Roger du Gard - Les Thibault — Tome II [La Mort du père — L'Eté 1914]

Здесь есть возможность читать онлайн «Roger du Gard - Les Thibault — Tome II [La Mort du père — L'Eté 1914]» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Город: Paris, Год выпуска: 2003, ISBN: 2003, Издательство: Éditions Gallimard, Жанр: Классическая проза, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Les Thibault — Tome II [La Mort du père — L'Eté 1914]: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Les Thibault — Tome II [La Mort du père — L'Eté 1914]»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

A travers les destins de Jacques Thibault, idéaliste et révolté, et d'Antoine, sérieux, conservateur, deux frères que tout oppose, Roger Martin du Gard nous entraîne dans une vaste fresque sociale et historique.
Après l'interminable agonie de leur père, Jacques, bouleversé, découvre que l'homme qu'il croyait dur et sans tendresse aimait ses fils. Dans cette famille en deuil, l'Histoire fait soudain irruption lorsque se profile le spectre de la guerre après l'attentat de Sarajevo. Devenu socialiste aux côtés de Jaurès, Jacques tente en vain de convaincre son frère de l'imminence du conflit et de ses répercussions dramatiques…
Les Thibault,

Les Thibault — Tome II [La Mort du père — L'Eté 1914] — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Les Thibault — Tome II [La Mort du père — L'Eté 1914]», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Roy riait silencieusement.

Antoine, qui s’était levé, lui toucha l’épaule :

— « Donnez-moi une allumette, mon petit Manuel… Qu’est-ce que vous dites de tout ça, vous ? Et qu’en dirait votre journal ? »

Roy leva sur Antoine son regard lisse de bon élève ; il continuait à rire, avec un petit air de défi.

— « Manuel », expliqua Antoine en se tournant vers son frère, « est un fidèle lecteur de l’Action française. »

— « Je la lis, moi aussi, tous les jours », déclara Jacques, en examinant le jeune médecin, qui, pareillement, le dévisageait. « Il y a là une remarquable équipe de dialecticiens, qui construisent des raisonnements assez souvent impeccables. Malheureusement — à mon avis, du moins, — c’est presque toujours sur des données fausses. »

— « Croyez-vous ? », nasilla Roy.

Il ne cessait pas de sourire, avec crânerie et suffisance. Il semblait ne pas vouloir condescendre à discuter, avec des profanes, de choses qui lui tenaient à cœur. Il faisait penser à un enfant qui veut garder un secret. Dans son regard, cependant, passait par instants une lueur insolente. Et, comme si le jugement de Jacques l’avait décidé, malgré tout, à sortir de sa réserve, il fit un pas vers Antoine et lança, brutalement :

— « Moi, Patron, je vous avoue que j’en ai assez du problème franco-allemand ! Voilà quarante ans que nous traînons ce boulet-là, nos pères et nous. Ça suffit. S’il faut une guerre pour en finir, eh bien, soit, allons-y ! Puisqu’il faudra bien en arriver là ! Pourquoi attendre ? À quoi bon retarder l’inévitable ? »

— « Retardons toujours », dit Antoine en souriant. « Une guerre indéfiniment différée, ça ressemble beaucoup à la paix ! »

— « Moi, je préfère en finir, une bonne fois. Car, une chose au moins est certaine : c’est que, après une guerre, — que nous soyons vainqueurs, comme il est probable, ou même que nous soyons vaincus — la question se trouvera enfin réglée définitivement, dans un sens ou dans l’autre ; et il n’y aura plus de problème franco-allemand !… Sans compter », ajouta-t-il, avec un visage devenu sérieux, « tout le bienfait qu’une bonne saignée pourrait nous faire, au point où nous en sommes. Quarante ans de paix croupissante n’arrangent pas le moral d’un pays ! Si le redressement spirituel de la France n’est possible qu’au prix d’une guerre, nous sommes, Dieu merci, quelques-uns qui sacrifieraient sans marchander leur peau ! »

Il n’y avait pas trace de forfanterie dans l’accent de ces paroles. La sincérité de Roy était manifeste. Tous le sentirent. Ils avaient devant eux un homme convaincu, prêt à donner sa vie pour ce qu’il croyait être la vérité.

Antoine avait écouté, debout, la cigarette aux lèvres, les paupières plissées. Sans répondre, il enveloppa le jeune homme d’un regard affectueux et grave, nuancé de mélancolie ; le courage lui plaisait toujours. Puis, fixement, il considéra quelques secondes le bout embrasé de sa cigarette.

Jousselin s’était approché de Studler. De son index, que terminait une corne jaunâtre, rongé par les acides, il toucha plusieurs fois la poitrine du Calife :

— « Voyez-vous, on en revient toujours à la distinction fondamentale : les syntones et les schizoïdes : ceux qui acceptent la vie, et ceux qui la refusent… »

Roy, gaiement, éclata de rire :

— « Alors, moi, je suis un syntone ? »

— « Oui. Et le Calife, lui c’est un schizoïde. Vous ne changerez jamais, ni l’un ni l’autre. »

Antoine s’était tourné vers Jacques ; et il souriait, en consultant sa montre :

— « Tu n’es pas pressé, Schizoïde !… Viens un instant dans ma turne… »

— « J’aime beaucoup le petit Roy », dit-il en ouvrant la porte de son petit bureau, et en s’effaçant devant son frère. « C’est une nature saine et généreuse… Un esprit droit… Limité, j’en conviens », ajouta-t-il, devant le silence réticent de Jacques. « Assieds-toi. Une cigarette ?… Je suis sûr qu’il t’a un peu agacé ? Il faut le connaître, le comprendre. C’est un tempérament essentiellement sportif. Il a le goût d’affirmer. Il accepte toujours joyeusement, crânement, les réalités, les faits. Il se refuse aux complaisances de l’analyse, bien qu’il ne manque pas d’esprit critique, — dans son travail du moins. Mais il repousse, d’instinct, le doute, qui paralyse. Peut-être n’a-t-il pas tort… Pour lui, la vie ne doit pas être une discussion intellectuelle. Il ne dit jamais : « Qu’est-ce qu’il faut penser ? » Il dit : « Qu’est-ce qu’il faut faire ? Comment agir utilement ? » Ses travers, je les vois bien ; mais ce sont surtout des défauts de jeunesse. Ça passera. Tu as remarqué sa voix ? Par moments, elle mue encore, comme celle d’un gosse, alors, il force le ton pour atteindre les notes graves, celle des grandes personnes… »

Jacques s’était assis. Il écoutait sans approuver.

— « Je préfère les deux autres », avoua-t-il. « Ton Jousselin, notamment, me paraît assez sympathique. »

— « Ah ! » dit Antoine en riant, « celui-là, c’est un type qui vit dans un conte de fées perpétuel. Un vrai tempérament d’inventeur. Il a passé sa vie à rêver de choses qui sont à la frontière du possible et de l’impossible, dans ce domaine à demi réel où les esprits comme le sien réussissent quelquefois à faire des découvertes. Et il en a fait, le bougre. Il en a même fait d’importantes. Je pourrai t’expliquer ça, quand nous aurons le temps… Roy est très amusant quand il parle de lui. Il dit : “Jousselin n’a voulu voir que des veaux à trois pattes. Le jour où il consentira à regarder un veau normal, il croira avoir découvert un prodige, et il criera partout : Vous savez, il y a aussi des veaux à quatre pattes !” »

Il allongea ses jambes sur le divan et croisa les mains sous sa nuque.

— « Tu vois, c’est une assez bonne équipe que je me suis constituée là… Tous trois fort différents, mais des esprits qui se complètent bien… Tu connaissais déjà le Calife ? Il me rend d’immenses services. Une puissance de travail peu commune. Il est extraordinairement doué, l’animal ! Je dirais même que c’est ce qui le caractérise : d’être doué. À la fois, sa force et sa limite. Il comprend tout, sans effort ; et chaque acquisition nouvelle vient aussitôt prendre sa place dans les cadres de son cerveau, dans des casiers qu’on dirait préétablis : de sorte qu’il n’y a jamais aucun désordre dans sa caboche. Mais j’ai toujours senti en lui quelque chose d’étranger, d’indéfinissable, — qui vient de la race, sans doute… Je ne sais comment dire… Jamais ses idées n’ont tout à fait l’air de sortir de lui, de faire vraiment corps avec lui-même. C’est extrêmement curieux. Il ne se sert pas de son cerveau comme d’un organe qui lui appartient, mais plutôt comme d’un outil… un outil venu d’ailleurs, et qu’on lui aurait prêté… »

Tout en discourant, il avait regardé l’heure, et retirait paresseusement ses jambes du divan.

« Il a pourtant lu les journaux », se disait Jacques. « Il n’a donc pas compris la gravité de la menace ? Ou bien parle-t-il pour éviter le dialogue ? »

— « De quel côté vas-tu ? » questionna Antoine, en se levant. « Veux-tu que je te dépose quelque part, avec l’auto ?… Moi, je vais au ministère… au Quai d’Orsay. »

— « Ah ? » fit Jacques, intrigué, sans chercher à masquer sa surprise.

— « J’ai à voir Rumelles », expliqua Antoine, sans se faire prier. « Oh ! ce n’est pas pour parler politique… J’ai, en ce moment, une piqûre à lui faire, tous les deux jours. D’habitude, il vient ici ; mais il m’a fait téléphoner qu’il était surchargé de besogne, et ne pourrait quitter son bureau. »

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Les Thibault — Tome II [La Mort du père — L'Eté 1914]»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Les Thibault — Tome II [La Mort du père — L'Eté 1914]» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «Les Thibault — Tome II [La Mort du père — L'Eté 1914]»

Обсуждение, отзывы о книге «Les Thibault — Tome II [La Mort du père — L'Eté 1914]» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x