Roger du Gard - Les Thibault — Tome II [La Mort du père — L'Eté 1914]

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Les Thibault — Tome II [La Mort du père — L'Eté 1914]: краткое содержание, описание и аннотация

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A travers les destins de Jacques Thibault, idéaliste et révolté, et d'Antoine, sérieux, conservateur, deux frères que tout oppose, Roger Martin du Gard nous entraîne dans une vaste fresque sociale et historique.
Après l'interminable agonie de leur père, Jacques, bouleversé, découvre que l'homme qu'il croyait dur et sans tendresse aimait ses fils. Dans cette famille en deuil, l'Histoire fait soudain irruption lorsque se profile le spectre de la guerre après l'attentat de Sarajevo. Devenu socialiste aux côtés de Jaurès, Jacques tente en vain de convaincre son frère de l'imminence du conflit et de ses répercussions dramatiques…
Les Thibault,

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Jacques, repoussant les feuilles qui encombraient la table, but son café refroidi. Cette lecture ne lui apprenait rien qu’il ne sût déjà ; mais l’unanimité de l’inquiétude rendait un son nouveau et dramatique. Il restait là, prostré, le regard errant sur la foule des travailleurs, des employés, qui descendaient d’autobus, et couraient, comme chaque jour, à leur besogne, avec un visage plus sérieux que de coutume, un journal déplié à la main. Il eut un moment de défaillance. Sa solitude lui pesait intolérablement. La pensée de Jenny, de Daniel, de l’enterrement qui avait lieu ce matin, l’effleura.

Il se leva vivement et partit dans la direction de Montmartre. L’idée lui était venue de monter jusqu’à la place Dancourt et de passer au Libertaire. Il avait hâte de se retrouver dans une atmosphère de combat.

Une dizaine d’hommes, en quête de nouvelles, se trouvaient déjà rue d’Orsel. On commentait passionnément les diverses attitudes des journaux de gauche. Le Bonnet rouge consacrait sa première page aux grèves russes. Pour la plupart des révolutionnaires, l’importance de l’agitation ouvrière à Pétersbourg était l’une des plus sûres garanties de la neutralité russe, c’est-à-dire de la localisation du conflit dans les Balkans. Et tous, au Libertaire, étaient d’accord pour critiquer la mollesse de l’Internationale, accuser les chefs de compromissions avec les gouvernements. N’était-ce pas le moment de frapper un grand coup ? de provoquer, par tous les moyens, d’autres grèves dans les autres pays, afin de paralyser en même temps tous les gouvernements d’Europe ? Occasion unique d’un soulèvement en masse, qui pouvait, non seulement écarter les menaces actuelles, mais avancer de plusieurs dizaines d’années la révolution !

Jacques écoutait les discussions, et il hésitait à donner son avis. Pour lui, les grèves russes étaient une arme à double tranchant : elles pouvaient, en effet, paralyser les velléités belliqueuses de l’état-major ; mais elles pouvaient aussi offrir à un gouvernement en mauvaise posture la tentation de faire une diversion brutale : de décréter l’état de siège, sous prétexte du danger de guerre, et d’étouffer net l’insurrection populaire par une répression implacable.

L’horloge marquait onze heures juste, quand il se retrouva place Pigalle. « Qu’avais-je donc à faire, ce matin, à onze heures ? » se demanda-t-il. Il ne savait plus. Samedi, onze heures… Inquiet soudain, il cherchait à se souvenir. L’enterrement Fontanin ? Mais jamais il n’avait eu l’intention d’y assister… Il marchait, tête baissée, perplexe. « Je ne suis guère présentable… Pas rasé… C’est vrai que, perdu dans la foule… Je suis si près du cimetière Montmartre… Si je me décidais, un coiffeur, en cinq minutes… Je serrerais la main de Daniel ; ça serait gentil… Ça serait gentil, et ça ne m’engagerait à rien… »

Il cherchait déjà des yeux l’enseigne d’un coiffeur.

Lorsqu’il arriva au cimetière, le gardien de l’entrée lui annonça que le convoi était déjà passé, et lui indiqua la direction à suivre.

Bientôt, à travers les tombes, il aperçut un groupe massé devant une étroite chapelle :

FAMILLE DE FONTANIN

Il reconnut, de dos, Daniel et Gregory.

La voix rauque du pasteur s’élevait dans le silence :

— « Dieu a dit à Moïse : Je serai avec ! Ainsi, pécheur, même quand tu marches dans la vallée d’ombre, ne crains pas, car Dieu est avec ! »

Jacques fit le tour pour voir les assistants de face. Le front nu de Daniel, en pleine lumière, dominait toutes les têtes. Près de lui, se tenaient trois femmes, pareillement cachées sous leurs voiles noirs. La première était M mede Fontanin. Mais, des deux autres, laquelle était Jenny ?

Le pasteur, debout, hirsute, l’œil extatique, le bras levé en un geste de menace, apostrophait le cercueil de bois jaune, qui reposait, sous la lumière crue, au seuil du caveau :

— « Pauvre, pauvre pécheur ! Ton soleil s’est couché avant la fin du jour ! Mais nous ne pleurons pas sur toi comme ceux qui sont vidés d’espérance ! Tu as quitté le champ de la visibilité, mais ce qui a disparu pour nos yeux de matière, c’était seulement l’illusoire forme de ta matière détestable ! Aujourd’hui tu resplendis, appelé auprès du Christ pour le grand glorieux Service ! Et tu es arrivé avant nous dans la joie de l’Avènement !… Vous tous, frères, qui êtes ici, priant autour de moi, affermissez vos cœurs de patience ! Car l’avènement de Christ est pareillement proche pour chacun !… Mon Père, je remets nos âmes entre Tes mains ! Amen. »

Maintenant, des hommes soulevaient la bière, la basculaient, la laissaient descendre sans heurt au bout de leurs cordes. M mede Fontanin, soutenue par Daniel, se penchait sur le trou béant. Derrière elle, Jenny, sans doute ? Près de Nicole Héquet ?… Puis les trois femmes, conduites par un employé des Pompes funèbres, gagnèrent discrètement une voiture de deuil qui attendait dans le chemin, et qui partit aussitôt, au pas.

Daniel se tenait, seul, à l’extrémité de la petite allée, son casque étincelant sous le bras. Il avait grand air. Élancé, gracieux, parfaitement à l’aise bien que toujours un peu solennel dans ses attitudes, il recevait les condoléances des assistants, dont le flot s’écoulait lentement devant lui.

Jacques l’observait ; et rien qu’à le regarder ainsi, de loin, il éprouvait, comme au temps de jadis, une douce et pénétrante sensation de chaleur.

Daniel l’avait reconnu, et, tout en serrant des mains, tournait de temps à autre les yeux vers lui, avec une expression de surprise affectueuse.

— « Merci d’être venu », dit-il. Il hésitait : « Je repars ce soir… J’aurais tant aimé te revoir encore une fois ! »

Devant son ami, Jacques pensait à la guerre, aux troupes de choc, aux premières victimes…

— « Tu as lu les journaux ? » demanda-t-il.

Daniel le considéra, sans bien comprendre.

— « Les journaux ? Non, pourquoi ? » Puis, d’une voix qui cherchait à ne pas être trop insistante : « Tu ne viendrais pas ce soir, me dire adieu, à la gare de l’Est ? »

— « À quelle heure ? »

Le visage de Daniel s’illumina.

— « Le train est à 9 h 30… Veux-tu que je t’attende, à la buvette, à 9 heures ? »

— « J’y serai. »

Ils se regardèrent une seconde, avant de se serrer la main.

— « Merci », murmura Daniel.

Jacques s’éloigna, sans se retourner.

XXXV

Plusieurs fois pendant la matinée, Jacques s’était demandé quelles pouvaient être les réactions d’Antoine devant l’aggravation de la situation politique. Il avait vaguement espéré rencontrer son frère à l’enterrement.

Il résolut de déjeuner rapidement, et de passer rue de l’Université.

— « Monsieur est encore à table », dit Léon, en menant Jacques vers la salle à manger. « Mais je viens de donner les fruits. »

Jacques fut dépité de voir, en entrant, Isaac Studler, Jousselin et le jeune Roy, attablés autour de son frère. Il ignorait qu’ils déjeunaient tous les jours là. (Antoine l’avait exigé : c’était pour lui un moyen sûr, entre la matinée à l’hôpital et l’après-midi accaparé par la clientèle, de prendre quotidiennement contact avec ses collaborateurs. Pour eux, d’ailleurs, — tous trois célibataires — c’était une économie de temps, et un avantage pécuniaire appréciable.)

— « Tu viens déjeuner ? » dit Antoine.

— « Merci, c’est fait. »

Il fit le tour de la grande table, serra les mains qui se tendaient, et, avant de s’asseoir, il demanda, à la cantonade :

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