Pierre Lemaitre - Au revoir là-haut

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Au revoir là-haut: краткое содержание, описание и аннотация

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« Pour le commerce, la guerre présente beaucoup d’avantages, même après. » Sur les ruines du plus grand carnage du XX
siècle, deux rescapés des tranchées, passablement abîmés, prennent leur revanche en réalisant une escroquerie aussi spectaculaire qu’amorale. Des sentiers de la gloire à la subversion de la patrie victorieuse, ils vont découvrir que la France ne plaisante pas avec ses morts…
Fresque d’une rare cruauté, remarquable par son architecture et sa puissance d'évocation,
est le grand roman de l’après-guerre de 14, de l’illusion de l’armistice, de l’État qui glorifie ses disparus et se débarrasse de vivants trop encombrants, de l’abomination érigée en vertu.
Dans l’atmosphère crépusculaire des lendemains qui déchantent, peuplée de misérables pantins et de lâches reçus en héros, Pierre Lemaitre compose la grande tragédie de cette génération perdue avec un talent et une maîtrise impressionnants.

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— En ce moment, certainement pas, mon vieux. J’ai besoin de vous.

Henri avait donné la réponse correspondant à des circonstances normales, mais le silence de Dupré ne ressemblait pas à son mutisme habituel, obéissant. D’une voix très assurée, celle qu’il prenait pour commander ses contremaîtres, bien plus claire, moins déférente qu’à l’ordinaire, il reprit :

— Je dois me rendre dans ma famille. Je ne sais pas combien de temps je serai retenu, vous savez ce que c’est…

Henri posa sur lui son regard sévère de capitaine d’industrie : la réaction de Dupré lui fit peur. Il comprit que la situation, cette fois, était plus grave qu’il ne l’avait pensé, parce que Dupré, sans attendre la réponse, se contenta d’un signe de tête, se retourna et partit. Il avait apporté l’information, sa mission était terminée. Définitivement. Un autre l’aurait insulté, Pradelle serra les mâchoires. Il se répéta ce qu’il s’était dit maintes fois auparavant : il avait commis l’erreur de le sous-payer. Sa fidélité aurait dû être encouragée. Trop tard.

Henri consulta sa montre, deux heures et demie.

En montant les marches, il remarqua qu’une lumière était restée allumée au rez-de-chaussée. Il allait pousser la porte d’entrée lorsqu’elle s’ouvrit d’elle-même sur la petite bonne, la brune, comment déjà ? Pauline, c’est ça, bien jolie, pourquoi ne l’avait-il pas encore sautée, celle-ci, mais pas le temps de réfléchir à la question.

— M. Jardin-Beaulieu a appelé plusieurs fois…, commença-t-elle.

Henri l’impressionnait, sa poitrine se soulevait rapidement.

— … mais la sonnerie du téléphone réveillait Madame, alors elle a débranché l’appareil et m’a dit de vous attendre ici pour vous prévenir : il faut rappeler M. Jardin-Beaulieu, tout de suite, dès votre arrivée.

Après Dupré, Léon qu’il avait quitté moins de deux heures plus tôt. Henri fixait machinalement la poitrine de la petite bonne mais il commençait à perdre pied. Y avait-il un rapport entre l’appel de Léon et l’annonce de la fermeture de tous les sites ?

— Bien, dit-il, bien.

Sa propre voix le rassura. Il avait bêtement paniqué. D’ailleurs, il fallait vérifier, peut-être avait-on fermé provisoirement un ou deux cimetières, mais tous, c’était peu probable, ç’aurait été donner à une difficulté secondaire une véritable dimension de scandale.

Pauline avait dû s’endormir un peu sur une chaise, dans le vestibule, elle avait les traits bouffis. Henri continuait de la fixer en pensant à autre chose, mais ce regard ressemblait à celui qu’il portait sur toutes les filles, qui vous mettait mal à l’aise. Elle recula d’un pas.

— Monsieur, vous avez encore besoin de moi ?

Il fit non de la tête, elle se sauva aussitôt.

Il retira sa veste. Rappeler Léon ! À cette heure-ci ! Comme s’il n’y avait pas déjà suffisamment de travail comme ça, il fallait, en plus, prendre en charge ce nabot !

Il passa dans son bureau, rebrancha le téléphone, demanda le numéro à l’opératrice et, à peine la conversation commencée, il hurla :

— Quoi ? Encore cette histoire de rapport ?

— Non, dit Léon, un autre…

La voix de Léon ne respirait pas la panique ; il semblait plutôt maître de lui, ce qui était assez étonnant dans la circonstance.

— Concernant, euh… Gardonne.

— Non ! le reprit Henri, agacé. Pas Gardonne, Dargonne ! D’aill…

Henri, qui venait seulement de saisir, se tut, foudroyé par cette nouvelle.

C’était le rapport qu’il avait payé cent mille francs.

— Huit centimètres d’épaisseur, commenta Léon.

Henri fronça les sourcils. Qu’avait-il pu écrire, ce salaud de fonctionnaire qui s’était taillé avec ses cent mille francs, pour que cela prenne un tel volume ?

— Au ministère, poursuivit Léon, on n’avait jamais vu une chose pareille : il y a cent mille francs dans ce rapport, en grosses coupures. Les billets sont tous proprement collés sur des pages. Il y a même une annexe qui en récapitule les numéros.

Le type avait rendu l’argent. Ahurissant !

Henri, désarçonné par cette information, ne parvenait pas à réunir les pièces du puzzle : le rapport, le ministère, l’argent, les sites fermés…

Léon se chargea de souligner les liaisons :

— L’inspecteur décrit des faits très graves au cimetière de Dargonne et dénonce une tentative de corruption sur un fonctionnaire assermenté, ces cent mille francs en étant la preuve. Ils constituent un aveu. Cela signifie que les accusations du rapport sont fondées car on n’achète pas un fonctionnaire sans raison. Surtout avec une somme pareille.

La catastrophe.

Léon resta un instant silencieux, histoire de permettre à Pradelle d’enregistrer la portée de ces informations. Sa voix était si calme qu’Henri eut un instant l’impression de parler avec quelqu’un qu’il ne connaissait pas.

— Mon père, reprit Léon, a été prévenu dans la soirée. Le ministre n’a pas hésité une seconde, tu imagines, il doit se couvrir, il a ordonné aussitôt la fermeture des chantiers. Logiquement, il va prendre le temps de réunir tous les éléments lui permettant de fonder sa plainte, de procéder aux vérifications dans certains cimetières, après quoi, ce sera l’affaire d’une dizaine de jours, il devrait assigner ta société devant les tribunaux.

— Tu veux dire « notre » société !

Léon ne répondit pas immédiatement. Décidément, ce soir-là, l’essentiel se passait dans les silences. Après celui de Dupré, celui-ci… Léon reprit d’une voix très douce, très contenue, comme pour une confidence :

— Non, Henri, j’ai oublié de t’en parler, c’est ma faute… J’ai revendu toutes mes actions le mois dernier. À des petits porteurs qui comptent d’ailleurs beaucoup sur ta réussite, j’espère que tu ne vas pas les décevoir. Cette affaire ne me concerne plus personnellement. Si je t’appelle pour te prévenir, c’est parce que tu es un ami…

Nouveau silence, très expressif.

Henri allait le tuer, ce nain, l’étriper de ses propres mains.

— Ferdinand Morieux lui aussi a revendu ses parts, ajouta Léon.

Henri ne réagit pas, reposa le téléphone très lentement, littéralement vidé par la nouvelle. Il aurait fallu tuer Jardin-Beaulieu, il n’aurait pas eu la force de tenir le couteau.

Le ministre, la fermeture des chantiers, la plainte pour corruption, tout s’emballait.

La situation lui échappait totalement.

Il ne prit pas le temps de réfléchir, de regarder l’heure. Il était presque trois heures du matin lorsqu’il fit irruption dans la chambre de Madeleine. Elle était assise dans son lit, elle ne dormait pas, il y avait eu un tel remue-ménage cette nuit dans la maison, impossible de fermer l’œil ! Et Léon qui avait appelé toutes les cinq minutes, tu devrais lui dire… Elle avait fait débrancher le téléphone, tu l’as rappelé ? Puis Madeleine s’arrêta, frappée de voir Henri affolé. Elle l’avait connu soucieux, oui, colérique, honteux, préoccupé, et même tourmenté, par exemple le mois précédent quand il lui avait servi son couplet d’homme aux abois, mais, dès le lendemain, il n’y paraissait plus, il avait réglé son problème. Or cette nuit-là, il était extrêmement pâle, crispé, sa voix n’avait jamais tremblé ainsi, et le plus inquiétant : pas de mensonges, ou peu, rien sur son visage trahissant son habileté coutumière, ses trucages ; d’habitude, vous sentiez la simulation à vingt pas, tandis que là, il avait l’air tellement sincère…

C’est simple, Madeleine ne l’avait jamais vu dans cet état.

Son mari ne s’excusa pas de faire irruption dans sa chambre au beau milieu de la nuit, il s’assit au bord du lit et parla.

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