La foire aux vanités William Makepeace Thackeray La foire aux vanités Texte intégrale, Tome 1 et 2
PRÉFACE DU TRADUCTEUR. PRÉFACE DU TRADUCTEUR. Tout le monde connaît ces rendez-vous en plein air, ces réjouissances annuelles et ambulantes qui appellent les amateurs de bruit, de poussière et de plaisir. La Foire aux Vanités est l’idéal du genre. On y trouve même cohue, même tumulte, mêmes éclats de rire ; toutefois, à la différence de ces fêtes populaires qui n’ont lieu qu’à des intervalles éloignés, la Foire aux Vanités se tient en permanence ; elle a commencé avec le monde, elle ne finira qu’avec lui : c’est une parade universelle où chacun a son rôle à jouer, où chacun tour à tour rit du prochain et le fait rire à ses dépens. Mais, tandis que la plupart des acteurs de cette comédie humaine disparaissent dans le tourbillon général sans laisser trace de leur passage, quelques-uns sortent de la foule, fondent leur réputation et s’élèvent aux yeux de la postérité au rang de chefs d’emploi et de créateurs du genre. C’est ainsi que l’on peut nommer parmi tant d’autres et Panurge, et Macette, et Tartufe, et Basile. À cette galerie déjà peuplée de personnages si célèbres, M. Thackeray a ajouté un type qui n’est ni moins expressif ni moins vrai que les précédents. C’est celui d’une jeune fille sans famille, sans fortune et sans cœur, mais aventurière ambitieuse, qui s’obstine à trouver un mari avec les seules ressources d’une imagination précoce : c’est qu’un mari équivaut pour elle à une position sociale, c’est qu’un mari est le passe-port nécessaire sans lequel aucune femme ne saurait circuler dans le monde honnête. Puis après le mariage vient la manière de s’en servir. Mais nous ne voulons point retarder le lecteur au début de cette excursion piquante et instructive, à laquelle le convie M. Thackeray. Déjà les personnages s’agitent, les événements se pressent et l’intrigue se noue. Qu’il nous suffise d’un dernier mot : on verra dans ce roman que les baronnes d’Ange ne sont pas nées d’hier, qu’elles existent dans tous les pays, et que l’Angleterre a aussi son Demi-Monde . G. G.
CHAPITRE PREMIER. Chiswick Mall.
CHAPITRE II. Où miss Sharp et miss Sedley se disposent à entrer en campagne.
CHAPITRE III. Rebecca en présence de l’ennemi.
CHAPITRE IV. La bourse de soie verte.
CHAPITRE V. L’ami Dobbin.
CHAPITRE VI. Le Vauxhall.
CHAPITRE VII. Crawley de Crawley-la-Reine.
CHAPITRE VIII. Tout confidentiel.
CHAPITRE IX. Portraits de famille.
CHAPITRE X. Miss Sharp commence à se faire des amis.
CHAPITRE XI. D’une simplicité toute pastorale.
CHAPITRE XII. Où l’on fait du sentiment.
CHAPITRE XIII. Où l’on fait du sentiment et autre chose.
CHAPITRE XIV. Intérieur de miss Crawley.
CHAPITRE XV. Où l’un voit un bout de l’oreille du mari de miss Sharp.
CHAPITRE XVI. La lettre sur la pelote.
CHAPITRE XVII. Le capitaine Dobbin achète un piano.
CHAPITRE XVIII. Qui joua sur le piano acheté par le capitaine Dobbin.
CHAPITRE XIX. Miss Crawley et sa garde-malade.
CHAPITRE XX. Le capitaine Dobbin négociateur de mariage.
CHAPITRE XXI. Querelle à propos d’une héritière.
CHAPITRE XXII. Mariage et premiers quartiers de la lune de miel.
CHAPITRE XXIII. Où le capitaine fait preuve de diplomatie.
CHAPITRE XXIV. Où M. Osborne fait une rature sur la Bible de famille.
CHAPITRE XXV. Où nos principaux personnages se décident à quitter Brighton.
CHAPITRE XXVI. Entre Londres et Chatham.
CHAPITRE XXVII. Amélia au régiment.
CHAPITRE XXVIII. Amélia arrive en Belgique.
CHAPITRE XXIX. Bruxelles.
CHAPITRE XXX. Adieu, cher ange ! il faut partir !
CHAPITRE XXXI. Dévouement de Jos Sedley pour sa sœur.
CHAPITRE XXXII. Où Joseph prend la fuite.
TOME 2
CHAPITRE PREMIER. Sollicitude des parents de miss Crawley pour cette chère demoiselle.
CHAPITRE II. Où Jim passe par la porte et sa pipe par la fenêtre.
CHAPITRE III. Veuve et mère.
CHAPITRE IV. Le moyen de mener grand train sans un sou de revenu.
CHAPITRE V. Continuation du même sujet.
CHAPITRE VI. Une famille dans la gêne.
CHAPITRE VII. La nature prise sur le fait.
CHAPITRE VIII. Rentrée de Rebecca dans le manoir de ses ancêtres.
CHAPITRE IX. Becky au manoir de ses ancêtres.
CHAPITRE X. Où l’on revient à la famille Osborne.
CHAPITRE XI. Où le lecteur se trouve dans la nécessité de doubler le cap.
CHAPITRE XII. Entre Londres et l’Hampshire.
CHAPITRE XIII. Entre l’Hampshire et Londres.
CHAPITRE XIV. Vie de misères et d’épreuves.
CHAPITRE XV. Gaunt-House.
CHAPITRE XVI. Où le lecteur se trouve introduit dans la meilleure société.
CHAPITRE XVII. Grand dîner à trois services.
CHAPITRE XVIII. Le cœur d’une mère.
CHAPITRE XIX. Charade en action qu’on donne à deviner au lecteur.
CHAPITRE XX. Où l’on voit au grand jour l’amabilité de lord Steyne.
CHAPITRE XXI. Délivrance et catastrophe.
CHAPITRE XXII. Le lendemain de la bataille.
CHAPITRE XXIII. Même sujet.
CHAPITRE XXIV. Georgy devient un grand personnage.
CHAPITRE XXV. Des rivages du Levant.
CHAPITRE XXVI. Notre ami le major.
CHAPITRE XXVII. Le vieux piano.
CHAPITRE XXVIII. Où l’on revient à une existence plus douce.
CHAPITRE XXIX. Deux lampes qui s’éteignent.
CHAPITRE XXX. Sur les bords du Rhin.
CHAPITRE XXXI. Où nous nous retrouvons avec une vieille connaissance.
CHAPITRE XXXII. À l’aventure.
CHAPITRE XXXIII. Peines et plaisirs.
CHAPITRE XXXIV. Amantium iræ.
CHAPITRE XXXV. Naissances, mariages et décès.
William Makepeace Thackeray
La foire aux vanités
Texte intégrale, Tome 1 et 2
Tout le monde connaît ces rendez-vous en plein air, ces réjouissances annuelles et ambulantes qui appellent les amateurs de bruit, de poussière et de plaisir. La Foire aux Vanités est l’idéal du genre. On y trouve même cohue, même tumulte, mêmes éclats de rire ; toutefois, à la différence de ces fêtes populaires qui n’ont lieu qu’à des intervalles éloignés, la Foire aux Vanités se tient en permanence ; elle a commencé avec le monde, elle ne finira qu’avec lui : c’est une parade universelle où chacun a son rôle à jouer, où chacun tour à tour rit du prochain et le fait rire à ses dépens.
Mais, tandis que la plupart des acteurs de cette comédie humaine disparaissent dans le tourbillon général sans laisser trace de leur passage, quelques-uns sortent de la foule, fondent leur réputation et s’élèvent aux yeux de la postérité au rang de chefs d’emploi et de créateurs du genre. C’est ainsi que l’on peut nommer parmi tant d’autres et Panurge, et Macette, et Tartufe, et Basile. À cette galerie déjà peuplée de personnages si célèbres, M. Thackeray a ajouté un type qui n’est ni moins expressif ni moins vrai que les précédents. C’est celui d’une jeune fille sans famille, sans fortune et sans cœur, mais aventurière ambitieuse, qui s’obstine à trouver un mari avec les seules ressources d’une imagination précoce : c’est qu’un mari équivaut pour elle à une position sociale, c’est qu’un mari est le passe-port nécessaire sans lequel aucune femme ne saurait circuler dans le monde honnête. Puis après le mariage vient la manière de s’en servir.
Mais nous ne voulons point retarder le lecteur au début de cette excursion piquante et instructive, à laquelle le convie M. Thackeray. Déjà les personnages s’agitent, les événements se pressent et l’intrigue se noue. Qu’il nous suffise d’un dernier mot : on verra dans ce roman que les baronnes d’Ange ne sont pas nées d’hier, qu’elles existent dans tous les pays, et que l’Angleterre a aussi son Demi-Monde .
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