Romain Rolland - Jean-Christophe Tome III
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Ce n’était pas seulement le plaisir qui les liait; c’était une poésie indéfinissable de souvenirs et de rêves, – les leurs? ou ceux des êtres qui avaient aimé avant eux, qui avaient été avant eux, – en eux?… Ils gardaient sans se le dire, sans le savoir peut-être, la fascination des premières minutes où ils s’étaient rencontrés dans le bois, des premiers jours, des premières nuits passées ensemble, ces sommeils, dans les bras l’un de l’autre, immobiles, sans pensée, noyés dans un torrent d’amour et de joie silencieuse. De brusques évocations, des images, des pensées sourdes, dont le frôlement les faisait secrètement pâlir et fondre de volupté, les entouraient comme d’un bourdonnement d’abeilles. Lumière brûlante et tendre… Le cœur défaille et se tait, accablé par une douceur trop grande. Silence, langueur de fièvre, sourire mystérieux et las de la terre qui frissonne aux premiers soleils du printemps… Un frais amour de deux corps juvéniles est un matin d’avril. Il passe comme avril. La jeunesse du cœur est un déjeuner de soleil.
Rien n’était mieux fait pour resserrer l’amour de Christophe pour Ada, que la façon dont les autres le jugeaient.
Dès le lendemain de leur première rencontre, tout le quartier était informé. Ada ne faisait rien pour cacher l’aventure, elle tenait à se faire honneur de sa conquête. Christophe eût préféré plus de discrétion; mais il se sentait poursuivi par la curiosité des gens; et comme il ne voulait pas avoir l’air de fuir devant elle, il s’affichait avec Ada. La petite ville jasait. Les collègues de Christophe à l’orchestre lui faisaient des compliments goguenards, auxquels il ne répondait pas, parce qu’il n’admettait point qu’on se mêlât de ses affaires. Au château, son manque de tenue était blâmé. La bourgeoisie jugeait sa conduite avec sévérité. Il perdit ses leçons de musique dans certaines familles. Chez d’autres, les mères se crurent obligées d’assister dorénavant à la répétition de leurs filles, l’air soupçonneux, comme si Christophe avait eu l’intention d’enlever ces précieuses personnes. Les demoiselles étaient censées tout ignorer. Naturellement, elles savaient tout; et tout en battant froid à Christophe pour son manque de goût, elles mouraient d’envie d’avoir plus de détails. Il n’y avait que dans le petit commerce et chez les employés de magasin, que Christophe était populaire; mais il ne le resta point: il était aussi agacé par l’approbation des uns que par le blâme des autres; et ne pouvant rien contre le blâme, il s’arrangea de façon à ne pas garder l’approbation: ce qui n’était pas très difficile. Il était indigné de l’indiscrétion générale.
Les plus excités contre lui étaient Justus Euler et la famille Vogel. L’inconduite de Christophe leur semblait un outrage personnel. Ils n’avaient pourtant fondé sur lui aucun projet sérieux: ils se défiaient, – madame Vogel surtout, – de ces caractères d’artiste. Mais comme ils avaient l’esprit naturellement chagrin, et toujours porté à croire qu’ils étaient persécutés par le sort, ils se persuadèrent qu’ils tenaient au mariage de Christophe avec Rosa, dès qu’ils furent bien certains que ce mariage n’aurait pas lieu: ils virent là une marque de leur malchance accoutumée. La logique eût voulu, si la fatalité était responsable de leur mécompte, que Christophe ne le fût pas; mais la logique des Vogel était celle qui leur permettait de trouver le plus de raisons de se plaindre. Ils jugèrent donc que si Christophe se conduisait mal, ce n’était pas seulement pour son plaisir, mais pour les offenser. Ils étaient d’ailleurs scandalisés. Très religieux, moraux, pleins de vertus familiales, ils étaient de ceux pour qui le péché de la chair est le plus honteux de tous, le plus grave, presque le seul, parce qu’il est le seul redoutable, – (il est trop évident que des gens comme il faut ne seront jamais tentés de voler ni de tuer). – Aussi Christophe leur parut foncièrement malhonnête, et ils changèrent de façons à son égard. Ils lui faisaient une mine glaciale, et se détournaient de lui sur son passage. Christophe, qui ne tenait point à leur conversation, haussait les épaules de toutes ces simagrées. Il feignait de ne pas remarquer les insolences d’Amalia, qui, tout en affectant de l’éviter avec mépris, faisait tout pour qu’il l’abordât, afin qu’elle pût lui dire ce qu’elle avait sur le cœur.
Christophe n’était touché que par l’attitude de Rosa. La petite le condamnait plus durement que tous les siens. Non que ce nouvel amour de Christophe lui parût détruire les dernières chances qu’elle avait d’être aimée de lui: elle savait qu’elle n’en avait aucune – (bien qu’elle continuât peut-être d’espérer… elle espérait toujours!). – Mais elle s’était fait de Christophe une idole; et cette idole s’écroulait. C’était la pire douleur… oui, une douleur plus cruelle, dans l’innocence et l’honnêteté de son cœur, que d’être dédaignée et oubliée par lui. Élevée d’une façon puritaine, dans une morale étroite, à laquelle elle croyait passionnément, ce qu’elle avait appris de Christophe ne l’avait pas seulement désolée, mais écœurée. Elle avait déjà souffert, quand il aimait Sabine; elle avait commencé de perdre certaines de ses illusions sur son héros. Que Christophe pût aimer une âme aussi médiocre lui semblait inexplicable et peu glorieux. Mais du moins, cet amour était pur, et Sabine n’en était pas indigne. Enfin la mort avait passé là-dessus, et avait tout sanctifié… Mais qu’aussitôt après, Christophe aimât une autre, – et quelle autre! – c’était bas, c’était odieux! Elle en venait à prendre la défense de la morte contre lui. Elle ne lui pardonnait pas de l’avoir oubliée… – Hélas! il y pensait plus qu’elle; mais elle ne se doutait pas qu’il pût y avoir place, dans un cœur passionné, pour deux sentiments à la fois; elle croyait qu’on ne peut rester fidèle au passé, sans sacrifier le présent. Pure et froide, elle n’avait aucune idée de la vie, ni de Christophe; tout lui paraissait devoir être pur, étroit, et soumis au devoir, comme elle. Modeste dans toute son âme et de toute sa personne, elle n’avait qu’un orgueil: celui de la pureté; elle l’exigeait de soi et des autres. Que Christophe se fût ainsi abaissé, elle ne le lui pardonnait pas, elle ne le lui pardonnerait jamais.
Christophe essaya de lui parler, sinon de s’expliquer avec elle. – (Que lui aurait-il dit? Qu’aurait-il pu dire à une fillette puritaine et naïve comme elle?) – Il eût voulu l’assurer qu’il était son ami, qu’il tenait à son estime, et qu’il y avait encore droit. Il voulait empêcher qu’elle s’éloignât absurdement de lui. – Mais Rosa le fuyait, avec un silence sévère; et il sentait qu’elle le méprisait.
Il en avait chagrin et colère. Il avait conscience qu’il ne méritait pas ce mépris; et pourtant, il finissait par en être bouleversé: il se jugeait coupable. Les reproches les plus amers, c’était lui qui se les faisait, en pensant à Sabine. Il se torturait:
– Mon Dieu! comment est-ce possible? Comment est-ce que je suis?…
Mais il ne pouvait pas résister au courant qui l’emportait. Il pensait que la vie est criminelle; et il fermait les yeux pour ne pas la voir, et vivre. Il avait un tel besoin de vivre, d’être heureux, d’aimer, de croire!… Non, il n’y avait rien de méprisable dans son amour! Il savait qu’il pouvait n’être pas sage, pas intelligent, pas très heureux même, en aimant Ada; mais qu’y avait-il là de vil? À supposer – (il s’efforçait d’en douter) – que Ada n’eût pas une très grande valeur morale, en quoi l’amour qu’il avait pour elle en était-il moins pur? L’amour est dans celui qui aime, non dans celui qu’on aime. Tant vaut celui qui aime, tant vaut l’amour. Tout est pur chez les purs. Tout est pur chez les forts et chez ceux qui sont sains. L’amour, qui pare certains oiseaux de leurs plus belles couleurs, fait sortir des âmes honnêtes ce qu’elles ont de plus noble. Le désir de ne montrer à l’autre rien qui ne soit digne de lui, fait qu’on ne prend plus plaisir qu’aux pensées et aux actes qui sont en harmonie avec la belle image que l’amour à sculptée. Et le bain de jeunesse où l’âme se retrempe, le rayonnement sacré de la force et de la joie, sont beaux et bienfaisants, et rendent plus grand le cœur.
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