Romain Rolland - Jean-Christophe Tome III
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Que ses amis le méconnussent, le remplissait d’amertume. Mais le plus grave, c’était que sa mère elle-même commençait à se tourmenter.
La bonne femme était loin de partager l’étroitesse de principes des Vogel. Elle avait vu de trop près les vraies tristesses, pour chercher à en inventer d’autres. Humble, brisée par la vie, en ayant reçu peu de joies, et lui en ayant encore moins demandé, résignée à ce qui venait, et n’essayant pas de le comprendre, elle se fût bien gardée de juger et de censurer les autres: elle ne s’en croyait pas le droit. Elle se trouvait trop bête, pour prétendre qu’ils se trompaient, quand ils ne pensaient pas comme elle; il lui eût paru ridicule de vouloir imposer aux gens les règles inflexibles de sa morale et de sa foi. Au reste, sa morale et sa foi étaient toutes d’instinct: pieuse et pure pour son compte, elle fermait les yeux sur la conduite des autres, avec l’indulgence du peuple pour certaines fautes ou certaines faiblesses. C’était là un des griefs qu’avait jadis contre elle son beau-père, Jean-Michel: elle ne faisait pas assez de distinction entre les personnes honorables et celles qui ne l’étaient point; elle ne craignait pas, dans la rue, ou au marché, de s’arrêter pour serrer la main et parler amicalement à d’aimables filles, fort connues du quartier, et que les femmes comme il faut devaient feindre d’ignorer. Elle s’en remettait à Dieu de distinguer le mal du bien, et de punir ou de pardonner. Elle ne demandait aux autres qu’un peu de cette affectueuse sympathie, qui est si nécessaire pour s’alléger mutuellement la vie. Pourvu qu’on fût bon, c’était l’essentiel pour elle.
Mais, depuis qu’elle habitait chez les Vogel, on était en train de la changer. L’esprit dénigrant de la famille avait fait d’elle d’autant plus facilement sa proie, qu’elle était alors abattue et sans force pour résister. Amalia s’était emparée d’elle; et, du matin au soir, dans ces longs tête à tête, ou les deux femmes travaillaient ensemble, et où Amalia seule parlait, Louisa, passive et écrasée, prenait à son insu l’habitude de tout juger et de tout critiquer. Madame Vogel ne manqua pas de lui dire ce qu’elle pensait de la conduite de Christophe. Le calme de Louisa l’irritait. Elle trouvait indécent que Louisa se préoccupât si peu de ce qui les mettait tous hors d’eux; elle ne fut pas contente, qu’elle n’eût réussi à la troubler tout à fait. Christophe s’en aperçut. Louisa n’osait lui faire de reproches; mais c’étaient, chaque jour, des observations timides, inquiètes, insistantes; et comme, impatienté, il y répondit brusquement, elle ne lui dit plus rien; mais il continuait de lire le chagrin dans ses yeux; et, quand il revenait, il voyait parfois qu’elle avait pleuré. Il connaissait trop sa mère, pour ne pas être sûr que ces inquiétudes ne lui venaient pas d’elle. – Et il savait d’où elles lui venaient.
Il résolut d’en finir. Un soir que Louisa, ne pouvant plus retenir ses larmes, s’était levée de table, au milieu du souper, sans que Christophe pût apprendre ce qui la désolait, il descendit l’escalier, quatre à quatre, et alla frapper à la porte des Vogel. Il bouillait de colère. Il n’était pas seulement indigné de la façon dont madame Vogel agissait avec sa mère; il avait à se venger de ce qu’elle avait soufflé à Rosa contre lui, de ses tracasseries contre Sabine, de tout ce qu’il avait dû tolérer d’elle depuis des mois. Depuis des mois, il portait un faix de rancunes accumulées, dont il avait hâte de se décharger.
Il fit irruption chez madame Vogel, et, d’une voix qui voulait être calme, mais qui tremblait de fureur, il lui demanda ce qu’elle avait bien pu raconter à sa mère pour la mettre dans un tel état.
Amalia le prit fort mal: elle répondit qu’elle disait ce qu’il lui plaisait, qu’elle n’avait à rendre compte de sa conduite à personne, – à lui moins qu’à personne. Et, saisissant l’occasion de placer le discours qu’elle avait préparé, elle ajouta que si Louisa était malheureuse, il n’avait pas à en chercher d’autre raison que sa propre conduite, qui était une honte pour lui et un scandale pour tous.
Christophe n’attendait qu’une attaque pour attaquer. Il cria avec emportement que sa conduite ne regardait que lui, qu’il se souciait fort peu qu’elle plût ou ne plût pas à madame Vogel, que si celle-ci voulait s’en plaindre, elle s’en plaignît à lui, qu’elle pouvait bien lui dire tout ce qu’elle voudrait: ce serait comme s’il pleuvait, mais qu’il lui défendait , – (elle entendait bien?), – il lui défendait d’en rien dire à sa mère, et que c’était une lâcheté de s’attaquer à une pauvre vieille femme malade.
Madame Vogel poussa les hauts cris. Jamais personne n’avait osé lui parler sur ce ton. Elle dit qu’elle ne se laisserait pas faire la leçon par un polisson, – et dans sa propre maison! – Et elle le traita d’une façon outrageante.
Au bruit de la scène, les autres arrivèrent, – sauf Vogel, qui fuyait tout ce qui pouvait être une cause de trouble pour sa santé. Le vieux Euler, pris à témoin par Amalia indignée, pria sévèrement Christophe, de se dispenser à l’avenir de ses observations et de ses visites. Il dit qu’ils n’avaient pas besoin de lui, pour savoir ce qu’ils devaient faire, qu’ils faisaient leur devoir, qu’ils le feraient toujours.
Christophe déclara qu’il partait, et qu’il ne remettrait plus les pieds chez eux. Il ne partit point pourtant, avant de s’être soulagé de ce qu’il avait encore à leur dire sur le compte de ce fameux Devoir, qui était devenu pour lui un ennemi personnel. Il dit que ce Devoir serait capable de lui faire aimer le vice. C’étaient des gens comme eux qui décourageaient du bien, par leur application à le rendre maussade. Ils étaient cause de la séduction qu’on trouve, par contraste, chez ceux qui sont malhonnêtes, mais aimables et riants. C’est profaner le nom de devoir, que l’appliquer à tout, aux plus niaises corvées, aux actes indifférents, avec une rigueur raide et rogue, qui finit par assombrir et empoisonner la vie. Le devoir est exceptionnel: il faut le réserver pour les moments de réel sacrifice, et ne pas couvrir de ce nom sa propre mauvaise humeur et le désir qu’on a d’être désagréable aux autres. Il n’y a pas de raison, parce qu’on à la sottise ou la disgrâce d’être triste, pour vouloir que tous le soient, et pour imposer à tous son régime d’infirme. La première des vertus, c’est la joie. Il faut que la vertu ait la mine heureuse, libre, sans contrainte. Il faut que celui qui fait le bien se fasse plaisir à lui-même. Mais ce prétendu devoir perpétuel, cette tyrannie de maître d’école, ce ton criard, ces discussions oiseuses, cet ergotage aigre et puéril, ce bruit, ce manque de grâce, cette vie dépouillée de tout charme, de toute politesse, de tout silence, ce pessimisme mesquin, qui ne laisse rien perdre de ce qui peut rendre l’existence plus pauvre qu’elle n’est, cette inintelligence orgueilleuse, qui trouve plus facile de mépriser les autres, que de les comprendre, toute cette morale bourgeoise, sans grandeur, sans bonheur, sans beauté, sont odieux et malfaisants: ils font paraître le vice plus humain que la vertu.
Ainsi pensait Christophe; et, dans son désir de blesser qui l’avait blessé, il ne s’apercevait pas qu’il était aussi injuste que ceux dont il parlait.
Sans doute, ces pauvres gens étaient à peu près tels qu’il les voyait. Mais ce n’était pas leur faute: c’était celle de la vie ingrate, qui avait fait leurs figures, leurs gestes et leurs pensées ingrates. Ils avaient subi les déformations de la misère, – non de la grande misère qui tombe d’un seul coup, et qui tue, ou qui forge, – mais de la mauvaise chance, constamment répétée, de la petite misère qui s’épand goutte à goutte, du premier jour au dernier… Grande tristesse! car sous ces enveloppes rugueuses, que de trésors en réserve, de droiture, de bonté, de silencieux héroïsme!… Toute la force d’un peuple, toute la sève de l’avenir.
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