Roger du Gard - Les Thibault — Tome II [La Mort du père — L'Eté 1914]

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Les Thibault — Tome II [La Mort du père — L'Eté 1914]: краткое содержание, описание и аннотация

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A travers les destins de Jacques Thibault, idéaliste et révolté, et d'Antoine, sérieux, conservateur, deux frères que tout oppose, Roger Martin du Gard nous entraîne dans une vaste fresque sociale et historique.
Après l'interminable agonie de leur père, Jacques, bouleversé, découvre que l'homme qu'il croyait dur et sans tendresse aimait ses fils. Dans cette famille en deuil, l'Histoire fait soudain irruption lorsque se profile le spectre de la guerre après l'attentat de Sarajevo. Devenu socialiste aux côtés de Jaurès, Jacques tente en vain de convaincre son frère de l'imminence du conflit et de ses répercussions dramatiques…
Les Thibault,

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Tout à coup, au-dessus d’eux, dans le temps suspendu, l’horloge de l’église emplit l’espace de ses coups martelés, insistants.

Jenny fit un effort pour se redresser.

— « Onze heures ! »

— « Vous n’allez pas me quitter, Jenny ! »

— « Maman doit être inquiète », dit-elle, désespérée.

Il n’essaya pas de la retenir. Il éprouva même un étrange et nouveau plaisir à renoncer pour elle à ce qu’il eût souhaité le plus : la garder contre lui.

Côte à côte, sans parler, ils descendirent les degrés, jusqu’à la place La Fayette. Comme ils atteignaient le trottoir, un taxi, en maraude, vint s’arrêter devant eux.

— « Au moins », dit-il, « laissez-moi vous reconduire ? »

— « Non… »

L’accent était triste, tendre et ferme à la fois. Et tout à coup, comme pour s’excuser, elle lui sourit. C’était la première fois, depuis bien longtemps, qu’il la voyait sourire.

— « J’ai besoin d’être un peu seule, avant de revoir maman… »

Il se dit : « Peu importe », et fut surpris lui-même que cette séparation leur fût possible, sans plus d’effort.

Elle avait cessé de sourire. Sur ses traits fins se lisait même une expression d’angoisse, comme si la griffe ancienne de la souffrance restait plantée dans ce bonheur trop neuf.

Timidement, elle proposa :

— « Demain ? »

— « Où ? »

Elle répondit, sans hésiter :

— « À la maison. Je ne bougerai pas. Je vous attendrai. »

Il était un peu étonné, malgré tout. Et, aussitôt, il pensa, avec un sentiment d’orgueil, qu’ils n’avaient pas à se cacher.

— « Chez vous, oui… Demain… »

Elle dégagea doucement ses doigts, qu’il serrait trop fort. Elle inclina la tête, et disparut dans l’ombre de la voiture, qui démarra.

Et, brusquement, il pensa :

« La guerre… »

L’univers, soudain, avait changé de lumière, de température. Les bras ballants, les yeux fixés sur l’auto que déjà il perdait de vue, il lutta un instant contre une mortelle sensation de peur ; l’anxiété qui pesait ce soir-là sur l’Europe semblait avoir attendu, pour s’emparer de lui, qu’il fût de nouveau vacant, et seul.

— « Non, pas la guerre ! » murmura-t-il, en crispant les poings. « Mais la révolution ! »

Pour cet amour, qui engageait toute sa vie, il avait plus que jamais besoin d’un monde nouveau, de justice et de pureté.

XXXIX

Jacques s’éveilla en sursaut. Cette chambre minable…

Hébété, il clignait des yeux dans la lumière, attendant que la mémoire lui revînt.

Jenny… Le square de l’église… Les Tuileries… Ce petit hôtel de voyageurs, où il avait échoué, au petit jour, derrière la gare d’Orsay…

Il bâilla, jeta les yeux vers sa montre : « Déjà neuf heures !… » Il se sentait las. Cependant, il sauta du lit, but un verre d’eau, examina dans la glace ses traits fatigués, ses yeux brillants, et sourit.

Il avait passé la nuit dehors. Vers minuit, il s’était trouvé, sans trop savoir comment, devant l’Humanité. Il était même entré, il avait gravi quelques marches. Mais, à mi-étage, il avait fait demi-tour. Les dépêches des journaux du soir, parcourues sous un réverbère après le départ de Jenny, l’avaient mis au courant des nouvelles de la dernière heure. Le courage lui manquait pour affronter les commentaires politiques des camarades. Rompre la trêve qu’il s’était accordée, laisser le tragique des événements saccager cette joyeuse confiance qui, ce soir, lui rendait la vie si belle… Non !… Alors, il était parti, au hasard, dans la nuit chaude, la tête sonore, l’âme en fête. L’idée que, dans ce grand Paris nocturne, personne d’autre que Jenny ne connaissait le secret de son bonheur, l’exaltait. Pour la première fois, peut-être, il se sentait délivré du fardeau de solitude qu’il traînait partout, depuis toujours. Il allait devant lui, d’un pas rapide, allégé, dansant, comme si le rythme de la course pouvait seul exprimer son allégresse. La pensée de Jenny ne le quittait pas. Il se répétait ses paroles, il vibrait tout entier à leur écho, il entendait encore les moindres inflexions de sa voix. Ce n’était pas assez dire que cette présence ne le quittait pas : elle vivait en lui ; il en était accaparé ; au point qu’il était dépossédé de lui-même ; au point que l’aspect des choses, le sens même de l’univers, s’en trouvaient transformés, spiritualisés… Beaucoup plus tard, il était arrivé près du pavillon de Marsan, dans cette partie des Tuileries qui reste ouverte le soir. Les jardins, complètement déserts à cette heure, s’offraient comme un asile. Il s’était allongé sur un banc. Des pelouses, des bassins, s’élevait une senteur fraîche que traversait, par effluves, l’odeur des pétunias, des géraniums. Il redoutait de s’endormir, il ne voulait pas cesser de savourer sa joie. Et il était demeuré là, très longtemps, jusqu’aux premières lueurs de l’aube, sans pensée précise, les yeux ouverts sur le ciel où pâlissaient peu à peu les étoiles, pénétré d’un sentiment de grandeur et de paix, si pur, si vaste, qu’il ne se souvenait pas d’avoir jamais rien éprouvé de pareil.

À peine sorti de l’hôtel, il chercha un kiosque de journaux. Toute la presse de ce dimanche 26 juillet reproduisait, sous des titres indignés, la dépêche Havas relative à la réponse serbe, et protestait, avec une unanimité qui trahissait un mot d’ordre gouvernemental, contre la démarche menaçante faite au Quai d’Orsay par M. de Schœn.

La seule vue des manchettes, l’odeur d’encre que répandaient ces feuilles encore humides, réveilla en lui le militant. Il bondit dans un autobus pour arriver plus vite à l’Humanité.

Malgré l’heure matinale, une animation inaccoutumée régnait dans les bureaux. Gallot, Pagès, Stefany, étaient déjà à leurs postes.

On venait de recevoir des précisions déroutantes sur les événements balkaniques. La veille, à l’heure fixée pour le délai de l’ultimatum, Pachitch, le président du Conseil, avait porté la réponse serbe au baron Giesl, le ministre d’Autriche à Belgrade. Cette réponse n’était pas seulement conciliante : c’était une capitulation. La Serbie consentait à tout : elle acceptait de condamner publiquement la propagande serbe contre la monarchie austro-hongroise, et à insérer cette condamnation dans son Journal officiel ; elle s’engageait à dissoudre la société nationaliste Norodna Obrana, et même à rayer des cadres de l’armée les officiers jugés suspects d’une action antiautrichienne. Elle sollicitait seulement un supplément d’information sur la forme littérale à donner au texte du Journal officiel, et sur la composition du tribunal chargé de désigner les officiers suspects. Réserves infimes, qui ne pouvaient pas donner matière à grief. Cependant, comme si la légation autrichienne avait reçu l’ordre de rompre coûte que coûte les relations diplomatiques afin de rendre inévitable une sanction par les armes, à peine Pachitch avait-il eu le temps de regagner son ministère, qu’il recevait de Giesl l’avis stupéfiant que « la réponse serbe était jugée insuffisante », et que la légation autrichienne, au complet, quittait le soir même le territoire serbe. Aussitôt, le gouvernement serbe qui, par prudence, avait procédé dans l’après-midi à des préparatifs de mobilisation, s’était hâté d’évacuer Belgrade et de transporter ses services à Kragouyevatz.

La gravité de ces faits sautait aux yeux. Plus de doute : l’Autriche voulait la guerre.

La menace du danger, loin d’ébranler la confiance des socialistes réunis à l’Humanité, semblait même renforcer leur foi dans la victoire finale de la paix. Les renseignements précis que centralisait Gallot sur l’activité de l’Internationale, légitimaient d’ailleurs ces espoirs. La résistance prolétarienne ne cessait de faire des progrès. Les anarchistes eux-mêmes se joignaient à la lutte : leur congrès se tenait dans une huitaine, à Londres ; et la discussion des événements d’Europe, inscrite à l’ordre du jour, devait y précéder tout autre débat. À Paris, la Confédération générale du Travail projetait une manifestation massive, pour un jour prochain, dans les salles de l’avenue de Wagram. Son organe officieux, la Bataille syndicaliste, venait de rappeler, en gros caractères, les décisions formellement prises par les congrès confédéraux sur l’attitude de la classe ouvrière en cas de guerre : À toute déclaration de guerre, les travailleurs doivent, sans délai, répondre par la grève générale révolutionnaire. Enfin, par d’incessants échanges de vues, les grands leaders européens de l’Internationale, convoqués d’urgence, cette semaine, à la Maison du Peuple de Bruxelles, préparaient activement la réunion de leur Bureau — réunion dont le but précis était d’unifier la résistance dans tous les États d’Europe, et de prendre des mesures collectives efficaces, afin de donner sans retard aux peuples menacés un moyen d’opposer leur veto radical à la politique périlleuse des gouvernements.

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