Romain Rolland - Jean-Christophe Tome III
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Quand le repas fut fini, ils se disposèrent à partir. Ils avaient deux kilomètres à faire, à travers bois, pour rejoindre la station du bateau. Ada se leva la première, et Christophe la suivit. Ils attendirent sur le perron que les autres fussent prêts; – sans parler, côte à côte, dans le brouillard épais que perçait à peine l’unique lanterne allumée devant la porte de l’auberge. – Myrrha s’attardait devant le miroir.
Ada saisit la main de Christophe, et l’entraîna le long de la maison, vers le jardin, dans l’ombre. Sous un balcon, d’où tombait une draperie de vigne vierge, ils se tinrent cachés. Les lourdes ténèbres les entouraient. Ils ne se voyaient même pas. Le vent remuait les cimes des sapins. Il sentait, enlacés à ses doigts, les doigts tièdes de Ada, et le parfum d’une fleur d’héliotrope qu’elle avait à son sein.
Brusquement, elle l’attira contre elle; la bouche de Christophe rencontra la chevelure de Ada, mouillée par le brouillard, baisa ses yeux, ses cils, ses narines, et ses grasses pommettes, et le coin de sa bouche, cherchant, trouvant ses lèvres, y restant attachée.
Les autres étaient sortis. On appelait:
– Ada!…
Ils étaient immobiles, ils respiraient à peine, pressant l’un contre l’autre leur bouche et leur corps.
Ils entendirent Myrrha:
– Ils sont partis devant.
Les pas de leurs compagnons s’éloignèrent dans la nuit. Ils se serrèrent plus fort, en silence, étouffant sur leurs lèvres un murmure passionné.
Une horloge de village sonna au loin. Ils s’arrachèrent à leur étreinte. Il leur fallait bien vite courir à la station. Sans un mot, ils se mirent en route, bras et mains enlacés, réglant leur marche sur le pas l’un de l’autre, – un petit pas rapide et décidé, comme elle. La route était déserte, la campagne vide d’êtres, ils ne voyaient pas à dix pas devant eux; ils allaient, sereins et sûrs, dans la nuit bien-aimée. Jamais ils ne butaient contre les cailloux du chemin. Comme ils étaient en retard, ils prirent un raccourci. Le sentier, après avoir descendu quelque temps au milieu des vignes, se mit à remonter, et serpenta longuement sur le flanc de la colline. Ils entendaient, dans le brouillard, le bruissement du fleuve et les palettes sonores du bateau qui venait. Ils laissèrent le chemin, et coururent à travers champs. Ils se trouvèrent enfin sur la berge du Rhin, mais assez loin encore de la station. Leur sérénité n’en fut pas altérée. Ada avait oublié sa fatigue du soir. Il leur semblait qu’ils auraient pu marcher toute la nuit, ainsi, sur l’herbe silencieuse, dans la brume flottante, plus humide et plus dense le long du fleuve enveloppé d’une blancheur lunaire. La sirène du bateau mugit, le monstre invisible s’éloigna lourdement. Ils dirent en riant:
– Nous prendrons le suivant.
Sur la grève du fleuve, un doux remous de vagues vint se briser à leurs pieds.
À l’embarcadère du bateau, on leur dit:
– Le dernier vient de partir.
Le cœur de Christophe battit. La, main de Ada serra plus fort le bras de son compagnon:
– Bah! dit-elle, il y en aura bien un, demain.
À quelques pas, dans un halo de brouillard, la lueur falote d’une lanterne accrochée à un poteau, sur une terrasse, au bord du fleuve. Un peu plus loin, quelques vitres éclairées, une petite auberge.
Ils entrèrent dans le jardin minuscule. Le sable grésillait sous leurs pas. Ils trouvèrent à tâtons les marches de l’escalier. Dans la maison, quand ils entrèrent, on commençait à éteindre. Ada, au bras de Christophe, demanda une chambre. La pièce où on les conduisit donnait sur le jardinet. Christophe, en se penchant à la fenêtre, vit la lueur phosphorescente du fleuve, et l’œil de la lanterne, sur la vitre de laquelle s’écrasaient des moustiques aux grandes ailes. La porte se referma. Ada restait debout près du lit, et souriait. Il n’osait la regarder. Elle ne le regardait pas non plus; mais à travers ses cils, elle suivait tous les mouvements de Christophe. Le plancher craquait à chaque pas. On entendait les moindres bruits de la maison. Ils s’assirent sur le lit, et s’étreignirent en silence.
La lueur vacillante du jardin s’est éteinte. Tout s’est éteint…
La nuit… Le gouffre… Ni lumière, ni conscience… L’Être. La force de l’Être, obscure et dévorante. La toute-puissante joie. La déchirante joie. La joie qui aspire l’être, comme le vide la pierre. La trombe de désir qui suce la pensée. L’absurde et délirante Loi des mondes aveugles et ivres qui roulent dans la nuit…
La nuit… Leur souffle mêlé, la tiédeur dorée des deux corps qui se fondent, les abîmes de torpeur où ils tombent ensemble… la nuit qui est des nuits, les heures qui sont des siècles, les secondes qui sont la mort… Les rêves en commun, les paroles à yeux clos, les doux et furtifs contacts des pieds nus qui se cherchent à demi-endormis, les larmes et les rires, le bonheur de s’aimer dans le vide des choses, de partager ensemble le néant du sommeil, les images tumultueuses qui flottent dans le cerveau, les hallucinations de la nuit bruissante… Le Rhin clapote dans une anse, au pied de la maison; dans le lointain, ses flots sur des brisants font comme une petite pluie qui tombe sur le sable. Le ponton du bateau craque et geint sous la pesée de l’eau. La chaîne qui l’attache se tend et se détend avec un cliquetis de ferrailles usées. La voix du fleuve monte, elle remplit la chambre. Le lit semble une barque. Ils sont entraînés, côte à côte, par le courant vertigineux, – suspendus dans le vide, comme un oiseau qui plane. La nuit devient plus noire, et le vide plus vide. Ils se serrent plus étroitement l’un contre l’autre. Ada pleure, Christophe perd conscience, ils disparaissent tous deux sous les flots de la nuit…
La nuit… La mort… – Pourquoi revivre?…
La lueur du petit jour frotte les vitres mouillées. La lueur de la vie se rallume dans les corps alanguis. Il s’éveille. Les yeux de Ada le regardent. Leurs têtes sont appuyées sur le même oreiller. Leurs bras sont liés. Leurs lèvres se touchent. Une vie tout entière passe en quelques minutes: des journées de soleil, de grandeur et de calme…
«Où suis-je? Et suis-je deux? Suis-je encore? Je ne sens plus mon être. L’infini m’entoure: j’ai l’âme d’une statue, aux larges yeux tranquilles, pleins d’une paix olympienne…»
Ils retombent dans les siècles de sommeil. Et les bruits familiers de l’aube, les cloches lointaines, une barque qui passe, deux rames d’où l’eau s’égoutte, les pas sur le chemin, caressent sans le troubler leur bonheur endormi, en leur rappelant qu’ils vivent, et le leur faisant goûter…
Le bateau qui s’ébrouait devant la fenêtre arracha Christophe à sa torpeur. Ils étaient convenus de partir à sept heures, afin d’être revenus en ville, à temps pour leurs occupations habituelles. Il chuchota:
– Entends-tu?
Elle ne rouvrit pas les yeux, elle sourit, elle avança les lèvres, elle fit un effort pour l’embrasser, puis laissa retomber sa tête sur l’épaule de Christophe… Par les carreaux de la fenêtre, il vit glisser sur le ciel blanc la cheminée du bateau, la passerelle vide, et des torrents de fumée. Il s’engourdit de nouveau…
Une heure s’enfuit, sans qu’il s’en aperçût. En l’entendant sonner, il eut un sursaut de surprise:
– Ada!… dit-il doucement dans l’oreille de son amie. Hedi! répéta-t-il. Il est huit heures.
Les yeux toujours fermés, elle fronça les sourcils et la bouche avec mauvaise humeur.
– Oh! laisse-moi dormir! dit-elle.
Et, se dégageant de ses bras, en soupirant de fatigue, elle lui tourna le dos, et se rendormit de l’autre côté.
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