Romain Rolland - Jean-Christophe Tome III
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Si Ada avait cru établir plus solidement par cet acte sa domination sur Christophe, cela prouvait, une fois de plus, son inintelligence grossière de celui qui l’aimait. La jalousie, qui attache les cœurs souillés, ne pouvait que révolter une nature jeune, orgueilleuse et pure, comme celle de Christophe. Mais ce qu’il ne pardonnait pas surtout, ce qu’il ne pardonnerait jamais, c’était que cette trahison n’était pas chez Ada le fait d’une passion, à peine d’un de ces caprices absurdes et dégradants, mais souvent irrésistibles, auxquels la raison féminine a peine quelquefois à ne pas céder. Non, – il comprenait maintenant, – c’était chez elle un désir secret de le dégrader, de l’humilier, de le punir de sa résistance morale, de sa foi ennemie, de le faire tomber au niveau commun, de le mettre à ses pieds, de se prouver à soi-même sa force malfaisante. Et il se demandait avec horreur: mais qu’est-ce donc que ce besoin de souiller, qui est chez la plupart, – de souiller ce qui est pur en eux et dans les autres, – ces âmes de pourceaux, qui goûtent une volupté à se rouler dans l’ordure, heureux quand il ne reste plus sur toute la surface de leur épiderme une seule place nette!…
Ada attendit deux jours que Christophe revînt. Puis elle commença à s’inquiéter, et lui envoya un billet caressant, où elle ne faisait allusion à rien de ce qui s’était passé. Christophe ne répondit même point. Il haïssait Ada d’une haine si profonde, qu’il n’avait même plus de mots pour l’exprimer. Il l’avait rayée de sa vie. Elle n’existait plus pour lui.
Christophe était délivré de Ada, mais il ne l’était pas de lui-même. C’était en vain qu’il tâchait de se faire illusion, et de revenir au calme chaste et fort du passé. On ne revient pas au passé. Il faut continuer sa route; et il ne sert à rien de se retourner, sinon pour voir les lieux où l’on passa, les lointaines fumées du toit sous lequel on dormit, s’effaçant à l’horizon, dans la brume du souvenir. Mais rien ne nous éloigne davantage de nos âmes anciennes, que quelques mois de passion. Le chemin tourne brusquement, le paysage change; il semble qu’on dise adieu, pour la dernière fois, à ce qu’on laisse derrière soi.
Christophe n’y pouvait consentir. Il tendait les bras vers le passé; il s’obstinait à faire revivre son âme d’autrefois, seule et résignée. Mais elle n’existait plus. La passion est moins dangereuse par elle-même, que par les ruines qu’elle accumule. Christophe avait beau ne plus aimer, il avait beau, – pour un moment, – mépriser l’amour: il était marqué de sa griffe; tout son être était pétri par lui; il y avait dans son cœur un vide qu’il fallait remplir. À défaut de ce terrible besoin de tendresse et de plaisir, qui consume les êtres qui y ont une fois goûté, il fallait quelque autre passion, fût-ce la passion contraire: la passion du mépris, de l’orgueilleuse pureté, de la foi dans la vertu. – Elles ne suffisaient pas, elles ne suffisaient plus à assouvir sa faim; elles n’étaient qu’un aliment d’un instant. Sa vie était une suite de réactions violentes, – des sauts d’un extrême à l’autre. Tantôt il la voulait ployer aux règles d’un ascétisme inhumain: ne mangeant plus, buvant de l’eau, se tuant le corps de marches, de fatigues, de veilles, se refusant tout plaisir. Tantôt il se persuadait que la force est la vraie morale chez les gens de sa sorte; et il se lançait à la chasse de la joie. Dans l’un et l’autre cas, il était malheureux. Il ne pouvait plus être seul. Il ne pouvait plus ne plus l’être.
L’unique salut pour lui, c’eût été de trouver une vraie amitié, – celle de Rosa peut-être: il s’y fût réfugié. Mais la brouille était complète entre les deux familles. Ils ne se voyaient plus. Une seule fois, Christophe avait rencontré Rosa. Elle sortait de la messe. Il avait hésité à l’aborder; et elle, de son côté, avait fait, en le voyant, un mouvement pour venir à sa rencontre; mais quand il voulut aller à elle, au travers du flot de fidèles qui descendaient les marches, elle détourna les yeux; et quand il fut près d’elle, elle le salua froidement, et passa. Il sentait dans le cœur de la jeune fille un mépris intense et glacé. Et il ne sentait pas qu’elle l’aimait toujours, et eût voulu le lui dire; mais elle se le reprochait, comme une faute et une sottise; elle croyait Christophe mauvais et corrompu, plus loin d’elle que jamais. Ainsi ils se perdirent l’un l’autre pour toujours. Et ce fut peut-être un bien, pour l’un comme pour l’autre. En dépit de sa bonté, elle n’était pas assez vivante pour le comprendre. En dépit de son besoin d’affection et d’estime, il eût étouffé dans une vie médiocre et renfermée, sans joie, sans peine, et sans air. Ils eussent souffert tous deux. Ils eussent souffert tous deux de se faire souffrir. La mauvaise chance qui les sépara, fut donc, en fin de compte, une bonne chance, peut-être, comme il arrive souvent, – comme il arrive toujours, – à ceux qui sont forts et qui durent.
Mais, sur l’instant, ce fut une grande tristesse et un grand malheur pour eux. Pour Christophe surtout. Cette intolérance de vertu, cette étroitesse de cœur, qui parfois semble priver totalement d’intelligence ceux qui en ont le plus, et de bonté ceux qui sont les meilleurs, l’irrita, le blessa, le rejeta pour protester dans une vie plus libre.
Au cours de ses flâneries avec Ada dans les guinguettes des environs, il avait fait connaissance avec quelques bons garçons, – des bohêmes, dont l’insouciance et la liberté de façons ne lui avait pas trop déplu. Un d’entre eux, Friedemann, musicien comme lui, organiste, d’une trentaine d’années, ne manquait pas d’esprit, et connaissait bien son métier, mais il était d’une paresse incurable, et plutôt que de faire le moindre effort pour sortir de sa médiocrité, il se fût laissé mourir de faim, sinon peut-être de soif. Il se consolait de son indolence, en disant du mal de ceux qui s’agitent dans la vie, Dieu sait pourquoi; et ses railleries, un peu lourdes, ne laissaient point de faire rire. Plus libre que ses confrères, il ne craignait pas, – bien timidement encore, avec des clignements d’yeux et des sous-entendus, – de fronder les gens en place; il était même capable de ne pas avoir en musique des opinions toutes faites, et de porter sournoisement un coup de pioche aux réputations usurpées des grands hommes du jour. Les femmes ne trouvaient pas grâce davantage devant lui; il aimait, en plaisantant, à redire à leur propos un vieux mot de moine misogyne, dont Christophe goûtait, en ce moment, mieux que quiconque, l’âpreté:
« Femina mors animae ».
Dans son désarroi, Christophe trouva quelque distraction à causer avec Friedemann. Il le jugeait, il ne pouvait se plaire longtemps à cet esprit de persiflage vulgaire: ce ton de raillerie et de négation constante ne tardait pas à devenir irritant, et sentait l’impuissance; mais il soulageait de la bêtise suffisante des Philistins. Tout en méprisant au fond son compagnon, Christophe ne pouvait plus se passer de lui. On les voyait toujours ensemble, attablés avec des personnages déclassés et douteux, de la société de Friedemann, et qui valaient encore moins cher que lui. Ils jouaient, ils péroraient, ils buvaient pendant des soirs entiers. Christophe se réveillait, tout à coup, au milieu de l’écœurante odeur de charcuterie et de tabac; il regardait ceux qui l’entouraient, avec des yeux égarés: il ne les reconnaissait plus; il pensait avec angoisse:
– Où est-ce que je suis? Qu’est-ce que ces gens? Qu’ai-je à faire avec eux?
Leurs propos et leurs rires lui donnaient la nausée. Mais il n’avait pas la force de les quitter: il avait peur de rentrer chez lui, de se retrouver seul, en face de son âme, de ses désirs et de ses remords. Il se perdait, il savait qu’il se perdait; il cherchait, – il voyait dans Friedemann, avec une lucidité cruelle, l’image dégradée de ce qu’il était, – de ce qu’il serait, un jour; et il traversait une phase de découragement et de dégoût tels, qu’au lieu d’être réveillé par cette menace, elle achevait de l’abattre.
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