Tonino Benacquista - Homo erectus

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Homo erectus: краткое содержание, описание и аннотация

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Et s’il existait, au cœur de Paris, une société secrète où les hommes puissent enfin confier leurs dérives sentimentales, leurs expériences rocambolesques, leurs fantasmes inavouables ?
C’est à cette société que ce roman de Benacquista inscrit ses lecteurs et surtout ses lectrices. « Pour certains, il s'agissait d'un rendez-vous réservé aux hommes, où il était question de femmes. D'autres, en mal de solidarité, y voyaient le dernier refuge des grands blessés d'une guerre éternelle. Pour tous, d'où qu'ils viennent et quoi qu'ils aient vécu, c'était avant tout le lieu où raconter son histoire. »

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Celle-ci, près du bar, la soixantaine chic, ancienne belle qui lâcherait tout pour un dernier tour de manège .

Cette autre, l’arrogance de celle qui n’a jamais aimé, elle apprend enfin à baisser sa garde mais sans doute trop tard .

Ou encore celle-ci, voix d’ancienne fumeuse, sait toujours lever le coude, rides du sourire, elle ne regrettera rien .

Et puis cette drôle de petite personne, myope, les cheveux bouclés, grande patience face à la vie, elle n’en aimera jamais qu’un seul, mais pas forcément le bon .

Ah si seulement il avait pu user de ce même pouvoir sur la seule femme indéchiffrable à ses yeux. De peur qu’elle ne se lasse, il avait renoncé aux questions essentielles — Qui est Marie-Jeanne Pereyres ? D’où vient-elle ? Que me veut-elle ? — pour n’en garder qu’une seule : Quand va-t-elle me quitter ? Chaque soir il brûlait de la lui poser, chaque soir il se contentait de raconter sa journée et s’endormait contre elle. Le lendemain, elle était encore à ses côtés, un livre à la main, du café chaud sur la table de chevet. Ils reprenaient alors leur exploration des corps, cherchaient à se surprendre avant de retourner aux figures que tous deux affectionnaient. Ensuite Denis partait travailler et la semaine s’écoulait sans la plus petite variation. Le dimanche, il leur arrivait de prendre l’air aux abords d’un canal, de boire un verre en terrasse, d’évoquer le passé mais jamais l’avenir, puis Denis proposait de rentrer pour réparer sa fatigue accumulée. Dès le lendemain, il retrouvait sa frénésie, son agilité d’esprit, parlait à ses clientes avec une rare désinvolture, décochait ses bons mots comme les répliques d’un vaudeville, usait comme un prestidigitateur des trucs appris durant vingt années de service. À travers ces dizaines de femmes qu’il croisait jour après jour, c’était Marie-Jeanne Pereyres qu’il voulait amuser, chahuter, choquer, séduire. Et par-dessus tout, retenir.

En débarrassant les tables avant la pause, il trouva près d’une tasse une serviette en papier où était écrit : Le filet était mignon et le serveur plus encore , suivi d’un numéro de mobile. Denis la chiffonna par réflexe. Puis la défroissa. Hésita longtemps. Et la chiffonna à nouveau.

* * *

Quand il arrivait à Yves Lehaleur de pénétrer dans la cour pavée d’un très vieil immeuble, il se plaisait à imaginer les scènes d’époque qui s’y étaient déroulées, les costumes qui s’y étaient croisés, et toute cette vie passée là donnait son cachet au lieu. Dans ce quartier tranquille de la porte Dorée, au sud-est de Paris, une ancienne écurie datant du XVIII eabritait depuis plus d’un siècle divers artisans qui, à l’heure de la retraite, cédaient leur bail à de jeunes confrères, ambitieux, inconscients, prêts à se lancer dans la carrière en en respectant les traditions. La cour rectangulaire, où sur un sol chaotique se déployait un gigantesque cèdre, réunissait les ateliers d’un tapissier, d’un vernisseur, d’un ébéniste et d’un encadreur. Entre une odeur de laque et le grésillement d’un transistor, Yves cherchait au hasard des pas de porte et des verrières un local récemment libéré.

— Vous êtes un des tout premiers à le visiter, lui dit un voisin en charge des clés. Avant c’était une imprimerie, avec une presse de lithogravure.

Yves entra dans une grande pièce vide aux murs en plâtre écaillé, où trônait en son milieu un poêle Godin vétuste mais toujours actif, dont l’odeur de feu de bois cachait à peine celle, persistante, des encres. Une fois seul, il imagina là encore la pléthore d’artistes qui s’étaient succédé ici, émus de voir renaître leurs œuvres entre les mains expertes du lithographe. Il sentit les murs vibrer sous les roulis de la presse, entendit les cliquetis de son délicat mécanisme, il vit même jaillir des estampes, fraîches et vives, des entrailles de la machine. Céline le tira de sa rêverie d’un prosaïque : Qu’est-ce qu’on fout ici ?

Yves lui laissa imaginer les plus extravagantes réponses, mais aucune ne le serait autant que la vraie.

— Dis-moi que tu m’as donné rendez-vous ici pour baiser. Un fantasme qui t’aurait traversé l’esprit. Un coup tiré vite fait derrière une porte cochère. Un truc dans le genre. Parce que si c’est le cas, je suis tout à fait d’accord. On s’y met tout de suite et on rentre.

— Bail commercial. Il y a une reprise à payer mais ensuite le loyer est très abordable.

— Qu’est-ce que tu racontes ?

— Je fais le chèque pour la reprise. Tu me rembourses dès que tu peux. Ça te permettra d’investir dans le matériel.

Elle continua de jouer l’étonnée quand en fait elle savait si bien où il voulait en venir, et de si perverse manière. Dès les premiers pas, cet espace inconnu lui parut si familier, si juste. Elle voyait déjà comment orienter un four de cent quatre-vingts litres, mais aussi un tour de potier, près du point d’eau, face à la cabine d’émaillage, tout près de cette source de lumière. Le plan de travail ? Là, contre le mur, et elle fixerait par-dessus un râtelier où stocker ses pains de terre et ses outils. Près de l’entrée, elle disposerait ses productions sur des rayonnages, et le tout tiendrait dans cinquante mètres carrés, dans cette cour de rêve.

— Je ne suis pas prête. Je ne le serai jamais.

Après avoir manié le grès, la lave, la porcelaine et le kaolin, elle proposerait d’abord de petits objets, tasses, bols, soliflores, et une théière qu’elle avait dessinée des années auparavant sans jamais la réaliser. Elle ferait alterner les formes simples aux motifs sophistiqués et les formes sophistiquées aux motifs simples. Chaque pièce serait unique.

— Il faut se décider avant dix-huit heures.

Puis elle renouerait avec d’anciens contacts, elle démarcherait auprès des boutiques, elle irait courir les marchés de la poterie, les salons, elle imposerait sa gamme et l’on reconnaîtrait son style au plus discret de ses objets.

— Dis oui, et je t’accompagne dans un centre de formalités des entreprises. Tu te déclares, ils s’occupent du reste, et avant ce soir, tu n’es plus une pute mais une céramiste.

Vingt minutes plus tard, sur un scooter qui sillonnait les rues du XII earrondissement, Céline, agrippée au torse d’Yves, le menton posé sur son épaule, lui glissa à l’oreille qu’elle n’était pas enceinte. Même s’il n’en avait jamais douté, Yves en fut soulagé.

— Je te rembourserai, j’y mettrai le temps qu’il faudra. Je peux même te proposer un arrangement.

— … ?

— Tu m’appelles dès que tu as envie de moi. Tu seras le tout dernier client de ma vie d’avant.

— C’est une plaisanterie ?

— Je tapine plus, je rembourse !

Un instant plus tard, il la déposa devant un bâtiment, la prit dans ses bras et lui promit d’étudier sa proposition. Entre toutes, Céline était la seule dont Yves se souviendrait comme d’une fille de joie .

* * *

À l’heure des dernières additions, Denis Benitez et ses collègues savouraient ce moment où chacun lâchait son tablier pour décompresser à sa manière, soit en fumant une cigarette en terrasse, soit en comptant ses pourboires, soit en bavardant au bar en attendant le départ des clients accrochés à leur table. Denis passa derrière le comptoir pour se préparer un cocktail dont il avait eu envie pendant toute la durée du service. Les chefs de rang David et Remo, perchés sur des tabourets, se demandaient ce qu’ils allaient faire de leur nuit, quand leur parvinrent les gloussements de deux jeunes femmes qui terminaient leur vin blanc.

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