Guy de Maupassant - Le rosier de Madame Husson (1888)

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Le rosier de Madame Husson (1888): краткое содержание, описание и аннотация

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Le Rosier de Mme Husson est une nouvelle de Guy de Maupassant, parue en 1887. Elle ouvre le recueil homonyme publié l'année suivante.
Un ami du narrateur, très imbu de l'histoire locale, raconte l'anecdote suivante : Mme Husson, modèle de vertu de Gisors, s'est mis en tête de promouvoir la chasteté dans sa ville en couronnant une rosière. Mais aucune fille ne résiste à l'enquête de mœurs, aussi Mme Husson se rabat-elle sur l'esprit simple du village, Isidore, qui est couronné « rosier ». Or celui-ci utilise sa récompense pour s'encanailler à Paris.

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Voici donc ce qui m’est arrivé, Monsieur. Comme je vous l’ai dit, j’étais notaire à Rouen, et un peu gêné, non pas pauvre, mais pauvret, mais soucieux, forcé à une économie de tous les instants, obligé de limiter tous mes goûts, oui, tous ! Et c’est dur à mon âge.

Comme notaire, je lisais avec grand soin les annonces des quatrièmes pages des journaux, les offres et demandes, les petites correspondances, etc., etc. ; et il m’était arrivé plusieurs fois, par ce moyen, de faire faire à quelques clients des mariages avantageux.

Un jour, je tombe sur ceci : « Demoiselle jolie, bien élevée, comme il faut, épouserait homme honorable et lui apporterait deux millions cinq cent mille francs bien nets. Rien des agences. »

Or, justement, ce jour-là, je dînais avec deux amis, un avoué et un filateur. Je ne sais comment la conversation vint à tomber sur les mariages, et je leur parlai, en riant, de la demoiselle aux deux millions cinq cent mille francs.

Le filateur dit : « Qu’est-ce que c’est que ces femmes-là ? »

L’avoué plusieurs fois avait vu des mariages excellents conclu dans ces conditions, et il donna des détails ; puis il ajouta, en se tournant vers moi :

— Pourquoi diable ne vois-tu pas ça pour toi-même ? Cristi, ça t’enlèverait des soucis, deux millions cinq cent mille francs.

Nous nous mîmes à rire tous les trois, et on parla d’autre chose.

Une heure plus tard je rentre chez moi.

Il faisait froid cette nuit-là. J’habitais d’ailleurs une vieille maison, une de ces vieilles maisons de province qui ressemblent à des champignonnières. En posant la main sur la rampe de fer de l’escalier, un frisson glacé m’entra dans le bras, et comme j’étendais l’autre pour trouver le mur, je sentis, en le rencontrant, un second frisson m’envahir, plus humide, celui-là, et ils se joignirent dans ma poitrine, m’emplirent d’angoisse, de tristesse et d’énervement. Et je murmurai, saisi par un brusque souvenir :

— Sacristi, si je les avais, les deux millions cinq cent mille !

Ma chambre était lugubre, une chambre de garçon rouennais faite par une bonne chargée aussi de la cuisine. Vous la voyez d’ici, cette chambre ! Un grand lit sans rideaux, une armoire, une commode, une toilette, pas de feu. Des habits sur les chaises, des papiers par terre. Je me mis à chantonner, sur un air de café-concert, car je fréquente quelquefois ces endroits-là :

Deux millions,
Deux millions
Sont bons
Avec cinq cent mille
Et femme gentille.

Au fait, je n’avais pas encore pensé à la femme et j’y songeai tout à coup en me glissant dans mon lit. J’y songeai même si bien que je fus longtemps à m’endormir.

Le lendemain, en ouvrant les yeux, avant le jour, je me rappelai que je devais me trouver à huit heures à Darnétal pour une affaire importante. Il fallait donc me lever à six heures – et il gelait. – Cristi de cristi, les deux millions cinq cent mille !

Je revins à mon étude vers dix heures. Il y avait là dedans une odeur de poêle rougi, de vieux papiers, l’odeur des papiers de procédure avancés – rien ne pue comme ça – et une odeur de clercs – bottes, redingotes, chemises, cheveux et peau, peau d’hiver peu lavée, le tout chauffé à dix-huit degrés.

Je déjeunai, comme tous les jours, d’une côtelette brûlée et d’un morceau de fromage. Puis je me remis au travail.

C’est alors que je pensai très sérieusement pour la première fois à la demoiselle aux deux millions cinq cent mille. Qui était-ce ? Pourquoi ne pas écrire ? Pourquoi ne pas savoir ?

Enfin, Monsieur, j’abrège. Pendant quinze jours cette idée me hanta, m’obséda, me tortura. Tous mes ennuis, toutes les petites misères dont je souffrais sans cesse, sans les noter jusque-là, presque sans m’en apercevoir, me piquaient à présent comme des coups d’aiguille, et chacune de ces petites souffrances me faisait songer aussitôt à la demoiselle aux deux millions cinq cent mille.

Je finis par imaginer toute son histoire. Quand on désire une chose, Monsieur, on se la figure telle qu’on l’espère.

Certes, il n’était pas très naturel qu’une jeune fille de bonne famille, dotée d’une façon aussi convenable, cherchât un mari par la voie des journaux. Cependant, il se pouvait faire que cette fille fût honorable et malheureuse.

D’abord, cette fortune de deux millions cinq cent mille francs ne m’avait pas ébloui comme une chose féerique. Nous sommes habitués, nous autres qui lisons toutes les offres de cette nature, à des propositions de mariage accompagnées de six, huit, dix ou même douze millions. Le chiffre de douze millions est même assez commun. Il plaît. Je sais bien que nous ne croyons guère à la réalité de ces promesses. Elles nous font cependant entrer dans l’esprit ces nombres fantastiques, rendent vraisemblables, jusqu’à un certain point, pour notre crédulité inattentive, les sommes prodigieuses qu’ils représentent et nous disposent à considérer une dot de deux millions cinq cent mille francs comme très possible, très morale.

Donc, une jeune fille, enfant naturelle d’un parvenu et d’une femme de chambre, ayant hérité brusquement de son père, avait appris du même coup la tache de sa naissance, et pour ne pas avoir à la dévoiler à quelque homme qui l’aurait aimée, faisait appel aux inconnus par un moyen fort usité qui comportait en lui-même une sorte d’aveu de tare originelle.

Ma supposition était stupide. Je m’y attachai cependant. Nous autres, notaires, nous ne devrions jamais lire des romans ; et j’en ai lu, Monsieur.

Donc j’écrivis, comme notaire, au nom d’un client, et j’attendis.

Cinq jours plus tard, vers trois heures de l’après-midi, j’étais en train de travailler dans mon cabinet, quand le maître clerc m’annonça :

— Mlle Chantefrise.

— Faites entrer.

Alors apparut une femme d’environ trente ans, un peu forte, brune, l’air embarrassé.

— Asseyez-vous, Mademoiselle.

Elle s’assit et murmura :

— C’est moi, Monsieur.

— Mais, Mademoiselle, je n’ai pas l’honneur de vous connaître.

— La personne à qui vous avez écrit.

— Pour un mariage ?

— Oui, Monsieur.

— Ah ! Très bien !

— Je suis venue moi-même, parce qu’on fait mieux les choses en personne.

— Je suis de votre avis, Mademoiselle. Donc vous désirez vous marier ?

— Oui, Monsieur.

— Vous avez de la famille ?

Elle hésita, baissa les yeux et balbutia :

— Non, Monsieur… Ma mère… et mon père… sont morts.

Je tressaillis. – Donc j’avais deviné juste – et une vive sympathie s’éveilla brusquement dans mon cœur pour cette pauvre créature. Je n’insistai pas, pour ménager sa sensibilité, et je repris :

— Votre fortune est bien nette ?

Elle répondit, cette fois, sans hésiter :

— Oh ! Oui, Monsieur.

Je la regardais avec grande attention, et, vraiment, elle ne me déplaisait pas, bien qu’un peu mûre, plus mûre que je n’avais pensé. C’était une belle personne, une forte personne, une maîtresse femme. Et l’idée me vint de lui jouer une jolie petite comédie de sentiment, de devenir amoureux d’elle, de supplanter mon client imaginaire, quand je me serais assuré que la dot n’était pas illusoire. Je lui parlai de ce client que je dépeignis comme un homme triste, très honorable, un peu malade.

Elle dit vivement :

— Oh ! Monsieur, j’aime les gens bien portants.

— Vous le verrez, d’ailleurs, Mademoiselle, mais pas avant trois ou quatre jours, car il est parti hier pour l’Angleterre.

— Oh ! Que c’est ennuyeux, dit-elle.

— Mon Dieu ! Oui et non. Êtes-vous pressée de retourner chez vous ?

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