Romain Rolland - Jean-Christophe Tome III

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Jean-Christophe Tome III: краткое содержание, описание и аннотация

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Vaste roman cyclique, ce roman fleuve est un signe d'amour et d'espoir adressé à la génération suivante. Le héros, un musicien de génie, doit lutter contre la médiocrité du monde. Mêlant réalisme et lyrisme, cette fresque est le tableau du monde de la fin du XIXème siècle au début du vingtième.

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Ainsi Ernst se servait et se moquait des deux, impartialement. Aussi tous deux l’aimaient.

*

Malgré toutes ses roueries, Ernst était dans un piteux état, quand il se présenta chez sa mère. Il venait de Munich, où il avait trouvé et, suivant son habitude, perdu presque aussitôt sa dernière place. Il avait dû faire à pied la plus grande partie du chemin, par des pluies torrentielles, et couchant Dieu sait où. Il était couvert de boue, déchiré, semblable à un mendiant, et toussait lamentablement; car il avait pris en route une mauvaise bronchite. Aussi Louisa fut bouleversée, et Christophe courut à lui, ému, quand ils le virent entrer. Ernst, qui avait la larme facile, ne manqua pas d’user de cet effet; et ce fut un attendrissement général: ils pleurèrent tous trois dans les bras l’un de l’autre.

Christophe donna sa chambre; on bassina le lit, on y coucha le malade, qui semblait près de rendre l’âme. Louisa et Christophe s’installèrent à son chevet, se relayèrent pour le veiller. Il fallut un médecin, des remèdes, un bon feu dans la chambre, une nourriture spéciale.

Il fallut songer ensuite à l’habiller des pieds à la tête: linge, chaussures, vêtements, tout était à renouveler. Ernst se laissait faire. Louisa et Christophe se saignaient aux quatre membres pour parer aux dépenses. Ils étaient fort gênés, en ce moment: le nouvel emménagement, un logement plus cher, quoique aussi incommode, moins de leçons pour Christophe et bien plus de dépenses. Ils arrivaient tout juste à joindre les deux bouts. Ils recoururent aux grands moyens. Christophe aurait pu, sans doute, s’adresser à Rodolphe, qui était plus que lui en état de venir en aide à Ernst; mais il ne le voulait pas: il mettait son point d’honneur à secourir seul son frère. Il s’y croyait tenu, en sa qualité de frère aîné, – et parce qu’il était Christophe. En rougissant de honte, il dut accepter, rechercher à son tour, une offre qu’il avait rejetée avec indignation, quinze jours avant, – la proposition qu’un intermédiaire lui avait faite de la part d’un riche amateur inconnu, qui voulait acheter une œuvre musicale pour la donner sous son nom. Louisa se loua à la journée, pour repriser du linge. Ils se cachaient l’un à l’autre leurs sacrifices; ils se mentaient au sujet de l’argent qu’ils rapportaient au logis.

Ernst, convalescent, pelotonné au coin du feu, avoua un jour, entre deux quintes de toux, qu’il avait quelques dettes. – On les paya. Personne ne lui en fit un reproche. Ce n’eût pas été généreux envers un malade, et un enfant prodigue, qui revenait, repentant. Car Ernst semblait transformé par les épreuves et par la maladie. Il parlait, avec des larmes dans la voix, de ses erreurs passées; et Louisa, l’embrassant, le suppliait de ne plus y penser. Il était caressant: il avait toujours su enjôler sa mère par ses démonstrations de tendresse; Christophe jadis en avait été un peu jaloux. À présent, il trouvait naturel que le plus jeune fils, et le plus faible, fût aussi le plus aimé. Lui-même, malgré le peu de différence d’âge, le considérait presque comme un fils, plutôt que comme un frère. Ernst lui témoignait un grand respect; il faisait allusion quelquefois aux charges que s’imposait Christophe, aux sacrifices d’argent…; mais Christophe ne le laissait pas continuer, et Ernst se résignait à les reconnaître d’un regard humble et affectueux. Il approuvait les conseils que Christophe lui donnait; il semblait disposé à changer de vie et à travailler sérieusement, dès qu’il serait rétabli.

Il se rétablissait; mais la convalescence était longue. Le médecin avait déclaré que sa santé, dont il avait abusé, aurait besoin de ménagements. Il continuait donc à rester chez sa mère, à partager le lit de Christophe, à manger de bon appétit le pain que son frère gagnait, et les petits plats friands que Louisa s’ingéniait à préparer pour lui. Il ne parlait point de partir. Louisa et Christophe ne lui en parlaient pas non plus. Ils étaient trop heureux d’avoir retrouvé le fils, le frère qu’ils aimaient.

Peu à peu, dans les longues soirées qu’il passait avec Ernst, Christophe se laissa aller à lui parler plus intimement. Il avait besoin de se confier à quelqu’un. Ernst était intelligent; il avait l’esprit prompt, et comprenait – ou semblait comprendre- à demi-mot. Il y avait plaisir à causer avec lui. Pourtant Christophe n’osait rien dire de ce qui lui tenait le plus au cœur: de son amour. Il était retenu par une sorte de pudeur. Ernst, qui savait tout, ne lui en montrait rien.

Un jour, Ernst, tout à fait guéri, profita d’une après-midi de soleil pour flâner le long du Rhin. En passant devant une bruyante auberge, un peu hors de la ville, où l’on venait danser et boire, le dimanche, il aperçut Christophe attablé avec Ada et Myrrha, qui faisaient grand tapage. Christophe le vit aussi, et rougit. Ernst joua la discrétion, et passa sans l’aborder.

Christophe fut fort gêné de cette rencontre: elle lui faisait sentir plus vivement dans quelle société il se trouvait; et il lui était pénible que son frère l’y vît: non seulement, parce qu’il perdait désormais le droit de juger la conduite de Ernst, mais parce qu’il avait de ses devoirs de frère aîné une idée très haute, très naïve, un peu archaïque, et qui eût semblé ridicule à beaucoup de gens: il pensait qu’en manquant à ces devoirs, comme il faisait, il se dégradait à ses propres yeux.

Le soir, quand ils se retrouvèrent dans la chambre commune, il attendit que Ernst fît une allusion à ce qui s’était passé. Mais Ernst se taisait prudemment, et attendait aussi. Alors, tandis qu’ils se déshabillaient, Christophe se décida à parler de son amour. Il était si troublé qu’il n’osait pas regarder Ernst; et, par timidité, il affectait la brusquerie dans sa façon de parler. Ernst ne l’aidait en rien; il restait muet, ne le regardait pas non plus, mais ne l’en voyait pas moins, et il ne perdait rien de ce que la gaucherie de Christophe et ses paroles maladroites avaient de comique. À peine si Christophe osa nommer Ada; et le portrait qu’il en fit aurait pu convenir aussi bien à toutes les femmes aimées. Mais il parla de son amour; et s’abandonnant peu à peu au flot de tendresse dont son cœur était plein, il dit quel bienfait c’était d’aimer, combien il était misérable avant d’avoir rencontré cette lumière dans sa nuit, et que la vie n’était rien sans un cher et profond amour. L’autre écoutait gravement; il répondit avec tact, ne fit aucune question; mais une poignée de main émue montra qu’il sentait comme Christophe. Ils échangèrent leurs pensées sur l’amour et la vie. Christophe était heureux d’être si bien compris. Ils s’embrassèrent fraternellement, avant de s’endormir.

Christophe prit l’habitude, bien qu’avec beaucoup de timidité toujours et une grande réserve, de confier son amour à Ernst, dont la discrétion le rassurait. Il lui laissait entrevoir ses inquiétudes au sujet de Ada; mais jamais il ne l’accusait; il s’accusait lui-même; et, les larmes aux yeux, il déclarait qu’il ne pourrait plus vivre, s’il venait à la perdre.

Il n’oubliait pas de parler de Ernst à Ada: il louait son esprit, et sa beauté.

Ernst ne faisait pas d’avances à Christophe, pour être présenté à Ada; mais il se renfermait mélancoliquement dans sa chambre et refusait de sortir, disant qu’il ne connaissait personne. Christophe se reprochait, le dimanche, de continuer ses parties de campagne avec Ada, tandis que son frère restait à la maison. Cependant il lui était pénible de n’être pas seul avec son amie; mais il s’accusait d’égoïsme, et il proposa à Ernst de venir avec eux.

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