Michel de Montaigne - Les Essais (Édition intégrale - Livres 1, 2 et 3)

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Les Essais (Édition intégrale - Livres 1, 2 et 3): краткое содержание, описание и аннотация

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Les Essais sont l'œuvre majeure de Michel de Montaigne (1533-1592), à laquelle il consacre un labeur d'écriture et de réécriture à partir de 1572 continué pratiquement jusqu'à sa mort. Il traite de tous les sujets possibles, sans ordre apparent : médecine, amour et sexualité, livres, affaires domestiques, histoire ancienne, chevaux, maladien entre autres, auxquels Montaigne mêle des réflexions sur sa propre vie et sur l'Homme, le tout formant " un pêle-mêle où se confondent comme à plaisir les choses importantes et futiles, les côtés vite surannés et l'éternel. " Les Essais, véritable essai constamment renouvelé sur son âme, sa vie, ses sensations d'homme, sont cependant devenus un livre universel, " le seul livre au monde de son espèce ", un livre unique qui met sous les yeux du lecteur non pas simplement un homme en train de se décrire, mais une vie en train de se faire. Tout ce à quoi s'intéresse leur auteur se résume en effet en une seule question fondamentale : " qu'est-ce que l'homme ? " ou, plus exactement, " que sais-je, moi, Michel Eyquem de Montaigne ? ".

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A l'adventure est ce la cause, que et nous, et la Theologie ne requerons pas beaucoup de science aux femmes, et que François Duc de Bretaigne filz de Jean V. comme on luy parla de son mariage avec Isabeau fille d'Escosse, et qu'on luy adjousta qu'elle avoit esté nourrie simplement et sans aucune instruction de lettres, respondit, qu'il l'en aymoit mieux, et qu'une femme estoit assez sçavante, quand elle sçavoit mettre difference entre la chemise et le pourpoint de son mary.

Aussi ce n'est pas si grande merveille, comme on crie, que nos ancestres n'ayent pas faict grand estat des lettres, et qu'encores aujourd'huy elles ne se trouvent que par rencontre aux principaux conseils de nos Roys : et si cette fin de s'en enrichir, qui seule nous est aujourd'huy proposée par le moyen de la Jurisprudence, de la Medecine, du pedantisme, et de la Theologie encore, ne les tenoit en credit, vous les verriez sans doubte aussi marmiteuses qu'elles furent onques. Quel dommage, si elles ne nous apprennent ny à bien penser, ny à bien faire ? Postquam docti prodierunt, boni desunt .

Toute autre science, est dommageable à celuy qui n'a la science de la bonté. Mais la raison que je cherchoys tantost, seroit elle point aussi de là, que nostre estude en France n'ayant quasi autre but que le proufit, moins de ceux que nature a faict naistre à plus genereux offices que lucratifs, s'adonnants aux lettres, ou si courtement (retirez avant que d'en avoir pris appetit, à une profession qui n'a rien de commun avec les livres) il ne reste plus ordinairement, pour s'engager tout a faict a l'estude, que les gents de basse fortune, qui y questent des moyens à vivre. Et de ces gents-là, les ames estans et par nature, et par institution domestique et exemple, du plus bas aloy, rapportent faucement le fruit de la science. Car elle n'est pas pour donner jour à l'ame qui n'en a point : ny pour faire voir un aveugle. Son mestier est, non de luy fournir de veuë, mais de la luy dresser, de luy regler ses allures, pourveu qu'elle aye de soy les pieds, et les jambes droites et capables. C'est une bonne drogue que la science, mais nulle drogue n'est assés forte, pour se preserver sans alteration et corruption, selon le vice du vase qui l'estuye. Tel a la veuë claire, qui ne l'a pas droitte : et par consequent void le bien, et ne le suit pas : et void la science, et ne s'en sert pas. La principale ordonnance de Platon en sa republique, c'est donner à ses citoyens selon leur nature, leur charge. Nature peut tout, et fait tout. Les boiteux sont mal propres aux exercices du corps, et aux exercices de l'esprit les ames boiteuses. Les bastardes et vulgaires sont indignes de la philosophie. Quand nous voyons un homme mal chaussé, nous disons que ce n'est pas merveille, s'il est chaussetier. De mesme il semble, que l'experience nous offre souvent, un medecin plus mal medeciné, un Theologien moins reformé, et coustumierement un sçavant moins suffisant qu'un autre.

Aristo Chius avoit anciennement raison de dire, que les philosophes nuisoient aux auditeurs : d'autant que la plus part des ames ne se trouvent propres à faire leur profit de telle instruction : qui, si elle ne se met à bien, se met à mal : asotos ex Aristippi, acerbos ex Zenonis schola exire .

En cette belle institution que Xenophon preste aux Perses, nous trouvons qu'ils apprenoient la vertu à leurs enfans, comme les autres nations font les lettres. Platon dit que le fils aisné en leur succession royale, estoit ainsi nourry. Apres sa naissance, on le donnoit, non à des femmes, mais à des eunuches de la premiere authorité autour des Roys, à cause de leur vertu. Ceux-cy prenoient charge de luy rendre le corps beau et sain : et apres sept ans le duisoient à monter à cheval, et aller à la chasse. Quand il estoit arrivé au quatorziesme, ils le deposoient entre les mains de quatre : le plus sage, le plus juste, le plus temperant, le plus vaillant de la nation. Le premier luy apprenoit la religion : le second, à estre tousjours veritable : le tiers, à se rendre maistre des cupidités : le quart, à ne rien craindre.

C'est chose digne de tres-grande consideration, que en cette excellente police de Lycurgus, et à la verité monstrueuse par sa perfection, si songneuse pourtant de la nourriture des enfans, comme de sa principale charge, et au giste mesmes des Muses, il s'y face si peu de mention de la doctrine : comme si cette genereuse jeunesse desdaignant tout autre joug que de la vertu, on luy aye deu fournir, au lieu de nos maistres de science, seulement des maistres de vaillance, prudence et justice. Exemple que Platon a suivy en ses loix. La façon de leur discipline, c'estoit leur faire des questions sur le jugement des hommes, et de leurs actions : et s'ils condamnoient et loüoient, ou ce personnage, ou ce faict, il falloit raisonner leur dire, et par ce moyen ils aiguisoient ensemble leur entendement, et apprenoient le droit. Astyages en Xenophon, demande à Cyrus compte de sa derniere leçon ; C'est, dit-il, qu'en nostre escole un grand garçon ayant un petit saye, le donna à l'un de ses compagnons de plus petite taille, et luy osta son saye, qui estoit plus grand : nostre precepteur m'ayant fait juge de ce different ; je jugeay qu'il falloit laisser les choses en cet estat, et que l'un et l'autre sembloit estre mieux accommodé en ce point : sur quoy il me remontra que j'avois mal fait. car je m'estois arresté à considerer la bien seance, et il falloit premierement avoir proveu à la justice, qui vouloit que nul ne fust forcé en ce qui luy appartenoit. Et dit qu'il en fut fouëté, tout ainsi que nous sommes en nos villages, pour avoir oublié le premier Aoriste de τὺπτω. Mon regent me feroit une belle harangue in genere demonstrativo , avant qu'il me persuadast que son escole vaut cette-là. Ils ont voulu coupper chemin : et puis qu'il est ainsi que les sciences, lors mesmes qu'on les prent de droit fil, ne peuvent que nous enseigner la prudence, la preud'hommie et la resolution, ils ont voulu d'arrivée mettre leurs enfans au propre des effects, et les instruire non par ouïr dire, mais par l'essay de l'action, en les formant et moulant vifvement, non seulement de preceptes et parolles, mais principalement d'exemples et d'oeuvres : afin que ce ne fust pas une science en leur ame, mais sa complexion et habitude : que ce ne fust pas un acquest, mais une naturelle possession. A ce propos, on demandoit à Agesilaus ce qu'il seroit d'advis, que les enfans apprinsent : Ce qu'ils doivent faire estans hommes, respondit-il. Ce n'est pas merveille, si une telle institution a produit des effects si admirables.

On alloit, dit-on, aux autres villes de Grece chercher des Rhetoriciens, des peintres, et des Musiciens : mais en Lacedemone des legislateurs, des magistrats, et Empereurs d'armée : à Athenes on aprenoit à bien dire, et icy à bien faire : là à se desmesler d'un argument sophistique, et à rabattre l'imposture des mots captieusement entrelassez ; icy à se desmesler des appats de la volupté, et à rabatre d'un grand courage les menasses de la fortune et de la mort : ceux-là s'embesongnoient apres les parolles, ceux-cy apres les choses : là c'estoit une continuelle exercitation de la langue, icy une continuelle exercitation de l'ame. Parquoy il n'est pas estrange, si Antipater leur demandant cinquante enfans pour ostages, ils respondirent tout au rebours de ce que nous ferions, qu'ils aymoient mieux donner deux fois autant d'hommes faicts ; tant ils estimoient la perte de l'education de leur pays. Quand Agesilaus convie Xenophon d'envoyer nourrir ses enfans à Sparte, ce n'est pas pour y apprendre la Rhetorique, ou Dialectique : mais pour apprendre (ce dit-il) la plus belle science qui soit, asçavoir la science d'obeir et de commander.

Il est tres-plaisant, de voir Socrates, à sa mode se moquant de Hippias, qui luy recite, comment il a gaigné, specialement en certaines petites villettes de la Sicile, bonne somme d'argent, à regenter : et qu'à Sparte il n'a gaigné pas un sol. Que ce sont gents idiots, qui ne sçavent ny mesurer ny compter : ne font estat ny de Grammaire ny de rythme : s'amusans seulement à sçavoir la suitte des Roys, establissement et decadence des estats, et tel fatras de comptes. Et au bout de cela, Socrates luy faisant advouër par le menu, l'excellence de leur forme de gouvernement publique, l'heur et vertu de leur vie privée, luy laisse deviner la conclusion de l'inutilité de ses arts. Les exemples nous apprennent, et en cette martiale police, et en toutes ses semblables, que l'estude des sciences amollit et effemine les courages, plus qu'il ne les fermit et aguerrit. Le plus fort estat, qui paroisse pour le present au monde, est celuy des Turcs, peuples egalement duicts à l'estimation des armes, et mespris des lettres. Je trouve Rome plus vaillante avant qu'elle fust sçavante. Les plus belliqueuses nations en nos jours, sont les plus grossieres et ignorantes. Les Scythes, les Parthes, Tamburlan, nous servent à cette preuve. Quand les Gots ravagerent la Grece, ce qui sauva toutes les librairies d'estre passées au feu, ce fut un d'entre eux, qui sema cette opinion, qu'il failloit laisser ce meuble entier aux ennemis : propre à les destourner de l'exercice militaire, et amuser à des occupations sedentaires et oysives. Quand nostre Roy, Charles huictieme, quasi sans tirer l'espee du fourreau, se veid maistre du Royaume de Naples, et d'une bonne partie de la Toscane, les seigneurs de sa suitte, attribuerent cette inesperee facilité de conqueste, à ce que les Princes et la noblesse d'Italie s'amusoient plus à se rendre ingenieux et sçavans, que vigoureux et guerriers.

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