Romain Rolland - Jean-Christophe Tome III
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Myrrha éclata de rire:
– Mais non, mais non, ne t’inquiète pas!
Elle se pendait à son bras, elle se pressait étroitement contre lui. Un peu plus petite que Christophe, elle levait vers lui, en marchant, ses yeux intelligents et caressants. Elle était vraiment jolie et séduisante. Il la reconnaissait à peine: nul n’était plus changeant. Dans la vie ordinaire, elle avait la figure un peu blême et bouffie; et puis, il suffisait de la moindre excitation, d’une pensée joyeuse, ou du désir de plaire, pour que cet air vieillot disparût, pour que ses joues rosissent, pour que les plis des paupières, au-dessous et autour des yeux, s’effaçassent, pour que le regard s’allumât, et pour que toute la physionomie prît une jeunesse, une vie, et un esprit, que celle de Ada n’avait point. Christophe était surpris de sa métamorphose, et il détournait les yeux des siens: il était un peu troublé d’être seul avec elle. Elle le gênait, elle l’empêchait de rêver à son aise; il n’écoutait pas ce qu’elle disait, il ne lui répondait pas, ou bien tout de travers: il pensait – il voulait penser uniquement à Ada. Il pensait aux bons yeux qu’elle avait tout à l’heure, à son sourire, à son baiser; et son cœur débordait d’amour. Myrrha voulait lui faire admirer comme les bois étaient beaux, avec leurs petites branches fines sur le ciel clair… Oui, tout était beau: le nuage s’était dissipé, Ada lui était revenue, il avait réussi à briser la glace qui était entre eux; ils s’aimaient de nouveau; près ou loin l’un de l’autre, ils ne faisaient plus qu’un. Il respirait avec soulagement: que l’air était léger! Ada lui était revenue… Tout la lui rappelait… Il faisait un peu humide: n’aurait-elle pas froid?… Les jolis arbres étaient poudrés de givre: quel dommage qu’elle ne les vît pas!… Mais il se rappelait le pari engagé, et il hâtait le pas; il était préoccupé de ne pas se tromper de chemin. Il triompha, en arrivant au but:
– Nous sommes les premiers!
Il agitait joyeusement son chapeau. Myrrha le regardait en souriant.
L’endroit où ils se trouvaient était un long rocher abrupt, au milieu des bois. De la plateforme du sommet bordée de buissons de noisetiers et de petits chênes rabougris, ils dominaient les pentes boisées, les cimes des sapins qu’enveloppait une brume violette, et le long ruban du Rhin dans la vallée bleutée. Nul cri d’oiseau. Nulle voix. Pas un souffle. Une journée immobile et, recueillie d’hiver, qui se chauffe frileusement aux pâles rayons d’un soleil engourdi. Par instants, dans le lointain, le bref sifflet d’un train dans la vallée. Christophe, debout au bord du rocher, contemplait le paysage. Myrrha contemplait Christophe.
Il se retourna vers elle, d’un air de bonne humeur:
– Eh bien! les paresseux, je le leur avais bien dit!… Bon! il n’y a qu’à les attendre…
Il s’étendit au soleil, sur la terre crevassée.
– C’est cela, attendons,… dit Myrrha, se décoiffant.
Elle avait, dans le ton, quelque chose de si persifleur qu’il se releva, et la regarda.
– Quoi donc? demanda-t-elle tranquillement.
– Qu’est-ce que tu as dit?
– Je dis: Attendons. Ce n’était pas la peine de me faire courir si vite.
– C’est vrai.
Ils attendirent, couchés tous deux, sur le sol raboteux. Myrrha chantonnait un air. Christophe en fredonnait quelques phrases, Mais il s’interrompait à tout moment, l’oreille aux aguets.
– Je crois que je les entends.
Myrrha continuait de chanter.
– Tais-toi un instant, veux-tu?
Myrrha s’interrompait.
– Non, ce n’est rien.
Elle reprenait sa chanson.
Christophe ne tenait plus en place:
– Ils se sont peut-être perdus.
– Perdus? On ne peut pas se perdre. Ernst sait tous les chemins.
Une idée baroque traversa la tête de Christophe:
– S’ils étaient arrivés les premiers, et s’ils étaient repartis d’ici avant notre arrivée!
Myrrha, étendue sur le dos, et regardant le ciel, fut prise d’un fou rire au milieu de son chant, et faillit s’étrangler. Christophe s’obstinait. Il voulait redescendre à la station, où il disait que leurs amis devaient être déjà. Myrrha se décida enfin à sortir de son immobilité.
– Ce serait le bon moyen de les perdre!… Il n’a jamais été question de la station. C’est ici qu’on doit se retrouver.
Il se rassit près d’elle. Elle s’amusait de son attente. Il sentait son regard ironique qui l’observait. Il commençait à s’inquiéter sérieusement – à s’inquiéter pour eux: il ne les soupçonnait pas. Il se leva de nouveau. Il parla de retourner dans le bois, de les chercher, de les appeler. Myrrha eut un petit gloussement; elle avait tiré de sa poche une aiguille, des ciseaux et du fil; et elle défaisait et repiquait tranquillement les plumes de son chapeau: elle semblait installée pour tout un jour:
– Mais non, mais non, bêta, dit-elle. S’ils voulaient venir, est-ce que tu crois qu’ils ne viendraient pas tout seuls?
Il fut frappé au cœur. Il se retourna vers elle: elle ne le regardait pas, elle était occupée de son ouvrage. Il s’approcha:
– Myrrha! dit-il.
– Hé? fit-elle, sans s’interrompre.
Il s’agenouilla, pour la regarder de plus près:
– Myrrha! répéta-t-il.
– Eh bien donc? demanda-t-elle, en levant les yeux de son ouvrage, et le regardant en souriant. Qu’est-ce qu’il y a?
Elle eut une expression railleuse, en voyant sa figure bouleversée.
– Myrrha! demanda-t-il, la gorge contractée, dis-moi ce que tu penses…
Elle haussa les épaules, sourit, et se remit à travailler.
Il lui prit les mains, il lui enleva le chapeau qu’elle cousait:
– Laisse cela, laisse cela, et dis-moi…
Elle le regarda en face, et attendit. Elle voyait les lèvres de Christophe qui tremblaient.
– Tu penses, dit-il tout bas, que Ernst et Ada…?
Elle sourit:
– Parbleu!
Il eut un sursaut d’indignation:
– Non! Non! Ce n’est pas possible! Tu ne penses pas cela!… Non! Non!
Elle lui mit ses mains sur les épaules, et se tordit de rire:
– Que tu es bête, que tu es bête, mon chéri!
Il la secoua violemment:
– Ne ris pas! Pourquoi ris-tu? Tu ne rirais pas si c’était vrai. Tu aimes Ernst…
Elle continuait de rire, et, l’attirant vers elle, elle l’embrassa. Malgré lui, il lui rendit son baiser. Mais quand il sentit sur ses lèvres ces lèvres, chaudes encore des baisers fraternels, il se rejeta en arrière, il lui maintint la tête à quelque distance de la sienne; il demanda:
– Tu le savais? C’était convenu entre vous?
Elle fit: «oui», en riant.
Christophe ne cria point, il n’eut pas un mouvement de colère. Il ouvrit la bouche, comme s’il ne pouvait plus respirer; il ferma les yeux, et se serra la poitrine avec ses mains: son cœur éclatait. Puis il se coucha par terre, la tête enfoncée dans ses mains, et il fut secoué par une crise de dégoût et de désespoir, comme quand il était enfant.
Myrrha, qui n’était pas très tendre, eut pitié de lui; elle eut, sans le vouloir, un élan de compassion maternelle, elle se pencha sur lui, elle lui parla affectueusement, elle voulut lui faire respirer son flacon de sels. Mais il la repoussa avec horreur, et il se releva si brusquement, qu’elle eut peur. Il n’avait ni la force ni le désir de se venger. Il la regarda avec une figure convulsée de douleur:
– Gueuse, dit-il accablé, tu ne sais pas tout le mal que tu fais…
Elle voulut le retenir. Il s’enfuit à travers bois, crachant son dégoût de ces ignominies, de ces cœurs de boue, et de l’incestueux partage, auquel ils avaient prétendu l’amener. Il pleurait, il tremblait, il sanglotait de dégoût. Il avait horreur d’elle, d’eux tous, de lui-même, de son corps et de son cœur. Un ouragan de mépris se déchaînait en lui: depuis longtemps, il se préparait; tôt ou tard, la réaction devait venir contre la bassesse des pensées, les compromis avilissants, l’atmosphère fade et empestée, où il vivait depuis quelques mois; mais le besoin d’aimer, le besoin de se tromper sur ce qu’il aimait, avait retardé la crise tant qu’il avait été possible. Elle éclatait tout d’un coup: et c’était mieux, ainsi. C’était un grand souffle d’air et d’âpre pureté, une bise glacée qui balayait les miasmes. Le dégoût avait tué, d’un coup, l’amour de Ada.
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