Michel de Montaigne - Les Essais (Édition intégrale - Livres 1, 2 et 3)

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Les Essais (Édition intégrale - Livres 1, 2 et 3): краткое содержание, описание и аннотация

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Les Essais sont l'œuvre majeure de Michel de Montaigne (1533-1592), à laquelle il consacre un labeur d'écriture et de réécriture à partir de 1572 continué pratiquement jusqu'à sa mort. Il traite de tous les sujets possibles, sans ordre apparent : médecine, amour et sexualité, livres, affaires domestiques, histoire ancienne, chevaux, maladien entre autres, auxquels Montaigne mêle des réflexions sur sa propre vie et sur l'Homme, le tout formant " un pêle-mêle où se confondent comme à plaisir les choses importantes et futiles, les côtés vite surannés et l'éternel. " Les Essais, véritable essai constamment renouvelé sur son âme, sa vie, ses sensations d'homme, sont cependant devenus un livre universel, " le seul livre au monde de son espèce ", un livre unique qui met sous les yeux du lecteur non pas simplement un homme en train de se décrire, mais une vie en train de se faire. Tout ce à quoi s'intéresse leur auteur se résume en effet en une seule question fondamentale : " qu'est-ce que l'homme ? " ou, plus exactement, " que sais-je, moi, Michel Eyquem de Montaigne ? ".

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Au Royaume de Narsingue encores aujourd'huy, les femmes de leurs prestres sont vives ensevelies avec le corps de leurs maris. Toutes autres femmes sont bruslees aux funerailles des leurs : non constamment seulement, mais gaïement. A la mort du Roy, ses femmes et concubines, ses mignons et tous ses officiers et serviteurs, qui font un peuple, se presentent si allegrement au feu ou son corps est bruslé, qu'ils montrent prendre à grand honneur d'y accompaigner leur maistre.

Pendant nos dernieres guerres de Milan, et tant de prises et récousses, le peuple impatient de si divers changemens de fortune, print telle resolution à la mort, que j'ay ouy dire à mon pere, qu'il y veit tenir comte de bien vingt et cinq maistres de maison, qui s'estoient deffaits-eux mesmes en une sepmaine : Accident approchant à celuy des Xanthiens, lesquels assiegez par Brutus se precipiterent pesle mesle hommes, femmes, et enfans à un si furieux appetit de mourir, qu'on ne fait rien pour fuir la mort, que ceux-cy ne fissent pour fuir la vie : en maniere qu'à peine peut Brutus en sauver un bien petit nombre.

Toute opinion est assez forte, pour se faire espouser au prix de la vie. Le premier article de ce courageux serment, que la Grece jura, et maintint, en la guerre Medoise, ce fut, que chacun changeeroit plustost la mort à vie, que les loix Persiennes aux leurs. Combien void on de monde en la guerre des Turcs et des Grecs, accepter plustost la mort tres-aspre, que de se descirconcire pour se baptizer ? Exemple dequoy nulle sorte de religion est incapable.

Les Roys de Castille ayants banni de leur terre, les Juifs, le Roy Jehan de Portugal leur vendit à huict escus pour teste, la retraicte aux siennes pour un certain temps : à condition, que iceluy venu, ils auroient à les vuider : et luy promettoit fournir de vaisseaux à les trajecter en Afrique. Le jour arrive, lequel passé il estoit dit, que ceux qui n'auroient obeï, demeureroient esclaves : les vaisseaux leur furent fournis escharcement : et ceux qui s'y embarquerent, rudement et villainement traittez par les passagers : qui outre plusieurs autres indignitez les amuserent sur mer, tantost avant, tantost arriere, jusques à ce qu'ils eussent consumé leurs victuailles, et contreints d'en acheter d'eux si cherement et si longuement, qu'on ne les mit à bord, qu'ils ne fussent du tout en chemise. La nouvelle de cette inhumanité, rapportee à ceux qui estoient en terre, la plus part se resolurent à la servitude : aucuns firent contenance de changer de religion. Emmanuel successeur de Jehan, venu à la couronne, les meit premierement en liberté, et changeant d'advis depuis, leur ordonna de sortir de ses païs, assignant trois ports à leur passage. Il esperoit, dit l'Evesque Osorius, non mesprisable historien Latin, de noz siecles : que la faveur de la liberté, qu'il leur avoit rendue, aiant failli de les convertir au Christianisme, la difficulté de se commetre à la volerie des mariniers ; d'abandonner un païs, où ils estoient habituez, avec grandes richesses, pour s'aller jetter en region incognue et estrangere, les y rameineroit. Mais se voyant decheu de son esperance, et eux tous deliberez au passage : il retrancha deux des ports, qu'il leur avoit promis : affin que la longueur et incommodité du traject en reduisist aucuns : ou qu'il eust moien de les amonceller tous à un lieu, pour une plus grande commodité de l'execution qu'il avoit destinée. Ce fut, qu'il ordonna qu'on arrachast d'entre les mains des peres et des meres, tous les enfans au dessous de quatorze ans, pour les transporter hors de leur veüe et conversation, en lieu où ils fussent instruits à nostre religion. Il dit que cet effect produisit un horrible spectacle : la naturelle affection d'entre les peres et enfants, et de plus, le zele à leur ancienne creance, combattant à l'encontre de cette violente ordonnance. Il fut veu communement des peres et meres se deffaisants eux mesmes : et d'un plus rude exemple encore, precipitants par amour et compassion, leurs jeunes enfans dans des puits, pour fuir à la loy. Audemeurant le terme qu'il leur avoit prefix expiré, par faute de moiens, ils se remirent en servitude. Quelques uns se feirent Chrestiens : de la foy desquels, ou de leur race, encore aujourd'huy, cent ans apres, peu de Portugais s'asseurent : quoy que la coustume et la longueur du temps, soient bien plus fortes conseilleres à telles mutations, que toute autre contreinte. En la ville de Castelnau Darry, cinquante Albigeois heretiques, souffrirent à la fois, d'un courage determiné, d'estre bruslez vifs en un feu, avant desadvouer leurs opinions. Quoties non modo ductores nostri , dit Cicero, sed universi etiam exercitus, ad non dubiam mortem concurrerunt ?

J'ay veu quelqu'un de mes intimes amis courre la mort à force, d'une vraye affection, et enracinee en son coeur par divers visages de discours, que je ne luy sçeu rabatre : et à la premiere qui s'offrit coiffee d'un lustre d'honneur, s'y precipiter hors de toute apparence, d'une fin aspre et ardente.

Nous avons plusieurs exemples en nostre temps de ceux, jusques aux enfans, qui de craincte de quelque legere incommodité, se sont donnez à la mort. Et à ce propos, que ne craindrons nous, dit un ancien, si nous craignons ce que la couardise mesme a choisi pour sa retraitte ? D'enfiler icy un grand rolle de ceux de tous sexes et conditions, et de toutes sectes, és siecles plus heureux, qui ont ou attendu la mort constamment, ou recerchee volontairement : et recherchee non seulement pour fuir les maux de cette vie, mais aucuns pour fuir simplement la satieté de vivre : et d'autres pour l'esperance d'une meilleure condition ailleurs, je n'auroy jamais fait. Et en est le nombre si infini, qu'à la verité j'auroy meilleur marché de mettre en compte ceux qui l'ont crainte.

Cecy seulement. Pyrrho le Philosophe se trouvant un jour de grande tourmente dans un batteau, montroit à ceux qu'il voyoit les plus effrayez autour de luy, et les encourageoit par l'exemple d'un pourceau, qui y estoit, nullement soucieux de cet orage. Oserons nous donc dire que cet advantage de la raison, dequoy nous faisons tant de feste, et pour le respect duquel nous nous tenons maistres et Empereurs du reste des creatures, ait esté mis en nous, pour nostre tourment ? A quoy faire la cognoissance des choses, si nous en devenons plus lasches ? si nous en perdons le repos et la tranquilité, où nous serions sans cela ? et si elle nous rend de pire condition que le pourceau de Phyrro ? L'intelligence qui nous a esté donnée pour nostre plus grand bien, l'employerons nous à nostre ruine ; combatans le dessein de nature, et l'universel ordre des choses, qui porte que chacun use de ses utils et moyens pour sa commodité ?

Bien, me dira l'on, vostre regle serve à la mort ; mais que direz vous de l'indigence ? que direz vous encor de la douleur, qu'Aristippus, Hieronymus et la pluspart des sages, ont estimé le dernier mal : et ceux qui le nioient de parole, le confessoient par effect ? Possidonius estant extremement tourmenté d'une maladie aiguë et douloureuse, Pompeius le fut voir, et s'excusa d'avoir prins heure si importune pour l'ouyr deviser de la Philosophie : Ja à Dieu ne plaise, luy dit Possidonius, que la douleur gaigne tant sur moy, qu'elle m'empesche d'en discourir : et se jetta sur ce mesme propos du mespris de la douleur. Mais ce pendant elle joüoit son rolle, et le pressoit incessamment : A quoy il s'escrioit : Tu as beau faire douleur, si ne diray je pas, que tu sois mal. Ce conte qu'ils font tant valoir, que porte-il pour le mespris de la douleur ? il ne debat que du mot. Et ce pendant si ces pointures ne l'esmeuvent, pourquoy en rompt-il son propos ? pourquoy pense-il faire beaucoup de ne l'appeller pas mal ?

Icy tout ne consiste pas en l'imagination. Nous opinions du reste ; c'est icy la certaine science, qui jouë son rolle, nos sens mesmes en sont juges :

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