Olga Forche - Vêtus De Pierre

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1923, Nous sommes en Russie, un vieillard nous conte son histoire: Il va nous faire vivre le long et odieux chemin de sa trahison…Il nous emporte dans les salons frivoles qui faisaient rage dans les années 1860, ces salons plein d’esprit et de légèreté.Vêtus de pierre: l’incarcération de Mikhaïl, et d’une manière différente c’est aussi celle de Véra et de Serguéi, le narrateur. Serguéi, un vieillard enfermé dans ses remords et libéré par sa folie…Vêtus de pierre, c’est également une ode à tous ces jeunes révolutionnaires russes sacrifiés sur l’autel de leurs idéaux.J’ai adoré ce petit roman qui par son écriture ressemble à un petit bijou; et surtout j’ai été intriguée par son auteur Olga Forche

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«Alors, supposons qu’on arrête les impulsions de la volonté, pour concentrer toute la force sur un point. Qui sait quelles nouvelles idées, quelles découvertes naîtront des cellules inoccupées? Peut-être que l’homme découvrira à nouveau…»

J’ai trouvé cette citation sur un feuillet bleu, couvert d’une écriture menue et inséré dans un vieux numéro de l’illustré Niva, qu’Ivan Potapytch m’a prêté pour regarder les images. Il l’a échangé hier contre un paquet de tabac de l’époque du rationnement.

Ce bout de papier m’a sidéré. Sous les mots «découvrira à nouveau» il y a un dessin représentant la roue ailée de la Fortune.

Mais c’est justement là ce qui nous préoccupe, Vroubel-le-Noir et moi. La roue!

Tout est convenu entre nous. Le médecin chef a commis une bévue: il aurait dû nous séparer, au lieu de nous laisser chuchoter ensemble. Maintenant ça y est, ha-ha…

J’ai demandé des ciseaux à Ivan Potapytch, pour découper quelque chose dans du papier journal, mais il ne veut rien entendre. Il s’est retourné, la joue savonnée pour se raser, l’œil méfiant sous le sourcil en broussaille, et m’a répondu d’une voix qui ressemblait à celle de l’autre… du peintre noir:

– C’est ça, coupe-toi la gorge!

Parbleu! Et moi qui me torturais l’esprit…

La roue, il faut l’avaler la veille, pour qu’elle se plante la nuit dans le gosier, comme une hélice.

Et le jour, dès que la foule aura rempli les rues et que la musique retentira sous les fenêtres, il faudra introduire l’air pour actionner la roue. Mais voilà, j’avais oublié le procédé…

Fatigué de voir tourner la roue de la vie, je me suis emparé des clefs, j’ai lu le livre et compris les symboles. Et je suis autorisé à transmettre mon savoir. Pour cela, il faut un acte qui soit à la portée de chacun.

Les nerfs relient les centres du mouvement et de la sensibilité. Tandis que l’intermédiaire entre le centre caché du vol et le premier élan des bras faisant office d’ailes, il s’agit de le créer!

Mais nous avons réussi. Les autres apprendront bientôt la bonne nouvelle.

C’est clair: Ivan Potapytch ne me laissera pas sortir. Je n’ai plus la force de me sauver, mes jambes sont comme du plomb. J’en serai réduit à m’envoler tout seul. J’ai déjà informé Vroubel-le-Noir par un moineau qui était entré dans la chambre par le vasistas. Il est reparti dès que je lui ai dit l’adresse; c’est en vain qu’Ivan Potapytch a essayé de l’attraper avec un filet à papillons. Le moineau, en polonais, c’est Vroubel, ha-ha…

Les fillettes, cédant à mes prières et à mes larmes, m’ont découpé deux roues en papier. Si une seule ne suffit pas, j’avalerai la deuxième. Mais avant qu’Ivan Potapytch m’eût dit: «C’est ça, coupe-toi la gorge» je ne savais comment capter l’air des sphères. D’ailleurs, je le répète, cet ordre que m’a donné Ivan Potapytch, émanait d’un autre maître.

Plus qu’une chose à faire: chiper les ciseaux avant le 25 octobre!

J’étais très agité. J’avais peur de crier, mais chaque fois qu’Ivan Potapytch passait dans mon voisinage, j’allongeais le cou et sifflais comme un serpent. C’était la façon la plus délicate et la plus claire de lui signifier qu’en retardant une découverte mondiale, il s’assimilait à un reptile. Mais, dans son ignorance, il n’y comprenait rien, et les fillettes, innocentes, pouffaient de rire.

– Écris donc tes œuvres! cria Ivan Potapytch et, d’un geste accoutumé, il me fourra la plume dans la main.

À peine l’eus-je prise que j’aperçus Iakov Stépanytch sur le poêle. Il s’était fait minuscule comme un diablotin, pour pouvoir descendre du poêle par la ficelle du ventilateur. Mais en m’abordant, il avait recouvré sa taille normale, son veston de lustrine, ses cheveux d’argent et son teint frais. Il m’apposa ses deux mains sur la tête.

– Calme-toi et n’effraye pas le monde! Prends le coq d’argile et raconte à Véra Erastovna tout ce que tu as vu. Je pris le jouet, et il me transporta à la closerie de Linoutchenko, dans la chambre de Véra.

Qu’est-ce que je dis là… Je voyageai longuement en chemin de fer, puis je passai en troïka près des ruines carbonisées du domaine de Lagoutine… Mais qu’importent les moyens de transport, du moment que je parvins à destination?

La première neige éclairait la chambre à travers les doubles châssis aux carreaux nets. De jeunes arbustes frisés regardaient par les fenêtres. Ils ne voulaient pas se départir de leur feuillage vert, qui trouait hardiment le manteau de neige.

Véra reposait, adossée à une pile d’oreillers, sous une couverture espagnole de soie bariolée, dont je me souvenais depuis l’enfance. Quand elle était malade, je m’asseyais à son chevet pour jouer ensemble avec cette étoffe chatoyante. C’était tour à tour un parc, le fond de la mer, un cratère de la Lune…

Véra, qui fixait la fenêtre ne me vit pas entrer doucement avec Linoutchenko. J’eus de la peine à la reconnaître, tant elle avait maigri. Elle était d’une pâleur diaphane, ses tresses qui n’avaient plus leur éclat doré, retombaient, inertes, sur ses épaules.

– Véra! fit Linoutchenko. Voici Sérioja!

Elle tourna la tête. Ses yeux immenses, vides, me regardèrent avec un faible espoir. Elle avança un peu les mains dans ma direction. Je m’agenouillai, je pris ces doigts frêles et blancs et j’y collai mes lèvres. Comment avais-je pu l’oublier? J’aimais en elle la persistance de mon amour. Il me suffisait de la revoir pour l’aimer de nouveau.

– Vous l’avez vu? demanda-t-elle sans nommer personne.

– Il est venu la veille et m’a prié de vous dire qu’il ne pouvait plus attendre: il se sentait très mal. Il vous offre ce précieux souvenir de son enfance.

Je remis à Véra le coq d’argile. Mais dès qu’elle le prit et que ses larmes jaillirent, silencieuses, j’éprouvai une atroce douleur. Mû par des sentiments complexes où la méchanceté avait sa part, je lui dis sans ménager sa faiblesse:

– Vous savez, Iakov Stépanytch a vu Mikhaïl. Il a assisté à son entrevue avec le tsar; on avait amené le prisonnier au palais, les fers aux mains et aux pieds.

– Qu’est-ce que vous faites! s’écria Linoutchenko.

– Parlez, Sérioja, si vous ne me dites pas tout, je mourrai…

Elle s’était assise et serrait convulsivement le petit coq, tout comme je l’avais fait dans mon égarement, après l’attentat au Jardin d’Été. Je lui racontai l’histoire. Elle écoutait, immobile, le souffle en suspens, de sorte que je la crus morte. Je m’interrompis pour me jeter vers elle, mais elle m’écarta de la main et dit d’un accent ferme:

– J’écoute. Je comprends tout. N’oubliez pas un mot.

Quand j’eus terminé, elle se tourna vers Linoutchenko, demeura un bon moment silencieuse et prononça d’une voix suppliante:

– Mon ami, n’envoyez que moi sur la Volga! Je resterai à Kazan. On finira bien par l’y amener un jour.

Elle se renversa sur les oreillers et ferma les yeux. Je sortis derrière Linoutchenko.

– Pourquoi le lui avez-vous dit? commença-t-il, puis il se ravisa. Au fait, cela vaut mieux pour elle. Mais pas pour vous…

Il me scruta d’un regard dur.

– Je ne puis vous parler à l’heure actuelle. Venez me trouver ce soir, sans faute!

J’allai faire mes adieux au pays de mon enfance, que j’étais sûr de ne plus revoir. Cette vie-là était finie…

Car l’homme en a plusieurs. L’une achevée, il devient pareil à un cadavre, ou plutôt à la terre figée sous le linceul de neige, avec son herbe sèche et ses semences nouvelles, profondément endormies. Et de même que la terre dégèle, l’homme se relève du terrible chagrin qui l’a abattu. Il se remet à vivre, à remplir ses jours comme tout le monde. Seules les nuits ne sont plus ce qu’elles étaient: celui qui a connu les affres de la mort, a le cœur étreint d’une angoisse mortelle qui l’empêche de dormir.

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