Olga Forche - Vêtus De Pierre

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Vêtus De Pierre: краткое содержание, описание и аннотация

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1923, Nous sommes en Russie, un vieillard nous conte son histoire: Il va nous faire vivre le long et odieux chemin de sa trahison…Il nous emporte dans les salons frivoles qui faisaient rage dans les années 1860, ces salons plein d’esprit et de légèreté.Vêtus de pierre: l’incarcération de Mikhaïl, et d’une manière différente c’est aussi celle de Véra et de Serguéi, le narrateur. Serguéi, un vieillard enfermé dans ses remords et libéré par sa folie…Vêtus de pierre, c’est également une ode à tous ces jeunes révolutionnaires russes sacrifiés sur l’autel de leurs idéaux.J’ai adoré ce petit roman qui par son écriture ressemble à un petit bijou; et surtout j’ai été intriguée par son auteur Olga Forche

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Mais seulement la nuit.

Le lendemain matin je devais partir pour le Caucase. Je faisais le tour des maisons, prenant congé de mes frères de lait, de mes filleuls, de mes compères. On me servit tant de fois le coup de l’étrier, qu’avant de me rendre auprès de Linoutchenko, j’allai dissiper mon ivresse au bord du lac surnommé «l’Oeil de sorcière».

Voici le grand rocher où, il y a sept ans, nous étions assis tous les trois, pleins de tourments et d’espérances. À présent l’un était fou, perdu pour la vie, et Véra et moi étions brisés.

Mais le lac n’avait pas changé: uni comme un miroir dans la journée, il subissait la nuit un changement merveilleux. Le ciel aux yeux innombrables s’y reflétait, les étoiles d’en haut clignaient aux étoiles d’en bas et faisaient naître dans l’eau une vie mystérieuse, invisible au grand jour.

Un frisson courut sur l’onde, d’une étoile à l’autre. Au-dessous, j’entrevis une forme vaste et sombre, qui palpitait dans les profondeurs. Elle semblait tenter de vains efforts pour se dégager et remonter à la surface.

La lune se leva dans le ciel nocturne, des nuages défilèrent, troupe d’oiseaux blancs. Les étoiles cédèrent le pas à la lune qui, telle une beauté accomplie et nonchalante, nettoya le firmament et se contempla seule dans le miroir pur du lac.

Voici les sources qui bouillonnent au fond: l’être captif s’arrache par soubresauts à la vase, aux algues qui le paralysent; il frappe le miroir et brise le disque de la lune en millions d’étincelles. Le lac s’embrase, mais rien que pour un instant.

La lune a disparu, les feux sont morts. Les étoiles d’en haut sourient victorieuses à celles d’en bas, comme des augures qui gardent entre eux leur secret.

«Mais sitôt que tu feras sauter la ceinture de rochers, la terre sera légère et tu t’envoleras!» Qui a dit cela? Peu importe. Il l’a dit, et moi je le ferai.

Je m’envolerai. Je m’en-vo-le-rai.

Un demi-siècle s’est écoulé depuis notre entretien, mais je le hais toujours, ce Linoutchenko. Il m’a laissé en vie, après m’avoir dépouillé. On doit taire certaines choses, ou tuer immédiatement celui à qui on les a dites. Bien peu de gens, d’ailleurs, se doutent du pouvoir de la parole, bien peu savent l’utiliser comme arme. On se querelle, on s’aime, on se trompe l’un l’autre, on s’assassine parfois sans toucher le fond de l’être. On fait agir un remplaçant qui vous cache derrière son dos.

Linoutchenko atteignit mon véritable moi, que j’étais seul à connaître. Ce que cet homme trapu, désagréable, me révéla d’un ton modéré, moi seul avais le courage de me l’avouer, et pas toujours encore.

– Vous allez dans le Caucase, paraît-il? dit Linoutchenko en fermant la porte à clef, pour ne pas être dérangé. C’est pour longtemps, j’espère?

– Oui, je pars. Mais pourquoi vous plaît-il d’«espérer»?

– Parce qu’autrement je vous proposerais de ne plus nous fréquenter. Nous passons à un genre d’activité qui exclut les témoins indifférents. Il serait désormais inadmissible que vous ne soyez ni avec ni contre nous. Et puis, je voudrais vous dire… vous ne le savez pas, sans doute… j’y suis autorisé par une certaine affection pour vous, que j’ai connu enfant.

– Moi, je pensais que vous me méprisiez, répliquai-je sans le vouloir.

– Il n’y a pas de quoi, autant que je sache, dit-il sans sourire, ce qui me piqua au vif. Mais je tiens à vous avertir. Vous permettez?

– Je vous en prie, articulai-je, pris de haine pour ce visage dur, aux pommettes saillantes.

– Vous avez gardé l’irresponsabilité d’un adolescent. Or, vous devriez savoir déjà que la pensée, le sentiment et la volonté doivent concorder. Dans votre langage militaire, il est temps de vous passer en revue, de mobiliser vos forces, de vous assigner dans la vie telle ou telle position. Les gens désordonnés sont les pires traîtres.

Et me transperçant de ses petits yeux verts, il lança:

– Avouez que vous avez essayé de changer le destin de Mikhaïl? Je parie que vous avez parlé à Chouvalov.

– La tentative, même avortée, d’adoucir le sort d’un ami, est-ce donc une trahison?

Il me semblait que cet homme disait des choses blessantes, mais je n’en ressentais nulle colère. Il avait l’accent impossible d’un mécanicien soucieux d’assembler au plus vite les pièces d’une machine.

– Si, en plaidant la cause de Beidéman, vous avez eu la faiblesse d’obéir, comme vous venez de le faire en présence de Véra, au moindre sentiment autre que le désir de l’aider, comptez que vous l’avez trahi. Ne savez-vous pas qu’une goutte de sang canin inoculée à un chat est mortelle pour ce dernier? Quand on n’a pas une volonté monolithe, mieux vaut rester inactif. Vous qui êtes indécis, vous avez essayé d’agir, j’en suis certain. Inutile de m’opposer des faits. Au point de vue forme, vous avez peut-être raison. Mais vous êtes sorti de votre milieu sans entrer dans le nôtre. Or nous autres, nous sommes en alliage pur. Adieu.

Je me demandai de nouveau si je ne devais pas le provoquer en duel, mais je ne fis que m’incliner sèchement en disant:

– Adieu, si cela vous arrange. Je pars demain pour toujours. Mais je veux revoir Véra seul à seule.

– Bien, dit Linoutchenko. Vous ne pourrez pas nuire à sa santé plus que vous ne l’avez fait.

– Assez de remontrances! criai-je, impatienté. Je suis à votre disposition. Sans témoins, si vous voulez, par tirage au sort… Le duel à l’américaine.

Il me jeta un coup d’oeil à bout portant, comme pour me traiter d’imbécile, mais il ne dit rien, haussa les épaules, ouvrit la porte et s’en alla.

Je passai la nuit à compter combien de fois j’avais trahi Mikhaïl. Quatre! Oui, par l’intervention de ma volonté, j’avais modifié à quatre reprises le destin de cet homme. Et, comme ma volonté n’était pas en alliage pur…

D’abord j’empêchai l’union de Véra et de Mikhaïl en remettant la Cloche à Mosséitch. Puis je suggérai à Chouvalov une autre version de l’affaire, qui eut pour résultat le ravelin Alexéevski au lieu de la maison d’aliénés, d’où il aurait pu s’évader. Plus tard, sensuellement épris de Larissa et jaloux de mon ami désarmé, je le privai d’une puissante alliée. Enfin, sans plus songer à le délivrer et n’ayant d’autre but que d’apaiser ma propre douleur, je l’exposai, dément, au courroux implacable d’Alexandre II.

Que les jurés me réhabilitent. Moi, dans ma vieillesse, je ne sais que ce que je sais.

Non seulement ton acte – ta mauvaise pensée, ton mauvais sentiment peuvent être la goutte qui fera déborder le calice amer du destin d’autrui.

Chapitre IX L’araignée et le pic

Je surveille la fenêtre. Un peu plus, il arrivait un malheur tantôt. Ivan Potapytch s’est disputé avec les fillettes: il voulait condamner la fenêtre pour l’hiver, et les petites pleuraient, promettaient de le faire le 26, après la fête. Tout cela, pour que je livre mon dernier combat le 25. Il reste quelques jours à peine.

En outre, un présage est venu aujourd’hui me confirmer dans ma décision: derrière la vitre, entre les deux châssis de la fenêtre demeurée libre, j’ai vu…

Une araignée.

Je ne l’avais pas plus tôt remarquée, qu’Ivan Potapytch dit expressivement, en parlant de quelqu’un:

– C’est un ami dévoué.

Quel mot, quel mot! C’est là l’expression d’une solide amitié. Mais oui, un ami n’est cher que s’il est dévoué.

Moi, j’ai un ami dévoué et…

Une araignée…

C’est bizarre. On ne devait pas prendre Véra comme l’autre… l’homme aux yeux gris bleu. Pourquoi avait-elle donc, comme lui, un visage livide, quand je lui annonçai que je partais pour toujours?

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