Olga Forche - Vêtus De Pierre

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1923, Nous sommes en Russie, un vieillard nous conte son histoire: Il va nous faire vivre le long et odieux chemin de sa trahison…Il nous emporte dans les salons frivoles qui faisaient rage dans les années 1860, ces salons plein d’esprit et de légèreté.Vêtus de pierre: l’incarcération de Mikhaïl, et d’une manière différente c’est aussi celle de Véra et de Serguéi, le narrateur. Serguéi, un vieillard enfermé dans ses remords et libéré par sa folie…Vêtus de pierre, c’est également une ode à tous ces jeunes révolutionnaires russes sacrifiés sur l’autel de leurs idéaux.J’ai adoré ce petit roman qui par son écriture ressemble à un petit bijou; et surtout j’ai été intriguée par son auteur Olga Forche

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Grâce à l’intercession du camarade Pétia, jeune ami de Goretski, Ivan Potapytch m’accorda un dernier sursis. Il consentit à me garder jusqu’aux fêtes d’Octobre, mais seulement au lit, en me confisquant habits et chaussures. Il ne se doute pas que ce délai, c’est moi qui le lui ai suggéré. C’est aux fêtes d’Octobre que je dois retrouver Vroubel-le-Noir pour tenter notre première expérience.

LA GRANDE EXPÉRIENCE

Ivan Potapytch est bien aise de se débarrasser de moi, car à cette époque, lui et les fillettes ont fort à faire.

Je me couchai docilement et laissai enfermer mes chaussures dans le coffre. Mais il me donna du papier, une plume et de l’encre, en disant comme toujours: «Je suis bien plus tranquille quand tu écris.»

Goretski s’est assis sur le coffre. En pleine lumière, sa décrépitude est manifeste. Mais à présent il s’habille proprement, il bombe de nouveau le torse et se rase le menton, comme sous Alexandre II. J’avais déjà vu chez lui le camarade Pétia, qui prenait des leçons de français et d’allemand: il s’était attaché au vieillard et lui disait «grand-père» . Quant au vieux, il appelait le gars «Pétia Rostov de la Commune», ou «Pétia Touloupov-Rostov». Il ressemblait à un porte-étendard et montait très bien à cheval. Communiste à dix-neuf ans, il était comme une pièce moulée dans un alliage parfait, sans défauts, sans fissures. Moi, il me plaît beaucoup, car dans notre jeunesse nous étions tout pareils, quoique à notre manière. Je lui dis:

– Camarade Pétia, je vous prie instamment de revenir dans deux semaines, à la veille des fêtes d’Octobre. Je vous remettrai mon manuscrit qui relate le passé et le présent; censurez-le et faites publier ce qui est admissible.

– Des mémoires? répliqua Pétia. Soit. Mais si l’orientation est antimarxiste, ça ne passera pas, je vous préviens…

– Son orientation est purement militaire, intervint Goretski. Il est comme moi, il accepte. Du moment qu’il y a de la discipline, ça va bien. Hier Pétia m’a fait visiter les écuries. Quelle propreté, mon cher! Des demi-sang du haras Falzfein logés dans des stalles aussi belles que des salons.

Il se baisa le bout des doigts, comme il le faisait jadis en parlant d’une jeune ballerine en vogue.

– Corsaire a vraiment de la race, dit Pétia. C’est peut-être un pur-sang.

Goretski, effaré, agita les mains:

– Pour une bête de Falzfein, on ne doit se fier qu’au pedigree. S’il était de chez Arapov, ce serait différent, mais chez Falzfein les qualités seules ne comptent pas.

Il se mit à vociférer au point que je me bouchai les oreilles, craignant d’entendre de nouveau les tambours. Mais il se ressaisit.

– Toi, mon ami, me dit-il, tu as besoin de repos. Lève-toi vite et viens prendre le thé chez nous. Moi, j’en suis à ma dernière visite, j’ai les jambes enflées, tu m’enterreras bientôt!

– Tu vivras cent ans, grand-père, dit Pétia.

– Figure-toi, mon cher, que Pétia s’afflige de ma position sociale; j’ai beau lui répéter que je suis mon propre maître et dispensé de toute paperasserie! C’est qu’il est un peu écrivain, Pétia. Il a déjà ébauché à mon intention un nécrologue fort spirituel. Moi, je n’ai plus qu’un souhait: finir mes jours à cette place et être mis en bière. Et ma dernière volonté… mon ami, j’en appelle à toi!

– Ne le fatiguez donc pas, intervint Ivan Potapytch, mais en voyant la mine surexcitée de Goretski, il eut un geste découragé: Vous êtes une paire de gosses!

Goretski s’assit sur mon lit et pleura:

– Mon ami, Pétia me refuse un service.

– Là, là, grand-père, fit le gars.

– Patience, mon bon ami, je m’explique. Ma dernière volonté, la voici: au lieu de la bandelette blanche qu’on met au front des morts, j’en voudrais une en papier rouge; c’est si simple à coller, nous le faisions quand nous étions enfants. La gomme arabique prend très bien… Surtout que la qualité du papier n’importe guère, cela pourrait même être du papier de soie. La couleur seule importe: la pourpre de la révolution! Mais la messe devra être dite par un prêtre orthodoxe, le vénérable frère Evguéni.

Goretski avait bondi sur le coffre. Il délirait ou était devenu fou.

– Cher vieux, continua-t-il, je ne suis pas sûr d’avoir assez cru en Dieu, mais j’ai observé fidèlement les jeûnes. Je ne goûtais jamais à une pomme avant la fête du Sauveur. Le dimanche d’Oculi je faisais maigre et me gardais d’avaler une goutte de spiritueux. Mais avant tout, j’étais ce que je suis encore: un militaire. Or, voici qu’il m’est aussi pénible d’aller à l’église que de fréquenter un ami battu.

– Mais que vient faire là la couronne rouge? demanda le camarade Pétia.

– Ce qu’elle vient faire? rougit Goretski. N’ai-je pas bûché pendant neuf ans le catéchisme de Philarète? N’est-ce pas moi qui me suis efforcé durant un demi-siècle de sentir comme il fallait? J’ai peut-être refoulé l’activité de mon cerveau pour me rattacher par chaque goutte de mon sang à notre petite église de campagne. On ne partait jamais à l’attaque sans la bénédiction de l’eau… même ivre, on n’allait pas se faire crever la peau pour des prunes! Kérenski, lui, n’a pas su répondre aux soldats pourquoi ils devaient marcher à la mort sans jamais voir cette «terre et liberté». Il se bornait à taper du pied. Oui, mais nous, à part la gloire, nous avions la promesse d’une «couronne», et pour verser le sang – la bénédiction des archiprêtres. En ce qui concerne l’Église, nous savions que «les portes de l’Enfer ne prévaudront pas contre elle». Tandis qu’à présent, que voulez-vous que je devienne? La forteresse est dynamitée, le pope s’est coupé les cheveux. Elles sont à l’eau, mes croyances, mes affections d’un demi-siècle! Eh bien, que la Raison Suprême concilie ces choses, car moi je ne le puis! J’en suis à ne plus savoir qui a pris l’aoul de Guilkho: moi ou Voïnoranski? C’est pourquoi je veux passer dans l’autre monde avec une bandelette de pourpre… Na!

Goretski, tel un roi Lear manqué, sortit de la pièce, la mine altière.

Sa face rougeaude reparut soudain à la porte. Il cria, hors de lui:

– Pendant un demi-siècle je partais du pied droit, et voilà que je pars du gauche. Or, je suis au bout du rouleau. Au rancart, vieille barbe! Mais sans dégonflage, le pied gauche levé!

Il agita le pied, chanta comme un coq, à la joie des gamines, et disparut.

– Attends une minute, grand-père, cria le camarade Pétia, et s’approchant de moi, il me dit: Vos mémoires, je les prendrai, soyez tranquille.

Depuis l’histoire du tambour avalé, je n’ai plus guère confiance en moi. Pourvu qu’il ne m’arrive avant terme ce que Vroubel-le-Noir et moi avons fixé pour les fêtes d’Octobre. Je n’ai que deux semaines à ma disposition, il faut me dépêcher de noter l’essentiel au sujet de Mikhaïl.

Continuons: je rappelle qu’en ce jour de septembre, entre le magnifique lever de soleil et le lugubre voyage de la charrette qui emmena dans un cercueil noir le corps de Karakozov resté pendu toute la journée, j’eus pour la première fois dans les oreilles cet horrible roulement de tambour. Pour l’étouffer, je me soûlai toute une semaine, à défaut d’autre stupéfiant. Revenu à moi, je me rendis vers un hôtel superbe. Me sentant une force extraordinaire, je ne craignais plus rien, et j’étais sûr de soumettre n’importe qui à ma volonté.

Oui, même le chef de la gendarmerie.

Si je l’avais choisi, ce n’était pas pour servir mon ami, mais parce qu’il était en granit. Or, j’étais d’humeur à briser un roc. Quant aux sentiments d’amitié et autres, je les avais oubliés. J’étais pétrifié moi-même.

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