LES CONTEMPLATIONS Victor Hugo LES CONTEMPLATIONS Édition intégrale, livres I à VI
PRÉFACE
TOME I AUTREFOIS 1830-1843
Un jour…
LIVRE PREMIER AURORE
I. À ma fille
II.
III. Mes deux filles
IV.
V. À André Chénier
VI. La vie aux champs
VII. Réponse à un acte d’accusation
VIII. Suite
IX.
X. À Madame D. G. de G.
XI. Lise
XII. Vere novo
XIII. À propos d’Horace
XIV. À Granville, en 1836
XV. La coccinelle
XVI. Vers 1820
XVII. À M. Froment Meurice
XVIII. Les oiseaux
XIX. Vieille chanson du jeune temps
XX. À un poëte aveugle
XXI.
XXII. La fête chez Thérèse
XXIII. L’enfance
XXIV.
XXV. Unité
XXVI. Quelques mots à un autre
XXVII.
XXVIII.
XXIX. Halte en marchant
LIVRE DEUXIÈME L’ÂME EN FLEUR
I. Premier Mai
II.
III. Le rouet d’Omphale
IV. Chanson
V. Hier au soir
VI. Lettre
VII.
VIII.
IX. En écoutant les oiseaux
X.
XI.
XII. Églogue
XIII.
XIV. Billet du matin
XV. Paroles dans l’ombre
XVI.
XVII. Sous les arbres
XVIII.
XIX. N’envions rien
XX. Il fait froid
XXI.
XXII.
XXIII. Après l’hiver
XXIV.
XXV.
XXVI. Crépuscule
XXVII. La nichée sous le portail
XXVIII. Un soir que je regardais le ciel
LIVRE TROISIÈME LES LUTTES ET LES RÊVES
I. Écrit sur un exemplaire de la Divina Commedia
II. Melancholia
III. Saturne
I
II
III
IV
V
IV. Écrit au bas d’un crucifix
V. Quia pulvis es
VI. La source
VII. La statue
VIII.
IX.
X. Amour
XI. ?
XII. Explication
XIII. La chouette
XIV. À la mère de l’enfant mort
XV. Épitaphe
XVI. Le maître d’études
XVII. Chose vue un jour de printemps
XVIII. Intérieur
XIX. Baraques de la foire
XX. Insomnie
XXI. Écrit sur la plinthe d’un bas-relief antique
XXII.
XXIII. Le revenant
XXIV. Aux arbres
XXV.
XXVI. Joies du soir
XXVII.
XXVIII. Le poëte
XXIX. La nature
XXX. Magnitudo parvi
I
II
III
IV
TOME II AUJOURD’HUI 1843-1856
LIVRE QUATRIÈME PAUCA MEÆ
I.
II. 15 février 1843
III. Trois ans après
IV.
V.
VI.
VII.
VIII.
IX.
X.
XI.
XII. À quoi songeaient les deux cavaliers dans la forêt
XIII. Veni, vidi, vixi
XIV.
XV. À Villequier
XVI. Mors
XVII. Charles Vacquerie
I. À Aug. V.
II. Au fils d’un poëte
III. Écrit en 1846
I
II
III
IV
V
VI
Écrit en 1855
IV.
V. À mademoiselle Louise B.
VI. À vous qui êtes là
VII.
VIII. À Jules J.
IX. Le mendiant
X. Aux feuillantines
XI. Ponto
XII. Dolorosæ
XIII. Paroles sur la dune
XIV. Claire P.
XV. À Alexandre D.
XVI. Lueur au couchant
XVII. Mugitusque Boum
XVIII. Apparition
XIX. Au poëte qui m’envoie une plume d’aigle
XX. Cérigo
I
II
XXI. À Paul M.
XXII.
XXIII. Pasteurs et troupeaux
XXIV.
XXV.
XXVI. Les malheureux
I. Le pont
II. Ibo
III.
IV.
V. Croire, mais pas en nous
VI. Pleurs dans la nuit
I
II
III
IV
V
VI
VII
VIII
IX
X
XI
XII
XIII
XIV
XV
XVI
VII.
VIII. Claire
IX. À la fenêtre pendant la nuit
I
II
III
IV
X. Éclaircie
XI.
XII. Aux anges qui nous voient
XIII. Cadaver
XIV.
XV. À celle qui est voilée
XVI. Horror
I
II
III
IV
XVII. Dolor
XVIII.
XIX. Voyage de nuit
XX. Relligio
XXI. Spes
XXII. Ce que c’est que la mort
XXIII. Les mages
I
II
III
IV
V
VI
VII
VIII
IX
X
XI
XXIV. En frappant à une porte
XXV. Nomen, numen, lumen
XXVI. Ce que dit la bouche d’ombre
À celle qui est restée en France
I
II
III
IV
V
VI
VII
VIII
Victor Hugo
LES CONTEMPLATIONS
Édition intégrale, livres I à VI
Si un auteur pouvait avoir quelque droit d’influer sur la disposition d’esprit des lecteurs qui ouvrent son livre, l’auteur des Contemplations se bornerait à dire ceci : Ce livre doit être lu comme on lirait le livre d’un mort.
Vingt-cinq années sont dans ces deux volumes. Grande mortalis ævi spatium . L’auteur a laissé, pour ainsi dire, ce livre se faire en lui. La vie, en filtrant goutte à goutte à travers les événements et les souffrances, l’a déposé dans son cœur. Ceux qui s’y pencheront retrouveront leur propre image dans cette eau profonde et triste, qui s’est lentement amassée là, au fond d’une âme.
Qu’est-ce que les Contemplations ? C’est ce qu’on pourrait appeler, si le mot n’avait quelque prétention, les Mémoires d’une âme .
Ce sont, en effet, toutes les impressions, tous les souvenirs, toutes les réalités, tous les fantômes vagues, riants ou funèbres, que peut contenir une conscience, revenus et rappelés, rayon à rayon, soupir à soupir, et mêlés dans la même nuée sombre. C’est l’existence humaine sortant de l’énigme du berceau et aboutissant à l’énigme du cercueil ; c’est un esprit qui marche de lueur en lueur en laissant derrière lui la jeunesse, l’amour, l’illusion, le combat, le désespoir, et qui s’arrête éperdu « au bord de l’infini ». Cela commence par un sourire, continue par un sanglot, et finit par un bruit du clairon de l’abîme.
Une destinée est écrite là jour à jour.
Est-ce donc la vie d’un homme ? Oui, et la vie des autres hommes aussi. Nul de nous n’a l’honneur d’avoir une vie qui soit à lui. Ma vie est la vôtre, votre vie est la mienne, vous vivez ce que je vis ; la destinée est une. Prenez donc ce miroir, et regardez-vous-y. On se plaint quelquefois des écrivains qui disent moi. Parlez-nous de nous, leur crie-t-on. Hélas ! quand je vous parle de moi, je vous parle de vous. Comment ne le sentez-vous pas ? Ah ! insensé, qui crois que je ne suis pas toi !
Ce livre contient, nous le répétons, autant l’individualité du lecteur que celle de l’auteur. Homo sum . Traverser le tumulte, la rumeur, le rêve, la lutte, le plaisir, le travail, la douleur, le silence ; se reposer dans le sacrifice, et, là, contempler Dieu ; commencer à Foule et finir à Solitude, n’est-ce pas, les proportions individuelles réservées, l’histoire de tous ?
On ne s’étonnera donc pas de voir, nuance à nuance, ces deux volumes s’assombrir pour arriver, cependant, à l’azur d’une vie meilleure. La joie, cette fleur rapide de la jeunesse, s’effeuille page à page dans le tome premier, qui est l’espérance, et disparaît dans le tome second, qui est le deuil. Quel deuil ? Le vrai, l’unique : la mort ; la perte des être chers.
Nous venons de le dire, c’est une âme qui se raconte dans ces deux volumes. Autrefois, Aujourd’hui. Un abîme les sépare, le tombeau.
V. H.
Guernesey, mars 1856.
TOME I AUTREFOIS 1830-1843
Un jour je vis, debout au bord des flots mouvants,
Passer, gonflant ses voiles,
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