2. Le Livre des Vers dit [26] :
«Quoique le poisson en plongeant se cache dans l'eau,
Cependant la transparence de l'onde le trahit, et on peut le voir tout entier.»
C'est ainsi que le sage en s'examinant intérieurement ne trouve rien dans son cœur qu'il ait à se reprocher et dont il ait à rougir. Ce que le sage ne peut trouver en lui, n'est-ce pas ce que les autres hommes n'aperçoivent pas en eux?
3. Le Livre des Vers dit [27] :
«Sois attentif sur toi-même jusque dans ta maison;
Prends bien garde de ne rien faire, dans le lieu le plus secret, dont tu puisses rougir.»
C'est ainsi que le sage s'attire encore le respect, lors même qu'il ne se produit pas en public; il est encore vrai et sincère, lors même qu'il garde le silence.
4. Le Livre des Vers dit [28] :
«Il se rend avec recueillement et en silence au temple des ancêtres,
Et pendant tout le temps du sacrifice il ne s'élève aucune discussion sur la préséance des rangs et des devoirs.»
C'est ainsi que le sage, sans faire de largesses, porte les hommes à pratiquer la vertu; il ne se livre point à des mouvements de colère, et il est craint du peuple à l'égal des haches et des coutelas.
5. Le Livre des Vers dit [29] :
«Sa vertu recueillie ne se montrait pas, tant elle était profonde!
Cependant tous ses vassaux l'imitèrent!»
C'est pour cela qu'un homme plein de vertus s'attache fortement à pratiquer tout ce qui attire le respect, et par cela même il fait que tous les États jouissent entre eux d'une bonne harmonie.
6. Le Livre des Vers [30] met dans la bouche du souverain suprême ces paroles:
«J'aime et je chéris cette vertu brillante qui est l'accomplissement de la loi naturelle de l'homme,
Et qui ne se révèle point par beaucoup de pompe et de bruit.»
Le Philosophe disait à ce sujet: La pompe extérieure et le bruit servent bien peu pour la conversion des peuples.
Le Livre des Vers dit [31] :
«La vertu est légère comme le duvet le plus fin.»
Le duvet léger est aussi l'objet d'une comparaison:
«Les actions, les opérations secrètes du ciel suprême
N'ont ni son ni odeur.»
C'est le dernier degré de l'immatérialité.
Voilà le trente-troisième chapitre. Tseu-sse ayant, dans les précédents chapitres, porté l'exposé de sa doctrine au dernier degré de l'évidence, revient sur son sujet pour en sonder la base. Ensuite il enseigne qu'il est de notre devoir de donner une attention sérieuse à nos actions et à nos pensées intérieures secrètes; il poursuit, et dit qu'il faut faire tous nos efforts pour atteindre à cette solide vertu qui attire le respect et la vénération de tous les hommes, et procure une abondance de paix et de tranquillité dans tout l'empire. Il exalte ses effets admirables, merveilleux, qui vont jusqu'à la rendre dénuée des attributs matériels du son et de l'odeur; et il s'arrête là. Ensuite il reprend les idées les plus importantes du Livre, et il les explique en les résumant. Son intention, en revenant ainsi sur les principes les plus essentiels pour les inculquer davantage dans l'esprit des hommes, est très-importante et très-profonde. L'étudiant ne doit-il pas épuiser tous les efforts de son esprit pour les comprendre? (TCHOU-HI.)
[25] Livre Kouë-foung , ode Chi-jin .
[26] Livre Siao-ya , ode Tching-youë .
[27] Livre Ta-ya , ode I.
[28] Livre Chang-soung , ode Lieï-tsou .
[29] Livre Tcheou-soung , ode Lieï-wen .
[30] Livre Ta-ya , ode Hoang-i .
[31] Livre Ta ya , ode Tching-min .
LE LUN-YU,
TROISIÈME LIVRE CLASSIQUE.
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