[17] Il y a ici dans l'édition de TCHOU-HI un paragraphe qui se trouve plus loin, et que la plupart des autres éditeurs chinois ont supprimé, parce qu'il n'a aucun rapport avec ce qui précède et ce qui suit, et qu'il parait la déplacé et faire un double emploi. Nous l'avons aussi supprimé en cet endroit.
[18] La Glose dit que ce sont les marchands étrangers (chang), les commerçants (kou), les hôtes ou visiteurs (pin), et les étrangers au pays (liu).
[19] «Regarder, écouter, parler, se mouvoir, sortir, entrer, se lever, s'asseoir, sont des mouvements qui doivent être conformes aux rites.» ( Glose. )
1. La haute lumière de l'intelligence qui naît de la perfection morale, ou de la vérité sans mélange, s'appelle vertu naturelle ou sainteté primitive. La perfection morale qui naît de la haute lumière de l'intelligence s'appelle instruction ou sainteté acquise. La perfection morale suppose la haute lumière de l'intelligence; la haute lumière de l'intelligence suppose la perfection morale.
Voilà le vingt et unième chapitre, par lequel Tseu-sse a lié le sens du chapitre précédent à celui des chapitres suivants, dans lesquels il expose la doctrine de son maître KHOUNG-TSEU, concernant la loi du ciel et la loi de l'homme . Les onze chapitres qui suivent renferment les paroles de Tseu-sse , destinées à éclaircir et à développer le sens de celui-ci.
1. Il n'y a dans le monde que les hommes souverainement parfaits qui puissent connaître à fond leur propre nature, la loi de leur être, et les devoirs qui en dérivent; pouvant connaître à fond leur propre nature et les devoirs qui en dérivent, ils peuvent par cela même connaître à fond la nature des autres hommes, la loi de leur être, et leur enseigner tous les devoirs qu'ils ont à observer pour accomplir le mandat du ciel; pouvant connaître à fond la nature des autres hommes, la loi de leur être, et leur enseigner les devoirs qu'ils ont à observer pour accomplir le mandat du ciel, ils peuvent par cela même connaître à fond la nature des autres êtres vivants et végétants, et leur faire accomplir leur loi de vitalité selon leur propre nature; pouvant connaître à fond la nature des êtres vivants et végétants, et leur faire accomplir leur loi de vitalité selon leur propre nature, ils peuvent par cela même, au moyen de leurs facultés intelligentes supérieures, aider le ciel et la terre dans les transformations et l'entretien des êtres, pour qu'ils prennent leur complet développement; pouvant aider le ciel et la terre dans les transformations et l'entretien des êtres, ils peuvent par cela même constituer un troisième pouvoir avec le ciel et la terre.
Voilà le vingt-deuxième chapitre. Il y est parlé de la loi du ciel. (TCHOU-HI.)
1. Ceux qui viennent immédiatement après ces hommes souverainement parfaits par leur propre nature sont ceux qui font tous leurs efforts pour rectifier leurs penchants détournés du bien; ces penchants détournés du bien peuvent revenir à l'état de perfection; étant arrivés à l'état de perfection, alors ils produisent des effets extérieurs visibles; ces effets extérieurs visibles étant produits, alors ils se manifestent; étant manifestés, alors ils jetteront un grand éclat; ayant jeté un grand éclat, alors ils émouvront les cœurs; ayant ému les cœurs, alors ils opéreront de nombreuses conversions; ayant opéré de nombreuses conversions, alors ils effaceront jusqu'aux dernières traces du vice: il n'y a dans le monde que les hommes souverainement parfaits qui puissent être capables d'effacer ainsi les dernières traces du vice dans le cœur des hommes.
Voilà le vingt-troisième chapitre. Il y est parlé de la loi de l'homme.
1. Les facultés de l'homme souverainement parfait sont si puissantes, qu'il peut, par leur moyen, prévoir les choses à venir. L'élévation des familles royales s'annonce assurément par d'heureux présages; la chute des dynasties s'annonce assurément aussi par de funestes présages; ces présages heureux ou funestes se manifestent dans la grande herbe nommée chi , sur le dos de la tortue, et excitent en elle de tels mouvements, qu'ils font frissonner ses quatre membres. Quand des événements heureux ou malheureux sont prochains, l'homme souverainement parfait prévoit avec certitude s'ils seront heureux; il prévoit également avec certitude s'ils seront malheureux; c'est pourquoi l'homme souverainement parfait ressemble aux intelligences surnaturelles.
Voilà le vingt-quatrième chapitre. Il y est parlé de la loi du ciel.
1. Le parfait est par lui-même parfait absolu; la loi du devoir est par elle-même loi de devoir.
2. Le parfait est le commencement et la fin de tous les êtres; sans le parfait ou la perfection, les êtres ne seraient pas. C'est pourquoi le sage estime cette perfection au-dessus de tout.
3. L'homme parfait ne se borne pas à se perfectionner lui-même et s'arrêter ensuite; c'est pour cette raison qu'il s'attache à perfectionner aussi les autres êtres. Se perfectionner soi-même est sans doute une vertu; perfectionner les autres êtres est une haute science; ces deux perfectionnements sont des vertus de la nature ou de la faculté rationnelle pure. Réunir le perfectionnement extérieur et le perfectionnement intérieur constitue la règle du devoir. C'est ainsi que l'on agit convenablement selon les circonstances.
Voilà le vingt-cinquième chapitre. Il y est parlé de la loi de l'homme.
1. C'est pour cela que l'homme souverainement parfait ne cesse jamais d'opérer le bien, ou de travailler au perfectionnement des autres hommes.
2. Ne cessant jamais de travailler au perfectionnement des autres hommes, alors il persévère toujours dans ses bonnes actions; persévérant toujours dans ses bonnes actions, alors tous les êtres portent témoignage de lui.
3. Tous les êtres portant témoignage de lui, alors l'influence de la vertu s'agrandit et s'étend au loin; étant agrandie et étendue au loin, alors elle est vaste et profonde; étant vaste et profonde, alors elle est haute et resplendissante.
4. La vertu de l'homme souverainement parfait est vaste et profonde: c'est pour cela qu'il a en lui la faculté de contribuer à l'entretien et au développement des êtres; elle est haute et resplendissante: c'est pour cela qu'il a en lui la faculté de les éclairer de sa lumière; elle est grande et persévérante: c'est pour cela qu'il a en lui la faculté de contribuer à leur perfectionnement, et de s'identifier par ses œuvres avec le ciel et la terre.
5. Les hommes souverainement parfaits, par la grandeur et la profondeur de leur vertu, s'assimilent avec la terre; par sa hauteur et son éclat, ils s'assimilent avec le ciel; par son étendue et sa durée, ils s'assimilent avec l'espace et le temps sans limite.
6. Celui qui est dans cette haute condition de sainteté parfaite ne se montre point, et cependant, comme la terre, il se révèle par ses bienfaits; il ne se déplace point, et cependant, comme le ciel, il opère de nombreuses transformations; il n'agit point, et cependant, comme l'espace et le temps, il arrive au perfectionnement de ses œuvres.
7. La puissance ou la loi productive du ciel et de la terre peut être exprimée par un seul mot; son action dans l'un et l'autre n'est pas double: c'est la perfection; mais alors sa production des êtres est incompréhensible.
8. La raison d'être, ou la loi du ciel et de la terre, est vaste en effet; elle est profonde! elle est sublime! elle est éclatante! elle est immense! elle est éternelle!
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