Tatiana Rosnay - Le voisin
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— Je vous passe M me Barou ? insiste la standardiste.
— M me Barou ? répète Colombe, hébétée.
Une musique d'attente, quelques sonneries, puis une voix de femme :
— Allô ? Allô ! Qui est à l'appareil ?
Une voix jeune, inconnue. Colombe raccroche.
Dans le silence qui l'entoure, la sonnette de la porte retentit avec brutalité. Colombe ne réagit pas, recroquevillée près du téléphone, assommée.
On sonne encore. Un bruit irritant, pénible. Elle se lève, les jambes coupées. Elle a cent ans.
Un étranger en combinaison bleue muni d'une grosse manette se tient devant elle. Elle le regarde sans comprendre.
— M me Barou ?
M me Barou est encore dans la chambre. Je vous la passe ?
Colombe est incapable de prononcer un mot.
— Je viens pour la machine, madame. Je suis le dépanneur.
Colombe ne pleure pas. Elle est calme, trop calme, presque engourdie. Sans doute est-elle sous l'emprise de son manque de sommeil ou encore dans l'œil du cyclone. Ce qu'elle vient de mettre à nu la touche à peine. Lorsque Stéphane téléphone dans la soirée, elle lui répond d'une voix assurée. Pauvre Baltho est malade, le médecin est venu. Il a une angine. Elle s'occupera de la redevance, une erreur de gestion. Quant à la machine, c'est réglé, un problème de filtre. Tout va bien.
Tandis qu'elle raconte les détails de sa journée, elle imagine l'inconnue à côté de lui. Une femme sans visage, dans une chambre aux volets clos qui pue l'amour.
— C'est bien, ma Coco, dit Stéphane. Embrasse les garçons pour moi.
Colombe a envie de vomir.
C'est quand elle sort de son bain que le coup l'atteint. Quelque chose en elle s'est désintégré, disloqué, et à la place un sentiment nouveau prend forme, grandit, gronde, explose, décuplé par sa fatigue, son angine, la trahison de Stéphane. Elle n'a jamais rien ressenti d'aussi brutal, d'aussi fort.
Dans le miroir de la salle de bains, son visage modifié par la colère la terrifie et l'enivre à la fois. Elle ne se reconnaît pas, mais elle admire cette femme aux traits aiguisés, au regard étincelant de fureur. Oui, donner libre cours à l'envie de faire du mal, cette envie qui l'a effleurée la nuit où elle a pris froid, en contemplant les fenêtres du docteur. Oui, ce sale type du cinquième va payer. Elle se vengera de lui et, par la même occasion, des autres, de son mari, de sa sœur, de Rebecca Moore, de ceux qui la voient comme une gentille petite dame incapable de faire du mal à une mouche.
La vengeance est un plat qui se mange froid ? Qui est le crétin qui a décrété ça ? La vengeance se mange chaud, chaud à s'échauder la langue, les amygdales, les viscères, chaud à s'ébouillanter les tripes. Rien de plus noble, de plus pur, de plus satisfaisant qu'une vengeance. Prends garde à toi, Léonard Faucleroy, prends garde à toi.
Comme un chasseur suit sa proie, s'en approche, l'effleure, l'amadoue, Colombe échafaude sa revanche. Fini le temps de la passivité, de l'altruisme, du pardon. Léonard Faucleroy veut la guerre ? Il l'aura. Qu'importe le prix, qu'importent les conséquences. Elle est prête. Peur, elle ? Plus jamais peur. La douce Coco, si patiente, si timorée, est morte, enterrée. Tout ce que ses parents lui ont enseigné depuis l'enfance, poubelle. Le lourd carcan qui la muselle, aux orties !
Colombe Chamarel les emmerde tous.
Obtenir les clefs du docteur Faucleroy ? Un jeu d'enfant. Il a suffi de repérer l'endroit où M me Georges dissimulait son trousseau. En bonne concierge, elle possède le double de toutes les clefs de l'immeuble, qu'elle cache dans une petite boîte à calissons, au-dessus de la commode. M. Georges, le cerbère de la loge, passe ses journées devant la télévision tandis que sa femme s'active à travers les étages. Il trouve la jeune M me Barou bien mignonne, même si elle le dérange pendant sa série préférée. La pauvrette, elle a souvent besoin d'un coup de main, un joint à réparer, un plomb qui a sauté. Son mari n'est jamais là. Un soir, tandis qu'il s'affaire à lui dénicher un tournevis, Colombe subtilise les clefs du docteur Faucleroy. M me Georges, soucieuse de la sécurité de l'immeuble, s'est bien gardée d'inscrire des noms sur les doubles. En guise d'étiquette, elle a attribué un petit portrait plastifié des Bleus à chaque locataire. M me Manfredi : Bixente Lizarazu. Les étudiants du second : Emmanuel Petit. M me Leblanc : Lilian Thuram. Les Barou : Fabien Barthez. Après avoir vu M me Georges monter au cinquième avec les clefs du docteur à la main, Colombe a repéré le joueur qui correspond à Léonard Faucleroy. Zinedine Zidane.
Un double des clefs du docteur ? « Les doigts dans le nez », comme dirait Oscar. Elle choisit un serrurier d'un autre quartier. Lorsqu'il lui demande son nom, elle répond : « Jacquet. » (Aimé ne lui en voudra certainement pas.) Plus compliqué, en revanche, de remettre le jeu de M me Georges en place. L'inspecteur Derrick mène une enquête palpitante. M. Georges ne décolle pas de son poste de télévision. Pas moyen de glisser les clefs dans la petite boîte en fer. Elle trouve la solution en les déposant discrètement au pied de la commode.
— Oh, regardez, M. Georges, s'exclame-t-elle, les montrant du doigt.
M. Georges parvient à détacher son regard bovin de la télévision.
— Mince, Ginette a dû les faire tomber.
Colombe ramasse les clefs, lui rend en même temps le tournevis qu'elle lui a emprunté. Elle lui souhaite une bonne soirée.
Grâce à M me Manfredi, Colombe sait que le docteur Faucleroy quitte son appartement à six heures du matin. Elle sait aussi (merci M me Georges) que le docteur rentre en début de soirée, sauf lorsqu'il est de garde. Il revient alors tôt le lendemain matin, et repart travailler plus tard dans la matinée. M me Georges vient faire le ménage chez lui deux fois par semaine, de dix heures à midi. Les après-midi, il n'y a donc personne chez le docteur Faucleroy. La voie est libre pour Colombe.
Devant la porte du docteur, la clef engagée dans la serrure, une vague de panique la paralyse. Comment a-t-elle eu l'audace d'en arriver là ? Et s'il est encore chez lui ? Non, elle l'a vu partir ce matin très tôt, puis M me Georges est venue chez lui. À présent, il n'y a personne. Dix minutes qu'elle écoute, l'oreille collée à la porte. Arrête de faire la trouillarde, enfin, tourne la clef : Il faut bien que tu te venges de ce salaud. Si tu ne fais rien, il continuera . Elle obéit. Le battant s'ouvre doucement. Un pied, puis l'autre. Elle ferme la porte derrière elle, sans faire de bruit, la verrouille de l'intérieur.
Une odeur particulière flotte dans l'appartement, un mélange de tabac, d'encens, de papier d'Arménie.
Elle est chez l'Ennemi.
Cet instant, elle l'a attendu des mois, peut-être toute sa vie. Elle est parfaitement calme, comme un agent secret, un serial killer . Bonnie sans Clyde, Anne Parillaud dans Nikita , Juliette Lewis dans Tueurs nés . Elle se voit à l'écran, en Technicolor, en Dolby Stéréo, assurance blasée, sourire, Magnum au poing. « Docteur Faucleroy ? » Il est assis, là, dans son canapé, en train de lire un journal, il la regarde, le souffle coupé. « Je suis votre voisine du dessous. Vous n'avez jamais daigné répondre à mes lettres, ni à mes coups de fil, ni m'ouvrir votre porte. Vous n'avez jamais voulu me laisser dormir. Je suis venue vous faire payer tout ça. » Elle effleure la nuque rasée de la pointe de son Magnum. « On ne bouge pas, Leonardo. Sinon je t'explose la gueule. »
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