Claude Duneton - La Puce à l'oreille - Anthologie des expressions populaires avec leur origine

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La Puce à l'oreille : Anthologie des expressions populaires avec leur origine: краткое содержание, описание и аннотация

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Quelle est l'origine de la curieuse expression à la mode :
?…
Pourquoi dit-on lorsqu'on ne sent pas bien, qu'on n'est pas
, ou au contraire qu'on
si l'on va mieux ? Pourquoi passer
veut-il dire « mourir » et
« faire des économies » ?…
Ce livre a pour objet de répondre à toutes ces questions. Ce n'est pas un dictionnaire mais un récit, écrit à la première personne par un écrivain fouineur, sensible à l'originalité du langage.
Un récit alerte, souvent drôle, qui mêle l'érudition au calembour, mené à la manière d'une enquête policière et qui aiguillonne à vif la curiosité du lecteur.

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Rien n’interdit de penser que, dans certains cas, l’on ait : « fiché » le camp, ou plus justement et vulgairement « fichu » le camp, pour dire qu’on l’a « planté là », qu’on l’a abandonné… Je vois bien l’expression prenant naissance dans le cas des déserteurs, nombreux dans les dernières années misérables du règne de Louis XIV : « planter le camp », pour reverdir ou autrement, soit ficher le camp, déguerpir en douce, sans dire adieu, filer à l’anglaise ! C’est une façon précipitée de « laisser tout en plan », de quitter l’armée de manière clandestine, par opposition à « lever le camp », ou « rompre le camp » qui étaient les usages officiels des régiments pliant bagage pour d’autres lieux.

Si cette hypothèse est fondée, foutre le camp serait venu par la suite, comme renforcement de ficher le camp, à cause du parallèle qui existait par ailleurs entre se foutre et se ficher, pour donner une violence accrue à une expression rapidement mal interprétée. C’est en effet vers la fin du siècle seulement que l’on atteste la forme foutre le camp, dans ce passage de L’Anti-Justine : « Guaë l’entendit. Il vint à luy, le saisit à l’étouffer. « Tu manques à nos conventions (lui dit-il) ; je ne les tiendrai pas non plus ; fous-moy le camp, Malhonnête-homme ! » (R. de la Bretonne, 1797.)

Être foutu

C’est foutu, c’est-à-dire détruit, bousillé, hors d’usage, semble remonter à l’époque de la Révolution de 1789. L’apparition de cette locution apporte aussi de l’eau au moulin de la préexistence, dans certains cas, de « ficher » sur « foutre. » Le participe passé fichu, doublet populaire de fiché était d’usage courant et dépréciatif au XVII e. « Il est bien fichu : mal fait, mal bâti. Vulgaire », écrit Oudin en 1640. Quant à Furetière : « Fichu. Terme bas et populaire, qui se dit par mépris des choses et des personnes mal faites et mal ordonnées » (1690).

En revanche, un pamphlet de quelques pages, intitulé La Bouillie pour les chats, et paru au mois d’août 1790, laisse entendre que l’expression c’est foutu avait alors fort peu de bouteille. Cet écrit qui prend précisément le terme foutu comme thème de sa dissertation, indique clairement que le terme était relativement nouveau et faisait un tantinet scandale : « Après tout, vous qui criez tant sur cette expression, c’est foutu, peut-être ne l’entendez-vous pas dans son vrai sens. C’est foutu veut dire que c’est fini, que tout est dit, que c’est rasé, qu’on a fait de la bouillie pour les chats. »

Ainsi vont les choses… J’espère ne pas avoir trop ennuyé le lecteur avec cette argumentation un peu longue : il n’est rien de si décevant que les gens qui s’en foutent !

Baiser : faire l’amour

Il est généralement admis dans les classes de français que baiser, autrefois, dans la littérature classique, voulait dire seulement « donner un baiser. » On serine aux élèves rigolards que c’était un mot extrêmement chaste, entièrement pudique : que l’on baisait les mains, les pieds, le front, à la rigueur les lèvres d’une personne aimée, mais c’est tout ! C’est le sourcil froncé et la mine impatiente que le prof de français ramène le calme dans une classe de cinquième mise en turbulence par la réplique du jeune Thomas Diafoirus présenté à la ravissante Angélique qu’il doit épouser : « Baiserai-je, papa ? », demande-t-il à son père. Rires sous cape, gros éclats, on pouffe dans les cartables, selon l’âge, le sexe, et aussi la tête du prof, qui, un peu gêné, tapote son livre : « Tch ! tch ! tch !… Ne soyez pas sots ! » — Il, elle, explique, la gueule en coin, que Thomas demande niaisement (pourquoi, au fait ?) s’il doit « baiser la main » de la demoiselle pour lui dire bonjour.

Il est entendu de même, une fois pour toutes, qu’au XVII e siècle, faire l’amour avec quelqu’un voulait dire très purement lui « faire la cour, être en commerce amoureux », cela en paroles musicales et éthérées, de préférence en douze pieds, avec des feux, des flammes et des soupirs pour attiser l’ensemble. Il est bien entendu que les grands vieux auteurs vénérables ignoraient tout des tournures salaces, et que ce sont nos vilains esprits, tout récemment corrompus, qui tirent le sublime au ras des pâquerettes.

Malheureusement cela est entièrement faux !… Ou plus exactement si les mots en question avaient bien, aussi, les sens que je viens de dire dans la langue classique de bonne tenue, il y avait belle lurette, au moment où Corneille et Racine écrivaient, que baiser et faire l’amour avaient dans la conversation privée le sens que tout le monde connaît de coïter, forniquer, bref, avoir des rapports aussi sexuels qu’ils puissent être. — Que les élèves se rassurent, ils n’ont pas l’esprit plus mal tourné que les spectateurs du Malade imaginaire, lesquels éclataient bel et bien de rire en 1673 au « Baiserai-je, papa ? », pour la même raison, la seule qui rende la réplique cocasse, la double entente que Molière soi-même y avait mise : baiser les mains, ou le reste ?

Les professeurs ne sont pas en cause ; ils ne font que suivre la tradition de pudibonderie des grands lexicographes, et de l’Université à leur suite. Pas l’ombre d’un soupçon de grivoiserie chez Pierre Larousse à l’article baiser, aucun non plus chez le prude Littré, alors qu’à leur époque le mot courait les rues dans les chansons paillardes (voir À l’œil, p. 290). Un siècle et demi avant eux Furetière était à cet égard plus honnête. Après les « je vous baise les mains », etc., bien que tenu par la bienséance, il avoue dans une phrase admirable : « On dit odieusement qu’une femme baise ; pour dire qu’elle n’est pas chaste. »

Dans sa définition de faire l’amour il est un peu plus sibyllin : « On dit qu’un jeune homme fait l’amour à une jeune fille quand il la cherche en mariage. On dit aussi odieusement, qu’il s’est marié par amour ; c’est-à-dire désavantageusement & par l’emportement d’une aveugle passion. » Mais la vérité lui échappe ailleurs — il s’arrange pour la laisser échapper : « On dit aussi faire la bête à deux dos ; pour dire faire l’amour. » — Or la vieille image de la « bête à deux dos » n’a jamais été synonyme de « courtiser » qui que ce soit avec de belles paroles ! (voir p. 84).

D’ailleurs Racine n’était pas encore né, ni Furetière, que Les Caquets de l’accouchée, en 1622, employaient « faire l’amour » sans l’ombre d’une ambiguïté : « [Elle] me demanda laquelle des deux conditions je voudrais choisir, ou d’estre cocu, on abstraint à ne jamais faire l’amour ! […] — J’aimerois mieux que tous les laquais de la Cour courussent sur le ventre de ma femme que d’estre abstraint à ne point faire l’amour », répond l’autre.

En réalité baiser, coïter, est à l’origine un euphémisme de foutre — le terme exact — et remonte dans cet emploi au moins au XV e siècle, sinon plus haut, comme l’indique ce passage du Mystère du Vieil Testament :

Je seroy là a me ayser [28] Au sens de jouir.
Avec ma femme et la baiser !
Jamais, jamais ne le feroie !

Au XVI e siècle il n’était déjà plus vraiment un euphémisme, ni dans ces vers de Marot :

Il me branloit et baisoit aussi bien
En homme vif comme vous pourriez faire.

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