Artaban est un glorieux personnage de roman. Il est le héros d’un ouvrage intitulé La Cléopâtre, une œuvre interminable qui fut écrite par un certain Gautier de La Calprenède !
Ce Gascon est né au début du XVII esiècle. Il sert le roi, les armes à la main, avant de se livrer à son passe-temps favori : l’écriture de pièces de théâtre et de romans.
Dans son livre La Cléopâtre , roman de cape et d’épée, il imagine une multitude de personnages dont celui d’Artaban, un guerrier rusé toujours prêt à se lancer au cœur de la bataille… Rien ne lui fait peur, il peut tout affronter !
Oui, enfin, souvenons-nous tout de même qu’Artaban fut d’abord un héros de plume, alors il n’est pas étonnant qu’il soit « fier comme un coq » !
Mais, sans aucun doute, faut-il être un fanfaron, un fier-à-bras, pour être concerné par cette expression « fier comme Artaban »…
« Franchir le Rubicon », signifie « prendre une décision irrévocable »…
Car attention !!! « Franchir le Rubicon », c’est franchir une limite ! C’est aller trop loin, beaucoup trop loin ! C’est même dépasser les bornes !
Le Rubicon était un fleuve côtier de l’Italie romaine qui marquait sa frontière avec la Gaule cisalpine. De nos jours, le Rubicon a été débaptisé pour prendre les noms de Pisciatello et de Fiumicino.
C’est alors que César choisit le coup de force !
Cette frontière, cette limite, ne devait JAMAIS être traversée par un Romain, les armes à la main, sans un ordre exprès du Sénat.
Un général, désirant le faire, devait auparavant obligatoirement licencier ses troupes. Pourtant, le plus célèbre homme de guerre romain de l’Histoire va transgresser cet ordre ! Cet homme s’appelle César, Jules César !
Personnage puissant, ambitieux et gênant pour beaucoup de ses contemporains, il a été nommé en Gaule pour y mener une guerre terrible, impitoyable !
Son but : placer la Gaule transalpine sous le joug des légions romaines. Il parvient même à battre les Gaulois rassemblés derrière Vercingétorix, à Alésia !
Pendant ce temps, à Rome, Pompée est devenu tout-puissant et il attend de pied ferme le retour de Jules César, sans ses armées, comme simple citoyen, pour mieux l’humilier.
C’est alors que César choisit le coup de force !
Le 11 janvier de l’an 49 avant notre ère, il réalise l’impossible, l’impensable, l’inimaginable : il quitte la Gaule et rentre dans Rome avec la XIIIe légion. Il vient de « franchir le Rubicon »…
« Graisser la patte » signifie « soudoyer », « corrompre », « donner de l’argent » pour obtenir un accord, un passe-droit, pour décrocher une faveur !
Dans cette expression on retrouve le verbe « graisser », dont la définition est simplement « rendre gras », ce gras qui donne une allure forte, un aspect rond ; comme le bœuf gras que l’on promène au moment du mardi gras !
Mais quand on parle d’une plante grasse, il ne s’agit pas du tout de graisse, mais justement de volume, de rondeur avec des feuilles bien épaisses, ce qui lui donne d’ailleurs l’aspect d’une belle plante.
Un enrichissement symbole de prospérité, mais pas toujours d’honnêteté !
Au sens figuré, « graisser » est à rapprocher du verbe « engraisser » : rendre plus gras, donc plus riche, un enrichissement symbole de prospérité, mais pas toujours d’honnêteté !
Quant à cette « patte » qu’il faut graisser, il s’agit bien du nom donné à l’un de ces membres antérieurs ou postérieurs des animaux que l’on adapte aux êtres humains, notamment quand ils marchent à quatre pattes ou quand ils se tirent dans les pattes !
C’est bien dans cette main plus ou moins discrètement tendue que va se glisser l’argent chargé de « graisser la patte »…
« Jeter l’éponge ». Cette fois, c’est fini, impossible d’aller plus loin, il vaut mieux arrêter, abandonner, le risque devient trop important, « le jeu n’en vaut pas la chandelle ».
Cette éponge est souvent accompagnée de gants et de serviettes. Mais ne vous y trompez pas, il ne s’agit pas d’aller dans sa salle de bains, avec éponge, serviette et gant de toilette, mais plutôt de se rendre dans une salle de boxe !
Car cette expression nous vient du « noble art », de ce sport qui voit s’affronter sur un ring deux champions, chacun accompagné par son soigneur.
C’est justement le soigneur qui utilise cette éponge pour rafraîchir son poulain, pour lui nettoyer le visage afin qu’il fasse bonne figure au round suivant.
C’est justement le soigneur qui utilise cette éponge pour rafraîchir son poulain, pour lui nettoyer le visage afin qu’il fasse bonne figure au round suivant.
Quand le gong retentit, les boxeurs se lèvent, les tabourets sont retirés du ring et les éponges rangées… sauf si l’un des deux combattants est trop touché, trop affaibli, trop sonné… Alors son soigneur jette l’éponge, signalant à l’arbitre qu’il arrête le combat !
Aucune honte, aucune faiblesse n’a animé cette décision, seule la sagesse a guidé le geste, car c’est faire preuve d’intelligence que de savoir « jeter l’éponge »…
« Jouer la mouche du coche » ! Être là en train de titiller, de virevolter, d’agacer son entourage, voilà qui a tendance à énerver tout le monde.
C’est dans une fable de Jean de La Fontaine intitulée Le Coche et la Mouche que l’on trouve l’origine de cette expression qui met en scène l’ancêtre de la diligence : le coche, logiquement conduit par un cocher.
Pour tracter ce lourd véhicule chargé de passagers, six chevaux sont attelés et ils semblent avoir bien du mal à grimper un chemin pentu et sablonneux.
Le cocher fait claquer son fouet, les chevaux sont à la tâche, les passagers sont même descendus. Mais rien n’y fait, le coche ne monte plus, la voiture patine !
C’est dans une fable de Jean de La Fontaine intitulée Le Coche et la Mouche que l’on trouve l’origine de cette expression.
C’est alors qu’une mouche, assistant à la scène, décide d’intervenir. Comme à son habitude elle vole, bourdonne, agace et pique les chevaux qui donnent un coup de collier pour franchir l’obstacle.
La mouche s’approprie la victoire. Mais comme l’écrit La Fontaine : « Certaines gens, faisant les empressés, S’introduisent dans les affaires », et il ajoute : « … partout importuns, devraient être chassés ». Preuve qu’il n’est pas toujours utile de « jouer la mouche du coche »…
« Kifer quelqu’un » signifie « aimer quelqu’un », apprécier cette personne, et quand on souhaite exprimer ce sentiment de façon encore plus forte, encore plus intense, il faut ajouter l’adjectif « grave » !
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