Romain Rolland - Jean-Christophe Tome III
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– Es-tu contente ici?
– Oui, je m’amuse…
– Tu ne veux pas revenir?
– Non!
Il l’avait lâchée. Cette indifférence d’enfant le désolait. Pauvre Sabine!… C’était elle pourtant, un peu d’elle… Si peu! L’enfant ne ressemblait pas à sa mère: il avait passé en elle, mais il n’était pas elle; à peine avait-il gardé de ce mystérieux passage un parfum très léger de l’être disparu: des inflexions de voix, un petit froncement de lèvres, une façon de ployer la tête. Le reste de la personne était tout un autre être; et cet être mêlé à celui de Sabine répugnait à Christophe, sans qu’il se l’avouât.
Ce n’était qu’en lui-même que Christophe retrouvait l’image de Sabine. Partout elle le suivait, elle flottait autour de lui; mais il ne se sentait véritablement avec elle, que quand il était seul. Nulle part, elle n’était plus près de lui que dans ce refuge, sur la colline, loin des regards au milieu de ce pays, plein de son souvenir. Il faisait des lieues pour y venir, il y montait en courant, le cœur battant, comme à un rendez-vous: c’en était un, en effet. Dès qu’il était arrivé, il se couchait à terre, – cette même terre, où son corps était couché; – il fermait les yeux: et elle l’envahissait. Il ne voyait pas ses traits, il n’entendait pas sa voix: il n’en avait pas besoin; elle entrait en lui, elle le prenait, il la possédait tout entière. Dans cet état d’hallucination passionnée, il n’avait même pas la force de penser, il ne savait pas ce qui se passait, il ne savait rien, sinon qu’il était avec elle.
Cet état dura peu. – À dire vrai, il ne fut tout à fait sincère qu’une seule fois. Dès le lendemain, la volonté y avait part. Et depuis lors, vainement Christophe tâcha de le faire revivre. C’est alors seulement qu’il pensa à évoquer en lui la figure et la forme précise de Sabine: jusque-là, il n’y songeait point. Il y réussit, par éclairs, et il en était tout illuminé. Mais c’était au prix d’heures d’attente et de nuit.
– Pauvre Sabine! pensait-il, ils t’oublient tous, il n’y a que moi qui t’aime, qui te garde pour toujours, ô mon précieux trésor! Je t’ai, je te tiens, je ne te laisserai pas échapper!…»
Il parlait ainsi, parce que déjà elle lui échappait: elle fuyait de sa pensée, comme l’eau au travers des doigts. Il revenait toujours, fidèle au rendez-vous. Il voulait penser à elle, et il fermait les yeux. Mais il lui arrivait, après une demi-heure, une heure, deux heures parfois, de s’apercevoir qu’il n’avait pensé à rien. Les bruits de la vallée, le bouillonnement des écluses, les clochettes de deux chèvres qui broutaient sur la colline, le bruit du vent dans les petits arbres grêles, au pied desquels il était étendu, imbibaient sa pensée poreuse et molle, comme une éponge. Il s’indignait contre sa pensée: elle s’efforçait de lui obéir, et de fixer l’image disparue à laquelle il voulait lier sa vie; mais sa pensée retombait, lasse et endolorie, et de nouveau elle se livrait, avec un soupir de soulagement, au flot paresseux des sensations.
Il secoua sa torpeur. Il parcourut la campagne en tous sens, à la recherche de Sabine. Il la cherchait dans le miroir, où son sourire avait passé. Il la cherchait au bord de la rivière, où ses mains s’étaient trempées. Mais le miroir et l’eau ne lui renvoyaient que son propre reflet. L’excitation de la marche, l’air frais, son sang vigoureux qui battait, réveillèrent des musiques en lui. Il voulut se donner le change:
– Ô Sabine!… soupirait-il.
Il lui dédia ces chants, il entreprit de faire revivre dans sa musique son amour et sa peine… Il avait beau faire: amour et peine revivaient bien; mais la pauvre Sabine n’y trouvait pas son compte. Amour et peine regardaient vers l’avenir, et non vers le passé. Christophe ne pouvait rien contre sa jeunesse. La sève remontait en lui avec une impétuosité nouvelle. Son chagrin, ses regrets, son chaste et brûlant amour, ses désirs refoulés, exaspéraient sa fièvre. En dépit de son deuil, son cœur battait des rythmes allègres et violents; des chants emportés bondissaient sur des mètres ivres: tout célébrait la vie, la tristesse même prenait un caractère de fête. Christophe était trop franc pour persister à se faire illusion; et il se méprisait. Mais la vie l’emportait; et triste, l’âme pleine de mort et le corps plein de vie, il s’abandonna à sa force renaissante, à la joie délirante et absurde de vivre, que la douleur, la pitié, le désespoir, la blessure déchirante d’une perte irréparable, tous les tourments de la mort, ne font qu’aiguillonner et aviver chez les forts, en labourant leurs flancs d’un éperon furieux.
Christophe savait d’ailleurs qu’il gardait en lui, dans les retraites souterraines de l’âme, un asile inaccessible, inviolable, où l’ombre de Sabine était close. Le torrent de la vie ne saurait l’emporter. Chacun porte au fond de lui comme un petit cimetière de ceux qu’il a aimés. Ils y dorment, des années, sans que rien vienne les troubler. Mais un jour vient, – on le sait, – où la fosse se rouvre. Les morts sortent de leur tombe, et sourient de leurs lèvres décolorées – aimantes, toujours – à l’aimé, à l’amant, dans le sein duquel leur souvenir repose, comme l’enfant qui dort dans les entrailles maternelles.
III. ADA
Après l’été pluvieux, l’automne rayonnait. Dans les vergers, les fruits pullulaient sur les branches. Les pommes rouges brillaient comme des billes d’ivoire. Quelques arbres déjà revêtaient hâtivement leur plumage éclatant de l’arrière-saison: couleur de feu, couleur de fruits, couleur de melon mûr, d’orange, de citron, de cuisine savoureuse, de viandes rissolées. Des lueurs fauves s’allumaient de toutes parts dans les bois; et des prairies sortaient les petites flammes roses des colchiques diaphanes.
Il descendait une colline. C’était une après-midi de dimanche. Il marchait à grands pas, courant presque, entraîné par la pente. Il chantait une phrase, dont le rythme l’obsédait depuis le commencement de la promenade. Rouge, débraillé, il allait, agitant les bras, et roulant les yeux comme un fou, lorsqu’à un tournant du chemin, il se trouva brusquement en présence d’une grande fille blonde, qui, juchée sur un mur, et tirant de toutes ses forces une grosse branche d’arbre, se régalait goulûment de petites prunes violettes. Ils furent aussi surpris l’un que l’autre. Elle le regarda, effarée, la bouche pleine; puis elle éclata de rire. Il en fit autant. Elle était plaisante à voir avec sa figure ronde encadrée de cheveux blonds frisottants, qui faisaient autour d’elle comme une poussière de soleil, ses joues pleines et roses, ses larges yeux bleus, son nez un peu gros, impertinemment retroussé, sa bouche petite et très rouge, montrant des dents blanches, aux canines fortes et avançantes, son menton gourmand, et toute son abondante personne, grande et grasse, bien faite, solidement charpentée. Il lui cria:
– Bon appétit!
et voulut continuer son chemin. Mais elle l’appela:
– Monsieur! Monsieur! Voulez-vous être gentil? Aidez-moi à descendre. Je ne peux plus…
Il revint, et lui demanda comment elle avait fait pour monter.
– Avec mes griffes… C’est toujours facile de monter…
– Surtout quand il y a des fruits appétissants qui pendent au-dessus de votre tête…
– Oui… Mais quand on a mangé, on n’a plus de courage. On ne peut plus retrouver le chemin.
Il la regardait, perchée. Il dit:
– Vous êtes très bien ainsi. Restez là bien tranquille. Je viendrai vous voir demain. Bonsoir!
Mais il ne bougea pas, planté au-dessous d’elle.
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