Primo Levi - Si c'est un homme

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"On est volontiers persuadé d'avoir lu beaucoup de choses à propos de l'holocauste, on est convaincu d'en savoir au moins autant. Et, convenons-en avec une sincérité égale au sentiment de la honte, quelquefois, devant l'accumulation, on a envie de crier grâce. C'est que l'on n'a pas encore entendu Levi analyser la nature complexe de l'état du malheur. Peu l'ont prouvé aussi bien que Levi, qui a l'air de nous retenir par les basques au bord du menaçant oubli : si la littérature n'est pas écrite pour rappeler les morts aux vivants, elle n'est que futilité." Angelo Rinaldi." 'Si c'est un homme', occupe une place centrale dans la littérature de témoignage sur l'extermination des Juifs d'Europe et l'univers concentrationnaire."J.-B. Marongiu – "Libération"

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On peut se demander pourquoi les prisonniers ne se révoltaient pas dès la descente du tram, pendant ces longues heures (et parfois ces longs jours) d'attente qui précédaient leur entrée dans les chambres à gaz Il faut préciser à ce propos, outre ce qui a déjà ete dit, que les Allemands avaient mis au point pour cette entreprise de mort collective une technique d'une ingéniosité et d'une souplesse diaboliques La plupart du temps, les nouveaux venus ne savaient pas ce qui les attendait. on les accueillait avec une froide efficacité, mais sans brutalité, puis on les invitait à se déshabiller «pour la douche» Parfois on leur donnait une serviette de toilette et du savon, et on leur promettait un café chaud après le bain Les chambres à gaz étaient en effet camouflées en salles de douches, avec tuyauteries, robinets, vestiaires, portemanteaux, bancs, etc Lorsqu'en revanche ils croyaient remarquer que les détenus savaient ou soupçonnaient ce qu'on allait faire d'eux, les SS et leur aides agissaient alors par surprise ils intervenaient avec la plus grande brutalité, à grand renfort de hurlements, de menaces et de coups, n'hésitant pas à tirer des coups de feu et à lancer contre des êtres effarés et désespérés, éprouvés par cinq ou six jours de voyage dans des wagons plombés, leurs chiens dressés à la tuerie

Dans ces conditions, l'affirmation qu'on a parfois formulée, selon laquelle les juifs ne se seraient pas révoltes par couardise, est aussi absurde qu'insultante La réalité, c'est que personne ne se révoltait: il suffit de rappeler que les chambres à gaz d'Auschwitz furent testées sur un groupe de trois cents prisonniers de guerre russes, jeunes, militairement entraînés, politiquement préparés, et qui n'étaient pas retenus par la présence de femmes et d'enfants, et eux non plus ne se révoltèrent pas.

Je voudrais enfin ajouter une dernière considération. La conscience profonde que l'oppression ne doit pas être tolérée, mais qu'il faut y résister n'était pas très développée dans l'Europe fasciste, et était particulièrement faible en Italie C'était l'apanage d'un petit nombre d'hommes politiquement actifs, que le fascisme et le nazisme avaient isolés, expulsés, terrorisés ou même supprimés. il ne faudrait pas oublier que les premières victimes des Lager allemands furent justement, et par centaines de milliers, les cadres des partis politiques antinazis Leur apport venant à manquer, la volonté populaire de résister, de s'organiser pour résister, n'a reparu que beaucoup plus tard, grâce surtout au concours des partis communistes européens qui se jetèrent dans la lutte contre le nazisme lorsque l'Allemagne, en juin 1941, eut attaqué l'Union Soviétique à l'improviste, rompant ainsi l'accord Ribbentrop-Molotov de septembre 1939 En conclusion, je dirai que reprocher aux prisonniers de ne pas s'être révoltes, c'est avant tout commettre une erreur de perspective historique cela veut dire exiger d'eux une conscience politique aujourd'hui beaucoup plus largement répandue, mais qui représentait alors l'apanage d'une élite

4. Êtes-vous retourné a Auschwitz après votre libération?

Je suis retourné à Auschwitz en 1965, à l'occasion d'une cérémonie commémorative de la libération des camps Comme j'ai eu l'occasion de le dire dans mes livres, l'empire concentrationnaire d'Auschwitz comprenait non pas un, mais une quarantaine de Lager, le camp d'Auschwitz proprement dit, édifie a la périphérie de la petite ville du même nom (en polonais Oswiçcim) pouvait contenir environ vingt mille prisonniers et constituait en quelque sorte la capitale administrative de cette agglomération, venait ensuite le Lager (ou plus exactement les Lager, de trois à cinq selon le moment) de Birkenau, qui alla jusqu'à contenir soixante mille prisonniers, dont quarante mille femmes, et où étaient installés les fours crématoires et les chambres à gaz, et enfin un nombre toujours variable de camps de travail, situés parfois à des centaines de kilomètres de la «capitale» Le camp où j'étais, appelé Monowitz, était le plus grand de ceux-ci, ayant contenu jusqu'à douze mille prisonniers environ Il était situé à sept kilomètres à peu près à l'est d'Auschwitz. Toute l'étendue des lieux se trouve aujourd'hui en territoire polonais

La visite au Camp Principal ne m'a pas fait grande impression le gouvernement polonais l'a transformé en une sorte de monument national, les baraques ont ete nettoyées et repeintes, on a plante des arbres et dessiné des plates-bandes Il y a un musée où sont exposés de pitoyables vestiges des tonnes de cheveux humains, des centaines de milliers de lunettes, des peignes, des blaireaux, des poupées, des chaussures d'enfants, mais cela reste un musée, quelque chose de fige, de reordonne, d'artificiel Le camp tout entier m'a fait l'effet d'un musée Quant à mon Lager, il n'existe plus, l'usine de caoutchouc a laquelle il était annexe, et qui est devenue propriété polonaise, s'est tellement agrandie qu'elle en a complètement recouvert l'emplacement.

Par contre, j'ai éprouvé un sentiment de violente angoisse en pénétrant dans le Lager de Birkenau, que je n'avais jamais vu à l'époque où j'étais prisonnier. Là, rien n'a changé: il y avait de la boue, et il y a encore de la boue, ou bien une poussière suffocante l'été; les baraques (celles qui n'ont pas été incendiées lors du passage du front) sont restées comme elles étaient: basses, sales, faites de planches disjointes, avec un sol de terre battue; il n'y a pas de couchettes, mais de larges planches de bois nu superposées jusqu'au plafond. Là, rien n'a été enjolivé. J'étais avec une amie, Giuliana Tedeschi, rescapée de Birkenau. Elle m'a dit que sur chacune de ces planches – de 1,80 m sur 2 – on faisait dormir jusqu'à neuf femmes. Elle m'a fait remarquer que de la fenêtre on voit les ruines du four crématoire; à cette époque-là, on voyait la flamme en haut de la cheminée. Elle avait demandé aux anciennes: «Qu'est-ce que c'est que ce feu?», et elle s'était entendu répondre: «C'est nous qui brûlons.»

Face au triste pouvoir évocateur de ces lieux, chaque ancien déporté réagit de façon différente, mais on peut cependant distinguer deux catégories bien définies. Appartiennent à la première ceux qui refusent d'y retourner ou même d'en parler, ceux qui voudraient oublier sans y parvenir et sont tourmentés par des cauchemars, enfin ceux qui au contraire ont tout oublié, tout refoulé, et ont recommencé à vivre en partant de zéro. J'ai remarqué que ce sont tous en général des individus qui ont échoué au Lager «par accident», c'est-à-dire sans engagement politique précis; pour eux, la souffrance a été une expérience traumatisante mais dénuée de signification et d'enseignement, comme un malheur ou une maladie: pour eux, le souvenir est un peu comme un corps étranger qui s'est introduit douloureusement dans leur vie, et qu'ils ont cherché (ou qu'ils cherchent encore) à éliminer. Dans la seconde catégorie par contre, on trouve les ex-prisonniers politiques, ou des individus qui possè- dent, d'une manière ou d'une autre, une éducation politique, une conviction religieuse ou une forte conscience morale. Pour eux, se souvenir est un devoir: eux ne veulent pas oublier, et surtout ne veulent pas que le monde oublie, car ils ont compris que leur expérience avait un sens et que les Lager n'ont pas été un accident, un imprévu de l'Histoire.

Les Lager nazis ont été l'apogée, le couronnement du fascisme européen, sa manifestation la plus monstrueuse; mais le fascisme existait déjà avant Hitler et Mussolini, et il a survécu, ouvertement ou sous des formes dissimulées, à la défaite de la Seconde Guerre mondiale. Partout où, dans le monde, on commence par bafouer les libertés fondamentales de l'homme et son droit à l'égalité, on glisse rapidement vers le système concentrationnaire, et c'est une pente sur laquelle il est difficile de s'arrêter. Je connais beaucoup d'anciens déportés qui, ayant parfaitement compris quelle terrible leçon recelait leur expérience, retournent chaque année dans «leur» camp et y conduisent des jeunes en pèlerinage. Moi-même je le ferais volontiers si j'en avais le temps, et si je n'avais pas le sentiment que j'atteins le même but en écrivant des livres, et en acceptant de les commenter à mes jeunes lecteurs.

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