Michel de Montaigne - Les Essais (Édition intégrale - Livres 1, 2 et 3)

Здесь есть возможность читать онлайн «Michel de Montaigne - Les Essais (Édition intégrale - Livres 1, 2 et 3)» — ознакомительный отрывок электронной книги совершенно бесплатно, а после прочтения отрывка купить полную версию. В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: unrecognised, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Les Essais (Édition intégrale - Livres 1, 2 et 3): краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Les Essais (Édition intégrale - Livres 1, 2 et 3)»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Les Essais sont l'œuvre majeure de Michel de Montaigne (1533-1592), à laquelle il consacre un labeur d'écriture et de réécriture à partir de 1572 continué pratiquement jusqu'à sa mort. Il traite de tous les sujets possibles, sans ordre apparent : médecine, amour et sexualité, livres, affaires domestiques, histoire ancienne, chevaux, maladien entre autres, auxquels Montaigne mêle des réflexions sur sa propre vie et sur l'Homme, le tout formant " un pêle-mêle où se confondent comme à plaisir les choses importantes et futiles, les côtés vite surannés et l'éternel. " Les Essais, véritable essai constamment renouvelé sur son âme, sa vie, ses sensations d'homme, sont cependant devenus un livre universel, " le seul livre au monde de son espèce ", un livre unique qui met sous les yeux du lecteur non pas simplement un homme en train de se décrire, mais une vie en train de se faire. Tout ce à quoi s'intéresse leur auteur se résume en effet en une seule question fondamentale : " qu'est-ce que l'homme ? " ou, plus exactement, " que sais-je, moi, Michel Eyquem de Montaigne ? ".

Les Essais (Édition intégrale - Livres 1, 2 et 3) — читать онлайн ознакомительный отрывок

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Les Essais (Édition intégrale - Livres 1, 2 et 3)», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Et louë grandement la fortune d'un vieil Prelat, que je voy s'estre si purement demis de sa bourse, et de sa recepte, et de sa mise, tantost à un serviteur choisi, tantost à un autre, qu'il a coulé un long espace d'années, autant ignorant cette sorte d'affaires de son mesnage, comme un estranger. La fiance de la bonté d'autruy, est un non leger tesmoignage de la bonté propre : partant la favorise Dieu volontiers. Et pour son regard, je ne voy point d'ordre de maison, ny plus dignement ny plus constamment conduit que le sien. Heureux, qui ait reiglé à si juste mesure son besoin, que ses richesses y puissent suffire sans son soing et empeschement : et sans que leur dispensation ou assemblage, interrompe d'autres occupations, qu'il suit, plus convenables, plus tranquilles, et selon son coeur.

L'aisance donc et l'indigence despendent de l'opinion d'un chacun, et non plus la richesse, que la gloire, que la santé, n'ont qu'autant de beauté et de plaisir, que leur en preste celuy qui les possede. Chascun est bien ou mal, selon qu'il s'en trouve. Non de qui on le croid, mais qui le croid de soy, est content : et en cella seul la creance se donne essence et verité.

La fortune ne nous fait ny bien ny mal : elle nous en offre seulement la matiere et la semence : laquelle nostre ame, plus puissante qu'elle, tourne et applique comme il luy plaist : seule cause et maistresse de sa condition heureuse ou malheureuse.

Les accessions externes prennent saveur et couleur de l'interne constitution : comme les accoustremens nous eschauffent non de leur chaleur, mais de la nostre, laquelle ils sont propres à couver et nourrir : qui en abrieroit un corps froid, il en tireroit mesme service pour la froideur : ainsi se conserve la neige et la glace.

Certes tout en la maniere qu'à un faineant l'estude sert de tourment, à un yvrongne l'abstinence du vin, la frugalité est supplice au luxurieux, et l'exercice gehenne à un homme delicat et oisif : ainsin en est-il du reste. Les choses ne sont pas si douloureuses, ny difficiles d'elles mesmes : mais nostre foiblesse et lascheté les fait telles. Pour juger des choses grandes et haultes, il faut un'ame de mesme, autrement nous leur attribuons le vice, qui est le nostre. Un aviron droit semble courbe en l'eau. Il n'importe pas seulement qu'on voye la chose, mais comment on la voye.

Or sus, pourquoy de tant de discours, qui persuadent diversement les hommes de mespriser la mort, et de porter la douleur, n'en trouvons nous quelcun qui face pour nous ? Et de tant d'especes d'imaginations qui l'ont persuadé à autruy, que chacun n'en applique il à soy une le plus selon son humeur ? S'il ne peut digerer la drogue forte et abstersive, pour desraciner le mal, au moins qu'il la prenne lenitive pour le soulager. Opinio est quædam effoeminata ac levis : nec in dolore magis, quam eadem in voluptate : qua, quum liquescimus fluimusque mollitia, apis aculeum sine clamore ferre non possumus. Totum in eo est, ut tibi imperes . Au demeurant on n'eschappe pas à la philosophie, pour faire valoir outre mesure l'aspreté des douleurs, et humaine foiblesse. Car on la contraint de se rejetter à ces invincibles repliques : S'il est mauvais de vivre en necessité, au moins de vivre en necessité, il n'est aucune necessité.

Nul n'est mal long temps qu'à sa faute. Qui n'a le coeur de souffrir ny la mort ny la vie ; qui ne veut ny resister ni fuir, que luy feroit-on ?

Chapitre 41 - De ne communiquer sa gloire

DE toutes les resveries du monde, la plus receuë et plus universelle, est le soing de la reputation et de la gloire, que nous espousons jusques à quitter les richesses, le repos, la vie et la santé, qui sont biens effectuels et substantiaux, pour suyvre cette vaine image, et cette simple voix, qui n'a ny corps ny prise :

La fama ch'invaghisce a un dolce suono

Gli superbi mortali, et par si bella,

E un echo, un sogno, anzi d'un sogno un'ombra

Ch'ad ogni vento si dilegua et sgombra .

Et des humeurs des-raisonnables des hommes, il semble que les philosophes mesmes se défacent plus tard et plus envis de cette-cy que de nulle autre : c'est la plus revesche et opiniastre. Quia etiam bene proficientes animos tentare non cessat . Il n'en est guiere de laquelle la raison accuse si clairement la vanité : mais elle a ses racines si vifves en nous, que je ne sçay si jamais aucun s'en est peu nettement descharger. Apres que vous avez tout dict et tout creu, pour la desadvouer, elle produict contre vostre discours une inclination si intestine, que vous avez peu que tenir à l'encontre.

Car comme dit Cicero, ceux mesmes qui la combatent, encores veulent-ils, que les livres, qu'ils en escrivent, portentau front leur nom, et se veulent rendre glorieux de ce qu'ils ont mesprisé la gloire. Toutes autres choses tombent en commerce : Nous prestons nos biens et nos vies au besoin de nos amis : mais de communiquer son honneur, et d'estrener autruy de sa gloire, il ne se voit gueres. Catulus Luctatius en la guerre contre les Cymbres, ayant faict tous efforts pour arrester ses soldats qui fuioient devant les ennemis, se mit luy-mesmes entre les fuyards, et contrefit le coüard, affin qu'ils semblassent plustost suivre leur Capitaine, que fuyr l'ennemy : c'estoit abandonner sa reputation, pour couvrir la honte d'autruy. Quand Charles cinquiesme passa en Provence, l'an mil cinq cens trente sept, on tient que Antoine de Leve voyant l'Empereur resolu de ce voyage, et l'estimant luy estre merveilleusement glorieux, opinoit toutesfois le contraire, et le desconseilloit, à cette fin que toute la gloire et honneur de ce conseil, en fust attribué à son maistre : et qu'il fust dict, son bon advis et sa prevoyance avoir esté telle, que contre l'opinion de tous, il eust mis à fin une si belle entreprinse : qui estoit l'honnorer à ses despens. Les Ambassadeurs Thraciens, consolans Archileonide mere de Brasidas, de la mort de son fils, et le haut-louans, jusques à dire, qu'il n'avoit point laissé son pareil : elle refusa cette louange privee et particuliere, pour la rendre au public : Ne me dites pas cela, fit-elle, je sçay que la ville de Sparte a plusieurs Citoyens plus grands et plus vaillans qu'il n'estoit. En la bataille de Crecy, le Prince de Gales, encores fort jeune, avoir l'avant-garde à conduire : le principal effort du rencontre, fust en cet endroit : les seigneurs qui l'accompagnoient se trouvans en dur party d'armes, manderent au Roy Edoüard de s'approcher, pour les secourir : il s'enquit de l'estat de son fils, et luy ayant esté respondu, qu'il estoit vivant et à cheval : Je luy ferois, dit-il, tort de luy aller maintenant desrober l'honneur de la victoire de ce combat, qu'il a si long temps soustenu : quelque hazard qu'il y ait, elle sera toute sienne : et n'y voulut aller ny envoyer : sçachant s'il y fust allé, qu'on eust dit que tout estoit perdu sans son secours, et qu'on luy eust attribué l'advantage de cet exploit. Semper enim quod postremum adjectum est, id rem totam videtur traxisse .

Plusieurs estimoient à Rome, et se disoit communément que les principaux beaux-faits de Scipion estoient en partie deuz à Lælius, qui toutesfois alla tousjours promouvant et secondant la grandeur et gloire de Scipion, sans aucun soing de la sienne. Et Theopompus Roy de Sparte à celuy qui luy disoit que la chose publique demeuroit sur ses pieds, pour autant qu'il sçavoit bien commander : C'est plustost, dit-il, parce que le peuple sçait bien obeyr.

Comme les femmes, qui succedoient aux pairries, avoient, nonobstant leur sexe, droit d'assister et opiner aux causes, qui appartiennent à la jurisdiction des pairs : aussi les pairs ecclesiastiques, nonobstant leur profession, estoient tenus d'assister nos Roys en leurs guerres, non seulement de leurs amis et serviteurs, mais de leur personne. Aussi l'Evesque de Beauvais, se trouvant avec Philippe Auguste en la bataille de Bouvines, participoit bien fort courageusement à l'effect : mais il luy sembloit, ne devoir toucher au fruit et gloire de cet exercice sanglant et violent. Il mena de sa main plusieurs des ennemis à raison, ce jour la, et les donnoit au premier gentilhomme qu'il trouvoit, à esgosiller, ou prendre prisonniers, luy en resignant toute l'execution. Et le feit ainsi de Guillaume comte de Salsberi à messire Jean de Nesle. D'une pareille subtilité de conscience, à cet autre : il vouloit bien assommer, mais non pas blesser : et pourtant ne combattoit que de masse. Quelcun en mes jours, estant reproché par le Roy d'avoir mis les mains sur un prestre, le nioit fort et ferme : c'estoit qu'il l'avoit battu et foulé aux pieds.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Les Essais (Édition intégrale - Livres 1, 2 et 3)»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Les Essais (Édition intégrale - Livres 1, 2 et 3)» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «Les Essais (Édition intégrale - Livres 1, 2 et 3)»

Обсуждение, отзывы о книге «Les Essais (Édition intégrale - Livres 1, 2 et 3)» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x