René Bazin - Le Mariage de Mademoiselle Gimel, Dactylographe

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Le Mariage de Mademoiselle Gimel, Dactylographe: краткое содержание, описание и аннотация

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» – Aucun d'eux, mais des nouveaux, des tout jeunes, qui se sont lancés en l'air, portés par des ailes, en toile très fine, qui ressemblaient à celles d'un papillon.

» – Contez-moi cela!

» – J'aimerais mieux vous le raconter demain…

»Il avait l'air si grave que j'ai bien vu que mon rire, à moi, sonnait faux. Il avait tant de bon amour dans les yeux que j'ai dit oui. J'ai promis de revenir, pour la dernière fois.»

Jeudi, 18 juillet.

«C'est le troisième soir de mon amour. Hélas! le dernier de ma joie! Tout est brisé. J'écris ceci à je ne sais quelle heure de la nuit, pendant que madame Gimel – il faut que je l'appelle ainsi à présent – pleure, elle aussi, et souffre presque autant que moi.

»Cela débutait si bien, mon amour! Ce soir encore, à six heures dix, sur la terrasse que nous avions choisie pour nos accordailles, il m'attendait, lui, et il avait, comme moi, toute une marée montante de pensées dans le cœur. Je ne lui avais pas dit que je commençais à l'aimer; j'allais le lui dire; il ne me faisait plus peur. En sortant de la banque, je regarde en l'air, et je reçois sur la joue une goutte d'eau: il pleuvait. Un autre jour, tous les jours, j'aurais été furieuse, car j'étais sans parapluie; eh bien! j'ai étendu mes dix doigts, las d'avoir tapoté les touches de ma machine, et j'ai dit, je me rappelle:

» – J'arriverai fripée s'il le faut, mais cela ne me fait plus rien; il m'aime, à présent, et moi, je vais lui dire que je l'aime!

»Pourquoi? C'est le secret des mots d'hier, des mots qui sont des graines et qui lèvent leurs deux premières feuilles dans une nuit. Et je ne suis pas allée au rendez-vous en prenant des détours, non, mais tout droit, sous la bruine qui tombait et que j'aurais voulu qu'il pût boire sur ma joue. Lui, il était à son poste de guetteur; je voyais sa haute silhouette, de loin, au-dessus de la balustrade blanche, entre deux troncs d'arbres; et puis, j'ai vu son visage immobile; nous étions attirés l'un par l'autre, et moi seule j'avançais; j'ai vu ses yeux qui étaient tout pleins de moi; j'ai monté; personne n'était là que nous; j'ai couru, et j'ai dit:

» – Je vous aime!

»Alors, oh! alors, ses yeux se sont emplis de larmes, subitement. Et, lui pleurant, moi presque, sous la pluie, dans ces Tuileries désertes, nous étions infiniment heureux. Je crois que nous marchions très doucement, mais je ne suis pas sûre. Nous étions, dans nos cœurs, fiancés. Il m'a regardée longtemps, sans mot dire, ses yeux fermes, ses yeux de commandement et de justice fixés sur les miens, et je voyais trembler, au coin de ses lèvres, des mots d'amour qu'il était trop ému pour prononcer. Il était devenu muet.

» – J'ai tout compris, monsieur, mais il pleut. Si nous rentrions?

»Une pluie véritable tombait. J'avais dit étourdiment: si nous rentrions?

»Mais où? La grande serre des Tuileries était là, toutes ses baies vitrées bien ouvertes, laissant voir les palmiers, les orangers, les bananiers, les fougères, et défendue seulement par une chaînette de fer qui, d'un pilier à l'autre, faisait feston. Ma foi, nous entrâmes; je m'adossai à une caisse et M. Morand s'adossa à la même. C'était une très grande caisse; nous étions sous l'oranger, et je ne sais pas si cela porte chance, mais je ne vivrai jamais des minutes plus douces. Il regardait devant lui, la pluie qui tombait, et moi de même, et je crois bien que nous ne voyions rien, que l'avenir, dont nous ne parlions pas. Il avait pris ma main, et il la pressait souvent, et même, dans l'intervalle, je la sentais petite, confiante, aimée entre ses doigts très rudes, mais qui tremblaient. Ce qu'il me disait? Peu de chose; c'était une espèce de plainte qui me semblait délicieuse et qu'il appelait «raconter sa jeunesse».

» – J'ai souffert, répétait-il, jusqu'au moment où je vous ai connue. Ma vie a été seule, pauvre, et vous voici enfin.

»Quel bonheur il y avait pour moi, et pour lui, dans cette tristesse passée! Je compatissais. J'avais le sentiment que je commençais mon rôle de femme, qui est de consoler. Il radotait, et moi aussi, pour que cela durât. Nous laissions des silences entre les mots; mais ils étaient remplis par une espèce de pitié amoureuse, qu'il demandait et que je donnais. Il y a un langage, d'âme à âme, qui n'a point de paroles; c'est comme une couleur changeante dont on se serait enveloppé. Contre mon habitude, je n'étais pas gaie. Je ne retrouvais pas ce qui a été ma manière d'être heureuse jusqu'à présent. Je ne souhaitais rien tant que l'entendre dire toujours:

» – J'ai souffert, et vous voici enfin.

»Tout à coup, une porte s'ouvrit dans le fond de la serre; un jardinier entra par derrière les palmiers.

» – Eh bien! les amoureux! Pas gênés! Voulez-vous filer! C'est pas une marquise de restaurant, la serre des Tuileries!

»M. Louis Morand est un homme de sang-froid. Je l'ai bien vu. Il s'est dressé. Il a observé le jardinier qui arrivait, et, à trois pas, il lui a dit tranquillement:

» – Vous vous appelez Jean-Jules Plot, caporal, il y a trois ans, à la troisième du 2. Est-ce vrai?

» – Peut-être bien. Et vous?

» – Lieutenant Louis Morand. Vous n'étiez pas dans ma compagnie, mais je vous reconnais bien.

» – C'est que vous êtes en civil, mon lieutenant, excusez.

»Alors, ils se sont écartés de moi, et j'ai entendu le jardinier qui disait très bas:

» – Mes compliments: elle est tout à fait chic votre bonne amie, mon lieutenant.

» – Dites ma fiancée, Jean-Jules Plot.

»Et, se détournant, il m'a regardée. Ah! les beaux yeux francs, où il y avait de l'amour pour toute une vie et même pour deux! La pluie tombait moins fort; j'ai fait signe:

» – Si nous sortions?

»Il a ouvert son parapluie; je me suis mise tout près de mon «fiancé»; il était si content que je l'aurais emmené à droite, à gauche, n'importe où.

» – Je vous aime, mademoiselle Evelyne.

»Nous descendions la rampe du jardin, nous passions à côté du bassin, près du vieux père Nil, tout écrasé sous l'avalanche de ses enfants; nous franchissions la grille.

» – Mademoiselle Evelyne, je vous… Au fait, où allons-nous? demanda-t-il.

» – Voir maman: il est temps de la prévenir, après trois rendez-vous!

»Je ne sais s'il avait bien compris, car, des Tuileries jusqu'à la rue Saint-Honoré, il ne s'occupa que de moi, et ne me parla pas d'elle.

»Je n'ai jamais monté plus lentement l'escalier de notre maison. Ah! que j'avais raison! Le bonheur, c'est de la joie qui croit qu'elle va durer. Le mien n'était pas tout à fait complet, Il tremblait un peu. Qu'allait dire maman? Mais je la savais faible pour moi. M. Morand, dès la première marche, avait pris mon bras et l'avait posé sur le sien.

» – Il n'y a que quatre étages? disait-il. Quel dommage! J'apprécierais, en ce moment, une maison américaine.

»Je pensais de même. Il faisait jour encore, dans la grande cage blanche. Personne ne troubla l'ascension. Quand nous nous trouvâmes en haut, nous eûmes ensemble le même battement de cœur, le même recul devant le bouton de cuivre de la sonnette. Derrière la porte, quelle parole allait être dite? Quelle destinée nous guettait? J'avançai la main, très lentement. M. Morand vit le geste, et, peut-être pour retarder le moment où nous serions trois, il prit ma main et la porta à ses lèvres, et je sentis celles-ci qui priaient sur mes doigts et qui disaient:

» – Pas encore.

»Cela dura un peu. Je crois que j'aurais laissé durer la prière si je n'avais entendu le pas de maman. Elle venait, probablement, pour se pencher sur la rampe. Ce fut M. Morand qui sonna. Puis, il s'effaça. Et maman vint ouvrir, précipitamment, joyeusement, comme chaque soir.

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