Tatiana Rosnay - Moka

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— Come on, girl. Nearly there.

Presque arrivées. J'ai vu nos reflets dans la devanture d'une boutique. La petite. Si frêle. Moi, le visage sévère, mes cheveux tirés, ma bouche crispée. Arabella, tige élancée, drapée d'un de ses pasheminas vieux rose. Drôle de trio. Plutôt inoffensif. Personne ne pourrait se douter de notre mission. De pourquoi on était là. De pourquoi on marchait si vite, comme si notre vie en dépendait.

Biarritz Parfums. C'était là. Je me suis arrêtée enfin. En vitrine, des produits de maquillage, des parfums. Des crèmes solaires. Des bijoux fantaisie. Des colifichets. J'ai croisé le regard de ma belle-mère. Elle a levé le menton. J'ai poussé la porte. Tintement d'une sonnette.

Relents de cire chaude. De poudre. De cosmétique. De vernis à ongles. Personne dans la boutique. Spacieuse, bien rangée, colorée.

— On va acheter quelque chose, maman ?

J'ai murmuré : « Oui, oui. » Arabella se penchait sur un présentoir de rouges à lèvres comme si cela la passionnait. Toujours personne. Une voix dans l'arrière-boutique. De la musique en fond sonore. Une jeune femme est apparue. Petite, brune, menue, vêtue d'une blouse rose. Sourire nimbé de gloss.

— Je peux vous aider ?

Je m'attendais à voir Eva Marville, sa blondeur, sa corpulence, pas cette jeune femme fluette. Je suis restée sans voix. Arabella a dit : « Je voudrais choisir une rouge à lèvres, please. »

La jeune femme s'est penchée elle aussi sur le présentoir, et, sur le dos de sa main, esquissait des petits traits avec les bâtons de rouge qu'elle montrait ensuite à Arabella et Georgia. Je n'écoutais pas leur babillage. Où était-elle » ? Pourquoi n'était-elle pas là ? Mélange de frustration et de soulagement, Qu'allais-je faire maintenant ? J'étais venue jusqu'ici. Ce serait ridicule de repartir.

Sensation d'impuissance, d'amertume. Georgia et Arabella écoutaient la jeune brune sérieusement. Je trépignais, l'énervement me gagnait. Ne fallait-il pas nous en aller, quitter Biarritz, retrouver Malcolm, retrouver Andrew ? À quoi cela servait-il de rester là ? Je n'avais plus envie de perdre mon temps. Je n'avais plus envie de « la » voir. Je voulais fuir. De nouveau, Arabella m'a lancé un regard. Ses yeux étaient flegmatiques, calmes. Elle m'exhortait d'attendre, d'être patiente. J'ai hoché la tête en retour. Elle avait raison. Bien sûr qu'elle avait raison. Elle avait toujours raison.

J'ai laissé mes yeux traîner sur les étagères. Crèmes de jour, de nuit, masques hydratants, purifiants, gommages, sérums antifatigue. Je n'utilisais pas ces produits. Juste quelques crèmes hydratantes, achetées en pharmacie. J'imaginais que beaucoup de femmes dépensaient des fortunes dans ce genre de magasin. Moi, cela ne m'intéressait pas. Je n'étais pas coquette. Ma sœur non plus. Peut-être avions-nous été dégoûtées à vie de la coquetterie par une mère trop apprêtée, trop maquillée. Profusion de produits devant mes yeux. Il y en avait jusqu'au plafond. Eva Marville devait savoir exactement où chaque produit était rangé. Elle faisait ça toute la journée. À nouveau, le mépris qui montait en moi. La haine de cette femme. De sa petite vie nourrie de crèmes de beauté et de fonds de teint. De parfums, de houppettes, d'épilations « maillot », de laits autobronzants.

— Vous cherchez quelque chose de particulier ?

Une voix grave, presque rauque. Je me suis retournée.

« Elle » était là, devant moi.

Eva Marville.

Grande. Étonnamment grande. Aussi grande qu'Arabella. J'avais imaginé une petite grassouillette. Un petit boudin. Rien à voir avec les photos que j'avais vues chez elle. Elle était forte, sculpturale, aux attaches fines. Des épaules rondes, puissantes, des bras dorés, ronds, qui sortaient de la blouse rose. Des petites mains aux ongles d'un beige pâle. Pas jolie. Mais un sourire extraordinairement communicatif. Les dents du bonheur. Une bouche large. Je la détaillais, sans parler. Le cœur qui battait très fort. Ses cheveux, blonds, méchés, ondulés, aux épaules, les mêmes que sur les photos de sa commode. Elle devait avoir mon âge. Un peu plus. Une peau maquillée, fraîche, lisse. Ses yeux. Chocolat. On ne voyait pas la différence entre la pupille et l'iris. Deux ronds foncés et brillants. Des cils épais, recourbés. Des sourcils de brune qu'elle avait décolorés. Elle est venue se mettre à côté de moi. Une démarche énergique. Des hanches larges, des mollets de guerrière, musclés, épais, déjà bronzés. Et des tout petits pieds dans leurs sandales ambrées. Elle me dépassait d'une tête.

Impossible d'articuler un mot. Je regardais vers Arabella. Ma belle-mère me tournait le dos, comme si elle voulait me laisser faire. Eva Marville levait les bras, attrapait des crèmes en haut de l'étagère. Elle devait faire au moins un mètre quatre-vingts. Je sentais son corps près de moi, sa chaleur, son odeur. Shalimar ou Chanel. Et un effluve de déodorant.

Sourire à nouveau. Ce drôle de sourire joyeux, sensuel. Elle capta l'accent de ma belle-mère.

— Vous ne parlez pas français ?

J'ai bredouillé :

— Si, si, je parle français. Je voudrais… une crème de soin, s'il vous plaît.

— Pardon, je croyais que vous étiez avec la dame anglaise.

— Non, non.

Les ronds noirs ont scruté mon visage.

— Vous avez une peau fine, sèche, à tendance grasse sur le menton et au front…

L'accent du coin, comme le type sur la plage, ce matin.

Elle me présenta des produits, elle discourait, je ne l'écoutais pas, je ne faisais que la regarder avec une avidité qu'elle ne semblait pas remarquer. Je tremblais, ma bouche était sèche. Comment lui dire ? Comment lui en parler ? Lui dire quoi ? Commencer comment, par quoi ?

De quoi j'avais peur ? C'était elle qui devrait avoir peur de moi, c'était elle qui devrait se mettre à trembler. Cette voix, grave, étonnante. Tout en elle était étonnant. Sa taille. Ses rondeurs. Son regard chocolat et brillant, ses dents du bonheur. J'aurais voulu la trouver laide, là, tout de suite, maintenant. Répugnante. Plouc. J'aurais voulu rire d'elle. Mais elle était majestueuse. Ses gestes avaient une grâce inattendue.

J'ai choisi une crème, comme dans un rêve. J'ai payé en liquide. Je me suis dit qu'il ne fallait pas qu'elle connaisse mon nom. Une autre cliente est entrée dans la boutique et Eva Marville s'est tournée vers elle, toujours avec ces gestes lents, ronds, tout sourires. Les yeux d'Arabella sont venus me chercher. Hors de question que je sorte. Hors de question que je m'en aille.

J'ai dit à Eva Marville que je voulais un rendez-vous pour un soin. Elle a pris un grand cahier noir sur le comptoir, un crayon.

— Très bien, madame. Un soin du visage ? Du corps ? Une épilation ?

Il faisait chaud dans le magasin. Odeurs riches et sucrées de poudres et de parfums qui me montaient à la tête. Un soin. Un soin de quoi ? N'importe quoi, un soin de n'importe quoi, du moment que je reste là, qu'elle soit là devant moi, dans mon champ de mire, que je puisse commencer à la questionner.

— Vous faites des maquillages ?

— Oui, certainement, dit-elle. Pour une soirée ? Dans ce cas il faudrait revenir en fin de journée.

— Non, j'aurais voulu faire un essai avec vous maintenant. C'est pour…

— Un mariage, peut-être ?

— Oui, un mariage. Je voudrais faire des essais avant.

Elle baissa la tête pour regarder dans son carnet.

— Je peux vous prendre tout de suite, si vous voulez.

J'ai regardé Arabella discrètement.

— Oui, très bien. Tout de suite.

Ma belle-mère s'est dirigée vers la sortie du magasin avec la petite. Elle ne m'a pas parlé, mais elle m'a souri, esquissé un signe infime, index et majeur croisés. Fingers crossed. Good luck, Djoustine. Bonne chance.

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