Roger du Gard - Les Thibault — Tome II [La Mort du père — L'Eté 1914]

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Les Thibault — Tome II [La Mort du père — L'Eté 1914]: краткое содержание, описание и аннотация

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A travers les destins de Jacques Thibault, idéaliste et révolté, et d'Antoine, sérieux, conservateur, deux frères que tout oppose, Roger Martin du Gard nous entraîne dans une vaste fresque sociale et historique.
Après l'interminable agonie de leur père, Jacques, bouleversé, découvre que l'homme qu'il croyait dur et sans tendresse aimait ses fils. Dans cette famille en deuil, l'Histoire fait soudain irruption lorsque se profile le spectre de la guerre après l'attentat de Sarajevo. Devenu socialiste aux côtés de Jaurès, Jacques tente en vain de convaincre son frère de l'imminence du conflit et de ses répercussions dramatiques…
Les Thibault,

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Tout cela semblait de bon augure.

Dans les pays germaniques, la résistance pacifiste était particulièrement significative. Les derniers numéros des journaux d’opposition autrichiens et allemands, qui étaient arrivés ce matin même, circulaient de main en main, et Gallot les traduisait, avec des commentaires réconfortants. L’ Arbeiterzeitung de Vienne donnait le texte d’un manifeste solennel que le parti socialiste autrichien venait de lancer pour condamner sans réserve l’ultimatum, et réclamer, au nom de tous les travailleurs, des négociations pacifiques : lui paix ne tient plus qu’à un fil… Nous ne pouvons pas accepter la responsabilité de cette guerre que nous repoussons de toutes nos forces !…

En Allemagne aussi, les partis de gauche s’insurgeaient. La Leipziger Volkszeitung et le Vorwärts, en des articles violents, sommaient le gouvernement allemand de désavouer ouvertement les agissements de l’Autriche. La social-démocratie organisait, à Berlin, pour le mardi 28, un meeting de grande envergure. Dans une protestation très ferme, adressée à tous les citoyens, elle déclarait crûment que, même si le conflit éclatait dans les Balkans, l’Allemagne devait demeurer strictement neutre. Gallot attachait une importance très grande au manifeste lancé, la veille, par le comité directeur. Il en traduisit à haute voix des passages : La furie guerrière, déchaînée par l’impérialisme autrichien, se prépare à répandre la mort et la ruine sur toute l’Europe. Si nous condamnons les menées des nationalistes panserbes, la provocation du gouvernement austro-hongrois mérite d’autre part les protestations les plus véhémentes. Ses demandes sont d’une brutalité telle qu’il n’en a jamais été fait de semblables à un État indépendant. Elles ne peuvent avoir été calculées qu’avec l’intention de provoquer directement à la guerre. Le prolétariat conscient d’Allemagne, au nom de l’humanité et de la civilisation, élève une ardente protestation contre les menées criminelles des fauteurs de guerre. Il exige impérieusement que le gouvernement exerce son influence sur l’Autriche pour le maintien de la paix. Cette lecture provoqua dans le petit groupe une explosion d’enthousiasme.

Jacques ne partageait pas l’approbation sans réserve de ses amis. Ce manifeste lui paraissait encore trop mesuré. Il regrettait que les socialistes allemands n’eussent pas osé faire une allusion ouverte à la complicité des deux gouvernements germaniques. Il pensait que, en rendant public le soupçon qu’on avait d’une action concertée entre les chanceliers Berchtold et Bethmann-Hollweg, la social-démocratie eût soulevé contre le gouvernement l’opinion de toutes les classes de l’Allemagne. Il défendit son point de vue avec conviction, et critiqua assez âprement la position trop prudente que le socialisme allemand lui semblait prendre. (Sans le dire, à travers le socialisme allemand, il visait aussi le socialisme français, et spécialement le groupe parlementaire, les socialistes de l’Humanité, dont l’attitude, ces derniers jours, lui avait souvent paru timorée, trop gouvernementale et diplomatique, trop nationale.) Gallot lui opposa l’avis de Jaurès, qui ne mettait pas en doute la fermeté des social-démocrates et l’efficacité de leur opposition. Cependant, sur une question que lui posa Jacques, Gallot dut convenir que, d’après des renseignements qu’on tenait de Berlin, la plupart des chefs officiels de la social-démocratie, reconnaissant qu’une action militaire de l’Autriche en Serbie était devenue quasi inévitable, semblaient prêts à soutenir la thèse de la Wilhelmstrasse : nécessité de localiser la guerre sur la frontière austro-serbe. — « Étant donné l’attitude actuelle de l’Autriche », dit-il, « et la façon dont elle se trouve déjà engagée dans l’action — ce dont il faut bien, malgré tout, tenir compte ! — la thèse de la localisation est rationnelle et réaliste : faire la part du feu ; se borner à empêcher l’extension du conflit. »

Jacques n’était pas de cet avis :

— « S’en tenir à la localisation du conflit, ça implique l’aveu qu’on accepte — pour ne pas dire plus — la guerre austro-serbe ; ça implique, par suite, le refus plus ou moins tacite de participer à l’action médiatrice des puissances. C’est déjà grave. Ce n’est pas tout. Une guerre, même localisée, met la Russie devant cette alternative : ou bien de baisser pavillon, de consentir à l’écrasement des Serbes ; ou bien de se battre pour eux contre l’Autriche. Or, il y a beaucoup de chances pour que l’impérialisme russe saisisse cette occasion attendue d’affirmer son prestige, et se trouve autorisé à mobiliser contre l’Autriche. Vous voyez où ça nous mènerait : par le jeu automatique des alliances, la mobilisation russe, ce serait la guerre générale… Donc, sciemment ou non, en s’obstinant à localiser le conflit, l’Allemagne pousse la Russie à la guerre ! L’unique chance de paix, semble-t-il, serait, au contraire, comme le demande l’Angleterre, de ne pas localiser le conflit, d’en faire un problème diplomatique européen, auquel toutes les puissances seraient directement intéressées, et que toutes les chancelleries s’appliqueraient à résoudre… »

On l’avait écouté sans l’interrompre, mais, dès qu’il se tut, les objections jaillirent. Chacun affirmait, d’un ton sans réplique : « L’Allemagne veut… », « la Russie est bien décidée à… », comme si tous eussent été dans la confidence des conseils de la Couronne.

La discussion devenait de plus en plus confuse, lorsque Cadieux parut. Il venait du Rhône ; il avait accompagné Jaurès et Moutet à Vaize ; il débarquait à l’instant du train.

Gallot s’était levé :

— « Le Patron est revenu ? »

— « Non. Il rentrera dans l’après-midi. Il s’est arrêté à Lyon, où il avait rendez-vous avec un soyeux… » Cadieux sourit : « Oh ! je ne pense pas commettre une indiscrétion… Ce soyeux est un industriel socialiste — il y en a — et pacifiste… Un type colossalement riche, paraît-il… Et il offre de verser immédiatement une partie de sa fortune aux caisses du Bureau international, pour la propagande ! Ça mérite considération… »

— « Si tous les socialistes qui ont de la galette en faisaient autant !… » grommela Jumelin.

Jacques tressaillit. Son regard, fixé sur Jumelin, se figea.

Au centre de la pièce, Cadieux continuait à parler. Il s’était lancé dans un récit émouvant de son voyage, de la soirée de la veille. « Le Patron s’est surpassé ! » affirmait-il. Il conta que Jaurès, une demi-heure avant la réunion, avait appris, coup sur coup, la capitulation serbe, le refus de l’Autriche, puis la rupture diplomatique, et la mobilisation des deux armées. Il était monté à la tribune, bouleversé. « C’est le seul discours pessimiste qu’il ait jamais prononcé ! » disait Cadieux. Jaurès, soulevé par une inspiration subite, avait improvisé un saisissant tableau d’histoire contemporaine. D’une voix vengeresse, il avait stigmatisé tour à tour les responsabilités de tous les gouvernements européens. Responsabilité de l’Autriche, dont les audaces répétées avaient, plusieurs fois déjà, risqué de mettre le feu à l’Europe ; dont la préméditation, aujourd’hui, était évidente ; et qui n’avait d’autre but, en cherchant cette querelle à la Serbie, que de consolider par un nouveau coup de force sa monarchie chancelante. Responsabilité de l’Allemagne, qui, pendant ces semaines préliminaires avait paru soutenir les ambitions belliqueuses de l’Autriche, au lieu de la modérer et de la retenir ! Responsabilité de la Russie, qui poursuivait obstinément son extension vers le Sud ; et qui, depuis des années, souhaitait une guerre balkanique, où, sous prétexte de défendre son prestige, elle pût intervenir sans trop de risques, s’avancer vers Constantinople, s’emparer enfin des Détroits ! Responsabilité de la France, enfin ; de la France, qui, par sa politique coloniale et surtout sa conquête du Maroc, s’était mise dans l’impossibilité de protester contre les annexions des autres, et de défendre avec autorité la cause de la paix. Responsabilité de tous les hommes d’État européens, de toutes les chancelleries, qui, depuis trente ans, travaillaient dans l’ombre à ces traités secrets dont dépendait la vie des peuples, à ces alliances dangereuses qui ne servaient aux États qu’à perpétrer leur œuvre de guerre et d’expéditions impérialistes ! « Nous avons contre nous, contre la paix, des chances terribles… », s’était-il écrié. « Il n’y a-plus qu’une chance pour le maintien de la paix : c’est que le prolétariat rassemble toutes ses forces… Je dis ces choses avec une sorte de désespoir… »

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