Olga Forche - Vêtus De Pierre

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1923, Nous sommes en Russie, un vieillard nous conte son histoire: Il va nous faire vivre le long et odieux chemin de sa trahison…Il nous emporte dans les salons frivoles qui faisaient rage dans les années 1860, ces salons plein d’esprit et de légèreté.Vêtus de pierre: l’incarcération de Mikhaïl, et d’une manière différente c’est aussi celle de Véra et de Serguéi, le narrateur. Serguéi, un vieillard enfermé dans ses remords et libéré par sa folie…Vêtus de pierre, c’est également une ode à tous ces jeunes révolutionnaires russes sacrifiés sur l’autel de leurs idéaux.J’ai adoré ce petit roman qui par son écriture ressemble à un petit bijou; et surtout j’ai été intriguée par son auteur Olga Forche

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Oui, six heures sonnaient dans le couloir de l’asile d’aliénés lorsque l’infirmier Gorlenko, soudoyé par nous, conduisit Véra et moi-même vers le détenu mystérieux, désigné par une suite de numéros: 14, 46, 36, 40, 66, 35, etc…

On sait maintenant que c’était le chiffrage de son nom: Mikhaïl Beidéman.

Dans un effort suprême de mon cerveau, qui déjà se transforme en un mécanisme merveilleux pour l’envolée de «Mirguil», je vais tâcher de décrire ce qui s’est passé à Kazan.

En recevant la dépêche de Véra, j’avais cru qu’elle se mourait et voulait me dire adieu. Par de rares lettres de ma tante, je savais qu’elle vivait depuis longtemps à Kazan avec Marfa, l’ancienne serve; quant à Linoutchenko, il était déporté en Sibérie pour avoir participé à l’événement du 1 ermars. Véra aussi avait fait de la prison, à cause de ses mauvaises fréquentations, comme l’écrivait naïvement ma tante. Elle y avait attrapé la phtisie. La dernière lettre de ma tante datait de 1886. Et c’est à la fin de novembre 1887 que je partis d’urgence pour Kazan.

Je n’avais pas revu Véra depuis vingt ans. Elle était donc comme moi, dans sa quarante-septième année. Je voyageais sans émoi, supputant froidement le motif de la convocation. Mais une fois arrivé dans la banlieue, lorsque le cocher m’indiqua de loin son domicile, je fis arrêter la voiture et longeai la rue à pied, dans un sens, puis dans l’autre, pour calmer une angoisse subite. J’avais beau me persuader que c’était une simple crise cardiaque due à la fatigue du voyage, je savais bien que c’était l’émotion.

– Elle a quarante-sept ans, me disais-je, et voici des années que je ne l’aime plus.

Enfin, j’entrai. Ce fut elle qui m’ouvrit.

Elle n’était pas vieille. Jamais elle n’avait eu le teint si coloré. Ses yeux brillaient, on ne voyait pas de cheveux blancs sous le fichu d’infirmière. Nous nous étreignîmes sans un mot, en sanglotant. Car, sans avoir vécu ensemble, nous étions unis pour la vie.

– Sérioja, vous êtes le seul survivant parmi ceux qui ont connu Mikhaïl. Marfa a été emportée par le typhus ce printemps. Si je l’avais eue, elle, je n’aurais point osé vous déranger. Mais il me faut un témoin.

Une terrible quinte de toux la secoua, l’agitation amena un épanchement de sang. Le docteur la mit au lit, et quand je me présentai comme son parent, il me confia que ses jours étaient comptés.

Brûlant de cette ardeur qui l’animait les jours où elle espérait secourir Mikhaïl, Véra se ressaisit dès le lendemain et m’exposa la situation.

Marfa qui était infirmière à la maison d’aliénés, avait su que depuis 1 erjuillet 1881 on gardait dans une pièce isolée un prisonnier mystérieux, amené de Pétersbourg sous l’escorte de deux gendarmes. De tout le personnel subalterne, un seul infirmier avait accès à cette pièce. Véra en conclut aussitôt que c’était Mikhaïl. L’infirmier ne se laissait pas acheter et refusait de lui ménager une entrevue avec l’homme.

– J’ai pourtant réussi à obtenir une faveur. Véra pâlit soudain. Dites, Sérioja, vous avez bonne mémoire? Je n’espère plus qu’en vous! Mikhaïl avait un signe au bras gauche…

– On aurait dit une araignée, interrompis-je pour la rassurer, et je lui rapportai l’épisode du bras échaudé, dans le salon de ma tante Kouchina. Véra le savait par son père.

– Maintenant, que j’ai un témoin, je peux mourir tranquille, déclara-t-elle. Sérioja, l’infirmier m’a appris que le fou avait au bras un signe en forme d’araignée… C’était juste avant la maladie qui emporta Marfa. L’infirmier va être muté dans une autre ville, et il consentirait, pour une grosse somme, à me laisser voir son malade. Je lui ai parlé de vous. Vos titres et grades lui en imposent. Allez le trouver demain et convenez du jour et de l’heure. Je n’en ai plus pour longtemps.

Tout s’arrangea. L’infirmier, bien payé, nous donna rendez-vous pour le 1 erdécembre, à six heures du soir. Selon lui, le prisonnier était très faible et allait bientôt mourir.

Le 1 erdécembre, nous nous introduisîmes deux heures à l’avance dans la chambre surchauffée de l’infirmier, aux rez-de-chaussée, près de la cellule du prisonnier. Nous ne devions pas nous montrer. À six heures et demie, quand tout le personnel eut traversé le corridor pour aller dîner, l’infirmier nous appela du geste, prit ses clefs et nous conduisit vers la cellule.

– Un moment, dit Véra quand il tourna la clef. Un moment.

Elle suffoquait. Moi-même, j’avais les jambes molles. Nous allions revoir Mikhaïl, après vingt-six ans de séparation!

– Il a les cheveux blancs? demandai-je.

Il fallait se renseigner, être prêt, comme aux funérailles d’un être aimé…

L’infirmier jugea ma question futile; au lieu de répondre il marmotta:

– Pas plus de dix minutes, n’est-ce pas?

Nous entrâmes.

Dans la vaste pièce aux murs décrépis, quelqu’un était assis sur une couchette d’hôpital. Je ne le connaissais pas… Aucune ressemblance avec Mikhaïl. Il avait des cheveux et une barbe de neige. À notre approche, il sursauta épouvanté et voulut se blottir sous le lit, mais ses jambes enflées aux genoux lui refusaient tout usage; alors, pour fuir ses persécuteurs imaginaires, il fit une lamentable tentative de s’envoler.

Dressé de toute sa hauteur, il porta les mains à la nuque, ce qui fit glisser les larges manches de sa chemise, découvrant les coudes pointus. Au bras droit, apparut le dessin net d’une araignée dont les pattes fines semblaient tracées à la plume. Mikhaïl agita les coudes, comme si c’étaient des ailes, espérant prendre son essor…

Il ne savait pas qu’il fallait des ciseaux pour laisser entrer l’air par une entaille dans la gorge… Mais cela se fera demain. Je dois maintenant me rappeler pourquoi Mikhaïl en était venu là.

Oui, vingt ans de cellule au ravelin. Après son transfert à l’asile d’aliénés de Kazan, six autres années de solitude. Vingt-six en tout. Je calculais en regardant cet inconnu qui ne rappelait en rien le beau jeune homme exalté. Seule, l’araignée noire était là, sur le bras replié qui palpitait comme une aile d’oiseau: une… deux…

– Mikhaïl, je suis Véra. Me voici… C’est moi, Véra! Elle avait l’accent de ceux qui font les miracles.

Agenouillée, elle lui étreignait les jambes. Elle ne se lassait pas d’en appeler à sa conscience obscurcie, tel le prophète dont la prière fit jaillir l’eau d’un rocher.

– Je suis Véra!

– Véra…

Il répéta ce nom d’une voix rauque, déshabituée de la parole, mais qui avait conservé son timbre particulier, assourdi et grave… Et il tendit les bras. À Véra? Non, pas à celle qui avait provoqué le miracle, mais à la vision de sa jeunesse: il la revoyait dans le passé.

Un vague sentiment éclaira son visage, et aussitôt il s’affala sur le lit.

Elle baisait ses longues mains, jaunes comme celles d’un mort. Il avait des yeux infiniment las, ternes, sans pensée.

– Dépêchez-vous, madame, vous allez me compromettre! Il est temps! intervint Gorlenko.

Ayant reconnu l’infirmier, Mikhaïl poussa un joyeux rugissement, ouvrit sa bouche édentée et fit entendre un bruit de mastication.

– Il demande à manger, expliqua Gorlenko.

Nous nous en allâmes. Aidé de l’infirmier, je ramenai Véra chez elle. Le lendemain, elle gisait sur une table, le corps recouvert d’un drap blanc, aussi lointaine que Mikhaïl.

Je ne la reconnus pas lorsque, après l’avoir lavée, des femmes me laissèrent entrer en annonçant: «Ça y est». Il me souvient que cette poupée de cire avait des monnaies de cuivre sur les yeux. Sous l’une d’elles, le blanc de l’œil luisait.

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