Victor Hugo - Les Contemplations, livres I à VI

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Les Contemplations est un recueil de poèmes, écrit par Victor Hugo, publié en 1856. Il est composé de 158 poèmes rassemblés en six livres. La plupart de ces poèmes ont été écrits entre 1841 et 1855, mais les poèmes les plus anciens de ce recueil datent de 1830. Les Contemplations est un recueil du souvenir, de l'amour, de la joie mais aussi de la mort, du deuil et même d'une certaine foi mystique. Le souvenir, surtout, y prend une place prépondérante, puisque Victor Hugo y expérimente le genre de l'autobiographie versifiée. Ce recueil est également un hommage à sa fille Léopoldine Hugo, morte noyée dans la Seine à Villequier.

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Sommaire

LES CONTEMPLATIONS Victor Hugo LES CONTEMPLATIONS Édition intégrale, livres I à VI

PRÉFACE

TOME I AUTREFOIS 1830-1843

Un jour…

LIVRE PREMIER AURORE

I. À ma fille

II.

III. Mes deux filles

IV.

V. À André Chénier

VI. La vie aux champs

VII. Réponse à un acte d’accusation

VIII. Suite

IX.

X. À Madame D. G. de G.

XI. Lise

XII. Vere novo

XIII. À propos d’Horace

XIV. À Granville, en 1836

XV. La coccinelle

XVI. Vers 1820

XVII. À M. Froment Meurice

XVIII. Les oiseaux

XIX. Vieille chanson du jeune temps

XX. À un poëte aveugle

XXI.

XXII. La fête chez Thérèse

XXIII. L’enfance

XXIV.

XXV. Unité

XXVI. Quelques mots à un autre

XXVII.

XXVIII.

XXIX. Halte en marchant

LIVRE DEUXIÈME L’ÂME EN FLEUR

I. Premier Mai

II.

III. Le rouet d’Omphale

IV. Chanson

V. Hier au soir

VI. Lettre

VII.

VIII.

IX. En écoutant les oiseaux

X.

XI.

XII. Églogue

XIII.

XIV. Billet du matin

XV. Paroles dans l’ombre

XVI.

XVII. Sous les arbres

XVIII.

XIX. N’envions rien

XX. Il fait froid

XXI.

XXII.

XXIII. Après l’hiver

XXIV.

XXV.

XXVI. Crépuscule

XXVII. La nichée sous le portail

XXVIII. Un soir que je regardais le ciel

LIVRE TROISIÈME LES LUTTES ET LES RÊVES

I. Écrit sur un exemplaire de la Divina Commedia

II. Melancholia

III. Saturne

I

II

III

IV

V

IV. Écrit au bas d’un crucifix

V. Quia pulvis es

VI. La source

VII. La statue

VIII.

IX.

X. Amour

XI. ?

XII. Explication

XIII. La chouette

XIV. À la mère de l’enfant mort

XV. Épitaphe

XVI. Le maître d’études

XVII. Chose vue un jour de printemps

XVIII. Intérieur

XIX. Baraques de la foire

XX. Insomnie

XXI. Écrit sur la plinthe d’un bas-relief antique

XXII.

XXIII. Le revenant

XXIV. Aux arbres

XXV.

XXVI. Joies du soir

XXVII.

XXVIII. Le poëte

XXIX. La nature

XXX. Magnitudo parvi

I

II

III

IV

TOME II AUJOURD’HUI 1843-1856

LIVRE QUATRIÈME PAUCA MEÆ

I.

II. 15 février 1843

III. Trois ans après

IV.

V.

VI.

VII.

VIII.

IX.

X.

XI.

XII. À quoi songeaient les deux cavaliers dans la forêt

XIII. Veni, vidi, vixi

XIV.

XV. À Villequier

XVI. Mors

XVII. Charles Vacquerie

I. À Aug. V.

II. Au fils d’un poëte

III. Écrit en 1846

I

II

III

IV

V

VI

Écrit en 1855

IV.

V. À mademoiselle Louise B.

VI. À vous qui êtes là

VII.

VIII. À Jules J.

IX. Le mendiant

X. Aux feuillantines

XI. Ponto

XII. Dolorosæ

XIII. Paroles sur la dune

XIV. Claire P.

XV. À Alexandre D.

XVI. Lueur au couchant

XVII. Mugitusque Boum

XVIII. Apparition

XIX. Au poëte qui m’envoie une plume d’aigle

XX. Cérigo

I

II

XXI. À Paul M.

XXII.

XXIII. Pasteurs et troupeaux

XXIV.

XXV.

XXVI. Les malheureux

I. Le pont

II. Ibo

III.

IV.

V. Croire, mais pas en nous

VI. Pleurs dans la nuit

I

II

III

IV

V

VI

VII

VIII

IX

X

XI

XII

XIII

XIV

XV

XVI

VII.

VIII. Claire

IX. À la fenêtre pendant la nuit

I

II

III

IV

X. Éclaircie

XI.

XII. Aux anges qui nous voient

XIII. Cadaver

XIV.

XV. À celle qui est voilée

XVI. Horror

I

II

III

IV

XVII. Dolor

XVIII.

XIX. Voyage de nuit

XX. Relligio

XXI. Spes

XXII. Ce que c’est que la mort

XXIII. Les mages

I

II

III

IV

V

VI

VII

VIII

IX

X

XI

XXIV. En frappant à une porte

XXV. Nomen, numen, lumen

XXVI. Ce que dit la bouche d’ombre

À celle qui est restée en France

I

II

III

IV

V

VI

VII

VIII

Victor Hugo

LES CONTEMPLATIONS

Édition intégrale, livres I à VI

PRÉFACE

Si un auteur pouvait avoir quelque droit d’influer sur la disposition d’esprit des lecteurs qui ouvrent son livre, l’auteur des Contemplations se bornerait à dire ceci : Ce livre doit être lu comme on lirait le livre d’un mort.

Vingt-cinq années sont dans ces deux volumes. Grande mortalis ævi spatium . L’auteur a laissé, pour ainsi dire, ce livre se faire en lui. La vie, en filtrant goutte à goutte à travers les événements et les souffrances, l’a déposé dans son cœur. Ceux qui s’y pencheront retrouveront leur propre image dans cette eau profonde et triste, qui s’est lentement amassée là, au fond d’une âme.

Qu’est-ce que les Contemplations ? C’est ce qu’on pourrait appeler, si le mot n’avait quelque prétention, les Mémoires d’une âme .

Ce sont, en effet, toutes les impressions, tous les souvenirs, toutes les réalités, tous les fantômes vagues, riants ou funèbres, que peut contenir une conscience, revenus et rappelés, rayon à rayon, soupir à soupir, et mêlés dans la même nuée sombre. C’est l’existence humaine sortant de l’énigme du berceau et aboutissant à l’énigme du cercueil ; c’est un esprit qui marche de lueur en lueur en laissant derrière lui la jeunesse, l’amour, l’illusion, le combat, le désespoir, et qui s’arrête éperdu « au bord de l’infini ». Cela commence par un sourire, continue par un sanglot, et finit par un bruit du clairon de l’abîme.

Une destinée est écrite là jour à jour.

Est-ce donc la vie d’un homme ? Oui, et la vie des autres hommes aussi. Nul de nous n’a l’honneur d’avoir une vie qui soit à lui. Ma vie est la vôtre, votre vie est la mienne, vous vivez ce que je vis ; la destinée est une. Prenez donc ce miroir, et regardez-vous-y. On se plaint quelquefois des écrivains qui disent moi. Parlez-nous de nous, leur crie-t-on. Hélas ! quand je vous parle de moi, je vous parle de vous. Comment ne le sentez-vous pas ? Ah ! insensé, qui crois que je ne suis pas toi !

Ce livre contient, nous le répétons, autant l’individualité du lecteur que celle de l’auteur. Homo sum . Traverser le tumulte, la rumeur, le rêve, la lutte, le plaisir, le travail, la douleur, le silence ; se reposer dans le sacrifice, et, là, contempler Dieu ; commencer à Foule et finir à Solitude, n’est-ce pas, les proportions individuelles réservées, l’histoire de tous ?

On ne s’étonnera donc pas de voir, nuance à nuance, ces deux volumes s’assombrir pour arriver, cependant, à l’azur d’une vie meilleure. La joie, cette fleur rapide de la jeunesse, s’effeuille page à page dans le tome premier, qui est l’espérance, et disparaît dans le tome second, qui est le deuil. Quel deuil ? Le vrai, l’unique : la mort ; la perte des être chers.

Nous venons de le dire, c’est une âme qui se raconte dans ces deux volumes. Autrefois, Aujourd’hui. Un abîme les sépare, le tombeau.

V. H.

Guernesey, mars 1856.

TOME I AUTREFOIS 1830-1843

Un jour…

Un jour je vis, debout au bord des flots mouvants,

Passer, gonflant ses voiles,

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