Richard Birkefeld - Deux dans Berlin

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Hiver 1944. Dans un hôpital militaire, Hans-Wilhelm Kälterer, un ancien des services de renseignements de la SS, se remet d'une blessure par balle. Il sait que la guerre est perdue et qu'il doit se racheter une conscience. Il rejoint la police criminelle de Berlin où il est chargé d'enquêter sur le meurtre d'un haut dignitaire nazi. Dans le même temps, Ruprecht Haas s'évade de Buchenwald à la faveur d’un raid aérien, et regagne la capitale pour retrouver les siens, bien décidé à se venger de ceux qui l'ont dénoncé. Tandis que Berlin agonise au rythme des bombardements alliés et de l'avancée inéluctable des troupes soviétiques, une chasse à l'homme sans merci s'engage. Car, de ces deux hommes au milieu du chaos, un seul doit survivre.
Magnifiquement documenté, passionnant, original : du grand polar ! François Forestier, Le Nouvel Observateur.

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Kälterer écrasa sa cigarette. Ce Bideaux avait déjà beaucoup voyagé pour son âge, il avait beaucoup vu et savait se montrer à son avantage. Il boutonna sa veste d’uniforme vert-de-gris, boucla son ceinturon, passa les doigts sur la boucle gravée. Mon honneur s’appelle fidélité. Il avait toujours préféré cette maxime à ce Gott mit uns qui serrait le ventre du simple troufion. De quel côté pouvait bien être Dieu, sinon de celui des moutons ?

Il prit casquette et manteau pendant que Bideaux faisait toujours le malin question tabacs, regrettant d’avoir été privé du goût du caucasien, jusqu’à présent du moins, assura-t-il.

Ils sortirent. Bideaux lui tint la porte. Une Mercedes les attendait, sièges en cuir brun et chauffeur. Le jeune officier s’assit à ses côtés sur la banquette arrière.

— La voiture du chef. Vous voyez que pour nous rien n’est trop beau pour vous.

11

Quel infâme salaud il avait été !

Il tremblait plus de honte qu’à cause du froid humide de son abri de jardin. Col du manteau relevé, il retira la gamelle de navets du réchaud et se glissa dans l’espace étroit entre le divan et l’abattant de la table. Il enveloppa ses épaules dans la couverture qui lui tenait un peu chaud la nuit et se mit à avaler son maigre repas à grands coups de cuiller.

Un certain jour de novembre 1938, il avait effectivement botté le derrière de Rosenkrantz, alors qu’avec sa femme on le traînait brutalement dans la cage d’escalier. Il l’avait même insulté, traité de « sale usurier juif ! », cet homme qui ne lui avait jamais rien fait, qu’il ne voyait qu’une fois par mois quand il venait encaisser les loyers du magasin et de l’appartement.

Mais ce soir-là, il y avait eu beaucoup d’agitation dans la cage d’escalier de l’immeuble. Les troubles avaient commencé dans la rue, des heures auparavant. Les vitrines du magasin de Delikatessen des Weiss avaient été brisées et on avait obligé Sorel Schechter, le maître tailleur d’en face, à balayer les éclats de verre sur le trottoir, pieds nus et en pyjama, tandis que des adolescents des Jeunesses hitlériennes l’insultaient et lui crachaient dessus. Accoudé à la fenêtre avec Lotti, il était en train de contempler ce spectacle quand le tapage les attira sur le palier.

Ils étaient tous là, tous les voisins. La Frick, toujours vêtue avec élégance, mais le visage tout rouge.

— Les Juifs sont notre malheur ! Les Juifs sont notre malheur !

Stankowski postillonnait des choses incompréhensibles. Sa femme, d’ordinaire si réservée, criait haut et fort :

— Il était grand temps, tout de même !

La mère Fiegl, muette mais menaçante, brandissait un parapluie comme pour frapper. Et il avait effectivement donné ce coup de pied…

Les SA qui harcelaient les Rosenkrantz dans l’escalier furent interceptés peu avant la porte palière de Karasek. Ils s’arrêtèrent brusquement. Tous ceux qui s’étaient précipités derrière eux entendirent Karasek exhorter les Chemises brunes jusqu’à ce qu’ils finissent par relâcher les Rosenkrantz et quittent l’immeuble à contrecœur. Les Rosenkrantz firent demi-tour et remontèrent lentement les marches, tête basse, par l’étroit passage qu’il avait formé avec Lotti et les voisins. Nul ne dit mot jusqu’à ce que leur porte se fût refermée. La Fiegl et la femme de Stankowski retournèrent dans leur appartement respectif, mais lui, il avait dévalé les escaliers et couru dans la rue avec les autres.

Les navets semblaient durcir de plus en plus dans sa bouche ; il eut encore plus de mal à les mâcher et dut faire un gros effort pour les avaler.

Quelques semaines plus tard, Karasek était propriétaire de l’immeuble et les Rosenkrantz étaient en Amérique — ils avaient émigré, disait-on. Au 1 erjanvier 1939, il ne l’oublierait jamais, il dut signer un nouveau bail, avec un loyer augmenté de presque vingt pour cent. « Faut que tu comprennes, Haas, l’économie recommence à prospérer, mais les coûts augmentent aussi. Tu supporteras bien ça ; et puis, tu fais de meilleures d’affaires, depuis que cette concurrence gênante a disparu du quartier… » Karasek lui avait lancé un clin d’œil complice, et lui, il avait souri bêtement, comme un comploteur qui aurait joué un bon tour à un rival. Et il venait pourtant de subir une substantielle augmentation de loyer.

Les navets étaient devenus immangeables, il avait perdu l’appétit. Il repoussa la gamelle au milieu de la table et s’adossa au coussin du divan.

Tout cela s’était passé avant la guerre, alors qu’il était un des partisans enthousiastes du Führer et partie prenante de cette saine communauté nationale du peuple allemand. Il avait approuvé ses idées durant la grande crise de 29, quand il avait failli être ruiné, époque où son beau magasin tout neuf allait à vau-l’eau avec tout le reste, où il avait du mal à payer son loyer, et où il fallait subvenir malgré tout aux besoins de Lotti et du petit. Le parti national-socialiste avait été son grand espoir. Et effectivement, tout se remit en marche après 1933, jusqu’à la guerre, et après encore, jusqu’au ciel…

Il avait oublié leur date de naissance, celle de leur décès, jamais : 6 juin 1940 — Kurt était tombé dans la région de Laon, dans un village qu’il avait trouvé sur la carte, mais dont il avait du mal à retenir le nom ; 2 novembre 1941, jour des Morts — Friedrich mourait des suites d’une hémorragie à Sidi Rezegh, un patelin dans le désert, les deux jambes arrachées par un éclat d’obus (un de ses camarades en permission le lui avait raconté) ; 26 juin 1942 — Reinhard s’était éteint dans un hôpital militaire de Dresde à la suite d’une blessure au ventre reçue au cours des combats de Nishnedjewizk, non loin de Voronej. Deux jours avant sa mort, il lui avait encore rendu visite, les paroles de cette délicate conversation gravées pour toujours dans sa mémoire : « Ça faisait tellement mal… comme avec un fer à souder… mais après… je l’ai vomi ce truc… tu te rends compte… cette putain de balle russe dans mon ventre… et je n’ai plus eu mal… c’est aussi simple que ça. »

Il pensait qu’il ne pourrait plus rien lui arriver de pire. Jusqu’à cette Saint-Sylvestre, le soir où il avait reçu ce télégramme : 3 décembre 1943 — « Le caporal-chef Dietmar Haas a trouvé à Stalingrad une mort héroïque pour le Führer, le peuple et la patrie. »

Il lui vint alors subitement, à la seconde, des phrases, des mots pour exprimer ses doutes, son malaise, son désespoir. Parce qu’il s’était aveuglément précipité dans le piège du Führer, comme tous les autres, toutes ces personnes soi-disant honnêtes, correctes, tous ses clients et ses voisins, ceux qui l’entouraient ce soir-là, émus par ce qu’il lui arrivait, lui présentant leurs condoléances, un verre de mousseux à la main, lui affirmant que malgré ce deuil compréhensible qui le frappait, il pouvait être fier de cette exemplaire dette du sang que sa famille avait payée au Führer pour l’honneur de l’Allemagne. C’est à ce moment-là qu’il a éclaté et qu’il leur a craché la vérité… en trois, quatre phrases.

Le lendemain il s’attendait à tout, mais il était déjà dans un autre monde. Et cet autre monde, il ne l’oublierait jamais, il n’était pas très loin, tout proche pour ainsi dire de chez lui, à quelques rues seulement — le monde des caves de la Prinz-Albrecht-Strasse.

12

Durant le trajet, ils échangèrent à peine quelques mots. Kälterer en profita pour se concentrer sur Berlin. Le crépuscule était tombé, les façades des immeubles transformées en silhouettes grises. Plus ils se rapprochaient du centre de la ville, plus apparaissaient les stigmates de la guerre. Des monceaux de gravats bordaient la Frankfurter Allee, réduisant d’autant la largeur de la chaussée. Des cratères de bombes avaient été rebouchés à la hâte. Par endroits, la pluie de la veille avait transformé la rue en un chemin de terre boueux et cahoteux. Friedrichsfelde et Friedrichshain avaient été très touchés. Des tranchées de dévastation se frayaient un chemin à travers les immeubles. Le centre n’était plus qu’un tableau de désolation. Les bombardements avaient transformé des pâtés de maisons entiers en paysages de ruines, effacé les alignements de rues. Berlin était une ville à l’agonie, elle se changeait en bûcher funéraire du Reich. Son Berlin avait disparu, cette ville n’était plus qu’un souvenir. Les gravats, les décombres, les remblais, toute cette détresse aussi qui se reflétait sur les visages des passants accablés lui rappelaient Kiev, Smolensk ou Charkov. La scène changea seulement quand ils tournèrent dans la Wilhelmstrasse. À première vue, tout ici avait encore l’air en ordre. Les aviations alliées semblaient épargner le quartier du gouvernement pour en faire le point d’orgue de leur finale furioso. Comme le loup qui veut noyer ses puces trempe prudemment une partie de son corps après l’autre dans l’eau de sorte que, prises de panique, elles se réfugient à la pointe de sa queue qu’il plonge alors avec délice sous l’eau pour mettre un point final à ce nettoyage. Mais les puces ont la vie dure. Les Alliés voulaient peut-être ménager le quartier en vue de la capitulation sans conditions. Tout devait être fait dans le bon ordre : cocktail au champagne d’abord, condamnation ensuite.

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