Tatiana Rosnay - Le voisin
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L'appartement a exactement la même disposition que le sien, mais la ressemblance s'arrête là. Celui de Colombe est lumineux, coloré, chargé d'un bric-à-brac de plantes, de bibelots, d'objets, de livres. Chez le docteur Faucleroy, tout est sombre, étrangement vide. Colombe n'a jamais vu d'endroit aussi bizarre. D'épais stores empêchent la lumière du soleil d'entrer. Le parquet a une nuance noirâtre, les murs sont peints de teintes foncées, décorés de tableaux abstraits aux couleurs obscures. Le peu de meubles est moderne, aux lignes épurées.
Il faut qu'elle avance, qu'elle voie le reste, qu'elle voie tout. Mais ses jambes se bloquent. Seuls ses yeux bougent, regardent autour d'elle. Cette ambiance funèbre, cette odeur entêtante. Non, elle ne peut plus continuer, elle n'a qu'une envie : foutre le camp. L'agent secret muni d'un Magnum a disparu. Il n'y a plus qu'elle, Colombe, seule au milieu de ce salon sinistre. Et si le docteur revenait ? Son cœur bat si fort qu'il meurtrit ses côtes. Elle a mal au ventre, sa bouche est sèche. Elle doit sortir de là, tout de suite.
Chez elle, Colombe prépare une tasse de thé. Ses mains tremblent. Tant pis pour la vengeance, elle n'a pas l'envergure pour la mener à bout. Les larmes coulent, se mêlent à l'eau du thé.
D'un geste, elle saisit sa tasse, la fracasse. Le liquide bouillant jaillit, brûle ses mollets. Elle ne sent rien, elle ne sent que son impuissance, sa lâcheté.
À son grand étonnement, il n'y a pas de bruit, cette nuit-là. Silence total au cinquième. Pourtant, Stéphane n'est pas rentré, son retour n'est prévu que pour le lendemain soir. L'absence de bruit inquiète Colombe. Elle n'arrive pas à penser à autre chose. Pour une fois que le silence est d'or, la voilà qui regrette les décibels. Un comble. Ce grand calme doit vouloir dire quelque chose. Mais quoi ? Sait-il qu'elle est venue chez lui ? Impossible, il ne peut pas le savoir, il ne sait rien. Les chiffres rouges du réveil brillent dans le noir. La nuit avance. Colombe ne dort toujours pas. Elle pense au retour de Stéphane. Que dit-on au mari infidèle qui revient après une escapade avec sa maîtresse ? Se retrancher dans sa couardise semble bien plus simple.
Colombe se lève tôt, vers six heures et demie. Elle bâille, s'étire, ouvre la porte de la salle de bains. Ses pieds nus barbotent dans du mouillé, du froid. Elle allume la lumière, pousse un cri de surprise : tout est inondé. D'où vient la fuite ? Le lavabo, les toilettes, rien de suspect. Elle lève la tête. L'eau goutte doucement du plafond boursouflé. Les murs sont infiltrés d'humidité. Au-dessus du carrelage, le papier peint se décolle par lambeaux. La fuite vient de chez le docteur Faucleroy.
Colombe ne réfléchit pas. Elle s'habille à toute vitesse, se lance dans l'escalier, sonne plusieurs fois. Pas de réponse. Elle se rend compte de son geste. Incroyable ! Dire qu'elle est montée chez lui, qu'elle a sonné, sans avoir peur, sans redouter quoi que ce soit. Et s'il avait été là ? Et s'il lui avait ouvert la porte ? Nez à nez avec son pire ennemi. Qu'est-ce qu'elle aurait bien pu lui dire ? « Euh, bonjour docteur, il y a une fuite qui vient de chez vous… » Surréaliste. Dieu merci, il doit être déjà parti, Dieu merci, elle ne l'a pas vu.
Colombe descend au rez-de-chaussée, frappe au carreau de la loge. Derrière les rideaux apparaît le visage gonflé de la concierge. Que lui veut la gentille M me Barou de si bon matin ? Une fuite chez le docteur ? M me Georges enfile à la va-vite une robe de chambre, prend le porte-clefs Zidane dans la boîte a calissons. Elles pénètrent dans l'appartement du docteur, se dirigent vers la salle de bains.
— Mazette, s'exclame M me Georges.
Colombe regarde par-dessus son épaule. La baignoire est remplie à ras bord, alimentée par un mince filet d'eau provenant du robinet entrouvert. Le trop-plein se déverse lentement sur le sol.
— Le docteur a dû oublier de fermer le robinet, dit M me Georges. Pourtant, ce n'est pas son genre.
Pas son genre … L'assurance, l'expert, les paperasses, des semaines de travaux. Il a fait exprès, ce salaud, il va payer, oui, il va payer. La peur d'hier, la petite déprime, les larmes ? Oubliées. En début d'après-midi, Colombe remonte, le double des clefs serré dans sa main.
Elle a une heure devant elle.
Par quoi commencer ? La cuisine, une de ces pièces « design », froides et sans âme qu'on voit dans les magazines de décoration. Colombe se dit qu'il doit gagner un bon salaire pour s'offrir une cuisine pareille. Un gros réfrigérateur à l'américaine ronronne dans un coin. Curieuse, Colombe l'ouvre. De quoi se nourrit son ennemi ? Intéressant. Des choses saines, très saines : graines de soja, œufs certifiés « bio », yaourts scandinaves, jus de fruits variés. Du pain aux noix, plusieurs darnes de saumon, du lait frais, du chablis. Le congélateur est plein : quelques poulets fermiers, une truite, des fruits exotiques, du yaourt glacé.
Et les placards, que cachent-ils ? Encore des produits de régime. Leonardo doit avoir un taux de cholestérol optimal, pas un pouce de graisse. Voyons voir, du bircher muesli, des rangées de flacons de vitamines, de la gelée royale, du ginseng. Et là, du riz complet, des lentilles, des abricots secs, des noix, du miel. Sur une étagère, des épices, du sel et du poivre, du sucre roux et du sucre blanc.
Peur ? Mais non, ça devient amusant, terriblement amusant. Et hop ! La moitié du sel dans le bol de sucre blanc, le bircher muesli saupoudré d'une généreuse dose de poivre. Quel bonheur, quelle jouissance, c'est si drôle, si facile. Colombe n'en revient pas. En ouvrant le frigo, elle ramène la manette du thermostat de la position « 6 » jusqu'à la mention « Dégivrage ». Encore ? Non, ne pas en faire trop, il est temps de passer aux autres pièces.
La chambre du docteur. C'est d'ici que tout a commencé, se dit-elle. C'est d'ici qu'est venue la musique aux petites heures de la nuit, parce qu'il savait qu'elle dormait juste en dessous.
Un aspect monacal, rien aux murs, rien au sol, pas une photographie, pas une émotion. Colombe est un peu déçue. Elle s'attendait à une pièce plus intime, plus personnelle, une chambre truffée d'indices. À part la chaîne stéréo aux baffles longilignes, il n'y a qu'un grand lit et un bureau. De la fenêtre, une vue directe sur la cuisine des Barou, la table, les chaises, le frigo, la cuisinière, le lave-vaisselle. Colombe lâche un soupir horrifié. Elle comprend, maintenant. Voilà comment il l'espionne, comment il sait lorsqu'elle est seule. La silhouette blanche, debout devant la fenêtre, masquée par le rideau, qui regarde chez elle, qui guette, jour après jour, soir après soir. Il voit les repas de famille, les goûters des garçons, et elle, la nuit, seule devant sa tisane, le regard vague, un livre ouvert sous la main. Il voit tout, ses larmes, ses rires, ses doutes, ses peines. Tout d'elle, il a tout vu d'elle.
Colombe sent sa haine s'accroître. Elle a son appartement à sa merci, elle peut tout saccager, tout casser. Cette sensation de puissance la grise. Mais elle doit rester prudente, prendre son temps, réfléchir à chaque geste. Elle regarde les disques compacts. Il y en a trois cents, au moins. Les Rolling Stones, cinq CD qu'elle a envie de jeter à la poubelle. Quoi d'autre ? Elle penche la tête, lit les noms : David Bowie, Éric Clapton, Stevie Wonder, Peter Gabriel. Des groupes qu'elle ne connaît pas aux noms farfelus, Red Hot Chili Peppers, Propellerheads, Fat Boy Slim, Everything But The Girl. Du classique, Schubert, Wagner, Mozart.
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