Romain Rolland - Jean-Christophe Tome III
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– Je ne t’en voudrais pas, je te quitterais, voilà tout.
– Me quitter? Pourquoi donc? Si je t’aimais encore?…
– Tout en aimant un autre?
– Sans doute. Cela arrive.
– Eh bien, cela n’arrivera pas pour nous.
– Pourquoi?
– Parce que, le jour où tu aimeras un autre, je ne t’aimerai plus, mon petit, plus du tout, plus du tout.
– Tout à l’heure, tu disais peut-être… Ah! tu vois, tu n’aimes pas!
– Soit. Cela vaut mieux pour toi.
– Parce que?…
– Parce que si je t’aimais, quand tu aimerais un autre, cela pourrait mal tourner pour toi, moi, et l’autre.
– Voilà!… Tu es fou maintenant. Alors je suis condamnée à rester avec toi, toute ma vie?
– Tranquillise-toi. Tu es libre. Tu me quitteras, quand tu voudras. Seulement, ce ne sera pas au revoir, ce sera adieu.
– Mais si je continue de t’aimer, moi?
– Quand on s’aime, on se sacrifie l’un à l’autre.
– Eh bien, sacrifie-toi!
Il ne put s’empêcher de rire de son égoïsme; et elle rit aussi.
– Le sacrifice d’un seul, dit-il, ne fait que l’amour d’un seul.
– Pas du tout. Il fait l’amour des deux. Je t’aimerai beaucoup plus, si tu te sacrifies pour moi. Et pense donc, Christli, comme, de ton côté, tu m’aimeras beaucoup, puisque tu te seras sacrifié, tu seras très heureux.
Ils riaient, contents de se donner le change sur le sérieux de leur dissentiment.
Il riait, et il la regardait. Au fond, comme elle le disait, elle n’avait nul désir de quitter maintenant Christophe; s’il l’irritait et l’ennuyait souvent, elle savait ce que valait un dévouement comme le sien; et elle n’aimait personne autre. Elle parlait ainsi par jeu, moitié parce qu’elle savait que cela lui était désagréable, moitié parce qu’elle trouvait plaisir à jouer avec des pensées douteuses et malpropres, comme un enfant qui se délecte à tripoter dans l’eau sale. Il le savait. Il ne lui en voulait pas. Mais il était las de ces discussions malsaines, de la lutte sourde engagée contre cette nature incertaine et trouble, qu’il aimait, qui peut-être l’aimait; il était las de l’effort qu’il devait faire pour se duper sur son compte, las parfois à pleurer. Il pensait: «Pourquoi, pourquoi est-elle ainsi? Pourquoi est-on ainsi? Comme la vie est médiocre!»… En même temps, il souriait, en regardant le joli visage qui se penchait vers lui, ses yeux bleus, son teint de fleur, sa bouche rieuse et bavarde, un peu sotte, entr’ouverte sur l’éclat frais de sa langue et de ses dents humides. Leurs lèvres se touchaient presque; et il la regardait, comme de loin, de très loin, d’un autre monde; il la voyait s’éloigner de plus en plus, se perdre dans un brouillard… Et puis, il ne la voyait plus. Il ne l’entendait plus. Il tombait dans une sorte d’oubli souriant, où il pensait à sa musique, à ses rêves, à mille choses étrangères à Ada. Il entendait un air. Il composait tranquillement… Ah! la belle musique!… si triste, mortellement triste! et pourtant bonne, aimante… ah! que cela fait du bien!… c’est cela, c’est cela… Le reste n’était pas vrai…
On le secouait, par le bras. Une voix lui criait:
– Eh bien, qu’est-ce que tu as? Décidément, tu es fou? Pourquoi est-ce que tu me regardes comme cela? Pourquoi ne réponds-tu pas?
Il revoyait les yeux qui le regardaient. Qui était-ce?… – Ah! oui… – Il soupirait.
Elle l’examinait. Elle cherchait à savoir à quoi il pensait. Elle ne comprenait pas; mais elle sentait qu’elle avait beau faire: elle ne le tenait pas tout entier, il y avait toujours une porte, par où il pouvait s’échapper. Elle s’irritait en secret.
– Pourquoi est-ce que tu pleures? lui demanda-t-elle une fois, au sortir d’un de ces voyages étranges dans une autre vie.
Il se passa la main sur les yeux. Il sentit qu’ils étaient mouillés.
– Je ne sais pas, dit-il.
– Pourquoi ne réponds-tu pas? Voilà trois fois que je te dis la même chose.
– Que veux-tu? demanda-t-il doucement.
Elle reprit ses sujets de discussions saugrenues.
Il fit un geste de lassitude.
– Oui, dit-elle, je finis. Plus qu’un mot!
Et elle repartit de plus belle.
Christophe se secoua avec colère.
– Veux-tu me laisser tranquille avec tes saletés!
– Je plaisante.
– Trouve des sujets plus propres!
– Discute au moins. Dis pourquoi cela te déplait.
– Point du tout! Il n’y a pas à discuter pourquoi le fumier pue. Il pue, et voilà tout! Je me bouche le nez, et je m’en vais.
Il s’en allait, furieux; il se promenait à grands pas, respirant l’air glacé.
Mais elle recommençait, une fois, deux fois, dix fois. Elle mettait sur le tapis tous les sujets qui pouvaient choquer et blesser sa conscience.
Il pensait que ce n’était là qu’un jeu malsain de fille neurasthénique, qui s’amusait à l’agacer. Il haussait les épaules ou feignait de ne pas l’écouter: il ne la prenait pas au sérieux. Il n’en avait pas moins envie parfois de la jeter par la fenêtre; car la neurasthénie et les neurasthéniques étaient fort peu de son goût…
Mais il lui suffisait de dix minutes loin d’elle, pour avoir oublié tout ce qui lui déplaisait. Il revenait à Ada avec une provision d’espoirs et d’illusions nouvelles. Il l’aimait. L’amour est un acte de foi perpétuel. Que Dieu existe ou non, cela n’importe guère: on croit parce qu’on croit. On aime parce qu’on aime: il n’y faut pas tant de raisons!…
Après la scène que Christophe avait faite aux Vogel, il était devenu impossible de rester dans la maison, et Louisa avait dû chercher un autre logement pour son fils et pour elle.
Un jour, le plus jeune frère de Christophe, Ernst, dont on n’avait plus de nouvelles depuis longtemps, tomba brusquement chez eux. Il était sans place, s’étant fait chasser successivement de toutes celles qu’il avait essayées; sa bourse était vide, et sa santé délabrée: aussi avait-il jugé bon de venir se refaire dans la maison maternelle.
Ernst n’était en mauvais termes avec aucun de ses deux frères; il était peu estimé des deux, et il le savait; mais il ne leur en voulait pas, car cela lui était indifférent. Ils ne lui en voulaient pas non plus. C’eût été peine perdue. Tout ce qu’on lui disait glissait sur lui, sans laisser aucune trace. Il souriait de ses jolis yeux câlins, tâchait de prendre un air contrit, pensait à autre chose, approuvait, remerciait, et finissait toujours par extorquer de l’argent à l’un ou à l’autre de ses frères. En dépit de lui-même, Christophe avait de l’affection pour cet aimable drôle, qui, de traits, ressemblait, comme lui, plus que lui, à leur père Melchior. Grand et fort comme Christophe, il avait une figure régulière, l’air franc, les yeux clairs, un nez droit, une bouche riante, de belles dents, et des manières caressantes. Quand Christophe le voyait, il était désarmé, et il ne lui faisait pas la moitié des reproches qu’il avait préparés: au fond, il éprouvait une sorte de complaisance maternelle pour ce beau garçon, qui était de son sang, et qui, physiquement du moins, lui faisait honneur. Il ne le croyait pas mauvais; et Ernst n’était point sot. Sans culture, il n’était pas sans esprit; il n’était même pas incapable de s’intéresser aux choses de l’esprit. Il goûtait une jouissance à entendre de la musique; et, sans comprendre celle de son frère, il l’écoutait curieusement. Christophe, qui n’était pas gâté par la sympathie des siens, avait eu plaisir à l’apercevoir, à certains de ses concerts.
Mais le talent principal de Ernst était la connaissance qu’il avait du caractère de ses deux frères, et son habileté à en jouer. Christophe avait beau savoir son égoïsme et son indifférence, il avait beau voir que Ernst ne pensait à sa mère et à lui que quand il avait besoin d’eux: il se laissait toujours reprendre par ses façons affectueuses, et il était bien rare qu’il lui refusât rien. Il le préférait de beaucoup à son autre frère, Rodolphe, qui était rangé et correct, appliqué à ses affaires, hautement moral, qui ne demandait pas d’argent, qui n’en eût pas donné non plus, et qui venait voir sa mère régulièrement, tous les dimanches, pendant une heure, ne parlait que de lui, se vantait, vantait sa maison et tout ce qui le concernait, ne s’informait pas des autres, ne s’y intéressait pas, et s’en allait, l’heure sonnant, satisfait du devoir accompli. Celui-là, Christophe ne pouvait le souffrir. Il s’arrangeait pour être sorti, à l’heure où Rodolphe venait. Rodolphe le jalousait: il méprisait les artistes, et les succès de Christophe lui étaient pénibles. Il ne laissait pas cependant de profiter de leur petite notoriété dans les milieux commerçants qu’il fréquentait; mais jamais il n’en disait un mot à sa mère, ni à Christophe: il feignait de les ignorer. Par contre, il n’ignorait jamais le moindre événement désagréable qui arrivait à Christophe. Christophe méprisait ces petitesses, et feignait de ne point les remarquer; mais ce qui lui eût été plus sensible, et ce qu’il n’eût jamais pensé, c’est qu’une partie des renseignements malveillants que Rodolphe avait sur lui, venaient de Ernst. Le petit gueux faisait fort bien la différence de Christophe et de Rodolphe: nul doute qu’il ne reconnût la supériorité de Christophe, et que peut-être même, il n’eût une sympathie, un peu ironique, pour sa candeur. Mais il se gardait bien de n’en pas profiter; et, tout en méprisant les mauvais sentiments de Rodolphe, il les exploitait honteusement. Il flattait sa vanité et sa jalousie, acceptait ses rebuffades avec déférence, et le tenait au courant des potins scandaleux de la ville, en particulier, de tout ce qui concernait Christophe, – dont il était toujours merveilleusement informé. Il en arrivait à ses fins; et Rodolphe, malgré son avarice, se laissait carotter par Ernst, comme Christophe.
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