’oublie parce que j’oublie moi-même ce que je suis en train de faire. Pour parvenir à ce détachement, il faut avoir baigné dans l’adrénaline, transpiré à grosses gouttes, raté mille affaires, perdu des centaines de gens dans le métro, et gaspillé un temps fou à patienter au mauvais endroit au mauvais moment.

— Le facteur instinctif revient souvent dans ce que j’ai lu sur la question.

— Ça dépend ce qu’on entend par « facteur instinctif » ; je peux juste dire que si j’ai filé une femme plusieurs jours de suite, je suis capable de déterminer, rien qu’à la façon dont elle marche dans la rue, si elle va chez son amant.

Blin s’arrêta sur cet exemple avec un certain bonheur et posa mille questions sur l’intuition, l’anticipation, toutes choses qui le passionnaient, quand Rodier le coupa tout à coup :

— J’ai repéré une sorte de fast-food, pas loin, le café doit être immonde, mais j’ai envie d’un truc chaud. Je vous prends quelque chose ?

— … Vous n’allez pas me laisser ici tout seul ? Laissez-moi y aller.

— J’ai besoin de me dégourdir un peu les jambes, et puis j’en ai pour moins de deux minutes.

— S’il sort juste à ce moment-là ?!

— Essayez d’improviser.

Rodier claqua la portière et tourna le coin de la rue. Salaud ! C’était d’un souffre-douleur dont il avait besoin pour égayer sa fin de parcours, tout devenait clair. Salaud de Rodier !

Blin était en planque pour la première fois de sa vie.

Comme il pouvait s’y attendre, il entendit le cliquetis du portail du 70.

Le concierge apparut, regarda alentour. Blin se tassa sur son siège, prit un air dégagé. L’homme rentra les poubelles. Rodier réapparut avec des gobelets.

— Voilà votre café, ils mettent des capsules de crème à part, et le sucre est dans ces petits bâtonnets.

— Ne me refaites plus ça !

— Nous ne sommes même pas sûrs qu’il soit là, dit-il en regardant vers le toit de l’immeuble. Sa chambre donne sur la rue mais aucune n’est éclairée, regardez vous-même.

Thierry colla son nez contre le pare-brise, le café à la main, l’œil scrutateur. Il ne vit rien de notable, mais ce geste lui procura une pointe de plaisir.

— Je me suis limité à trois cafés par jour, dit Rodier. J’ai toujours de l’eau dans mon coffre, je m’hydrate beaucoup. Si vous en faites autant, prenez soin de vérifier qu’il y a un endroit pas loin pour pisser. Ça a l’air bête, comme ça, mais notez.

— S’il sort, on le suit tous les deux ?

— Pourquoi pas ? Quel luxe ! Deux fileurs pour le prix d’un.

— Arrêtez de plaisanter et dites-moi ce qu’on fait s’il se montre.

— Aucun stress à avoir sur une affaire pareille. Tenez, si ça peut vous rassurer, on va passer un coup de fil chez lui.

— …?

Il sortit un téléphone portable, composa le numéro, laissa sonner tout en tournant son café. Blin essaya de tendre l’oreille.

— Répondeur.

— Il aurait forcément répondu s’il avait été là, avança Thierry.

— S’il est dépressif, comme le craignent ses parents, il a pu prendre des anxiolytiques ou des somnifères au milieu de la nuit.

— Dans ce cas, il peut aussi bien rester au lit toute la journée, dans le coltar.

— Possible. De toute façon, on arrête tout à 10 heures comme prévu. D’ici là on a le temps de faire connaissance sur fond de Schubert.

Le jour s’était lentement imposé. Blin avait mille questions mais préféra les repousser ; inutile d’engranger un matériau brut, sans application réelle, ce moment d’attente silencieuse disait déjà tant de choses. L’appréhension avait fait place à une terrible curiosité, Blin avait hâte de voir le gosse passer cette porte. Il venait de perdre toute distance face aux événements, sa place n’était pas ailleurs, sous des cieux plus raisonnables, mais bel et bien ici, dans cette voiture, à attendre un type qu’il ne connaissait pas aux côtés d’un type qu’il ne connaissait pas. Tout lui paraissait de moins en moins bizarre et gagnait en réel.

— Vous avez des tickets de métro sur vous, Thierry ?

Rodier lui conseilla d’en acheter pour les jours à venir et en profita pour ouvrir le chapitre des transports. La moitié de ses filatures, à Paris, se faisaient dans le métro. Le scooter était pratique pour suivre une voiture en ville mais se faisait vite repérer en grande banlieue ou en province ; la voiture devenait alors indispensable. Trop occupé à retenir la leçon, Thierry ne put remarquer la soudaine fixité du regard de Rodier qui demanda :

— C’est lui ?

— Où ça…? Qui…?

Pendant une seconde d’inattention, Blin n’avait pas entendu le déclic de la porte cochère. Une silhouette était apparue sur le trottoir.

— C’est lui ou pas ? insista Rodier, comme s’il laissait Blin prendre la décision.

Paniqué, Thierry saisit la photo. Rodier, déjà sorti de voiture, attendait dehors. De dos, ce pouvait être lui : la couleur des cheveux, la coupe, la silhouette. Un sac sur l’épaule, une écharpe autour du cou, comme en plein hiver, un jean, des chaussures de marche, le style de l’adolescent sur la photo.

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