Romain Rolland - Jean-Christophe Tome III
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Il resta étendu auprès d’elle. Une chaleur égale coulait dans leurs deux corps. Il se mit à rêver. Son sang coulait à flots larges et calmes. Ses sens limpides percevaient les moindres impressions avec une fraîcheur ingénue. Il jouissait de sa force et de son adolescence. Il avait, sans le vouloir, la fierté d’être un homme. Il souriait à son bonheur, et il se sentait seul: seul, comme il avait toujours été, plus seul encore peut-être, mais sans aucune tristesse, d’une solitude divine. Plus de fièvre. Plus d’ombres. La nature librement pouvait se refléter dans son âme sereine. Étendu sur le dos, en face de la fenêtre, les yeux noyés dans l’air éblouissant de brouillards lumineux, il souriait:
– Qu’il est bon de vivre!…
Vivre!… Une barque passa… Il pensa soudain à ceux qui ne vivaient plus, à une barque passée où ils étaient ensemble: lui – elle -… Elle?… Non pas celle-ci, celle qui dort près de lui. – Elle, la seule, l’aimée, la pauvre petite morte. – Mais qu’est-ce donc que celle-ci? Comment est-elle là? Comment sont-ils venus dans cette chambre, dans ce lit? Il la regarde, il ne la connaît pas: elle est une étrangère; hier matin, elle n’existait pas pour lui. Que sait-il d’elle? – Il sait qu’elle n’est pas intelligente. Il sait qu’elle n’est pas bonne. Il sait qu’elle n’est pas belle en ce moment, avec sa figure exsangue et bouffie de sommeil, son front bas, sa bouche ouverte pour respirer, ses lèvres gonflées et tendues qui font une moue de carpe. Il sait qu’il ne l’aime point. Et une douleur poignante le transperce, quand il pense qu’il a baisé ces lèvres étrangères, dès la première minute, qu’il a pris ce beau corps indifférent, dès la première nuit qu’ils se sont vus, – et que celle qu’il aimait, il l’a regardée vivre et mourir près de lui, et qu’il n’a jamais osé effleurer ses cheveux, qu’il ne connaîtra jamais le parfum de son être. Plus rien. Tout s’est fondu. La terre lui a tout pris. Il ne l’a pas défendue…
Et tandis que, penché sur l’innocente dormeuse et déchiffrant ses traits, il la regardait avec des yeux mauvais, elle sentit son regard. Inquiète de se voir observée, elle fit un gros effort pour soulever ses paupières pesantes, et pour sourire; et elle dit, d’une langue incertaine, comme un enfant qui se réveille:
– Ne me regarde pas, je suis laide…
Elle retomba aussitôt, tuée de sommeil, sourit encore, balbutia:
– Oh! j’ai tant… tant sommeil!…
et repartit dans ses rêves.
Il ne put s’empêcher de rire; il baisa tendrement sa bouche et son nez enfantins. Puis, après avoir regardé encore un moment dormir cette grande petite fille, il enjamba son corps, et se leva sans bruit. Elle poussa un soupir de soulagement, lorsqu’il fut parti et s’étendit de tout son long, en travers du lit vide. Il prit garde de l’éveiller, en faisant sa toilette, quoiqu’il n’y eût aucun risque; et, quand ce fut fini, il s’assit sur la chaise, auprès de la fenêtre, regarda le fleuve embrumé et fumant, qui semblait rouler des glaçons; et il s’engourdit dans une rêverie, où flottait une musique de pastorale mélancolique.
De temps en temps, elle entr’ouvrait les yeux, le regardait vaguement, mettait quelques secondes à le reconnaître, lui souriait, et passait d’un sommeil dans un autre. Elle lui demanda l’heure.
– Neuf heures moins un quart.
Elle réfléchit, à moitié endormie:
– Qu’est-ce que cela peut bien être, neuf heures moins un quart?
À neuf heures et demie, elle s’étira, soupira, et dit qu’elle se levait.
Dix heures sonnèrent, avant qu’elle eût bougé. Elle se dépita:
– Encore sonner!… Tout le temps, l’heure avance?…
Il rit, et vint s’asseoir sur le lit, auprès d’elle. Elle lui passa les bras autour du cou, et lui raconta ses rêves. Il n’écoutait pas très attentivement, et l’interrompait par de petits mots tendres. Mais elle le faisait taire, et reprenait avec un grand sérieux, comme si ç’avait été des histoires de la plus hante importance:
– Elle était à dîner: il y avait le grand-duc; Myrrha était un chien terre-neuve… non, un mouton frisé, qui servait à table… Ada avait trouvé le moyen de s’élever au-dessus de terre, de marcher, de danser, de se coucher dans l’air. Voilà: c’était bien simple: on n’avait qu’à faire… ainsi… ainsi…; et c’était fait…
Christophe se moquait d’elle. Elle riait aussi, un peu froissée qu’il rît. Elle haussait les épaules:
– Ah! tu ne comprends rien!…
Ils déjeunèrent sur son lit, dans la même tasse, avec la même cuiller.
Elle se leva enfin; elle rejeta ses couvertures, sortit ses beaux grands pieds blancs, ses belles jambes grasses, et se laissa couler sur la descente de lit. Puis elle s’assit pour reprendre haleine, et regarda ses pieds. Enfin, elle frappa des mains, et lui dit de sortir; et, comme il ne se pressait pas, elle le prit par les épaules, et le poussa à la porte, qu’elle referma à clef.
Après qu’elle eut bien musé, regardé et étiré chacun de ses beaux membres, chanté en se lavant un lied sentimental en quatorze couplets, jeté de l’eau à la figure de Christophe qui tambourinait à la fenêtre, et cueilli en partant la dernière rose du jardin, ils prirent le bateau. Le brouillard n’était pas encore dissipé; mais le soleil brillait au travers: on flottait au milieu d’une lumière laiteuse. Ada, assise à l’arrière avec Christophe, l’air assoupi et boudeur, grognait que la lumière lui venait dans les yeux, et que, toute la journée, elle aurait mal à la tête. Et comme Christophe ne prenait pas assez au sérieux ses doléances, elle se renferma dans un silence maussade. Elle avait les yeux à peine ouverts, et l’amusante gravité des enfants qui viennent de se réveiller. Mais une dame élégante étant venue s’asseoir non loin d’elle, à la station suivante, elle s’anima aussitôt, et s’efforça de dire à Christophe des choses sentimentales et distinguées. Elle avait repris avec lui le «vous» cérémonieux.
Christophe se préoccupait de ce qu’elle dirait à sa patronne, pour excuser son retard. Elle ne s’en inquiétait guère:
– Bah! ce n’est pas la première fois.
– Que quoi?…
– Que je suis en retard, dit-elle, vexée de la question.
Il n’osa demander la cause de ces retards.
– Qu’est-ce que tu lui diras?
– Que ma mère est malade, morte…, est-ce que je sais?
Il fut peiné qu’elle parlât si légèrement.
– Je ne voudrais pas que tu mentes.
Elle se froissa:
– D’abord, je ne mens jamais… Et puis, je ne peux pourtant pas lui dire…
Il demanda, moitié plaisant, moitié sérieux:
– Pourquoi pas?
Elle rit, elle haussa les épaules, en disant qu’il était grossier et mal élevé, et qu’elle l’avait prié d’ailleurs de ne plus la tutoyer.
– Est-ce que je n’en ai pas le droit?
– Pas du tout.
– Après ce qui s’est passé?
– Il ne s’est rien passé.
Elle le fixait en riant, d’un air de défi; et, bien qu’elle plaisantât, le plus fort, c’était – (il le sentait) – qu’il ne lui en eût pas coûté beaucoup plus de le dire sérieusement, et presque de le croire. Mais un souvenir plaisant l’égaya sans doute; car elle éclata de rire, en regardant Christophe, et l’embrassa bruyamment, sans se soucier de ses voisins, qui ne semblèrent d’ailleurs s’en étonner aucunement.
Il était maintenant de toutes ses promenades, en compagnie de demoiselles de magasin et de commis de boutique, dont la vulgarité ne lui plaisait guère, et qu’il essayait de perdre en chemin; mais Ada, par esprit de contradiction, n’était plus disposée à s’égarer dans les bois. Lorsqu’il pleuvait, ou que, pour quelque autre raison, on ne sortait pas de la ville, il la menait au théâtre, au musée, au Thiergarten ; car elle tenait à se montrer avec lui. Elle désirait même qu’il l’accompagnât à l’office religieux; mais il était si absurdement sincère, qu’il ne voulait plus mettre les pieds dans une église, depuis qu’il ne croyait plus – (il avait renoncé, sous un autre prétexte, à sa place d’organiste); – et en même temps, il était resté, à son insu, beaucoup trop religieux, pour ne pas trouver sacrilège la proposition de Ada.
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