Roger du Gard - Les Thibault — Tome II [La Mort du père — L'Eté 1914]

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Les Thibault — Tome II [La Mort du père — L'Eté 1914]: краткое содержание, описание и аннотация

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A travers les destins de Jacques Thibault, idéaliste et révolté, et d'Antoine, sérieux, conservateur, deux frères que tout oppose, Roger Martin du Gard nous entraîne dans une vaste fresque sociale et historique.
Après l'interminable agonie de leur père, Jacques, bouleversé, découvre que l'homme qu'il croyait dur et sans tendresse aimait ses fils. Dans cette famille en deuil, l'Histoire fait soudain irruption lorsque se profile le spectre de la guerre après l'attentat de Sarajevo. Devenu socialiste aux côtés de Jaurès, Jacques tente en vain de convaincre son frère de l'imminence du conflit et de ses répercussions dramatiques…
Les Thibault,

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— « Mais nous, dans tout ça ? »

— « Nous, cher ami ?… Nous ?… Que faire ? Dénoncer la Russie ? Pour démoraliser l’opinion de notre pays, à la veille peut-être du jour où nous allons avoir besoin de toutes nos forces, de tout notre élan national ? Dénoncer la Russie ? Pour nous isoler tout à fait ? Pour nous brouiller avec nos seuls alliés ? Et pour que l’opinion anglaise, indignée, se détourne du groupe franco-russe et oblige son gouvernement à se prononcer en faveur des Germaniques ?… »

Deux coups discrets, frappés à la porte, l’interrompirent ; et la voix de Léon s’éleva, du couloir :

« On re-demande Monsieur au téléphone… »

Antoine fit un geste d’impatience.

— « Dites que je suis… Non ! » cria-t-il, « j’y vais ! » Et s’adressant à Rumelles : « Vous permettez ? »

— « Faites, mon cher. D’ailleurs, il est affreusement tard, je me sauve… Au revoir… »

Antoine regagna rapidement son petit bureau, et décrocha le récepteur :

— « Qu’est-ce qu’il y a ? »

Au bout du fil, Anne, heurtée par ce ton sec, tressaillit.

— « C’est vrai », dit-elle humblement ; « dimanche !… Vous avez des amis chez vous, peut-être… »

— « Qu’est-ce qu’il y a ? » répéta-t-il.

— « Je voulais simplement… Mais, si je te dérange ?… »

Antoine ne répondit pas.

— « Je… »

Elle le devinait si contracté qu’elle ne savait plus que dire, quel mensonge improviser.

Timidement, ne trouvant rien de mieux, elle balbutia :

— « Ce soir ?… »

— « Impossible », trancha-t-il, tout net. Il reprit, adoucissant sa voix :

— « Impossible, ce soir, ma chérie… »

Il était pris soudain de pitié. Anne le sentit ; et ce lui fut à la fois délicieux et pénible.

— « Sois raisonnable », dit-il. (Elle l’entendit soupirer.) « D’abord, aujourd’hui, je ne suis pas libre… Et, même si je l’étais, sortir le soir, en ce moment… »

— « Quel moment ? »

— « Enfin, Anne, vous lisez bien les journaux ? Vous n’ignorez pas ce qui se passe ? »

Elle eut un haut-le-corps. Les journaux ? La politique ? C’était pour ces histoires-là qu’il l’écartait de sa vie ? « Il doit mentir », se dit-elle.

— « Et… cette nuit… chez nous ? Non ? »

— « Non… Je rentrerai sans doute tard, fatigué… Je t’assure, ma chérie… N’insiste pas… » Mollement, il ajouta : « Demain, peut-être… Je te téléphonerai demain si je peux… Au revoir, chérie ! »

Et, sans attendre, il raccrocha.

XLII

Jacques n’avait pas attendu le retour de son frère pour s’en aller. Et il regretta même de s’être attardé chez Antoine, quand la concierge de l’avenue de l’Observatoire lui annonça que M lle Jenny était rentrée depuis plus d’une heure.

Il monta les étages à grandes enjambées, et sonna. Le cœur battant, il guettait le pas de Jenny derrière la porte ; mais ce fut sa voix qu’il entendit :

— « Qui est là ? »

— « Jacques ! »

Il entendit un bruit de loquets et de chaînes ; le battant s’ouvrit enfin.

— « Maman est partie », dit-elle, pour expliquer ce verrouillage. « Je viens de la conduire au train. »

Elle restait dans l’encadrement de la porte, comme si, au moment de le laisser entrer, elle éprouvait quelque gêne. Mais il la regardait au visage avec une expression loyale et gaie qui dissipa instantanément son trouble. Il était là ! Le rêve d’hier continuait !…

Il lui tendit les deux mains à la fois, avec une tendre brusquerie. Du même geste décidé et franc, elle lui abandonna les siennes, et, reculant de deux pas, sans retirer ses mains, elle lui fit franchir le seuil.

« Où vais-je le recevoir ? » s’était-elle demandé, en l’attendant. Le salon était enseveli sous des housses. Sa chambre ? C’était son refuge, un lieu bien à elle, où elle éprouvait quelque pudeur à introduire qui que ce fût ; Daniel même n’y pénétrait que rarement. Restaient la chambre de Daniel, et celle de M mede Fontanin, où les deux femmes se tenaient d’ordinaire. Finalement, Jenny avait opté pour la chambre de son frère.

— « Venez chez Daniel », dit-elle. « C’est la seule pièce fraîche de l’appartement. »

Comme elle ne possédait pas encore de robe noire légère, elle portait, dans la maison, une ancienne robe d’été, à col ouvert, en toile blanche, qui lui donnait un aspect printanier et sportif. Bien qu’elle eût les hanches étroites, les jambes longues, on ne pouvait dire qu’elle fût très souple, car elle surveillait d’instinct ses gestes et raidissait volontairement sa démarche ; mais, en dépit de sa retenue, ses membres élancés trahissaient l’élasticité de la jeunesse.

Jacques la suivait, l’attention distraite : il ne pouvait s’empêcher de regarder avec émotion autour de lui. Il reconnaissait tout : le vestibule, et son armoire hollandaise, et ses plats de Delft au-dessus des portes ; le mur gris du couloir, sur lequel M mede Fontanin exposait jadis les premiers fusains de son fils ; le renfoncement, vitré de verre rouge, dont les enfants avaient fait un laboratoire photographique ; et la chambre de Daniel, son panneau de livres, sa vieille pendule d’albâtre, et les deux petits fauteuils de velours grenat, où, tant de fois, assis en face de son ami…

— « Maman est en voyage », expliqua Jenny, en relevant le store, afin de dissimuler sa timidité. « Elle est partie pour Vienne. »

— « Pour où ? »

— « Pour Vienne, en Autriche… Asseyez-vous », dit-elle en se retournant, sans remarquer la stupeur de Jacques.

(La veille au soir, contrairement à son attente, elle n’avait eu à subir aucune question sur son retard. M mede Fontanin, tout occupée par les préparatifs de son voyage du lendemain — préparatifs qu’elle n’avait pu commencer devant Daniel — n’avait même pas consulté la pendule pendant l’absence de sa fille. Ce ne fut donc pas Jenny qui eut à s’expliquer ; ce fut sa mère qui se hâta de déclarer, non sans quelque confusion pour sa cachotterie, qu’elle s’absentait une dizaine de jours : le temps d’aller sur place « arranger les affaires ».)

— « Pour Vienne ? » répéta Jacques, sans s’asseoir. « Et vous l’avez laissée partir ? »

Jenny lui raconta brièvement comment les choses s’étaient passées ; et que, aux premières objections soulevées par elle, sa mère avait coupé court, affirmant que seule sa présence à Vienne pouvait mettre un terme à leurs difficultés.

Jacques la dévisageait tendrement, tandis qu’elle parlait. Elle était assise devant le bureau de Daniel, sur une chaise, le buste droit, le visage sérieux, sans abandon. Le pli de la bouche, les lèvres un peu serrées — « trop accoutumées au silence », songea-t-il — marquaient la réflexion, l’énergie. La pose était un peu contractée ; le regard examinait, sans se livrer. Défiance ? Orgueil ? Timidité ? Non : Jacques la connaissait assez pour savoir que cette raideur était naturelle, et n’exprimait rien d’autre qu’une certaine nuance de caractère, une certaine réserve voulue, une attitude morale.

Il hésitait à dire tout ce qu’il pensait sur l’inopportunité, en ce moment, d’un séjour en Autriche. Prudemment, il demanda :

— « Votre frère était au courant de ce voyage ? »

— « Non. »

— « Ah », dit-il, se décidant soudain, « Daniel s’y serait formellement opposé, j’en suis sûr. M mede Fontanin ne sait donc pas que l’Autriche mobilise ? que les frontières sont gardées militairement ? que Vienne peut, demain, être en état de siège ? »

Ce fut au tour de Jenny d’être stupéfaite. Depuis huit jours, elle n’avait pas eu l’occasion de lire un journal. En quelques mots, Jacques la mit au fait des principaux événements.

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