Victor Hugo - Les Contemplations

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Les 11 000 vers des Contemplations furent écrits dès 1834, mais surtout pendant l'exil à Jersey, puis à Guernesey, en particulier à partir de 1853 alors que Hugo composait les Châtiments. Mettant fin au silence lyrique qu'il observait depuis les Rayons et les Ombres (1840), le recueil, sommet de sa production poétique, somme de sa vie, de sa sensibilité et de sa pensée, se présente comme «les Mémoires d'une âme» (Préface). Si «une destinée est écrite là jour à jour», le recueil s'érige aussi en expression d'une expérience, celle d'un homme qui se veut comme les autres: «Quand je vous parle de moi, je vous parle de vous.»

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Jersey, janvier 1855.

IV .

La source tombait du rocher
Goutte à goutte à la mer affreuse.
L’Océan, fatal au nocher,
Lui dit: «Que me veux-tu, pleureuse?

Je suis la tempête et l’effroi;
Je finis où le ciel commence.
Est-ce que j’ai besoin de toi,
Petite, moi qui suis l’immense?»

La source dit au gouffre amer:
«Je te donne, sans bruit ni gloire,
Ce qui te manque, ô vaste mer!
Une goutte d’eau qu’on peut boire.»

Avril 1854.

V. À mademoiselle Louise B.

Ô vous l’âme profonde! ô vous la sainte lyre!
Vous souvient-il des temps d’extase et de délire,
Et des jeux triomphants,
Et du soir qui tombait des collines prochaines?
Vous souvient-il des jours? vous souvient-il des chênes
Et des petits enfants?

Et vous rappelez-vous les amis, et la table,
Et le rire éclatant du père respectable,
Et nos cris querelleurs,
Le pré, l’étang, la barque, et la lune, et la brise,
Et les chants qui sortaient de votre cœur, Louise,
En attendant les pleurs!

Le parc avait des fleurs et n’avait pas de marbres.
Oh! comme il était beau, le vieillard, sous les arbres!
Je le voyais parfois
Dès l’aube sur un banc s’asseoir tenant un livre;
Je sentais, j’entendais l’ombre autour de lui vivre
Et chanter dans les bois!

Il lisait, puis dormait au baiser de l’aurore;
Et je le regardais dormir, plus calme encore
Que ce paisible lieu,
Avec son front serein d’où sortait une flamme,
Son livre ouvert devant le soleil, et son âme
Ouverte devant Dieu!

Et du fond de leur nid, sous l’orme et sous l’érable,
Les oiseaux admiraient sa tête vénérable,
Et, gais chanteurs tremblants,
Ils guettaient, s’approchaient, et souhaitaient dans l’ombre
D’avoir, pour augmenter la douceur du nid sombre,
Un de ses cheveux blancs!

Puis il se réveillait, s’en allait vers la grille,
S’arrêtait pour parler à ma petite fille,
Et ces temps sont passés!
Le vieillard et l’enfant jasaient de mille choses…
Vous ne voyiez donc pas ces deux êtres, ô roses,
Que vous refleurissez!

Avez-vous bien le cœur, ô roses, de renaître
Dans le même bosquet, sous la même fenêtre?
Où sont-ils, ces fronts purs?
N’était-ce pas vos sœurs, ces deux âmes perdues
Qui vivaient, et se sont si vite confondues
Aux éternels azurs!

Est-ce que leur sourire, est-ce que leurs paroles,
Ô roses, n’allaient pas réjouir vos corolles
Dans l’air silencieux,
Et ne s’ajoutaient pas à vos chastes délices,
Et ne devenaient pas parfums dans vos calices,
Et rayons dans vos cieux?

Ingrates! vous n’avez ni regrets, ni mémoire.
Vous vous réjouissez dans toute votre gloire;
Vous n’avez point pâli.
Ah! je ne suis qu’un homme et qu’un roseau qui ploie,
Mais je ne voudrais pas, quant à moi, d’une joie
Faite de tant d’oubli!

Oh! qu’est-ce que le sort a fait de tout ce rêve?
Où donc a-t-il jeté l’humble cœur qui s’élève,
Le foyer réchauffant,
Ô Louise, et la vierge, et le vieillard prospère,
Et tous ces vœux profonds, de moi pour votre père,
De vous pour mon enfant!

Où sont-ils, les amis de ce temps que j’adore?
Ceux qu’a pris l’ombre, et ceux qui ne sont pas encore
Tombés au flot sans bords;
Eux, les évanouis, qu’un autre ciel réclame,
Et vous, les demeurés, qui vivez dans mon âme,
Mais pas plus que les morts!

Quelquefois, je voyais, de la colline en face,
Mes quatre enfants jouer, tableau que rien n’efface!
Et j’entendais leurs chants;
Ému, je contemplais ces aubes de moi-même
Qui se levaient là-bas dans la douceur suprême
Des vallons et des champs!

Ils couraient, s’appelaient dans les fleurs; et les femmes
Se mêlaient à leurs jeux comme de blanches âmes;
Et tu riais, Armand!
Et, dans l’hymen obscur qui sans fin se consomme,
La nature sentait que ce qui sort de l’homme
Est divin et charmant!

Où sont-ils? Mère, frère, à son tour chacun sombre.
Je saigne et vous saignez. Mêmes douleurs! même ombre!
Ô jours trop tôt décrus!
Ils vont se marier; faites venir un prêtre;
Qu’il revienne! ils sont morts. Et, le temps d’apparaître,
Les voilà disparus!

Nous vivons tous penchés sur un océan triste.
L’onde est sombre. Qui donc survit? qui donc existe?
Ce bruit sourd, c’est le glas.
Chaque flot est une âme; et tout fuit. Rien ne brille.
Un sanglot dit: Mon père! un sanglot dit: Ma fille!
Un sanglot dit: Hélas!

Marine-Terrace, juin 1855.

VI. À vous qui êtes là

Vous, qui l’avez suivi dans sa blême vallée,
Au bord de cette mer d’écueils noirs constellée,
Sous la pâle nuée éternelle qui sort
Des flots, de l’horizon, de l’orage et du sort;
Vous qui l’avez suivi dans cette Thébaïde,
Sur cette grève nue, aigre, isolée et vide,
Où l’on ne voit qu’espace âpre et silencieux,
Solitude sur terre et solitude aux cieux;
Vous qui l’avez suivi dans ce brouillard qu’épanche
Sur le roc, sur la vague et sur l’écume blanche,
La profonde tempête aux souffles inconnus,
Recevez, dans la nuit où vous êtes venus,
Ô chers êtres! cœurs vrais, lierres de ses décombres,
La bénédiction de tous ces déserts sombres!
Ces désolations vous aiment; ces horreurs,
Ces brisants, cette mer où les vents laboureurs
Tirent sans fin le soc monstrueux des nuages,
Ces houles revenant comme de grands rouages,
Vous aiment; ces exils sont joyeux de vous voir;
Recevez la caresse immense du lieu noir!
Ô forçats de l’amour! ô compagnons, compagnes,
Qui l’aidez à traîner son boulet dans ces bagnes,
Ô groupe indestructible et fidèle entre tous
D’âmes et de bons cœurs et d’esprits fiers et doux,
Mère, fille, et vous, fils, vous ami, vous encore,
Recevez le soupir du soir vague et sonore,
Recevez le sourire et les pleurs du matin,
Recevez la chanson des mers, l’adieu lointain
Du pauvre mât penché parmi les lames brunes!
Soyez les bienvenus pour l’âpre fleur des dunes,
Et pour l’aigle qui fuit les hommes importuns,
Âmes, et que les champs vous rendent vos parfums,
Et que, votre clarté, les astres vous la rendent!
Et qu’en vous admirant, les vastes flots demandent:
Qu’est-ce donc que ces cœurs qui n’ont pas de reflux!

Ô tendres survivants de tout ce qui n’est plus!
Rayonnements masquant la grande éclipse à l’âme!
Sourires éclairant, comme une douce flamme,
L’abîme qui se fait, hélas! dans le songeur!
Gaîtés saintes chassant le souvenir rongeur!
Quand le proscrit saignant se tourne, âme meurtrie
Vers l’horizon, et crie en pleurant: «La patrie!»
La famille, mensonge auguste, dit: «C’est moi!»

Oh! suivre hors du jour, suivre hors de la loi,
Hors du monde, au delà de la dernière porte,
L’être mystérieux qu’un vent fatal emporte,
C’est beau. C’est beau de suivre un exilé! le jour
Où ce banni sortit de France, plein d’amour
Et d’angoisse, au moment de quitter cette mère,
Il s’arrêta longtemps sur la limite amère;
Il voyait, de sa course à venir déjà las,
Que dans l’œil des passants il n’était plus, hélas!
Qu’une ombre, et qu’il allait entrer au sourd royaume
Où l’homme qui s’en va flotte et devient fantôme;
Il disait aux ruisseaux: «Retiendrez-vous mon nom,
Ruisseaux?» Et les ruisseaux coulaient en disant: «Non.»
Il disait aux oiseaux de France: «Je vous quitte,
Doux oiseaux; je m’en vais aux lieux où l’on meurt vite,
Au noir pays d’exil où le ciel est étroit;
Vous viendrez, n’est-ce pas, vous nicher dans mon toit?»
Et les oiseaux fuyaient au fond des brumes grises.
Il disait aux forêts: «M’enverrez-vous vos brises?»
Les arbres lui faisaient des signes de refus.
Car le proscrit est seul; la foule aux pas confus
Ne comprend que plus tard, d’un rayon éclairée,
Cet habitant du gouffre et de l’ombre sacrée.

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