Romain Rolland - Jean-Christophe Tome III

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Vaste roman cyclique, ce roman fleuve est un signe d'amour et d'espoir adressé à la génération suivante. Le héros, un musicien de génie, doit lutter contre la médiocrité du monde. Mêlant réalisme et lyrisme, cette fresque est le tableau du monde de la fin du XIXème siècle au début du vingtième.

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Elle feignit d’avoir peur, et le supplia, avec de petites mines, de ne pas l’abandonner. Ils restaient à se regarder, en riant. Elle dit, en lui montrant la branche, à laquelle elle était accrochée:

– En voulez-vous?

Le respect de la propriété ne s’était pas développé chez Christophe, depuis le temps de ses courses avec Otto: Il accepta sans hésiter. Elle s’amusa à le bombarder de prunes. Quand il eut mangé, elle dit:

– Maintenant!…

Il prit un malin plaisir à la faire attendre. Elle s’impatientait sur son mur. Enfin il dit:

– Allons!

et lui tendit les bras.

Mais au moment de sauter, elle se ravisa:

– Attendez! Il faut d’abord faire des provisions!

Elle cueillit les plus belles prunes, qui étaient à sa portée, et en remplit son corsage rebondi:

– Attention! Ne les écrasez pas!

Il avait presque envie de le faire.

Elle se baissa sur le mur, et sauta dans ses bras. Bien qu’il fût solide, il plia sous le poids, et faillit l’entraîner en arrière. Ils étaient de même taille. Leurs figures se touchaient. Il baisa ses lèvres humides et sucrées du jus des prunes; et elle lui rendit son baiser sans plus de façons.

– Où allez-vous? demanda-t-il.

– Je ne sais pas.

– Vous vous promeniez seule?

– Non. Je suis avec des amis. Mais je les ai perdus… Hé ho! fit-elle brusquement, en appelant de toutes ses forces.

Rien ne répondit.

Elle ne s’en préoccupa pas autrement. Ils se mirent à marcher, au hasard, droit devant eux.

– Et vous, où allez-vous? dit-elle.

– Je n’en sais rien non plus.

– Très bien, Nous allons ensemble.

Elle sortit des prunes de son corsage entre-bâillé, et se mit à les croquer.

– Vous allez vous faire mal, dit-il.

– Jamais! Toute la journée j’en mange.

Par la fente du corsage, il voyait la chemisette.

– Elles sont toutes chaudes maintenant, dit-elle.

– Voyons!

Elle lui en tendit une, en riant. Il la mangea. Elle le regardait du coin de l’œil, en suçant ses fruits comme un enfant. Il ne savait trop comment l’aventure finirait. Il est probable qu’elle du moins s’en doutait. Elle attendait.

– Hé ho! cria-t-on dans le bois.

– Hé ho! répondit-elle… Ah! les voici! dit-elle à Christophe. Ce n’est pas malheureux!

Elle pensait au contraire que c’était plutôt malheureux. Mais la parole n’a pas été donnée à la femme pour dire ce qu’elle pense… Grâce à Dieu! Il n’y aurait plus de morale possible sur terre…

Les voix se rapprochaient. Ses amis allaient déboucher sur le chemin. Elle sauta d’un bond le fossé de la route, grimpa le talus qui la bordait, et se cacha derrière les arbres. Il la regardait faire, étonné. Elle lui fit signe impérieusement de venir. Il la suivit. Elle s’enfonça dans l’intérieur du bois.

– Hé ho! fit-elle de nouveau, quand ils furent assez loin… Il faut bien qu’ils me cherchent! expliqua-t-elle à Christophe.

Les gens s’étaient arrêtés sur la route et écoutaient d’où venait la voix. Ils répondirent et entrèrent à leur tour dans le bois. Mais elle ne les attendit pas. Elle s’amusa à faire de grands crochets à droite et à gauche. Ils s’époumonaient à l’appeler. Elle les laissait faire, puis elle allait crier dans la direction opposée. À la fin, ils se lassèrent, et, sûrs que le meilleur moyen de la faire venir était de ne point la chercher, ils crièrent:

– Bon voyage!

et partirent en chantant.

Elle fut furieuse qu’ils ne se souciassent pas plus d’elle. Elle avait bien cherché à se débarrasser d’eux; mais elle n’admettait pas qu’ils en prissent si facilement leur parti. Christophe faisait sotte figure: ce jeu de cache-cache avec une fille qu’il ne connaissait pas, le divertissait médiocrement; et il ne pensait point à mettre à profit leur solitude. Elle n’y pensait pas davantage: dans son dépit, elle oubliait Christophe.

– Oh! c’est trop fort, dit-elle, en tapant des mains, voilà qu’ils me laissent ainsi?

– Mais, dit Christophe, c’est vous qui l’avez voulu.

– Pas du tout!

– Vous les fuyez.

– Si je les fuis, c’est mon affaire, ce n’est pas la leur. Eux, ils doivent me chercher. Et si j’étais perdue?…

Elle s’apitoyait déjà sur ce qui aurait pu arriver, si… si le contraire de ce qui était, avait été.

– Oh! je m’en vais les secouer! dit-elle.

Elle rebroussa chemin, à grandes enjambées.

Sur la route, elle se souvint de Christophe, et le regarda de nouveau. – Mais il était trop tard. Elle se mit à rire. Le petit démon qui était en elle l’instant d’avant, n’y était plus. En attendant qu’il en vînt un autre, elle voyait Christophe avec des yeux indifférents. Et puis, elle avait faim. Son estomac lui rappelait qu’il était l’heure de souper; elle avait hâte de regagner ses amis à l’auberge. Elle prit le bras de Christophe, elle s’appuyait dessus de toutes ses forces, elle geignait et se disait harassée. Cela ne l’empêcha point d’entraîner Christophe le long d’une pente, en courant et criant et riant, comme une folle.

Ils causèrent. Elle apprit qui il était; elle ne connaissait pas son nom, et parut n’attacher qu’une médiocre estime à son titre de musicien. Il sut qu’elle était demoiselle de magasin chez une modiste de la Kaisersstrasse, (la rue la plus élégante de la ville); elle se nommait Adelheid, – pour les amis, Ada. Ses compagnons de promenade étaient une de ses amies, qui travaillait dans la même maison qu’elle, et deux jeunes gens très bien, un employé à la banque Weiller, et un commis d’un grand magasin de nouveautés. Ils profitaient de leur dimanche; ils avaient décidé d’aller dîner à l’auberge du Brochet, d’où l’on a une belle vue sur le Rhin, et de revenir ensuite par le bateau.

La compagnie était déjà installée à l’auberge, quand ils y arrivèrent. Ada ne manqua point de faire une scène à ses amis; elle se plaignit de leur lâche abandon, et présenta Christophe, en disant qu’il l’avait sauvée. Ils ne tinrent aucun compte de ses doléances; mais ils connaissaient Christophe, l’employé de réputation, le commis pour avoir entendu quelques morceaux de lui, – (il crut bon d’en fredonner un air, tout aussitôt); – et le respect qu’ils lui témoignèrent fit impression sur Ada, d’autant plus que Myrrha, l’autre jeune femme, – (elle se nommait en réalité Hansi, ou Johanna), – une brune aux yeux clignotants, au front osseux, aux cheveux tirés, figure de Chinoise, un peu grimaçante, mais spirituelle et non sans charme, avec son museau de chèvre et son teint huileux et doré, – se hâta de faire des avances à monsieur le Hof-Musicus . Ils le prièrent de vouloir bien honorer leur repas de sa présence.

Il ne s’était jamais trouvé à pareille fête; car chacun le comblait d’égards, et les deux femmes, en bonnes amies, cherchaient à se le voler l’une à l’autre. Toutes deux lui firent la cour: Myrrha, avec des manières cérémonieuses et des yeux sournois, le frôlant de la jambe sous la table, – Ada, effrontément, jouant de ses belles prunelles, de sa belle bouche, et de toutes les ressources de séduction de sa belle personne. Ces coquetteries un peu grossières gênaient et troublaient Christophe. Ces deux filles hardies le changeaient des figures ingrates qui l’entouraient chez lui. Myrrha l’intéressait, il la devinait plus intelligente que Ada; mais ses façons obséquieuses et son sourire ambigu lui causaient un mélange d’attrait et de répulsion. Elle ne pouvait lutter contre le rayonnement de vie et de plaisir qui se dégageait de Ada; et elle le savait bien. Quand elle vit que la partie était perdue pour elle, elle n’insista point, se replia sur elle-même, continua de sourire, et, patiente, attendit son jour. Ada, se voyant maîtresse du terrain, ne chercha pas à pousser ses avantages; ce qu’elle en avait fait était surtout pour déplaire à son amie: elle y avait réussi, elle était satisfaite. Mais à son jeu elle s’était prise elle-même. Dans les yeux de Christophe, elle sentait la passion qu’elle avait allumée; et cette passion s’allumait en elle. Elle se tut, elle cessa ses agaceries vulgaires: ils se regardèrent en silence; ils avaient sur leur bouche le goût de leur baiser. De temps en temps, par saccades, ils prenaient part bruyamment aux plaisanteries des autres convives; puis ils retombaient dans leur silence, se regardant à la dérobée. À la fin, ils ne se regardaient même plus, comme s’ils craignaient de se trahir. Absorbés en eux-mêmes, ils couvaient leur désir.

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