Claude Duneton - La Puce à l'oreille - Anthologie des expressions populaires avec leur origine

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La Puce à l'oreille : Anthologie des expressions populaires avec leur origine: краткое содержание, описание и аннотация

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Quelle est l'origine de la curieuse expression à la mode :
?…
Pourquoi dit-on lorsqu'on ne sent pas bien, qu'on n'est pas
, ou au contraire qu'on
si l'on va mieux ? Pourquoi passer
veut-il dire « mourir » et
« faire des économies » ?…
Ce livre a pour objet de répondre à toutes ces questions. Ce n'est pas un dictionnaire mais un récit, écrit à la première personne par un écrivain fouineur, sensible à l'originalité du langage.
Un récit alerte, souvent drôle, qui mêle l'érudition au calembour, mené à la manière d'une enquête policière et qui aiguillonne à vif la curiosité du lecteur.

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La mise à l’encan est donc toujours un signe de déchéance, de dispersion, d’incurie, qui lui a valu depuis longtemps son sens nettement péjoratif. « Ce malheur est venu de quelques jeunes veaux qui mettent à l’encan l’honneur », disait au XVI e siècle Mathurin Régnier, avec une façon toute moderne de considérer à la fois la jeunesse et les bovidés.

À l’œil

Tout se paye ! Dans le commerce plus qu’ailleurs il est bien rare que l’on obtienne quelque chose à l’œil…

Cette expression familière, on ne peut plus courante, pose un problème d’identification historique assez ardu : si aujourd’hui elle veut dire uniquement « sans payer », son sens a varié, en particulier au cours du XIX e siècle, où elle voulait dire tantôt « gratis », et tantôt seulement « à crédit. » On peut lire ainsi en 1854 chez Privat d’Anglemont : « C’est que la mère Bricherie n’entend pas raillerie a l’article du crédit. Plutôt que de faire deux sous d’œil, elle préférerait… », etc. ; alors qu’Émile Pouget, déplorant l’avarice des organisateurs du Salon des indépendants, écrivait dans Le Père Peinard du 9 avril 1893 : « Ils sont pas forts, turellement, dans cette administrance : ils ont pas seulement eu la jugeotte de coller une fois par semaine l’entrée à l’œil. »

On comprendrait aisément que la notion de crédit ait fourni l’idée de gratuité complète : il suffit de ne jamais revenir payer la note ! L’ennui est que non seulement les deux sens ont longtemps coexisté, mais celui de « gratuit » paraît le plus ancien. On le rattache traditionnellement à la vieille notion de « bonne grâce », de « belle mine », de gracieuseté accordée à quiconque a des « beaux yeux. » Gaston Esnault qui en donne la première attestation en 1827, « se taper un souper à l’œil », établit l’enchaînement suivant : « De l’œil, de la mine, émane un effluve, ce qu’expriment : faire belle trogne (1527), passer pour beau (1640), ne pas payer, ne payer que de sa personne (XVII e), plus modernes : pour ses beaux yeux, sur sa belle mine, sans payer. » Notons que Furetière donnait déjà : « Cela ne se fera pas pour vos beaux yeux, c’est-à-dire, pour rien & sans payer. »

En tout cas « à l’œil » avait déjà bien établi son sens actuel dès la première moitié du XIX e siècle, comme en témoigne Alfred Delvau en 1867, dans ce contexte particulier : « Baiser à l’œil : Ne rien payer pour jouir d’une femme galante, comme font les greluchons. » Il cite une chanson d’étudiants de l’époque :

Quand on est jeune on doit baiser à l’œil ;
A soixante ans la chose est chère et rare ;
Aux pauvres vieux l’amour devient avare.

Ouvrons une parenthèse. Il se trouve que l’œil a été aussi une des désignations de l’anus, vraisemblablement par assimilation avec l’« œil » désignant anciennement la bonde d’un tonneau. On connaît aussi la forme « œil de bronze », qui explique notamment le « couler un bronze », etc. La chose est un peu oubliée mais c’est pourtant ainsi qu’il faut interpréter le parallélisme des expressions telles que « politesse mon œil ! » et « politesse mon cul ! », et rapprocher, si l’on peut dire, « à la mords-moi l’œil » et « à la mords-moi le nœud. » Quant à se mettre le doigt dans l’œil, il paraît procéder d’une erreur de doigté tout à fait étrangère à l’organe de la vue ; P. Guiraud affirme que « tous ceux qui se mettent le doigt dans l’œil, “se trompent lourdement”, ignorent sans doute que l’œil est des désignatifs populaires de l’anus. » Avec moins de gants A. de Nerciat parlait en 1793 de « ces messieurs qui, tout au moins partagés entre l’œillet et la boutonnière (c’est-à-dire, une fois pour toutes, le cul et le con)… » (note aux Aphrodites).

Cela dit, comment concilier « à l’œil », sans payement, avec « à l’œil » du payement différé que La Gazette des tribunaux atteste comme une locution courante en 1863 : « Comme il m’avait dit qu’il avait fait un héritage, je lui ai ouvert l’œil jusqu’à vingt francs » ?… Il est pour le moins difficile d’imaginer comment les deux sens de cette locution, à la fois voisins mais contradictoires et générateurs de malentendus, ont pu coexister pendant plus d’un siècle. À moins que les deux acceptions de à l’œil n’aient pas eu cours exactement dans les mêmes milieux sociaux, avec des fréquences très diverses… Faut-il penser que l’œil « gratis » soit une forme carrément argotique et franchement grossière — comme le laisserait supposer « se taper un souper à l’œil », et surtout la chanson d’étudiants, avec un quiproquo supplémentaire sur l’œil-cul — donc limitée à une communauté beaucoup plus restreinte, et de faible fréquence, tandis que l’œil « crédit » serait dans le même temps d’un langage, populaire certes, mais plus civil et donc plus répandu ?

C’est ce qui semble ressortir nettement de la pruderie de Littré qui ne donne en 1872 que : « Populairement, à l’œil, à crédit. Il dîne à l’œil dans ce restaurant. (Cette locution signifie proprement sur l’œil, sur la vue, sur la bonne mine de celui à qui l’on fait crédit) », ajoute-t-il, sans songer que depuis le XVII e siècle au moins, la « bonne mine » et les « beaux yeux » donnaient la gratuité complète.

Mais alors d’où viendrait cette idée de crédit ? Car si l’on conçoit bien le passage possible de l’œil « crédit » à l’œil « gratuit », il est difficile d’admettre l’inverse : que la notion relative de crédit ait pu se greffer en route sur la notion absolue de gratuité. Cela en particulier à une époque où l’idée de gratuité, en pleine expansion, gagnait du terrain au point de devenir bientôt dominante, puis d’éliminer complètement sa concurrente. En effet à la fin du XIX e siècle Le Père Peinard n’emploie plus que l’œil « gratis » : « La gradaille s’est conduite comme en pays conquis : le général de Roincé a fait foutre à la porte de l’Hôtel de France le proprio de l’hôtel par ses ordonnances ; les culottes de peau voulaient boire à l’œil et le type faisait la sourde oreille » (1898). Il semble que la notion « à crédit » était alors en régression suffisante pour qu’il n’y ait pas d’ambiguïté, tout au moins pour les lecteurs anarchistes du journal au verbe libéré — sans que l’idée, toutefois, ait complètement disparu ; un an auparavant il écrivait : « On cite un directeur de prison qui s’est fait faire, au grand œil, par les prisonniers de chouettes meubles de chambre à coucher. » Comme si ce « grand œil » s’opposait pour plus de clarté à un « petit œil » supposé, celui du crédit, en voie de disparition.

Maurice Rat, reprenant l’idée des échanges de gracieusetés, suggère pour sa part : « Le sens figuré d’ à l’œil, “à crédit”, pourrait venir du clignement d’yeux que feraient les clients au marchand chez qui ils ont crédit, en sortant de sa boutique. » Outre qu’il suppose que ce sens est le plus ancien, ce qui semble inexact, c’est mal connaître la honte des pauvres obligés d’acheter à crédit le strict nécessaire, leur gêne qui les fait envoyer les enfants à leur place pour ne pas avoir à affronter eux-mêmes les récriminations et les palabres d’un boutiquier grincheux au moment d’allonger la maudite « ardoise », que de supposer ces clients-là d’humeur à cligner de l’œil en signe de guillerette connivence !…

J’aborderai ici une autre hypothèse, toute personnelle, invérifiée, peut-être invérifiable tant les témoignages écrits sur la langue populaire sont ténus, surtout quand cette langue ne relève pas du domaine de la criminalité. C’est l’hypothèse de deux origines distinctes.

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